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Le service formation de la Médiathèque départementale propose, aux bibliothécaires, les dernières journées de stage de l'année 2017.

 

Jeudi 14 septembre les bibliothécaires feront leur rentrée formation en douceur, avec une journée de visite à la Maison Intercommunale des Cultures et des Sciences "Le MI[X]" de Mourenx.

 

Ensuite place aux grandes thématiques bibliothéconomiques, avec au programme :

 

      - Organiser une manifestation culturelle en bibliothèque

      - Hapybiblio : le portail et les ressources numériques de la MD65

      - Les éditions Sarbacane

      - Le cinéma asiatique

      - Quelles stratégies pour attirer de nouveaux publics ?

 

Pour les bibliothécaires qui souhaitent s’inscrire sur cette fin d'année, l'accès en ligne est toujours possible.

formation 2016

Venez découvrir les formations qui vous seront proposées pour cette fin d’année.

 

Après la pause estivale, la Médiathèque vous propose les dernières formations de l’année 2016. Il est toujours possible de s’inscrire en ligne…

  • jeudi 15 septembre : visite de médiathèques
  • mardi 20 septembre : proposer des lectures "faciles" en bibliothèque
  • jeudi 6 octobre : les malles jeux de la Médiathèque départementale
  • lundi-mardi 17-18 octobre : offrir des collections équilibrées en bibliothèque (places encore disponibles)
  • lundi-mardi 14-15 novembre : frisson et tension, le polar en médiathèque (places encore disponibles)
  • mardi 6 décembre : les séries TV en bibliothèque

 

L'ensemble du programme est consultable sur l'espace profesionnel, formation.

formation musique en bibliothèque

Pourquoi et comment proposer de la musique en bibliothèque à l'heure d'Internet ?

 

Une industrie musicale en perpétuelle évolution, des pratiques qui évoluent...

Et les bibliothèques dans tout ça ?

Si cette problèmatique vous intéresse, sachez que le 6 juin aura lieu à la Médiathèque départementale une formation dédiée à ce sujet.

 

Yanick Gourville du Cabinet Fabienne Aumont nous fera un état des lieux des pratiques d'écoute et de diffusion, il apportera également une réponse au positionnement des bibliothèques face à la diversification des supports et des pratiques et nous guidera sur l'organisation de la rencontre entre le public et l'oeuvre.

 

Si cette formation vous intéresse que vous soyez professionnel, ou bénévole des bibliothèques du réseau de la Médiathèque départementale, les inscriptions en ligne sont encore ouvertes.

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Cartable, trousse, cahier, tout est prêt…

 

Fini le farniente au soleil, welcome bonnes vieilles habitudes ! La formation c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas.

Dès le 17 septembre, on reprend en douceur, avec une visite des médiathèques de Pau : André Labarrère et Trait d’Union et on bulle l’espace d’un instant le jeudi 24 septembre avec Loïc Clément et sa formation sur la BD jeunesse contemporaine.

 

Bonne rentrée !

DESHERBAGE

Bouquet final avant la pause estivale, le programme de formation a clôturé son permier semestre 2015 avec deux jours consacrés à la créativité, aux travaux manuels et à l'imagination !

 

La formation " Les livres désherbés : une mine d'or pour animer des ateliers" avait pour but de donner une nouvelle vie aux livres régulièrement retirés des collections.

 

Deux jours de travaux pratiques et d’investissement orchestrés par le cabinet Fabienne Aumont pour créer des sacs, des hérissons, des fleurs, des portes cartes, des enveloppes, ... le tout dans une bonne ambiance.

 

Collègues du réseau, si suite à cette action, vous aussi vous avez envie de plier, de créer, da'nimer des atelier, ... la Médiathèque départementale peut mettre à votre disposition les livres de son désherbage. N’hésitez pas à nous contacter.

 

Bel été à vous et rendez-vous à la rentrée avec la visite des médiathèques André Labarrère et Trait d’Union de Pau, le jeudi 17 septembre.

 

equipe formation de base

Comme chaque année, les journées de formation de base fédèrent les nouveaux arrivants du réseau de lecture publique. 

 

Les stagiaires étaient nombreuses en ce début de mois, pour acquérir durant quatre jours les connaissances de base nécessaires à la gestion d’une bibliothèque, comprendre l’importance du travail en réseau et découvir l’équipe de la Médiathèque départementale.

Les mauvaises conditions météorologiques ne nous ont pas permis de dispenser le quatrième jour de formation. Une nouvelle date sera prochainement fixée pour combler ce manque et satisfaire les attentes de chacun.

 

Déjà, le groupe très motivé et participatif nous a fait part de retours positifs sur ces premiers jours de formation.

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Le nouveau programme de formations est arrivé !

Chères et chers collègues, si vous n'avez pas encore reçu notre programme de formations dans vos boîtes aux lettres, sachez qu'il est consultable et imprimable dans la rubrique "espace professionnel", on y retrouve également les modalités ainsi que le bulletin d'inscription.

 

Cette année, treize nouvelles formations en littérature, musique, bibliothéconomie et animation vous sont proposées, sans oublier bien sûr, la visite annuelle en médiathèques.

 

Pensez à vous inscrire dès à présent, le nombre de participants à chaque formation est limité.

Les bulletins complétés pourront être transmis par mél. : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., par courrier : Médiathèque départementale 18, boulevard Claude Debussy 65000 TARBES, ou par fax : 05 62 56 75 66.

 

Le syndrome du spaghetti - Marie VareilleLe syndrome du spaghetti – Marie Vareille – Pocket jeunesse, 2020

Thèmes : maladie – deuil – basket – amour

Résumé :

Léa, 16 ans, a un plan tout tracé pour son avenir, un « Map », comme elle dit. Elle va entrer à l’INSEP, être sélectionnée dans une équipe de la NBA ou de la WNBA et ainsi devenir la 14ème basketteuse française historiquement acceptée. Et elle épousera Nico, son meilleur ami, mais ça, il n’est pas encore au courant… Son père, coach de l’équipe de basket, lui a toujours répété que si elle se donnait les moyens, elle parviendrait à atteindre son rêve. Mais ces projets déraillent subitement quand Léa doit faire face à l’impensable…

Des personnages magnifiques, tellement vrais, sincères, justes qu’on a l’impression qu’ils existent, qu’ils sont de notre famille. Une histoire bouleversante sur la résilience, la puissance de l’amour (au sens large), la force de rebondir, de se réinventer, de transmettre. Un roman subtil, intelligent, d’une sensibilité extrême, empli de bienveillance, de larmes, de rire aussi et surtout d’espoir.

 

Biographie :

Marie Vareille a eu son premier coup de foudre à six ans et demi, le jour où elle a lu un roman pour la première fois. Diplômée de l’ESCP-Europe et de l'Université de Cornell aux États-Unis elle a commencé dans la vie active dans le secteur du marketing en faisant de la communication web pour des start-ups. Elle n’a pour autant jamais oublié son amour des histoires et a longtemps écrit tous les matins avant d’aller travailler avant de publier des romans et de se consacrer désormais à l’écriture. Elle vit aujourd’hui aux Pays-Bas.

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En avant-première, retrouvez les films séléctionnés pour l'édition 2017

Après moultes tergiversations, beaucoup de visionnages et de recherche de films, le groupe de bibliothécaires du département qui travaille autour du mois du film documentaire à rendu sa programmation

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Dans le cadre du Mois du film documentaire, la bibliothèque d'Esparros projettera le film "Les optimistes" samedi 5 novembre 2016 à 14h30 à la salle des fêtes de Laborde. 

Les Optimistes est le nom d’une équipe de volleyeuses norvégiennes hors du commun : elles ont entre 66 et 98 ans.

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Mois du film documentaire : voici venu le temps de préparer la programmation 2015 !

 

Lors de la réunion bilan qui s'est tenu à la Médiathèque départementale le 24 mars en présence des bibliothèques partenaires, nous avons dégagé une thématique assez large et qui semble rassembler les participants : La Liberté. 

C'est un thème qui peut en aborder beaucoup d'autres : la liberté d'expression mais pas que, la liberté dans l'art, dans l'opinion politique, dans sa vie privée, dans ses croyances religieuses...

 

Plusieurs films ont été présenté et la programmation est en cours de sélection. Voici un tableau récapitulatif.

 

Parallèlement, Images en bibliothèque, l'association coordinatrice de l'évènement, a organisé les ateliers du mois du film documentaire à Paris du 08 au 10 avril 2015.

 

Il en est ressorti 8 thèmes :

 

  • Une BD du réel ?

De nombreux auteurs et dessinateurs se tournent  vers le monde réel, créant des documentaires et des fictions qui sont autant de regards d’artistes sur des pays, des peuples, des luttes, des situations qu’ils nous font découvrir et ressentir. Il y avait le «cinéma du réel», voici qu’apparaît de plus en plus une «BD du réel»... Bande dessinée et cinéma documentaire se côtoient, s’intéressent l’un à l’autre, flirtent et trouvent des points de rencontre. Ce projet est l’occasion d’un hommage à René Vautier à travers son film Afrique 50et la BD de Kris et Etienne Davodeau Un homme est mort(éd. Futuropolis).

 

  • Génocides : le documentaire à l’épreuve de la représentation

Les génocides ébranlent nos possibilités de représentation. Comment parler de l’horreur et comment la représenter ? Génocide des Arméniens, Shoah, génocide des Tutsi au Rwanda : les voiesquimènent à la compréhension de ces crimes ne sont pas qu’historiques ou politiques, elles sont humaines. Le documentaire explore les différentes facettes de ces événements hors norme, les mécanismes idéologiques, politiques et humains de leur genèse et de leur mise en œuvre, donne la parole aux « bourreaux » et à leurs victimes, dénonce leur négation. Il interroge et participe à leur mémoire, une mémoire non pas figée mais vivante, à la fois collective et personnelle, intime et politique.(Partenariat avec le Mémorial de la Shoah)

 

  • Nicolás Rincón Gille

Né à Bogata en 1973, Nicolás Rincón Gille a accompagné, enfant, son père professeur qui rendait visite aux paysans de la campagne colombienne avec ses étudiants d’anthropologie. Après ses études de cinéma en Belgique, il réalise 3 films sur ce sujet qui le poursuivait depuis qu’il était enfant : la richesse de la tradition orale colombienne et sa confrontation à la violence. Avec Noche herida (2015), présenté au dernier festival Cinéma du réel, il achève la trilogie Campo hablado, commencée en 2007 avec En lo escondido et poursuivie avec Los Abrazos del rio en 2011.

(Partenariat avec la revue Images documentaires)

 

  • Les sentiers de l’architecture

Architecture et cinéma sont tous deux des arts de la lumière et de l’espace. Ce sont peut-être ces affinités qui font des films de passionnants points d’entrée dans l’univers des architectes. Par le prisme de l’architecture, ces films nous invitent à regarder autrement l’espace, notamment urbain, où se joue notre quotidien.

(Avec le soutien de la Direction générale des patrimoines du ministère de la Culture et de la communication)

 

  • Vivant !

Cette sélection élaborée avec Vincent Boujon (réalisateur du film Vivant !) est une véritable ode à la vie, un parcours cinéphile qui propose de porter un regard sur la vie, mais aussi la mort, pour l’interroger et se sentir vivant.

 

  • L’homme face au climat

La France accueillera fin 2015 la 21ème Conférence des Nations unies sur les changements climatiques. Cet événement politique crucial est l’occasion de s’intéresser à notre planète et d’initier un débat avec le public autour de l’intervention de l’homme sur son environnement et de ses conséquences.

(Partenariat avec le Festival international du Film d’environnement et le Festival international Jean Rouch)

 

  • Des étoiles et des hommes, pour tous les âges !

Le documentaire animé Of stars and men de J. Hubley, est le point de départ d’un corpus de films de toutes les époques et de tous les styles, accessibles à différents âges, qui permettront de découvrir l’univers de manière scientifique ou de s’interroger de façon plus philosophique sur la fascination qu’exercent sur nous l’espace et les étoiles.

 

  • Mois du doc & Fête du cinéma d’animation

Pour la 2ème année consécutive, le documentaire animé est mis à l’honneur avec une sélection de longs métrages rares, voire inédits. Les films circuleront pendant les deux manifestations.

La Fête du cinéma d’animation a pour vocation de sensibiliser les publics au cinéma « image par image » en montrant la richesse du film d’animation sous toutes ses formes. Créé parallèlement à la Journée mondiale du film d’animation célébrée le 28 octobre, elle compte chaque année plus de 500 événements dans divers lieux culturels et éducatifs en France et à l’étranger. En 2015, la Fête se déroulera tout le mois d’octobre. L’AFCA qui coordonne l’événement, vous propose de découvrir les programmes « clé en main » concoctés en partenariat avec Images en Bibliothèques (autour du documentaire animé) et l’Agence du court métrage (avec des films de Corée du Sud), les invités pressentis, les propositions d’ateliers et les événements qui feront du mois d’octobre le mois de l’animation.

 

La liste des films de chacune de ces thématiques sera proposée début Mai sur le site http://www.moisdudoc.com/ dans l'espace pro.

 

A suivre....

 

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...

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Zoom arrière sur le Mois du film documentaire 2014 dans notre département...

Le Mois du film documentaire a été une belle réussite l'année passée : 8 projections-débats ont eu lieu du 06 au 28 novembre 2014 en partenariat avec plusieurs médiathèques du département : Arras-en-Lavedan, Cauterets, Luz-Saint-Sauveur, Maubourguet, Saint-Laurent-de-Neste et Vic-en-Bigorre.

Ces séances couvraient des thèmes assez variés : la musique symphonique au Vénézuela, le mouvement punk, la guerre de 14-18... Elles étaient toutes suivies d'un débat : avec la réalisatrice Sonia Paramo pour le film "Nos jeunes vies symphoniques", avec Pierre Domengès pour le thème de la musique punk, avec José Cubéro pour la thématique de la guerre de 14-18.

Vous pouvez retrouver des articles et des photos sur la page consacrée au mois du film documentaire.

Les filles de la walilu - Cécile RoumiguièreFilles de la Walïlü – Cécile Roumiguière – Ecole des loisirs, 2020

Thèmes : place de la femme – nature – vengeance – liberté

Résumé :

Sur la presqu’île de Lurföll, les hommes partent pêcher dès qu’ils en ont l’âge. Les femmes gouvernent, exercent tous les métiers et sont libres de vivre les amours qu’elles désirent. C’est dans cette société matriarcale, entre océan et forêt, qu’Albaan et son amie Lilijann grandissent. Mais bientôt, la vie sereine de la presqu’île se fissure quand une femme au visage ravagé s’installe et répand des rumeurs de malédiction sur Albaan et sa famille…

La splendide couverture donne l’atmosphère de ce conte lent et subtil. Cécile Roumiguière s'est inspirée des femmes de l'île de Kihnu en Estonie mais aussi des femmes Moso en Chine. Au-delà d’une histoire de vengeance et de famille, c’est un roman immersif, poétique, dépaysant, doté d’une écriture à la finesse inégalée pour magnifier la nature et la liberté. Les personnages sont remarquablement construits et nous entraînent sur des questionnements éthiques, écologiques mais également intimes.

Biographie :

Cécile Roumiguière est née au cœur de l’Aveyron, a grandi dans l’ombre des troubadours et des chevaliers à Carcassonne et est aujourd’hui installée à Paris.

Après une maîtrise de lettres modernes sur Jean Vilar et l’éclairage, elle devient scénariste de spectacles. La naissance de son fils lui fait découvrir la littérature jeunesse. Elle publie son premier récit illustré en 2004, "L’école du désert", qui est sélectionné pour le prix des Incorruptibles. Depuis ses histoires continuent dans des albums et des romans, pour devenir parfois des lectures en direct, des expositions et autres inventions qui leur permette de gambader en dehors du livre.

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Le Mois du film documentaire 2018 se prépare dans la bonne humeur...

 

Le jeudi 25 janvier a eu lieu la réunion de bilan du mois du film documentaire 2017 et de perspectives pour 2018. 12 bibliothèques du réseau départemental de lecture publique des Hautes-Pyrénées étaient présentes et ont pu échanger leurs expériences passées et parler de cinéma et de leurs envies pour 2018.

 

Les thématiques qui se dégagent sont : Les femmes, l'agriculture (bergers, néo-ruraux, fromagers...), l'arbre, l'occitanie, les migrants, le maroc, la russie...

 

Le film "La vallée des loups" de Jean-Michel Bertrand a été projeté, chaque bibliothécaire est reparti avec des documentaires à visionner et pourront en discuter lors des prochaines réunions de visionnage prévues les vendredi 16 mars et 25 mai.

 

 La vallee des loups

 

La sélection définitive aura lieu au mois de juin 2018 pour une projection au mois de novembre.

 

Pour plus d'informations, rendez-vous sur la page "Mois du film documentaire" et sur le site http://www.moisdudoc.com/

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Retrouvez ici le programme définitif du Mois du film documentaire 2017 !

 

Le mois du film documentaire dans les Hautes-Pyrénées c'est une sélection de 9 films et 16 projections dans 14 bibliothèques !

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Le mois de novembre approche à grands pas et avec lui, le Mois du film documentaire !

Pour l'année 2017, 5 films, projetés du 05 au 26 novembre 2016 dans 13 lieux du département, ont été sélectionnés par les bibliothèques du réseau de lecture publique des Hautes-Pyrénées.

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Le programme départemental 2015 est arrivé ! Et quel programme !....

 

Cette année, du 4 au 21 novembre, 9 bibliothèques du réseau départemental organisent 11 projections, toutes suivies de débats avec les réalisateurs ou d'autres intervenants plus passionants les uns que les autres...

 

Si vous aimez la danse contemporaine, si vous voulez savoir qui vous surveille sur le net et pourquoi , si vous aimez les histoires de famille et l'humour, ce programme est fait pour vous !

 

Nous vous attendons nombreux !!

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Quatre films, deux thématiques, neuf projections suivies de conférences-débat dont une en présence de la réalisatrice, à travers tout le département. Venez découvrir cette riche programmation !

felicratieFélicratie – H. Lenoir – Sarbacane, 2021

Thèmes : science-fiction – chat – résistance

Résumé :

Des extraterrestres, les Smnögs, ont envahi la Terre et ont anéanti la majorité de l’humanité. Les survivants sont devenus leurs animaux domestiques, qu'ils emmènent promener au parc, coiffent et habillent en pyjama pilou. Le seul point faible des Smnörgs : les poils de chat - ou leur salive, ou le chat entier. Yacine, Rose, Diego et leurs cinq adorables chats armes mortelles parviendront-ils à sauver la planète ? 

Un roman post-apocalyptique jubilatoire et totalement décalé. Une construction classique de récit de science-fiction mais traitée de manière totalement déjantée et très rythmée, avec des personnages complexes, aussi colorés que leurs pyjamas. L’humour est noir, le style croustillant. C’est parfois effrayant, également émouvant et bourré de références. Et c’est enthousiasmant !

 

Biographie : 

Née en 1984, H. Lenoir habite en ermite en plein milieu de la Sologne. Elle jongle entre des postes dans le domaine environnemental, ses activités littéraires et des boulots parfois farfelus, comme guide-conférencière en centrale nucléaire.

Elle travaille comme traductrice (sur la série "Red Rising", écrite par Pierce Brown) et autrice indépendante (série "La traque des anciens dieux", 2015).

"Catch, tournevis et lutins-robots" (2020) est son premier roman.

  • Argelès-Gazost
    • Jeudi 8 juillet à 10 h 15, jardin de la Médiathèque
    • Mardi 13 juillet de 10 h à 17 h
      • Tente sensorielle "Les jardins de Jules" : dans une véritable tente inuit de 30 m², deux animateurs proposent un parcours sensoriel pour les 0-3 ans.
        Labyrinthe de textiles et de bois, espace d’éveil musical, coin chuchoterie, vos tout-petits s’émerveilleront de cette expérience artistique inédite, idéale pour éveiller leur imagination et satisfaire leur curiosité.

 

  • Médiathèque de Cauterets
    • Mardi 20 juillet
      • 10 h 15, salle Wallon
      • 14 h 15, au casino (face à la Médiathèque)
        • Atelier d’art plastique "Le bateau de Matisse" , animé par Béatrice de Barros

[inscription auprès de la médiathèque 05 62 92 59 96/Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.]

 

  • Médiathèque de Luz-Saint-Sauveur
    • Mercredi 7 juillet à 10 h 30 dans les jardins de la Médiathèque
      • Mômes en livre sur le thème  "Mer et Merveilles" [de 3 à 7 ans]

 

  • Vallée de Batsurguère
    • Aspin-en-Lavedan
      • Jeudi 22 juillet
        • à partir de 10 h 15, sous le préau de l'ancienne école : "Les racontines des Frangines"
        • 15 h,  au domaine de Barlongue (route de Viger) : ateliers "Une carte postale à la mer" : qu’est-ce que le voyage ? Faut-il partir dans une contrée lointaine pour voyager ? Peut-on jouer les aventuriers dans notre jardin ?
          • création du visuel: des personnages de la littérature jeunesse se sont invités à notre table ! Amuse-toi à partir à l’aventure en observant ce qui t’entoure et créée une mise en scène pour prendre en photo le personnage que tu auras choisi dans un décor inhabituel. Tu pourras ensuite imprimer la photo qui sera le visuel de ta carte postale. (Chaque participant repartira  aussi avec une impression de sa photo.)
          • Rédiger une belle carte postale: il est révolu le temps de la matinée passée à rédiger les cartes postales aux grands-parents et copains d’école… mais pourtant il est toujours aussi agréable de recevoir un gentil petit mot sur une carte choisie avec attention ! Viens t’amuser à rédiger un petit mot à un copain du département, tu pourras lui expliquer les beaux paysages qui t’entourent, le temps qu’il fait, si tu es en train de faire de belles choses…Tu pourras déposer ta carte dans la boite aux lettres secrète des bibliothécaires et tu recevras peut-être…, si le facteur n’est pas parti en vacances, une carte à ton tour !
    • Omex
      • Vendredi 9 juillet à 15 h, au Grand lavoir La hount de dessus,
        • "La pêche aux histoires", un poisson pêché = une histoire lue ou racontée!
    •  Ossen
      • Lundi 12 juillet à 15 h, Maison des associations
        • "Contes en kamishibaï" [à partir de 4 ans]
    • Ségus
      • Vendredi 23 juillet à 15 h, place de la mairie
        • "Sieste contée" pour tous ! Lecture du conte La petite sirène
    • Viger
      • Vendredi 16 juillet à 15 h, place de la mairie : "Jeu de l’oie de la mer", à la fin de la partie un album sera lu aux participants.

[l’ensemble des animations s’adresse à un public familial inscriptions auprès de la médiathèque 06 43 15 36 22/Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ]

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Ça y est, le programme 2018 est prêt ! Découvrez les films que vous pourrez voir dans vos médiathèques preférées au mois de novembre...

 

Voici les 6 films qui on été sélectionnés pour être projetés lors du mois du film documentaire 2018 :

 

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  • A l'Abbaye de l'Escaladieu le dimanche 4 novembre à 15h suivie d'une dégustation de jus de légumes artisanaux.
  • A la maison du savoir de Saint Laurent de Neste le vendredi 09 novembre à 20h30 précédée d'une auberge espagnole à 19h. Un débat sera animé par la Maison de la nature de Puydarrieux.
  • A la salle des fêtes d'Arras en lavedan le vendredi 16 novembre à 18h30 suivie d'un pot de l'amitié. Un débat sera animé par la Maison de la nature de Puydarrieux.
  • A la médiathèque de Castelnau-Magnoac le vendredi 23 novembre à 18h30 suivie d'une auberge espagnole. Un débat sera animé par Marguerite de Larrard, maraîchère en permaculture.

 


 

 

 

Là où poussent les coquelicots de Vincent Marie

 

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  • A la Maison de la Vallée de Luz Saint Sauveur le mardi 06 novembre à 21h. Séance à tarif unique 4€.
  • A la Médiathèque de Vic en Bigorre le mercredi 07 novembre à 19h. Un débat sera animé par M Mirambeau, auteur.
  • Au Foyer Municipal de Montgaillard le dimanche 11 novembre à 16h. La pojection sera suivie d'un débat animé par M Mirambeau, auteur, et d'une auberge espagnole avec dégustation de la "soupe du poilu".

Séances scolaires en présence du réalisateur Vincent Marie :

  • Au Lycée d'Argeles-Gazost le jeudi 29 novembre à 10h
  • Au Cinéma de Bagnères de Bigorre le jeudi 29 novembre à 14h
  • Au Cinéma de Vic en Bigorre le Vendredi 30 novembre à 10h
  • Au CAC de Maubourguet le vendredi 30 novembre à 14h

 


 

La Terre et le lait, série documentaire de Jeanne Bourgon

 

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  • A la bibliothèque de Pouyastruc "Anawim" et "Belloc" le samedi 03 novembre à 18h, à l'école, en présence de Jeanne Bourgon la réalisatrice. Un apéritif dinatoire sera offert en fin de projection.
  • A la salle des fêtes d'Omex "Anawim" et "Miren" le vendredi 30 novembre à 18h, en présence de la réalisatrice Jeanne Bourgon. Le projection sera suivie d'un repas partagé avec dégustation de fromages et animé par des chants basques.

 


 

 

Un Paese di Calabria de Shu Aiello et Catherine Catella

 

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  • A la Maison de la vallée de Luz St Sauveur le jeudi 8 novembre à 20h en présence de Catherine Catella, réalisatrice.

 


 

Prosper et la jeunesse pétillante de Laurence Kirsch

 

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  • A la salle des fêtes d'Esparros le samedi 10 novembre à 18h, suivie d'une auberge espagnole.

 

 


 

 

En équilibre d'Antarès Bassis et Pascal Auffray

 

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  • A la médiathèque de Cauterets le vendredi 02 novembre à 17h30 suivie d'une collation.

 


 

Toutes les séances sont libres et gratuites !

Venez nombreux !

 

Plus d'informations sur le site du Mois du film documentaire

 

 

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Au programme cette semaine :

 

 Les optimistes - Gunhild Westhagen Magnor

          

            samedi 5 – 14 h 30 - Projection à la salle des fêtes de Laborde, organisée par la bibliothèque d'Esparros en partenariat avec le foyer des ainés des Baronnies.

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Pina Bausch et la danse contemporaine à l'honneur pour le mois du film documentaire 2015 !

Au programme :

Projection du film Pina de Wim Wenders, France télévisions, 2011, 1 h 43 min, VF

Un film porté par l'Ensemble du Tanztheater Wuppertal sur l'art singulier de la chorégraphe Pina Bausch disparue à l'été 2009. Ses images nous convient à un voyage au coeur d'une nouvelle dimension, d'abord sur la scène de ce légendaire Ensemble, puis

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Interview de Pierre Domengès lors du mois du film documentaire 2014 à propos du film "Joe Strummer, the future is unwritten"

 

Petit rappel du résumé :

Un film réalisé par Julian Temple

Production : Surreal film

Grande-Bretagne, 2007
123 minutes

Joe Strummer, né de son vrai nom John Graham Mellor le 21 août 1952 à Ankara et mort le 22 décembre 2002, est un musicien britannique connu pour avoir été le leader du groupe The Clash, l'un des groupes les plus emblématiques du courant punk.

En tant que leader du groupe punk Clash à partir de 1977, Joe Strummer a profondément influé sur l'existence de ses contemporains, et cette influence perdure aujourd'hui encore à travers le monde entier. Dans The Future is Unwritten, Joe Strummer est décrit non seulement en tant que musicien et légende, mais aussi comme un véritable témoin de notre temps. S'inspirant à la fois d'un passé punk commun et d'une profonde amitié développée au cours des dernières années de la vie de Joe, le réalisateur Julien Temple rend hommage à Joe Strummer, avant, pendant et après The Clash.

 

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Ecoutez l'interview reccueillie par nos soins lors de la projection qui a eu lieu à Cauterets le 14 novembre 2014 :

 

 

 

 

 

Phalaina - Alice Brière HaquetPhalaina– Alice Brière-Haquet – Editions du Rouergue, 2020

Thèmes : fantastique – mystère – Angleterre du 19e – naturalisme

Résumé :

Par une nuit d'hiver, dans l’Angleterre victorienne, un paysan découvre une étrange enfant à l'orée d'un bois. Muette, les yeux rouges et la peau d’une pâleur extrême, ses réactions sont aussi violentes qu'irrationnelles. Il l’accueille chez lui avant de la confier à un couvent londonien et à une existence difficile. Des années plus tard, Manon, toujours aussi énigmatique, est activement recherchée par la Fondation Humphrey.

 

Un climat mystérieux et fantastique aux côtés de Darwin et de Jack l’Eventreur. Un récit polyphonique qui prend corps progressivement, combinant humour, poésie, violence, philosophie, voix animales…  Alice Brière-Haquet sait maintenir son suspense et nous laisse volontairement nous perdre, conjecturer, imaginer dans ses ellipses ... Un roman riche et surprenant, qui nous entraîne dans des territoires fascinants, en résonnance avec le rapport perverti de l’humanité avec la nature.

 

Biographie :

Alice Brière-Haquet a enseigné la littérature une douzaine d’années dans un lycée avant de se mettre à écrire. Son premier livre, L’épouvantail, paraît en 2009. Il est sélectionné dans les Pépites du Salon du livre et de la presse jeunesse. Depuis un grand nombre d’albums sont sortis, traduits dans une vingtaine de pays, et récompensés par des prix nationaux ou internationaux.
Elle aime écrire pour les enfants parce qu'elle pense qu'avec eux, on peut parler de choses sérieuses sans pour autant se prendre au sérieux.

  • Bagnères-de-Bigorre 
    • Vendredi 9 juillet à 15 h 30, rdv à l'entrée du Vallon de Salut. (En cas de mauvais temps, le spectacle se tiendra dans la maison de quartier de Clair Vallon.)
      • Balades contées "Mer, monts et merveilles" : sous le vent des rêves, récits pyrénéens de Dames des eaux, magiciens, marin et sorcières, êtres extraordinaires ... 

[tous publics – inscription auprès de la médiathèque 05 62 95 34 64/Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.]

 

    • Lundi 12 juillet de 10h à 17 h, jardin de la Maison de la Petite Enfance
      • Tente sensorielle « Les jardins de Jules » : dans une véritable tente inuit de 30 m², deux animateurs proposent un parcours sensoriel pour les 0-3 ans. Labyrinthe de textiles et de bois, espace d’éveil musical, coin chuchoterie, vos tout-petits s’émerveilleront de cette expérience artistique inédite, idéale pour éveiller leur imagination et satisfaire leur curiosité.

[renseignements auprès du RAM Calinous - 05 62 34 57 89 / Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.]

 

    • Vendredi 16 juillet à 15 h 30, rdv à l'entrée du Vallon de Salut. (En cas de mauvais temps, le spectacle se tiendra dans la maison de quartier de Clair Vallon.)
      • Balades contées "La grande légende des Pyrénées" : fresque narrative tissée au fil du merveilleux comme un morceau d’épopée venu du fond des âges où l’on croise dragon, serpent de mer, déesses, demi-dieu des iles, géants des pics, princesse Pyrène, reine des fées et des ruisseaux

        [tous publics – inscription auprès de la médiathèque 05 62 95 34 64/Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.]

 

    • Vendredi 23 juillet à 15 h, jardin de la Médiathèque
      • Atelier « Une carte postale à la mer » : qu’est-ce que le voyage ? Faut-il partir dans une contrée lointaine pour voyager ? Peut-on jouer les aventuriers dans notre jardin ?
        • création du visuel: des personnages de la littérature jeunesse se sont invités à notre table ! Amuse-toi à partir à l’aventure en observant ce qui t’entoure et créée une mise en scène pour prendre en photo le personnage que tu auras choisi dans un décor inhabituel. Tu pourras ensuite imprimer la photo qui sera le visuel de ta carte postale. (Chaque participant repartira  aussi avec une impression de sa photo.)
        • Rédiger une belle carte postale: il est révolu le temps de la matinée passée à rédiger les cartes postales aux grands-parents et copains d’école… mais pourtant il est toujours aussi agréable de recevoir un gentil petit mot sur une carte choisie avec attention ! Viens t’amuser à rédiger un petit mot à un copain du département, tu pourras lui expliquer les beaux paysages qui t’entourent, le temps qu’il fait, si tu es en train de faire de belles choses…Tu pourras déposer ta carte dans la boite aux lettres secrète des bibliothécaires et tu recevras peut-être…, si le facteur n’est pas parti en vacances, une carte à ton tour !
         

[dès 3 ans – inscription auprès de la médiathèque 05 62 95 34 64/Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.]

 

 

  • Montgaillard
    • Mardi 13 juillet de 14 h à 18 h, sur les bords de l'Adour
      • Sieste littéraire 
      • Ateliers créatifs « Mer et merveilles » 

[atelier de 4 à 10 ans sur inscription auprès de la médiathèque 05 62 91 50 75 /Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.]

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Au programme cette semaine :

           Mardi 8 – 15 h - Bibliothèque municipale de Cauterets, projection en présence de Damien Costa, professeur en éducation physique adaptée sénior et d'un médecin gériatre, en partenariat avec le CLIC (Centre local d'information et de coordination gérontologique) Pays des Gaves. Une petite collation sera proposée à l'issue de la projection.

oeil sur vous

Existe-t-il encore un espace dans nos vies citoyennes qui échappe à la surveillance ? 

Au programme

Projection du film "Un oeil sur vous : citoyens sous surveillance !" d'Alexandre Valenti - Arte 2013 - 1h28mn

Aujourd’hui, 70 % de nos appels téléphoniques sont enregistrés et Google garde en mémoire durant cinq ans nos recherches effectuées sur Internet. Au fil des années, la surveillance ciblée s’est transformée en contrôle de masse à l’échelle planétaire.

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Vendredi 7 novembre 2014, les bibliothèques de Cauterets et Arras en Lavedan ont accueilli la réalisatrice onia Paramo lors de la projection du film « Nos Jeunes Vies Symphoniques »  programmé dans le cadre du Mois du film documentaire.

 

Cet évènement a attiré environ 70 personnes qui ont pu assister à la projection du film suivi d’un débat riche en anecdotes, en rire et en émotion. Sonia Paramo, réalisatrice et Patrick Lauze, monteur du film ont su captiver l’attention du public par leur simplicité et leur aptitude à répondre avec passion aux questions.

 

Une forte mobilisation et un investissement des bibliothèques a permis la réussite de ces rencontres.

 

Voici quelques photos pour revivre cette soirée :

 

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Réalisation : Orcades; 2004

Descriptif : 12 panneaux; 60 x 80 cm.; affiche pelliculée souple nue. 

 

A travers l'exemple du riz, cette exposition propose une réflexion sur

les questions alimentaires mondiales.

L‘ordre du cygne, tome 1 : Les chevaliers de Camelote  Virginie SalobirL'ordre du cygne, tome 1 : Les chevaliers de Camelote – Virginie Salobir – Gulf stream éditeur, 2020

Thèmes : chevalerie – magie – aventure

Résumé :

Au royaume des Lacs d'Argent, la paix est instable. Après une guerre au cours de laquelle la plupart des chevaliers de l'Ordre du Cygne ont péri, la jeune souveraine Myriel doit construire un nouvel équilibre avec les royaumes voisins. La tâche incombe aux nouveaux chevaliers et écuyers qui ont à cœur de faire renaître l'Ordre et d’égaler leurs glorieux aînés, sous l’autorité exigeante de l’enchanteur Walgrïn. Mais c'est loin d'être une tâche aisée car le royaume de Malebrune, conseillé par le sorcier Mnéfeth avide de vengeance, n’a de cesse de rétablir son pouvoir.

Un univers médiéval manichéen construit avec subtilité, intelligence et parité (chevalerie mixte). Les jeunes héros sont fougueux, maladroits, attachants et psychologiquement bien campés. La fraternité est le maître mot et l’issue dépendra de la capacité des protagonistes à écouter et à s’entraider malgré les différences.

La couverture veloutée et soignée, le récit énergique, la tension palpable et l’écriture très riche nous immergent totalement dans cette sombre aventure, dont le tome 2 est déjà sorti.

 

Biographie :

Née en 1966 à Arcachon, Virginie Salobir en garde un goût prononcé pour la mer. Après des études de lettres et de longues années d'enseignement, elle s'autorise enfin à écrire. L'histoire médiévale la passionne, la chevalerie l'inspire. Des souvenirs dansent, insistants : fraîcheur et naïveté des héros chez Chrétien de Troyes, tourments de la guerre et fraternité chez Tolkien. Ainsi naît le premier tome de la trilogie L'Ordre du Cygne, son premier texte publié.

  • Castelnau-Magnoac (Lac)
    • Vendredi 16 juillet de 10 h à 18 h
      • Tente sensorielle « Les jardins de Jules » : dans une véritable tente inuit de 30 m², deux animateurs proposent un parcours sensoriel pour les 0-3 ans.
        Labyrinthe de textiles et de bois, espace d’éveil musical, coin chuchoterie, vos tout-petits s’émerveilleront de cette expérience artistique inédite, idéale pour éveiller leur imagination et satisfaire leur curiosité.
      • Coins lectures, contes, land art, échanges de lectures…
      • 17 h : Spectacle « Hansel et Gretel »

[tous publics]

Renseignements auprès de la médiathèque de Castelnau-Magnoac 05 62 99 80 62/Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

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Vous saurez tout sur le mois du film documentaire 2018 en lisant le programme en image !

 

 

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A noter qu'à Montgaillard le 11/11, M Mirambeau interviendra à l'issue de la projection et dédicacera son livre (comme à Vic en bigorre).

 

Egalement, la séance prévue au cinéma de Bagnères de bigorre aura lieu finalement au Lycée Victor Duruy.

 

 

 

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Information de dernière minute : pour les projections en soirée à Luz, les gorges seront fermées à partir de 22h30. Egalement, la réalisatrice Catherine Catella ne sera finalement pas présente pour la projection du 08/11.

 

Retrouvez le programme téléchargeable ici et également sur le site du mois du film documentaire.

 

Bonnes séances !

 

 

cueilleurs de sens

Dans le cadre du mois du film documentaire organisé sous l'égide de la Médiathèque Départementale, l'équipe de la Bibliothèque de Montgaillard est heureuse de vous inviter à la projection de"Cueilleurs de sens",

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Au programme cette semaine :

           Jeudi 17 – 13 h 45 - à la salle de la terrasse d'Argelès-Gazost, projection organisée par la Bibliothèque municipale, en présence de Jérémy Blanco, médecin gériatre et Damien Costa,

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Non, ce film ne parle pas de viande ! Enfin un peu quand même...

El Grill de Cesar de Dario Aguirre, 2013, FIlmtank, 1h 28mn. Film diffusé en Version originale sous-titrée en français.

Darío, le réalisateur, est le fils de César, propriétaire du restaurant qui donne son nom au film. Darío habite en Allemagne. Un beau jour, il reçoit un appel de son père (qui ne lui avait jamais téléphoné d’Équateur) pour lui demander une aide financière car son restaurant, "Los pinchos de César", est en faillite.

An 2025Réalisation : Orcades; 2004

Descriptif : 12 panneaux; 60 x 80 cm.; affiche pelliculée souple nue. 

 

L'auteur nous propose une analyse de la situation démographique actuelle et quelques alternatives pour un développement durable. Les textes fournissent des données précises autour de 4 thèmes : la santé, l'alimentation, le commerce, l'environnement.

Deux fleurs en hiver - Delphine PessinDeux fleurs en hiver – Delphine Pessin – Didier jeunesse, 2020

Thèmes : amitié intergénérationnelle – Ehpad

Résumé :

Le premier jour de stage de Capucine, lycéenne en Bac Pro, est aussi le premier jour de Violette, nouvelle résidente, qui entre à reculons dans cet Ehpad, sous la pression de son fils inquiet de ses chutes à répétition et trop pris par son travail pour l’aider. Si Violette, déboussolée et inquiète pour son chat ne sourit pas, Capucine, elle, illumine tout de ses sourires et de ses perruques multicolores, qu’elle accorde à ses humeurs.

Au fil des jours, malgré la différence d’âge et de personnalité, un lien puissant va se tisser entre elles et tout bousculer.

Un roman plus qu’actuel, où il est question de la maltraitance et de l’abandon des personnes âgées et des conditions de travail catastrophiques des soignants. Mais également des jeunes qui choisissent une autre voie, une voie qui ait du sens dans ce monde qui n’en a plus. Des problématiques lourdes, difficiles, mais traitées d’une manière touchante, juste, parfaitement équilibrée et résolument humaniste. Ou comment être chaviré, mais en douceur, pour mieux fleurir après.

 

Biographie :

Née dans le Berry, Delphine Pessin aime lire et rêver. C’est tout naturellement qu’elle choisit de faire des études de lettres. Elle enseigne le français en collège, pour partager son amour des mots et du théâtre. En 2015, sensible au problème du harcèlement scolaire, elle monte un projet avec ses élèves et, nourrie de cette expérience très riche, elle écrit un roman pour les ados qui s'intitule : La carotte et le bâton qui sera publié chez Talents Hauts. Aujourd’hui, elle conjugue avec bonheur ses deux passions, la lecture et l’écriture.  Ses romans parlent du vivre ensemble, avec sérieux ou fantaisie, et de sa tendresse pour les petits vieux en général et sa grand-mère en particulier.

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Pour la quatrième année consécutive, la bibliotèque d'Arras-en-Lavedan, en coopération avec la Médiathèque départementale participe au Mois du film documentaire.

La projection du film "Le chemin de la liberté" de Joël Montagu aura lieu à la salle des fêtes le vendredi 17 novembre à 18h30.

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Suivons Jacques Brianti, artiste pyrénéen, dans ses pérégrinations au cours de voyages ou chez lui, sans son atelier... 

"Brianti voyage sans son atelier" de Jacky Tujague, Argane prod., 2013, 1 h 26 min

Pour peindre, Jacques Brianti voyage… au fond de son jardin et de temps en temps au bout du monde, attentif à toutes les vibrations, pour nous livrer ensuite un regard singulier sur notre univers complexe et insaisissable.

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Avant d'être associée à l'écriture, la lettre est un premier pas vers l'imaginaire. C'est pourquoi, les abécédaires gardent une grande force symbolique et un fort impact auprès des enfants. Voici plusieurs interprétations de l’alphabet par des auteurs aux sensibilités différentes.

Laissez place à votre imagination...

 

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Demandez leur la lune - Isabelle Pandazopoulos

Demandez-leur la lune – Isabelle Pandazopoulos – Gallimard jeunesse, 2020

Thèmes : décrochage scolaire – confiance en soi – immigration – éloquence

Résumé :

Dans un coin perdu de France, Lilou, Samantha, Bastien et Farouk voient leur passage en seconde générale refusé. En échec scolaire, chacun pour des raisons différentes, se retrouve bien malgré lui à suivre un cours de soutien singulier, donné par Agathe Fortin, une jeune prof peu orthodoxe et enflammée. Progressivement, au fil des exercices, les quatre jeunes vont se rapprocher, oser croire en eux et libérer leurs mots enfouis. Si bien qu’Agathe Fortin leur propose de participer à un concours d’éloquence, comme un défi à la société et un retour à la dignité.

Un roman polyphonique, où les récits s’entrecroisent, intimes, plein de tumultes, de sincérité, de fragilité et d’espoirs urgents. Les personnages sont consistants, ils nous touchent, nous accompagnent, nous poursuivent. L’écriture vibrante d‘Isabelle Pandazopoulos cristallise leurs voix balbutiantes, leurs paroles défaillantes, leur émancipation et c’est émouvant, violent et on a tellement envie d’y croire !

 

Biographie :

Isabelle Pandazopoulos est née en 1968 en banlieue parisienne. Dotée d’un féroce appétit de lecture depuis son enfance, elle est sans doute devenue professeur de Lettres pour le plaisir de partager cette passion, de transmettre son goût des histoires et des contes. 
Elle a travaillé en ZEP, puis auprès d'adolescents en grande difficulté, et enfin auprès d'enfants handicapés par des troubles psychiques et des enfants autistes. Elle partage désormais sa vie entre son métier de formatrice à l'ESPE et ses écritures. 

Ils ne marchèrent pas longtemps.

Le temps n’avait plus d’importance.

En avait-il jamais eu ?...

La musique et la voix les guidaient à travers un sentier bordé de grandes fleurs multicolores. Au loin, ils auraient pu distinguer une vaste clairière où un banquet les attendait, mais comme ils avançaient les yeux fermés, ils ne virent rien de cela.

Comme ils ne virent pas le joueur de flûte qui croisa leur route puis s’enfonça sous les taillis suivi par une horde de rats, ni la citrouille posée sur d’immenses roues qui, tirée par quatre chevaux blancs, les dépassa à toute allure ; ni, sur leur droite, une maison de pain d’épice où deux enfants, sur le pas de la porte, s’empiffraient de chocolats et de bonbons ; ni le capuchon rouge oublié sur une souche, un pot de miel et une galette posés à côté ; ni le capuchon noir porté par un grand personnage, casqué de noir également et qui, avec lassitude, répétait à un jeune chevalier à l’air abruti : « Mais Luke, puisque je te dis que je ne suis pas ton père !.. » ; ni les sept petits garçons qui s’échappaient en courant. Le dernier, le plus petit,  jetait des miettes de pain derrière lui, des oiseaux picoraient ces miettes…

Cette forêt était décidément très habitée, mais de tout ça, ils ne virent absolument rien.

Ils arrivèrent enfin dans la clairière.

Ils sortirent de leur torpeur.

Ils saluèrent un barde qui, muselé et ficelé à un grand chêne, ne leur rendit pas leur salut.

La musique provenait d’un kiosque, un peu à l’écart, près d’un champ de fraises où quatre garçons, dans le vent, jouaient en sourdine. Le chef d’orchestre s’appelait le Sergent Poivre, mais, évidemment, ils n’en surent rien.

Une immense table recouverte d’une très longue nappe blanche était dressée. Des dizaines de plats remplis de fruits et de victuailles débordaient de partout, les verres et les carafes en cristal étincelaient de mille feux.

Sur un lit de braise, un sanglier rôtissait doucement.

Très loin, au bout de la table, ils distinguèrent quelques silhouettes, déjà attablées, qui leur faisaient signe d’approcher.

La silhouette du bout, celle qui semblait présider, sauta soudain sur la table et battit de ses toutes petites ailes. Elle avait un gros corps recouvert de plumes bleues, jaunes et roses, de courtes pattes palmées, un très gros bec crochu et dodelinait du croupion.

« Enfin vous voilà, s’écria joyeusement le drôle d’oiseau, il était temps ! Soyez les bienvenus ! Soyez les bienvenus, parmi vous ... »

L’étrange volatile sautillait sans égard pour la vaisselle qui valsait de droite et de gauche.

« Asseyez-vous, continua-t-il, prenez place les amis ! Et permettez-moi d’abord de vous présenter…mais suis-je bête…Inutile de vous présenter qui que ce soit !  Vous connaissez déjà tout le monde…»

Le pangolin, une serviette autour du cou, fit un clin d’œil à Tchang-Lu.

Il s’empiffrait d’un plat de fourmis posé devant lui.

Les places étant libres à côté, Tchang-Lu s’y assit, Gulliver aussi…

Le pingouin lent, trop occupé à engloutir des harengs, ne fit pas de clin d’œil à Tulurgglurkuk. Les places à côté de lui étaient libres, Tulurgglurkuk et Tanarak s’y assirent. Peter, Tigresse Lily, et les deux chiens aussi…

Le kangourou doux croquait des feuilles de bambous.

Billiwong Billidong lui aurait bien assené un coup de didgeridoo sur le crâne, mais n’en fit rien. Il s’assit à côté de lui, le koala et Lulu la tortue aussi…

Le Quetzalcoatl se passa la langue sur les babines. Il venait de dévorer trois lézards bien dodus. Acocoyotl s’assit discrètement près de lui. Don Quijote et Don Diego de la Vega firent de même, mais moins discrètement.

Sang-chaud s’assit aussi, Les deux aras et le colibri se posèrent sur ses épaules.

Les Masques n’ont jamais faim et donc ne mangeaient rien. Mais, en masques bien élevés, ils étaient attablés bien sagement.

Moussa Moussa, en féticheur bien élevé, s’assit près d’eux.

A côté de lui, trônait une soupière pleine d’épinards à la crème. Popeye le marin s’assit devant et l’engouffra d’une traite.

King-Kong s’assit sur les quatre chaises suivantes.

Le Sphinx étudiait un menu et se posait des questions sur ce qu’il pouvait manger, ou pas.

Giuletta s’assit à ses côtés et décida pour lui.

Roméo s’assit devant une assiette de gorgonzola.

Le petit blond hésita devant un ragoût de mouton.

Le lapin passa courageusement devant une salade de carottes et ne s’arrêta pas. Il galopa jusqu’au bout de la table où l’attendait une petite fille avec un nœud dans les cheveux. Elle était visiblement très courroucée.

« Tu es toujours, toujours en retard ! trépigna-t-elle, la prochaine fois tu peux aller chercher du travail ailleurs ! Je connais une douzaine de lièvres qui ne demanderaient pas mieux que de prendre ta place…Et ne me dis pas que ce sont les transports en commun !... »

Le lapin baissa la tête.

 « Vous reprendrez bien une tasse de thé, dit, pour détendre l’atmosphère, un autre personnage affublé d’un immense et triple chapeau haut-de-forme.

« J’ai horrrreur du thé ! Combien de fois faudra-t-il vous le dire ! hurla la petite fille. Elle reporta son regard vers un petit objet lumineux qu’elle tenait dans sa main.

« Ah ! Et puis rien ne va plus aujourd’hui…mes ex-ex-ex-amies viennent de m’apprendre que j’ai trois fois moins de « Like » qu’une nouvelle venue se prénommant Hermione !!! Hermione…pffff…quel prénom stupide…pourquoi pas Fuschia pendant qu’on y est ?... »

« Tssss…tsssss…fit le gros oiseau sur la table, voyons chère Alice, quelle triste image vous allez donner à nos invités…Allez donc voir de l’autre côté du miroir si j’y suis…. »

La petite fille partit en bougonnant.

« C’est terrible, continua l’oiseau, il faut toujours qu’elle fasse sa star…enfin, ça lui passera à elle aussi, comme ça nous est passé à tous…bon, où en étions-nous ? Ah oui ! Au début… »

Il fit un signe à un autre personnage vêtu à l’ancienne, silencieux, grave et chauve, qui se leva avec difficulté. L’oiseau ajouta :

« C’est à vous, Professor Plitzenplotz ! »

Le Professor chaussa ses bésicles, se racla la gorge, et déclara :

« Le Dronte de Maurice, ou Raphus Cucullatus, apparenté au Dronte de Rodriguez mais aussi au Solitaire de Bourbon, est une espèce d’oiseau de l’ordre des Columbiformes, endémique de l’île Maurice.

Il aurait disparu à la fin du XVIème, voire au tout début du XVIIème.

L’homme serait à l’origine de sa disparition.

Soit parce qu’il en aurait fait ses choux gras. En le mangeant, avec ou sans chou. Soit, en introduisant sur l’île chiens, chats, rats, porcs et autres prédateurs qui, eux, auraient mangé l’oiseau, ou encore, en amenant avec eux, les bougres d’imbéciles, des macaques crabiers, très friands d’œufs de ce malheureux volatile. Et donc : plus d’œufs, plus de poules, plus de drontes…

Pour cette funeste raison, le Dronte est emblématique de l’extinction des espèces imputable à l’homme et, bien qu’il ait disparu, il continue néanmoins à exister dans l’imaginaire collectif sous son nom vernaculaire : le Dodo ! »

Epuisé par son discours, le Professor Plitzenplotz s’effondra sur sa chaise et s’endormit aussitôt.

Sur la table, le Dodo, car c’était lui, sautait en l’air et gesticulait de plus belle.

 « Merci Professor ! gloussa l’oiseau, rien de tel qu’un petit rappel scientifique pour réveiller…euh je veux dire, pour endormir l’assistance … »

Car autour de la table nul n’avait écouté le moindre mot.

Tout le monde somnolait.

On entendait juste la petite voix de Don Diego qui, la tête enfouie dans les bras, chantonnait doucement : 

« On oublie touuuut…Zous le Zoleil de Megzicooooo….

   On oublie touuuut…Au zon des rythmes tropicaux….. »

« Bon, tout ça c’est très bien, fit le lapin en reprenant ses esprits, vraiment très bien mais…Il regarda sa montre gousset, je suis absolument désolé de vous interrompre mon cher, mais je crois que ça va être  l’heure…

« Oh…j’ai l’habitude d’être interrompu, fit le Dodo, et puis ça n’a aucune importance, puisque c’est pour la bonne cause… »

Il se tut, s’installa au milieu de la table, gonfla son jabot, replia ses ailes, mit une patte légèrement en arrière, pointa son bec en l’air, se positionna de profil et se figea.

« C’est parfait, fit le lapin, on ne bouge plus…. »

Il jeta un dernier regard attendri à l’oiseau immobile.

« Au revoir, chère vieille fripouille…et, ce n’est pas pour être irrespectueux mais cette fois…

C’est vraiment l’heure de faire dodo… »

Et il claqua dans ses petites mains poilues.

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Vendredi 30 novembre à 18 h, venez assister à la soirée du Mois du film documentaire proposée par la Médiathèque de l'Etoile Sportive de Batsurguère. 

 

Deux films seront projetés, en présence de la réalisatrice, à la salle des fêtes d'Omex : 

 

Anawim et Miren, 2 derniers volets  de la série documentaire "La terre et le lait".

 

 

Cette projection clôture la programmation du Mois du film documentaire qui a eu lieu sur tout le département en novembre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Retour sur "Les Eaux Blanches" à Omex avec la Bibliothèque d'Aspin en lavedan 

Dans le cadre de l'événement national "Le Mois du Film Documentaire" , la Médiathèque de Batsurguère (en partenariat avec la Médiathèque Départementale 65)

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Super ambiance au ciné goûter, un public conquis par le film "Les Optimistes", amusant et émouvant, beaucoup de rire grâce au Yoga du Rire des Happyrénées.

Ce samedi 05 novembre, la projection du film "Les Optimistes" a été un grand succès. Un grand merci à tous !

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C'est fini pour cette année, on en redemande pour l'année prochaine !

Le mois du film documentaire 2015 c'etait:

 

  • 11 projections en partenariat avec 9 bibliothèques du réseau départemental. Les projections ont eu lieu dans des bibliothèques, des salles des fêtes, des cinémas, des établissement scolaires.
  • La venue de 2 réalisateurs : Dario Aguirre réalisateur équatorien, qui a animé 5 rencontres tout public et scolaires ; Jacky Tujague, réalisateur haut-pyrénéen, qui a animé 2 débats avec le public.
  • L'intervention de 3 professionnels sur des thèmes liés aux films projetés (danse contemporaine, cyber surveillance).

BD EN FRANCE TODAYRéalisation : adpf.

Descriptif : 24 panneaux ; 66 x 96 cm ; affiche pelliculée souple.

 

Aujourd'hui, la France peut s'enorgueillir du rôle moteur qu'elle a joué dans la reconnaissance de la bande dessinée, elle a multiplié les initiatives pour devenir une des références internationales dans ce domaine. Cette exposition dresse un état des lieux des différentes tendances de la bande dessinée contemporaine : écoles, héros, genres...

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Lenfant panL’enfant Pan – Arnaud Druelle – Gulf stream éditeur, 2021

Thèmes : fantastique – mythe – Angleterre victorienne – pirates

Résumé :

Londres, fin du XIXe siècle. Après son passage devant le juge, Peter Hawkson, 10 ans, est placé à L'Oiseau Blanc, institut privé pour gamins des rues et orphelins. Malgré toute la bienveillance du directeur, Peter, ne se sent pas à sa place. Injustement accusé d'avoir provoqué un incendie, il décide de fuir. Deux petites créatures lumineuses surgissent alors et le convainquent de rejoindre un mystérieux Egon-Pan au Pays-de-Nulle-Part.

Un pari audacieux pour un premier roman que de s’attaquer au mythe de Peter Pan et d’en faire une préquelle (une histoire avant l’histoire). Mais c’est avec brio qu’Arnaud Druelle relève le défi et tricote des liens, tout d’abord avec la description de l’époque, violente et miséreuse, puis en nous entraînant sur cette île fantastique et fascinante.

Tous les éléments du conte sont présents. Malgré tout, l'auteur a su s'en écarter, créant un univers solide, rythmé, cohérent, plus sombre et plus poétique aussi. Les personnages sont touchants, sensibles. Une belle découverte, délicate et immersive, à l’image de la superbe couverture.

 

Biographie : 

Passionné de lecture autant que de football, Arnaud Druelle dévore les romans dès son plus jeune âge. Devenu professeur de lettres-histoire, il a enseigné aux quatre coins de France avant de poser ses valises en Gironde, où il exerce aujourd’hui le métier de principal en collège. Tout en encadrant depuis plusieurs années des enfants dans une école de foot, il a continué à s’adonner à la passion de l’écriture. « L’enfant Pan » est son premier roman.

« Maurice ?...J’en ai jamais entendu parler!.. gloussa le virevoltant Peter.

« Est-ce un enfant perdu ? Non ! Alors ça ne m’intéresse pas ! Un adulte perdu ? Ca m’intéresse encore moins ! Mais où est-il votre Maurice ? Nulle part ? Impossible ! Car s’il était nulle part, c’est qu’il serait ici, et s’il était ici,

j’le saurais !...Mais s’il n’est pas nulle part, c’est donc qu’il est ailleurs, et ailleurs, c’n’est pas mon domaine…alors qu’est-ce que j’peux y faire ? ».

Il partit d’un grand éclat de rire, exécuta un nouveau looping et se reposa au sol en saluant sous les applaudissements émerveillés de la jeune indienne.

Quel crâneur, pensa Tulurgglurkuk qui commençait sérieusement à se lasser des façons désinvoltes avec lesquelles le turbulent jeune homme répondait à ses questions. Ce Peter ne tenait pas en place et ne semblait s’intéresser à rien d’autre qu’à lui-même. Sans parler des œillades appuyées que le garçon lançait à « Tigresse-attentive-aux-Lys… » et à Tanarak.

La louve blanche de Tanarak suivait aussi d’un très mauvais œil les manières du garçon. Elle se promettait, s’il passait un peu trop près de sa maîtresse, d’y planter ses crocs, histoire de voir s’il ferait toujours le bellâtre avec un mollet en moins.

Chien-qui-pète, quant à lui, était ravi du spectacle et, comme à chaque fois qu’il était ravi, pétait d’aise sans aucune gêne.

« …Et un pingouin, demanda encore Tulurgglurkuk, ça ne vous dit rien non plus évidemment ? »

Le garçon s’arrêta net de faire le pitre.

« Un pingouin dites-vous ?...un pingouin, ça c’est bizarre…figurez-vous qu’j’viens d’avoir justement une p’tite altercation au sujet d’un pingouin avec un vieux manchot d’mes amis, et ce pas plus tard que c’matin…

« Comment-ça ?

« Bah, c’est sûrement sans importance…mais y’s’trouve que c’vieux pirate me soutenait avoir vu un pingouin filer en mer après avoir dérobé, ne m’demandez pas comment, le réveil qu’était dans l’ventre du crocodile !...

« Le réveil qui était dans le ventre du crocodile ?....

« Ouais, ben…ce s’rait trop long à vous expliquer…Bref, du coup j’l’ai’ traité d’adulte handicapé d’la vie, lui m’a traité d’enfant attardé, de fil en aiguille et d’aiguille en sabre d’abordage, on en est v’nu aux mains, le crocodile s’en est mêlé et mon pirate s’est fait bouffer sa deuxième main !... 

« Pas de chance, en convint Tulurgglurkuk.

« Ouais pas d’chance ! Surtout pour moi, fit Peter d’un air triste, avec qui j’vais bien pouvoir m’escrimer maintenant ? A moins que…peut-être qu’avec une bonne opération…une main d’perdue, comme on dit ici, dix crochets d’retrouvés…

« Et mon pingouin ? revint à la charge Tulurgglurkuk.

« On dirait qu’vous y ‘t’nez à vot pingouin, l’ami ! Vous n’perdez pas l’nord hein ! Mais ça tombe bien parce que, d’après le futur Capitaine-Deux-Crochets, c’est la direction du nord qu’il aurait prise, vot’oiseau... »

Peter changea alors d’attitude, il mit ses mains sur les hanches et ajouta, d’un air fier :

« Et du coup c’est vot’jour de chance. Vu qu’le capitaine pirate peut plus t’nir la barre de son navire, le « Jolly Roger », moi j’dis qu’si ça vous chante, cette barre et c’bateau sont à vous, et aussi à moi, enfin à nous quoi… »

Comme par enchantement nos amis se retrouvèrent donc sur le pont du vaisseau pirate. Peter avait embarqué avec eux, prétextant la nécessité de sa présence du fait de la dangerosité des récifs alentours.

« Pour vaincre les courants imaginaires, avait-il dit en se touchant la tempe, il faut un peu d’imagination, et c’est pas ça qui m’manque…et pis…maintenant qu’j’y pense... »

Un sourire malicieux à faire fondre Tanarak et la jeune indienne éclaira soudain son visage.

« Maintenant qu’j’y pense…vot’ Maurice là… ce s’rait’y pas plutôt le nom d’une île ?...

« Une île ? fit Tulurgglurkuk.

« Oui, une île !...parce que si c’est le nom d’une île, continua-t-il en se tournant vers la proue du bateau et en dardant son épée vers l’horizon…

Bah…l’île Maurice, les amis…elle est juste là…droit devant vous… »

Le mois du film documentaire à Maubourguet

Projection du documentaire "Là où poussent les coquelicots" à la Médiathèque de Maubourguet

 

Dans le cadre du mois du film documentaire, la Médiathèque de Maubourguet vous donne rendez vous le Vendredi 30 Novembre 2018 à 14 h au CAC Jean Glavany pour la projection gratuite du documentaire "là où poussent les coquelicots".

 

La projection sera suivie d'un débat avec le réalisateur Vincent Marie.

 

L'exposition "Cicatrice(s) de Guerre" sera également présentée à la Médiathèque.

 

Pour plus de renseignements:

Médiathèque de Maubourguet 05 62 96 49 08 - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 Les optimistes

La Bibliothèque de Cauterets participe à la manifestation nationale le « Mois du Film Documentaire », qui met à l’honneur chaque année au mois de novembre des films documentaires originaux et éclectiques pour les faire découvrir au public.

Rendez-vous Mardi 08 novembre à 15h à la bibliothèque pour découvrir le film « Les Optimistes », de Gunhild Westhagen Magnor (Norvège).

LibertaliaLibertalia – Jean-Luc Marcastel – Gulf stream, 2020

Thèmes : historique – commerce triangulaire – racisme – fantastique

Résumé :

Nantes, 1739. Henri est un jeune orphelin de mère et dont le père est parti chercher une île mystérieuse. Il a été recueilli par la mère de son ami Luigi, une généreuse italienne, prénommée Anna Maria. Cette dernière a également adopté Maugette, petite fille abandonnée. Le trio est maître en chamailleries et en chapardage de morues. Un jour, leur chemin croise celui de Nyah, une jeune fille terrorisée, échappée d’un navire négrier. Entre ses paumes serrées, un pendentif en forme de panthère... Henri tombe sous le charme et n’a plus qu’une idée en tête, sauver à tout prix la fugitive de la terrible destinée qui l’attend.

Le contexte est posé et il est rude. Les héros sont tout d’abord ignorants des horreurs du commerce triangulaire et c’est avec intelligence et clarté que l’auteur les amène (ainsi que les lecteurs) à ouvrir les yeux et réfléchir sur la déshumanisation, la cruauté et les préjugés racistes.

Au-delà de ces aspects, il y a une émouvante histoire d’aventure, d’amour, d’amitié, de famille, entremêlée d’un soupçon de fantastique. Et un final où l’on comprend le choix du titre Libertalia. Le tout porté par une plume poétique, truculente et de superbes illustrations de Cécile et Lionel Marty.

 

Biographie :

Jean-Luc Marcastel se présente lui-même comme un grand bavard attaché à son Cantal natal. Les hivers y sont longs et vifs et la lecture devient une passion. À lire les mots des autres, il commence dès 10 ans, à consigner sur papier ses propres histoires.  Cette passion, depuis, ne l’a plus lâchée. Tous les genres lui sont aisés, du moment qu’il fait rêver, frissonner, voyager et réfléchir : science-fiction, uchronie, fantasy médiévale, humour, fable écologique, lycanthropie, fantastique, historique…

Après quelques frottements malencontreux contre deux cumulo-nimbus particulièrement abrasifs  le tapis volant de Tchang-Lu s’effilochait de façon dramatique et perdait de l’altitude.

Il allait falloir se poser en catastrophe. Mais où ?

Tchang-Lu scruta la mer avec angoisse.

Il y avait bien ce petit îlot, tout là-bas…

« Mayday ! Mayday ! grésilla la voix du commandant…perte de soie sur tout le fuselage…je répète : perte de soie sur tout le fuselage...tapis à tour de contrôle…demandons attapissage d’urgence…Je répète…»

Il n’y avait évidemment aucune tour de contrôle dans les parages et personne ne répondit à l’appel de détresse. Puis tout se passa très vite. Le tapis plongea vers le sol. Tchang-Lu se mit en boule et attendit l’impact…

Lorsqu’au bout d’un temps indéfini il se réveilla, il crut d’abord, comme il éprouvait beaucoup de mal à bouger, que son corps avait été effroyablement brisé. Heureusement il n’en était rien, il reposait en fait sur un monticule de petits fragments qu’il avait pris d’abord pour ses propres os éclatés en mille morceaux. Puis il comprit qu’il se trouvait en fait sur une montagne de minuscules débris de coquilles d’œufs qui avait probablement, et miraculeusement, amorti sa chute.

S’il ne pouvait pas bouger, c’était parce qu’il était tout simplement ligoté, ficelé comme un saucisson, par un réseau de cordes et de ficelles qui le maintenaient étroitement lié à une multitude de petits poteaux solidement plantés dans le sol tout autour de lui.

« A votre avis cher collègue…gros-boutiste ou petit-boutiste ?...demanda une toute petite voix anxieuse près de son oreille droite.

« Ma foi, répondit une autre toute petite voix près de son oreille gauche, je n’en sais fichtre rien cher collègue ! Tout cela est bien fâcheux, vous en conviendrez ! Qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire de ces deux mastodontes ?... »

Tchang-Lu ne pouvait pas non plus tourner la tête mais il put, du coin des yeux, voir à qui appartenait ces petites voix sentencieuses. Il s’agissait de minuscules personnages attifés à l’ancienne mode européenne et coiffés de perruques poudrées.

Ces individus n’étaient pas seuls. Toute une foule de tous petits êtres l’entourait et le dévisageait comme s’il était un phénomène de foire, ce qui apparemment était le cas. Certains riaient en le montrant du doigt, d’autres encore plus petits, des enfants sûrement, se cachaient le visage de peur, d’autres encore lui jetaient ce qui lui semblait être des poussières de cacahuètes. En première ligne, tout contre lui, une escouade de gardes solidement armés repoussait les plus téméraires qui tentaient de  lui grimper dessus.

 Les voix sentencieuses reprirent.

« Et si nous lui posions la question, cher confrère ?

« Tout à fait, tout à fait, cher confrère, la question doit lui être posée !

L’un des deux personnages saisit alors un porte-voix, mais avant qu’il ait pu prononcer sa fameuse question, une autre voix, beaucoup plus grave, et pour tout dire d’une tonalité normale, s’éleva derrière Tchang-Lu.

« Bien le bonjour camarade ! C’est gentil de me rendre visite…je commençais à me sentir un peu seul sur cette île…enfin, seul, vous m’avez compris…parfois il vaut mieux être grandement seul que mal et petitement accompagné… »

Un grognement de réprobation s’éleva de la foule et toute sorte de projectiles fut lancée sur l’homme qui parlait ainsi et qui était, de la même façon que Tchang-Lu, solidement attaché au sol.

«Plus on est petit, moins on aime être contrarié, il faudra vous y faire. Tout est question d’habitude n’est-ce pas, continua l’homme, et de relativité, et de trigonométrie si on a, comme moi, l’esprit scientifique…mais…veuillez me pardonner, je manque à tous mes devoirs d’hôte, même d’hôte entravé, je ne vous ai pas encore fait les honneurs du propriétaire, et bien que les vrais propriétaires du lieu ne mesurent pas plus de six pouces, il est bon que vous sachiez à qui vous avez affaire. D’ailleurs moi-même je ne me suis pas encore présenté...

« C’est vrai, réussit à dire Tchang-Lu, qui êtes-vous  et où sommes-nous ?

« Où sommes-nous ? Mais nous nous trouvons sur la très fameuse et très hospitalière île de Lilliput !...Quant à moi, j’étais chirurgien à bord d’un vaisseau de sa gracieuse majesté le Roi d’ Angleterre et je m’appelle Lemuel…

Lemuel Gulliver, pour vous servir…

Enfin, continua l’homme en regardant ses liens, quand je pourrai vous servir, évidemment… »

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Découvrez la sélection officielle des films pour cette nouvelle édition du mois du film documentaire...

 

Après plusieurs séances de visionnages de films, de discussions enflammées et de multiples tergiversations, l'équipe du pôle musique et cinéma ainsi que les bibliothécaires participants au Mois du film documentaire ont enfin procédé au choix cornélien

Laffaire des fée de Cottingley - Natacha HenryL’affaire des fées de Cottingley – Natacha Henry – Rageot, 2020

Thèmes : historique – photographie – première guerre mondiale - croyances

 

Résumé :

En 1917, en Angleterre, Elsie, 16 ans, est apprentie chez le photographe du village. Mais elle doit quitter son travail pour s’occuper de sa cousine Frances, 9 ans, venue se réfugier chez eux avec sa mère en attendant que « le père » revienne de la guerre. Un jour, réprimandée après une promenade, Frances invente une excuse : elles ont vu des fées près du ruisseau ! Enthousiasmées, influencées par les croyances locales, les mères répandent la nouvelle. Seuls les enfants peuvent voir les fées, c’est bien connu, alors les cousines vont les prendre en photo…

Ce roman raconte l’un des plus grands canulars du XXème siècle. Un récit fluide sur un fait réel étonnant, presque magique, qui interroge le rapport à l’image en fonction du vécu ou du contexte (ici la campagne anglaise pétrie de superstitions et en proie à l’inquiétude). Le dossier final, très documenté, apporte beaucoup : on apprend ce qu’Elsie et Frances sont devenues, les rebondissements de leur histoire, on découvre les fameuses photos et des reproductions d'articles de l’époque. Au-delà de cette histoire, le lecteur découvre également les ravages de la Première Guerre mondiale.

 

Biographie :

Natacha Henry, née en 1968, est une essayiste, historienne et journaliste franco-britannique.
Diplômée de la London School of Economics et de Paris IV Sorbonne, elle travaille sur les inégalités et le sexisme dans la culture populaire. Elle intervient régulièrement auprès d’associations, d’institutions nationales et internationales : conférences, formations, colloques....
Elle aime raconter des histoires vraies, comme ses romans pour la jeunesse, « Marie et Bronia, le pacte des sœurs », « Rosa Bonheur l’audacieuse » ou « L’affaire des fées de Cottingley ».

Le petit macaque allait passer un sale quart d’heure si personne n’intervenait avant.

« Il n’y a plus qu’une chose à faire…murmura la vieille dame à l’oreille de Moussa Moussa qui s’inquiétait pour son petit singe.

Il se demandait bien comment il allait pouvoir le sauver, les terribles dos argentés approchaient dangereusement du centre de l’arène en bavant de rage et le public déchaîné, le roi Zanzibabar 1er  en tête, les encourageait en hurlant.

« Il nous reste…les épinards…ajouta-t-elle,

« Quels épinards ? demanda Moussa Moussa perplexe,

« Ceux-là ! grogna une voix grincheuse derrière lui.

« Il était temps mon ami, fit la vieille dame en se retournant, où étais-tu encore passé ? On n’attendait plus que toi…

« Je suis c’que j’suis et c’est tout c’que j’suis ! fit le curieux marin, car il s’agissait bien d’un marin, qui, pipe au bec et casquette penchée sur la tête, tenait dans chacune de ses grosses mains deux boîtes de conserve cabossées.

L’air furieux, il dévisagea le pauvre Moussa Moussa que la vieille dame venait de lui présenter, et marmonna :

« Moussa Moussa, c’est pas vraiment un nom d’mat’lot ! J’vas plutôt t’app’ler Moussaillon Moussaillon ! Ca m’semble plus correc’…Et maintenant, Moussaillon Moussaillon, mate un peu c’qui va s’passer !... »

Ce qui se passa fut très bref…

D’une habile pichenette le colérique marin décapsula les deux boîtes de conserve, en engloutit une d’un coup et, d’un monumental lancer, envoya l’autre boîte directement sur la tête du petit macaque qui, ouvrant bien large son gosier, avala le contenu de la boîte, sous l’œil éberlué des dix gorilles qui, eux, restèrent bouche bée.

Mais pas longtemps…

Car le petit macaque n’était déjà plus un petit macaque.

Une incroyable transformation venait de s’opérer : ses muscles s’étaient gonflés en un clin d’œil au point de faire exploser ses chaînes, sa taille était devenue, en trois secondes, trois fois plus haute que celle du plus grand des gorilles, ses minuscules quenottes s’étaient transformées en énormes crocs et lorsqu’il voulut simplement bredouiller : «  Qu’est-ce qui m’arrive ? », un effroyable rugissement fit trembler tous les gradins…

La panique s’empara de la foule qui hurlait de terreur et fuyait en tous sens.

Les dos argentés gémissaient et grattaient la terre pour s’y enfouir.

Mais pas longtemps…

Car le marin avait sauté au milieu de l’arène et envoyait valser les singes terrorisés dans les décors.

« Qu’est-ce qu’on rigole ! grimaça-t-il.

« Grrrrhh ! grogna l’ex-petit-macaque maintenant gigantesque gorille qui se tambourinait le torse en cadence.

« Et Bing !...scandait le marin en continuant à boxer les gorilles, et Bing et Bong, et Ding et Dong…au fait, comment qu’c’est ton p’tit nom à toi mon gars ?

« Grrrrrhhhhhh ! essaya de dire l’autre.

« Ah ouais….Je vois…Bon, j’vas t’appeler King… »   Il martelait en rythme la tête d’un pauvre singe. « Et j’vas aussi t’appeler Kong !... »

« Grrrrrrrrrhhhhhhh ! répondit joyeusement King Kong…

L’arène s’était vidée d’un coup.

Moussa Moussa fit signe au marin et à l’énorme gorille de venir le rejoindre sur les gradins désormais déserts. Ce qu’ils firent d’un bond. Le gorille le prit dans ses bras monstrueux pour lui faire un câlin. Le marin versa une larme et éternua bruyamment.

« Ch’uis trop sensible…les retrouvailles entr’amis, ça m’fait toujours c’t’effet… »

La vieille dame sortit un mouchoir de sa poche et le tendit au marin. Elle se pencha vers lui et lui murmura quelques mots.

« Ah oui…c’est vrai, fit-il en se mouchant…Nom d’une pip’en maïs, j’avais oublié c’foutu Maurice…Allez les marsouins, finies les effusions, faut pas traîner…Brutus est sûr’ment à nos trousses…King-Kong, prends Moussaillon Moussaillon sur ton dos  et on file vers les quais ! Mon vieux rafiot, le « Spinach of the Sea » nous y attend…J’espère qu’t’as pas trop l’mal des mers Moussaillon Moussaillon ? Parc’que pour s’couer, ça va sal’ment s’couer !...»

Ils prirent la route du port.

I’m Popeye the sailor man,

I’m Popeye the sailor man,

The moron I miss  it’s that stupid Maurice,

I’m Popeye the sailor man…

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Faites votre choix dans le programme 2016 du Mois du film documentaire dans les Hautes-Pyrénées !

 

Cette année, la Médiathèque départementale s’associe à de nombreux partenaires pour proposer sur tout le territoire une programmation riche en projections et rencontres.

Languille - Valentine Gobyl’Anguille – Valentine Goby – Thierry Magnier, 2020

Thèmes : handicap – différence - préjugés - amitié

 

Résumé : 

Camille a la boule au ventre à la veille de cette rentrée dans son nouveau collège. Ici, il va falloir faire semblant de ne pas voir les regards rivés sur elle, comme sur une bête de foire. Si loin de la petite ville de Farjevol et de ses amis, habitués à sa différence…

Quand Halis apprend l’arrivée dans sa classe de cette nouvelle élève en situation de handicap, il est d’abord presque soulagé. Pour un temps, les moqueries des autres trouveront une autre cible que lui…

Une très belle histoire d’amitié entre deux ados « empêchés » à leur façon. Camille est solaire, déterminée et est l’étincelle libératrice dont a besoin Halis.

Un roman intelligent, réaliste, qui fait sauter les barrières et les préjugés avec légèreté et humour, qui bouscule et qui illumine. « L’anguille » est la réécriture version jeunesse de « Murène » de la même autrice aux éditions Actes Sud.

 

Biographie : 

Valentine GOBY est née à Grasse en 1974. En sortant de Sciences Po, elle choisit de voyager en Asie, à Hanoï, à Manille… où elle travaille pour des associations humanitaires.  À son retour en France, en 2002, elle publie aux éditions Gallimard son premier roman, La Note sensible. Suivront ensuite d’autres romans, adulte et jeunesse, couronnés de multiples prix.

Ses thèmes de prédilection sont l’histoire, l’enfance, la place des femmes, la mémoire…. Elle est également très active dans le combat pour le statut d'auteur.

Chapitre 21

Le Turbo-morse commençait à donner des signes de faiblesse.

Il faut dire que Tulurgglurkuk ne l’avait pas ménagé. Depuis trois jours et trois nuits qu’ils filaient à toute allure, monture et équipage n’avaient pris ni repos, ni repas. La steppe glacée avait succédé à la banquise, la toundra avait succédé à la steppe. Ils venaient de pénétrer dans la Grande Forêt sans qu’ils trouvent de quoi manger. Le morse zigzaguait entre les hauts mélèzes mais on sentait bien que ses forces s’épuisaient, le turbo toussotait salement, Chien-qui-pète aussi…

Soudain, alors que rien ne le laissait présager, la forêt s’éclaircit.

Ils débouchèrent à leur grand étonnement sur une clairière remplie de véhicules tous plus invraisemblables les uns que les autres. Au centre de la clairière, une immense cabane en bois toute en longueur resplendissait de mille néons scintillants, sur le toit du bâtiment une réclame annonçait fièrement : Au Royal Nunavut Burger ! Le Meilleur Fast-Phoque du Nord !

Ils étaient sauvés ….

Ils accrochèrent le turbo-morse à une barrière, entre un imposant yack à propulsion hydraulique et un petit caribou à roulettes, puis pénétrèrent dans l’improbable bar. Après des jours et des nuits passés dans le silence et la solitude, les bousculades pour arriver jusqu’au comptoir, le brouillard suffocant provenant des cuisines et le boucan infernal prirent Tulurgglurkuk à la gorge et il chancela. Une serveuse à l’identité douteuse, mi-ourse mi-on-ne-sait-pas-quoi le rattrapa par la taille et gloussa : «  Pour consommer c’est droit devant bel étranger, en tout cas c’est pas par terre que ça se passe ! allez ouste, c’est par là !... » Chien-qui-pète quant à lui était au bord de l’extase. Ne pouvant se retenir de donner libre court à son désordre intestinal favori il lâcha un pet si retentissant et si nauséabond que la foule s’écarta instantanément.

Deux places se libérèrent au comptoir, nos deux amis s’y assirent.

Une serveuse chaussée de patins à glace se planta tout sourire devant eux et leur balança deux menus dans les mains  :

«  C’est pour manger sur place ou c’est pour emporter ? »

« Les deux ! brailla Chien-qui-pète en inondant le zinc de sa salive.

« Y f’rait mieux d’étudier la carte le clébard ! L’igloo ne fait pas crédit ! » fit la serveuse, puis elle repartit servir deux gros grizzlis qui commençaient à s’impatienter un peu plus loin.

«  Voyons cette carte, dit Tulurgglurkuk, en jetant des regards inquiets autour de lui, commandons, mangeons un morceau et allons-nous en. Cet endroit ne me dit rien qui vaille.

« Allons, relax, fit Kaalakkakakakuk ( qui veut dire maintenant Chien-qui-pète-et-qui-bave), relax…Faut savoir prendre du bon temps. Alors qu’est-ce qu’il y a de bon sur ce menu ? Wouaaahhhhhh ! Un Royal Cheese Burger de phoque braisé avec des cornichons des mers et des chips de crabes à la chantilly ! J’en ai toujours rêvé ! On prend ça, on prend ça dis ?....Ohhhh ett puis non on va plutôt prendre un Spécial Triple Tacos de Narval avec brochettes de harengs fumés à la sauce aigre-douce et ses potatoes infernales ! Trop bien ! Ahhhhhh j’hésite…. Et si je prenais plutôt un Double Carpaccio de bave de pieuvre avec un Croque-Monsieur à la graisse de baleine frite et au jus de boudin de morse avec supplément bacon et sa garniture de chips de morue en enchilada…

«  Tu ne crois pas que…

« Et puis en dessert je veux bien un sorbet de racines de mélèze hyper glacé et son iceberg de coulis de jus d’otarie au miel des trois saisons….

«  Je ne pense pas que…

«  Patron c’est ma tournée ! » se mit à hurler Kaalaaklikklikkliklikklik, ( qui veut dire Chien-qui-pète-et-qui-bave-et-qui-perd-la-boule), qui donc comme son nom l’indiquait venait de péter un boulon. Et même plusieurs…

«  Tournée de nuggets pour tout le monde ! continuait-t-il à beugler en plein délire. Et qu’ça saute…. »

Un silence de morse se fit dans la salle. L’un des deux grizzlis assis au comptoir descendit de son tabouret et s’avança lentement en roulant la mécanique de ses épaules musclées. La foule s’écarta. Il planta ses yeux noirs dans ceux de Tulurgglurkuk, mit une de ses grosses pattes sur la tête de Tulurgglurkuk, et dit :

«  Et que ça saute ?... C’est bien ça qu’il a dit ton copain ? Et qu’ça saute ?…. »

Chapitre 22

La tortue n’avait jamais vu d’être humain de toute sa vie.

Elle en avait entendu parler bien sûr, comme tout le monde sous l’eau, mais elle n’en avait jamais vu d’aussi près. Les poissons, les crustacés, les mammifères et les reptiles de mer comme elle en parlaient beaucoup entre eux, c’était même un de leur sujet de conversation favori. Les humains, pensez-donc, depuis la nuit des temps marins tout le monde savait qu’il fallait s’en méfier…

Et voilà qu’elle en avait un juste sous le nez, enfin sous le bec. Cet humain-là n’avait pas l’air bien méchant, pas très beau c’est vrai, avec ces quatre grandes brindilles marron de chaque côté du corps qui devaient être ses nageoires,  cette grosse touffe de poils emmêlés sur le crâne qui ressemblait à une vieille méduse, ces branchies évasées au milieu du visage, cette bouche pleine de dents qui bredouillait des sons incohérents et ces deux gros yeux ronds qui la fixaient.

Qu’est-ce qu’il pouvait bien faire là, la tête enfouie dans le sable ? Est-ce que les humains mangeaient du sable ? Est-ce qu’il venait pondre ses œufs sur la plage lui aussi ? Sa plage à elle qui plus est... Elle n’avait jamais entendu dire que les humains pondaient des œufs mais elle ne savait pas tout. Elle n’était qu’une bien jeune tortue luth de 110 ans après tout…

Elle s’approcha plus près, le renifla, il ne sentait vraiment pas bon. Elle sortit sa très longue langue et lui lécha le bout du nez. Beurk….Aucune odeur d’écume, de vase ou d’eau salée. Cet humain-là n’avait sûrement jamais mis une ouïe dans la Grande Eau.

Cet humain-là, Billiwong Billidong, éternua violemment. L’œil curieux et en amande de la tortue essaya de sonder l’œil rond et étonné de Billiwong Billidong qui bondit en arrière sur ses fesses.

Je ne savais pas que les humains étaient aussi froussards, se dit la tortue.

«  Je ne suis pas froussard, dit Billiwong Billidong,  je rêvais et j’écoutais les conseils de mon animal-esprit le koala, c’est tout.  Je suis Billiwong Billidong le grand chasseur. Je viens de la terre des déserts de terre rouge et je cherche un kangourou doux. Il se pourrait qu’il soit parti sur les eaux. Et toi qui es-tu, animal à grosse coquille et au nez crochu ?

«  Eh bien, gloussa la tortue, bonjour grand chasseur qui n’est pas très beau non plus et qui n’a peur de presque rien. Moi je viens des profondeurs bleutées du vieux Pacifique, l’océan est mon royaume car je suis un tortue luth et je suis ici pour donner naissance à cent cinquante petites tortues qui vont bientôt sortir de leur œuf et aller vers la mer…Si les crabes ne les mangent pas avant.

Biliwong Bilidong saisit son didgeeridoo et commença à en jouer doucement.

« Tortue luth du Vieux Pacifique, dit-il, si je réussis à amadouer les crabes en jouant de mon instrument, pourras-tu m’aider à surfer sur les vagues pour retrouver mon kangourou ?

«  Tope là, répondit la tortue luth en tendant sa nageoire, tape m’en une Bingbongbingbong ou quel que soit ton nom bizarre. Mon nom à moi c’est Toholuhuluholoholuhuluhuluhuluholuhulu, mais tu peux m’appeler Lulu !...

«  Lulu, dit Biliwong Bilidong, je crois que ceci est le début d’une longue amitié…. »

Chapitre 23

« Tu m’apprendras à jouer du Luth ? demanda Biliwong Bilidong à sa nouvelle amie.

« Bien sûr, répondit sa nouvelle amie, et toi tu m’apprendras à jouer du bâton creux ?

« Didjeeridoo, rectifia le nouvel ami tout en allumant un gigantesque feu de branches sur la grève. On pourrait jouer ensemble. Le Duo Lulu et Bili, je suis sûr qu’on ferait un tabac dans le bush ….

« Je croyais que tu voulais d’abord retrouver ton kangoudou ?…

« Kangourou doux, rectifia le nouvel ami toujours en alimentant le feu, bien sûr bien sûr, mais on peut penser à l’avenir…

« En parlant d’avenir, dit la nouvelle amie en regardant le sable onduler autour d’eux, il va falloir être rapide et efficace… »

En effet la plage semblait bouillonner. D’un seul coup les petites tortues, qui venaient de casser leur coquille, sortaient leur tête hors du sable. Dans le même temps des centaines de crabes rouges jaillissaient de l’eau et se précipitaient sur les nouveaux nés. Biliwong Bilidong  empoigna fermement son didjeeridoo et commença à souffler. Les crabes s’arrêtèrent net, puis, comme hypnotisés suivirent à la queue-leu-leu et en se dandinant le musicien qui s’avança vers le brasier. Il y pénétra et traversa le feu sans que cela ne lui fasse aucun mal. La plante de ses pieds était aussi dure que le plus dur rocher du désert. Et, alors que les petites tortues se dirigeaient vers la mer, les crabes grillèrent tous, l’un après l’autre et sans même s’en rendre compte….

«  Et en plus, le dîner est cuit !.... » s’exclama Biliwong Bilidong ravi.

« Bravo, dit Lulu la tortue luth ! tu as rempli ton contrat Bongbongbong !

Et merci, cent cinquante fois merci pour ma progéniture ! Mais je ne vais pas t’enseigner le luth en fait…J’ai beaucoup mieux que ça à t’apprendre…

Elle se dirigea vers l’eau.

«  Monte sur mon dos et tiens-toi bien droit…

Elle plongea dans les rouleaux.

«  Maintenant Je vais t’apprendre à surfer !.... »

Chapitre 24

Avant d’assister aux premiers cours de maintien sur dos de tortue luth donnés à Biliwong Bilidong peut-être serait-il utile de faire le point sur les connaissances de l’époque relatives au Kangourou doux.

Petit rappel scientifique établi en 1540 par Herr Professor Plitzenplotz de l’Académie Royale de Plitzenplotz ( à Plitzenplotz ).

L’existence du Kangourou doux a pour la première fois été attestée dans le compte-rendu du voyage dans les mers australes lu par l’éminent navigateur Spaghettino Spaghettini devant l’Archiduc Gaston-Herman IV en 1528 ( à Plitzenplotz ).

Spaghettino Spaghettini affirme avoir aperçu une première fois le Kangourou doux sur l’île de Santa-Cruz-della-Constipacion. Accroupi derrière un palmier et en proie à de sévères tourments gastriques Spaghettino Spaghettini affirme que l’animal lui serait apparu et lui aurait dit ( en latin approximatif ) : « Voilà ce que c’est quand on mange trop de féculents ! »

Lors de cet épisode il aurait noté la longueur démesurée des cuisses de l’animal ainsi que sa grande vélocité.

Le dit animal serait apparu une seconde fois à Spaghettino Spaghettini alors qu’avec le botaniste du bord, un certain Jojo-la-Racaille, ils étudiaient le degré d’alcool trouvé dans certains fruits fermentés toujours sur  l’île de Santa-Maria-della-Constipacion. L’animal était à cet instant accompagné de plusieurs autres de ses congénères. Ils auraient bondi sur la table de travail et auraient entonné le chant du régiment des hallebardiers du Grand Duché.

Les Kangourous doux auraient ensuite été capturés, tués, cuisinés promptement et servis avec de l’ail et des épices locales. Les convives auraient beaucoup apprécié. ( Mis à part quelques officiers britanniques présents à ce moment et qui apparemment n’auraient pas raffolé de ce genre de mets ).

Après vérifications il semble probable qu’il y ait eu confusion au sujet des cuisses. Après vérifications il semble probable que Spaghettino Spaghettini ait fait une grave confusion quant au Kangourou doux.

Ce qu’il a vu n’aurait été qu’une espèce de grenouille à longue cuisse.

Spaghettino Spaghettini a depuis été renvoyé.

L’ail et les épices n’auraient fait l’objet d’aucun débat.

Pas de Kangourou doux attesté, donc, en 1528 ( à Plitzenplotz ).

Et c’est tout ce qu’on sait.

Chapitre 25

Acocoyotl Polichtitli n’en revenait pas.

La pièce où il se trouvait était certainement un des endroits les plus secrets de Tenochtitlan. Nul, à part lui et l’Empereur, ne connaissait le moyen d’y pénétrer. Et donc d’en sortir.

Pour y accéder il fallait parcourir un labyrinthe de couloirs gardé à chaque angle droit par un garde armé jusqu’aux dents. Elle ne comportait pour seule ouverture qu’une lourde porte en bronze bardée d’un système de serrures compliquées dont il était le seul à posséder la clef. Chacun des quatre murs était fait d’une seule énorme pierre taillée dont les joints étaient scellés avec un mortier spécial à base de lave broyée provenant du volcan Popocatepelt.

Cette pièce impénétrable faisait partie d’un ensemble de bâtiments situés à l’intérieur du Palais et constituait le cœur de la mémoire, autant profane que sacrée, de l’Empire. On la surnommait : La Chambre des Codex !

Sous la surveillance acérée de Polichtitli, seuls les scribes les plus zélés et les meilleurs artistes du pays avaient le droit et l’honneur d’y pénétrer. Ils avaient pour tâche de retranscrire et de peindre sur d’immenses rouleaux en feuille d’amate ou de ficus, tel un journal au jour le jour, les faits et les gestes les plus significatifs de leur seigneur et maître : Moctézuma II, Empereur de tous les Aztèques.

La dernière touche avait été posée ou plutôt enluminée hier soir par Polichtitli et aujourd’hui Moctézuma lui-même devait venir contempler le chef-d’œuvre.

L’ultime dessin devait représenter un des évènements les plus importants du règne de l’Empereur :  l’apparition en rêve du Dieu Serpent-à-Plume le jour de son couronnement.

La finition des écailles avait été tout spécialement soignée, le soyeux des plumes également et Polichtitli avait été particulièrement fier du résultat. On pouvait presque croire que le Serpent était réel. C’était assurément une de ses plus belles réalisations, le point d’orgue de toute une carrière. De toute une vie. Mais fier, ce matin, Polichtitli ne l’était plus.

Car au centre de la page XXVIII du codex, en lieu et place du Serpent-à-Plume, il n’y avait plus qu’un grand vide.

Il fallait admettre l’évidence :

Le Quetzalcoatl s’était fait la malle…

le drakkar éternel - Estelle FayeLe drakkar éternel – Estelle Faye - Scrineo, 2020

Thèmes : mythologie nordique – aventure – amitié – harcèlement

 

Résumé :

Maël est un geek, maltraité par une bande de son collège qui le surnomme « mouton bigleux ». Sa seule amie est Astrid qui vit dans une famille d’accueil.

Heureusement, ils ont une échappatoire quand ils partent naviguer sur l’océan. Lors d’une de leur sortie en bateau, leur univers va basculer.  Prisonniers à bord d’un navire viking maudit, condamné à errer sur les flots pour l’éternité, ils vont devoir lever la malédiction qui frappe l’archipel aux neuf îles, pour espérer retrouver leurs vies.

Un roman initiatique à la trame classique offrant une fabuleuse porte d’entrée sur les légendes nordiques. Le Drakkar éternel est une histoire captivante sur le dépassement de soi, le courage mais aussi la compréhension de la rude réalité qu’est la vie. Un roman riche en rebondissement, où le suspense est permanent et effréné ! Les héros, différents mais complémentaires, nous offrent une très émouvante leçon d’amitié. Embarquez-vous sans délai (l’élégance de la couverture est une invitation supplémentaire…)!

 

Biographie :

Estelle Faye est née le 1er mai 1978. Elle a commencé à raconter pour son petit frère, d’abord des histoires connues puis, très vite, des histoires inventées, pleines de rebondissements et de magie.

Elle a ensuite étudié le théâtre à Paris et San Francisco, a fait de la mise en scène et monté sa propre troupe, mais toujours l’écriture était là, tapie. Elle écrit des pièces, des scénarios tout en étudiant la littérature à la Sorbonne. En 2008, elle envoie une nouvelle pour une anthologie sur les dragons chez Calmann-Lévy, qui la publie. A partir de là, tout s’enchaîne : premier roman, autres nouvelles…

A part ça, elle aime l’océan, le café, les sports de combat, les horizons lointains, les atmosphères nocturnes et urbaines et les chemins de traverse.

Chapitre 16

Tchang-Lu pénétra dans la jungle. Quelle différence de température avec la montagne ! La chaleur y était suffocante et moite. La touffeur dégoulinait littéralement des arbres. Les cobras aussi. Tchang-Lu les entendait se glisser en sifflant sournoisement le long des lianes et réussissait à les éviter. Mais il y avait pire que les cobras. Et plus petit. Malgré le danger Tchang-Lu était émerveillé par la luxuriance qui l’entourait. Des fleurs multicolores et de toutes tailles plus stupéfiantes les unes que les autres, des feuilles en corolles grandes comme des maisons, des mousses exubérantes, des spirales de lianes en cascades. L’envie de peindre étant plus forte que la peur, il s’était assis sur une souche de banian et venait de sortir son encrier. Il allait y tremper son pinceau lorsqu’il sentit un léger bruissement sur son épaule, il tourna lentement la tête. « Bonjour mon Prince, un baiser, rien qu’un baiser et tous vos vœux seront exaucés… » lui murmura une toute petite grenouille phosphorescente. Pas le temps de reculer, la grenouille, qui était très venimeuse, venait de l’embrasser ! «  Ahhhh…pas de chance, dit la grenouille, je me suis trompé, ce sont mes vœux qui seront exaucés, pas les vôtres je le crains… » La grenouille se transforma aussitôt en crapaud-buffle et disparut sous les fougères. Tchang-Lu se mit à délirer. Le venin du perfide batracien avait pour effet de faire proférer à sa victime des poèmes incohérents. Ce qui pouvait devenir très grave. Le résultat fut immédiat et terrible :

«  Alexandrie…Alexandraaaa …Pango sur le Nil…Hiiiiii…Pango sur les bras…Haaaaa…. » hurlait le pauvre fou. Il allait succomber dans un accès de démence poétique lorsqu’un colibri suceur de poison se positionna devant son nez et, enfournant son bec dans sa narine droite, se mit à aspirer le venin. Tchang-Lu était sauvé, mais à quel prix. « Faudrait tout de même faire attention où vous posez vos lèvres hein, dit le colibri en continuant de battre des ailes, on ne pourra pas vous surveiller vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Heureusement qu’aucun humain ne vous a entendu, ça aurait terni votre réputation de lettré… Alexxxxandrie…Alexxxxandraaaa….N’importe quoi ! » Tchang-Lu se remit debout. « Bon alors, reprenons, fit le colibri, pour votre quête du pangolin, vous devez suivre le sentier sous les branches du palétuvier, au troisième perroquet tournez à droite, puis vous filez tout droit à travers le champ de fleurs carnivores, vous bifurquez au quatrième tulipier, ensuite deuxième guépard à gauche, vous grimpez en haut de la canopée, vous évitez les grenouilles, vous repérez la forêt d’épicéas géants, vous y plongez direction le fleuve, et là vous demandez votre route… »

« Ah bon mais à qui ? » demanda Tchang-Lu. « Bah….Mais aux tigres évidemment… »

Chapitre 17

Ils étaient là. Silencieux, invisibles sous les hautes herbes, toutes griffes dehors, poils hérissés, yeux plissés, prêts à bondir…

Tchang-Lu, qui les avait repérés depuis un moment, avait compté quatre tigres du Bengale, les plus féroces. Mais il n’était pas plus inquiet que ça, les fauves, il connaissait bien. Combien de fois avait-il fait poser le Grand Dragon de Jade dans son atelier ? Un gros chat très moustachu et qui crachait du feu, rien de plus. Quant à la Salamandre Géante des Trois Royaumes Interdits, une pichenette sur le museau et elle devenait douce comme une petite peluche.

Il venait de sortir sa théière et se servait, nonchalamment, une tasse de thé.

« Mhhhhhh….. » grogna avec une inquiétante douceur un magnifique tigre blanc qui vint s’assoir juste en face de lui. « Du thé….Mais quelle bonne idée, juste au moment du goûter, mhhhhhh…C’est un Darjeeling j’espère ?...

J’adooooore le Darjeeling…

«  Hélas non, répondit Tchang-Lu, c’est un mélange du Yunnan, le meilleur à mon goût. Vous devriez l’essayer.

« Tous les thés se valent du moment qu’ils sont bons, ajouta un second félin en se léchant les babines, l’important ce sont les biscuits qui vont avec….

«  On peut toujours remplacer les biscuits par des mollets de chinois, dit un troisième en se couchant aux pieds de Tchang-Lu.

« Les enfants, les enfants…Que diriez vous du chinois tout entier ? gronda une énorme tigresse qui s’avança en se dandinant, c’est tentant vous ne trouvez pas ?... » Les trois tigres hochèrent la tête et allaient sortir leurs gigantesques griffes quand leur mère ajouta : « Mais nous manquons de la plus extrême politesse. On ne dévore pas quelqu’un sans s’être d’abord présenté. Allez les garçons, donnez vos noms je vous prie… 

« Bon, d’accord…dit le premier, moi c’est Shere Khan. Ah ça me dit quelque chose fit Tchang-Lu. On me l’a déjà dit grommela le tigre….

« Moi c’est Sarbah Kahn, dit le second.

« Et moi c’est Yesswoui Khan dit le troisième en ouvrant grand sa gueule.

«  Eh bien enchanté, vraiment c’est un honneur, dit Tchang-Lu, moi c’est Tchang-Lu et je suis…

«  Tchang-Lu ! Vous êtes Tchang-Lu, s’exclama la tigresse, mais vous ne pouviez pas le dire plutôt !...Stop les garçons, pas de goûter pour vous aujourd’hui ! Et dire qu’on a failli vous croquer ! Il était moins une ! Alors c’est vous qui recherchez cet imbécile de pangolin ? Bien sûr qu’on va vous aider. Nous avons une dent, et même plusieurs, contre cette sale bête vous savez…

Je vais tout vous expliquer à son sujet.

Alors dites-moi, Tchang-Lu, ce thé du Yunnan, il vous en reste un peu ?... »

Chapitre 18

Laissons la tigresse donner à Tchang-Lu les informations utiles à la poursuite de son voyage et penchons-nous un instant sur les quelques maigres mais nécessaires connaissances relatives au pangolin nacré.

Qu’en savait-on exactement à cette époque ? Pas grand-chose en réalité.

Petit rappel scientifique établi en 1538 par le Professeur Herr Plitzenplotz de l’Université Royale de Plitzenplotz ( à Plitzenplotz )

1°) Le Pangolin nacré, de la sous-famille des Pangolinus pourritus, est souvent confondu avec le Pantalon nacré, vêtement qui est porté par les gouverneurs de district de premier rang lors de la fête de la bière.

2°) Il n’y a jamais eu de fête de la bière dans l’Empire du Milieu et les gouverneurs de district de premier rang portent des caleçons de soie irisée et non des pantalons nacrés ! Le fait que cette communication provienne des carnets du botaniste controversé Jojo-la-Racaille peut prêter à confusion mais libre au lecteur de se faire une opinion en toute conscience.

3°) Le botaniste Jojo-la-Racaille n’est jamais allé dans l’Empire du Milieu, en revanche on lui doit plusieurs études approfondies des fêtes de la bière.

4°) De plus, il très difficile d’enfiler un pangolin nacré par les jambes.

Voire impossible. Essayez pour voir…

5°) Le Pangolin nacré est mauvais joueur. Lorsqu’il perd au jeu de go il pique une crise, se roule par terre et c’est une véritable honte que de le voir se mettre dans des états pareils. De plus il a fort mauvaise haleine et profère beaucoup d’injures au sujet de sa belle-mère. En cela il a un point commun avec un autre animal extravagant : le pingouin lent ( bien qu’il n’ait avec lui aucun lien de parenté et en soit très éloigné, scientifiquement parlant, le fait est notable. )

6°) Le Pangolin nacré n’est vraiment pas un compagnon fréquentable.

Jojo-la-Racaille non plus. ( Néanmoins il n’a pas encore été prouvé qu’il n’y ait aucun lien de parenté entre le Pangolin nacré et certains botanistes en voie de disparition. L’ Académie des sciences de Plitzenplotz y travaille actuellement. )

7°) Le Botaniste nacré n’est pas une espèce encore très étudiée mais ça pourrait bien arriver un jour. Après les fêtes de la bière.

8°) C’est tout ce qu’on sait, à ce jour, à propos du Pangolin nacré.

 

Il faut espérer que la tigresse en savait un peu plus sur la question…

Chapitre 19

Tulurgglurkuk contemplait les étoiles, il était frigorifié. Pelotonné contre lui, Chien-qui-pète qui n’avait jamais si bien porté son nom, lâchait allègrement des gaz qui réchauffaient sensiblement l’atmosphère. Tulurgglurkuk pour une fois lui en était reconnaissant.

«  Regarde-moi cette Voie Lactée, dit Chien-qui-pète à demi endormi, dommage qu’il n’y ait pas une Constellation du Robinet au milieu. On pourrait l’ouvrir… Imagine un peu ces torrents de lait qui  nous descendraient en cascade dans le gosier…Mhhhhh…Du lait bien chaud avec des tartines fumantes qui viendraient directement de la Constellation des Tartines Fumantes… 

« Et la Constellation du Chien-qui-pète-et-qui-délire-grave-et-qui-ferait-mieux-de-se-taire, tu connais ? Allez, laisse-moi dormir. Un proverbe de chez nous dit : « Qui ronfle baffre ! Alors tais-toi et ronfle ! » Ils finirent par sombrer dans un sommeil profond, bercé pour l’un par des flots de crème épaisse et odorante et pour l’autre par des courses sans fin sur la glace.

Le dernier rêve de Tulurgglurkuk fut particulièrement agité.

Harpon levé, il était en train de pêcher au bord d’un trou, attendant qu’apparaisse le museau moustachu d’un phoque. La scène n’avait rien d’extraordinaire si ce n’était que la glace avait une curieuse texture, elle était de couleur ocre orangée et n’était ni lisse, ni froide. Au contraire elle était granuleuse, rien à voir avec la poudreuse habituelle et surtout elle était brûlante. Il constata alors qu’il était entièrement nu, avec seulement un petit bout de tissu accroché autour de la ceinture. Son harpon s’était transformé en curieux bout de bois plat, légèrement incurvé à angle droit. Sans savoir comment, il l’avait lancé avec une adresse insoupçonnée. Le bout de bois était parti dans les airs et était revenu juste dans sa main après avoir décrit un grand cercle dans le ciel. A cet instant un animal étrange avait jailli hors du trou. Il avait un petit museau de lièvre, une longue queue de rat, une grosse poche sur le ventre et surtout d’immenses pattes arrière qui, tels des ressorts, lui permettaient de faire d’immenses bonds tout autour de Tulurgglurkuk. L’animal venait de se mettre en position de combat face à lui et allait le boxer avec rage lorsque la gueule de Nannuq-le-grassouillet, qui venait lui aussi d’apparaître, l’engloutit en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « gloups ».

«  Eh bien, eh bien, il s’en passe de belles ici quand j’ai le dos tourné ! » Il se gratta la tête avec ses longues griffes noires. « On dirait qu’il y a de drôles d’interférences dans le monde des rêves ces jours-ci, faudrait que j’étudie ça de plus près. Bref, c’est jamais très bon d’avoir des visions nocturnes quand on a faim. Heureusement que j’ai pu vous dégotter dans la poche de ce…de ce…enfin de ce phoque austral, une poignée de saumons bien gras, ça vous tente ?... »

Tulurgglurkuk et Chien-qui-pète, bien que dormant profondément, s’assirent sur leurs fesses et, yeux fermés mais bouche et gueule grandes ouvertes, gobèrent sans la mâcher la pêche miraculeuse que Nannuk-le-grassouillet leur envoyait à la volée. Le dernier poisson englouti, ils rotèrent un bon coup et se recouchèrent lourdement.

« C’est ça, bon appétit messieurs et surtout ne me remerciez pas, ricana l’ours blanc, c’était avec plaisir…Ahhh l’ingratitude humaine et canine me surprendra toujours, enfin…Est-ce que je les réveille pour les prévenir que demain il vaudrait mieux être en forme ? » Il avala lui aussi un saumon bien gras qu’il s’était mis de côté. « Oh puis non, hein, c’est bien assez pour aujourd’hui… » Il recracha l’arête, se cura les crocs, regarda les deux compères dormir, sourit, si tant est qu’un ours blanc puisse sourire, bailla et disparut dans les airs.

Chapitre 20

Ils avaient repris la route.

« Il faut qu’on trouve un moyen d’aller plus vite… » pensa Tulurgglurkuk en accélérant la foulée. « Il faut qu’on trouve un moyen d’aller plus vite…mais sans se fatiguer ! » pensa Chien-qui-pète en tirant la langue.

Leurs vœux allaient être bizarrement exaucés après qu’ils aient franchi, exténués et abasourdis, un nouveau pic vertigineux. Un bruit ahurissant, mélange de grognements et de coups de marteaux avait précédé leur approche depuis un moment sans que nos deux compères comprennent la cause de tout ce brouhaha. Ils débouchèrent au beau milieu d’une troupe hétéroclite de morses, de phoques et d’otaries très affairés qui ne leur prêtèrent guère d’attention au début. Le gros de la troupe était rassemblé autour du plus énorme morse que Tulurgglurkuk ait jamais vu. Sa taille était gigantesque, ses deux canines démesurées, ses moustaches et ses sourcils s’ébrouaient en tous sens et ce mastodonte s’activait sur un morse plus petit avec des outils visiblement faits en ivoire de baleine et en os taillés.

«  La clef de douze, Gustaffson, pas la clef de treize, la clef de douze ! hurla-t-il à l’intention d’une otarie coiffée d’un bandana qui tournait, affolée, autour de lui. Nom d’un hareng de la Baltique, c’est pas compliqué tout de même, Gustaffson !... »

« Oui Patron, voilà Patron !...Euh Patron…On a des visiteurs….. » fit le dénommé Gustaffson en désignant Tulurgglurkuk et son chien.

« Quoi, qu’est-ce que c’est encore ? Gronda le gros morse en se relevant péniblement et en toisant les intrus. Je déteste être dérangé quand je serre les boulons d’une bécane !...Des autochtones en plus, nous voilà bien ! Les gars, va y avoir de la viande fraîche sur la banquise, pas question de les laisser nous tailler en filets mignons… ».

Alors que les phoques se rapprochaient dangereusement l’ambiance aurait pu rapidement dégénérer au désavantage de nos amis si le petit Gustaffson n’avait soufflé timidement : « Dites Patron, ne serait-ce pas le fameux Tulurgglurkuk, dont les Esprits de la Divine Graisse nous ont parlé l’autre nuit, celui qui recherche ce foutu pingouin boréal en fuite ?.... ».

« Si c’est bien lui, gémit Chien-qui-pue, c’est lui et son fidèle chien qui pue…».

« Ah…Bon…D’accord….J’avais pas vu, bougonna le morse, désolé j’ai pas les idées très claires quand je fais de la mécanique…Alors qu’est-ce qu’y veut le cannibale ? Y veut de l’aide peut-être ? »  Tulurgglurkuk hocha la tête. « Bon d’accord, gloussa l’autre, ça tombe bien j’étais justement en train de régler un turbo-morse à réaction, ça vous ira comme moyen de transport ? Faut juste maîtriser la bête, pas trop pousser sur les injecteurs mais une fois bien en main c’est de la bonne camelote. Ah oui j’oubliais,  le carburant, c’est du maquereau gazeux, un par jour pas plus, le gaz produit une compression dans l’estomac et c’est ça qui provoque l’explosion....Allez, montez là-dessus tous les deux, tenez-vous bien aux canines et roule ma poule ! »

Tulurgglurkuk enfourcha le turbo-phoque, Chien-qui-pue s’assit derrière lui, pas trop rassuré. Le morse jeta un hareng dans la gueule du turbo-morse.

« Merci infiniment pour votre aide », dit Tulurgglurkuk.

« Ohhhh tu peux remercier toute mon équipe, venez saluer mes gaillards …. » Les éléphants de mer et les phoques s’avancèrent en dodelinant.

« Vous connaissez déjà Gustaffson, voici Ericson, puis Olafson, puis Carkasson, et enfin Klaxson, tous de braves petits gars …

«  Et vous ? demanda Tulurgglurkuk.

Le Morse éclata de rire,  essuya ses nageoires pleines de graisse et dit :

« Ici tout le monde me connaît. Quand on a un problème de panne de phoque, une vidange d’otarie, un carburateur de narval à changer, Il n’y a qu’un seul nom, un seul…

«  Et c’est ?...

Le turbo-morse démarra en trombe.

«  C’est Davidson, mon vieux….HarleyDavidson ! »

Chapitre 6

 

Si c’était un coup du chaman, il fallait prendre le caribou par les cornes, se dit Tulurgglurkuk, s’armer de courage et surtout faire appel aux esprits protecteurs. Il tira profondément sur sa pipe, s’allongea sur le sol et s’endormit en moins de temps qu’il n’en faut à une baleine pour avaler mille saumons.

Les visions fulgurantes apparurent aussitôt. Une mer déchaînée venait d’envahir l’igloo, Tulurgglurkuk tenta de s’accrocher à des morceaux de banquise brisée ; il allait couler lorsqu’une grosse patte griffue l’agrippa et le tira hors des flots.

« Décidément, la brasse papillon c’est pas ton fort ! » gronda une voix caverneuse.

Tulurgglurkuk connaissait bien cette voix narquoise. C’était celle Nanuuq-le-grassoulllet, son ours blanc totem !

L’ours était assis face à lui et fixait Tulurgglurkuk droit dans les yeux. «  Et ne va pas cligner des yeux deux fois, hein, c’est pas le moment…L’heure est grave mon ami, il va falloir te mettre en chasse rapidement. Ta route va être longue, semée d’embûches, mais faut c’qui faut, retrouver le pingouin lent est ta priorité… » L’ours s’ébroua. «  T’aurais pas un petit poisson à croquer dis-donc y ‘ fait faim par ici ?.... » Tulurgglurkuk ne disait rien, à vrai dire il dormait profondément. «  Ah oui tu roupilles, c’est vrai ! Bon, quand tu te réveilleras tu partiras tout de suite vers le sud, ne t’inquiète pas, moi et les copains on t’aura saupoudré de quelques petits sortilèges qui devraient faciliter ton voyage. Quels sortilèges ? Ah mais c’est une surprise, tu les découvriras bien assez tôt… »

Sur ce Nanuuq-le-grassouillet se mit à rire grassement et disparut tout aussi grassement.

Tulurgglurkuk se réveilla lentement. Il se leva et fit rapidement un paquetage de chasse. Il savait, sans avoir à réfléchir, quels objets, vêtements et armes prendre ; ses gestes étaient précis, méthodiques.

«  Allez, on y va ! » dit-il à Kaalak…son chien

«  C’est pas trop tôt ! » répondit le chien.

Tulurgglurkuk s’arrêta net.

«  Tu as parlé ? » dit-il à son chien.

«  Tu as compris ? » répondit le chien…

 

Chapitre 7

 

Il partirait donc cette nuit.

Tchang-Lu mit sa besace sur son épaule, ajusta son chapeau de paille, prit son bâton et donna un dernier tour de clef à la lourde porte de son atelier. Il traversa le petit jardin et contempla une dernière fois ses orchidées, ses pivoines, ses chers bonzaïs ; il savait qu’il ne reviendrait pas avant longtemps et c’était pour lui un crève-cœur de ne pouvoir assister à l’éclatement floral du printemps. Il s’accroupit devant son ginkgo biloba favori.

«  Adieu vieil ami, lui murmura-t-il, puisse le grand Bouddha veiller sur toi et tes frères pendant mon absence. Que sa sagesse divine guide tes jeunes feuilles vers la lumière, et que… »

«  Tiens, voilà du Bouddha ! Voilà du Bouddha !.... » gloussa une petite voix provenant de la futaie d’arbres miniatures qui se trouvait à ses pieds.

Tchang-Lu se redressa vivement.

«  Qui a parlé ? bredouilla-t-il, qui est là ? 

«  Mais c’est l’arbre qui cache la forêt voyons ! ricana le gingko biloba

«  A moins que ce ne soit toute la forêt qui cache la forêt… » soupira un érable du Japon. 

Tchang-Lu était stupéfait. Ses petits arbres parlaient. Et il les comprenait.

Comment était-ce possible ? Avec la disparition du pangolin du tableau cela faisait beaucoup de mystères en si peu de temps.

« Mystères surtout pour vous pauvres humains qui ne comprenez rien à rien. Mais pour nous il n’y a vraiment rien d’extraordinaire, minauda une pivoine rouge carmin, de plus comme vous voyez nous pouvons lire dans vos pensées…et maintenant, trêve de simagrées, Tchang-Lu, cher maître et ami, puisque vous devez partir à la recherche de ce satané galopin nacré…. 

« Pangolin nacré, rectifia Tchang-Lu.

« Pangolin, galopin, c’est Bouddha blanc et blanc Bouddha, bougonna la pivoine, ne m’interrompez pas je vous prie. Donc, si vous voulez bien jeter un coup d’œil par terre vous constaterez qu’il y a comme des traces dans le sable de petite bestiole qui mènent, qui mènent…

«  Vers le Nord , s’écria Tchang-Lu !

«  Bravo ! Quelle perspicacité, il a trouvé ça tout seul, s’esclaffa un théier nain, quelqu’un pourrait lui dire qu’il lui faudra tout de même franchir la Grande Marmaille de Chine.

« Muraille ! Pas marmaille, ronchonna un petit érable.»

« Marmaille, muraille...C’est boudin blanc et blanc boudin...Et…Ah…Mais saperlipopette où est-il passé ? »

Tchang-Lu venait de partir vers le Nord…

 

Chapitre 8

 

Perdu continuellement dans ses pensées, Tchang-Lu marchait depuis trois semaines le long de la Grande Muraille. Rien ne l’arrêtait, ni les pluies torrentielles, ni les tempêtes de sable, ni les orages de grêle. Il ne s’octroyait que peu de temps de repos, à peine pour dormir, à peine pour se nourrir. A vrai dire il ne se préoccupait guère de manger, quelques grains de riz et une tasse de thé faisaient l’affaire. Mais il avait une autre façon de s’alimenter. Lorsqu’au détour du chemin il apercevait un rossignol posé délicatement sur une branche de cerisier, il s’arrêtait net, sortait son encrier, ses pinceaux et son rouleau de papier ; il s’asseyait et, prenant le temps nécessaire, il dessinait la scène.

Pareil quand il passait sous une somptueuse cascade ruisselante, ou encore devant un champ de jonquilles. Tchang-Lu était peintre avant tout, ses yeux et ses doigts nourrissaient autant son âme que son ventre.

Il ne parlait à personne, évitant les contacts des hommes. Sa disparition devait avoir fait grand bruit à la capitale et il préférait que sa quête du pangolin reste secrète.

Secrète ? Pas tout à fait en vérité. Car s’il n’avait aucun échange avec les humains il n’en était pas de même avec les arbres et les fleurs.

Dés le premier jour en effet un grand chêne contre lequel il s’était assis lui avait gentiment suggéré : «  Quand tu te lèveras vieux feignant il te faudra faire trois cents li à droite et deux cents chi à gauche, sinon c’est le ravin, j’dis ça j’dis rien… ».

Ensuite, à chaque hésitation sur la direction à suivre, il se trouvait toujours une fleur, une feuille , une herbe pour le remettre sur le bon chemin.

Il avait fini par s’habituer à cet accompagnement particulier.

Et puis un jour, il finit par arriver aux pieds de la mère de toutes les montagnes. L’Himalaya ! La fatigue commençait à se faire sentir. Le doute s’insinuait peu à peu. Le froid arrivait, la neige commençait à tomber à gros flocons. Etait-il vraiment sur la bonne route ? Pour l’instant aucune trace de l’animal disparu. C’est un minuscule myosotis qui lui redonna l’espoir. Petit espoir à vrai dire mais espoir tout de même qui se résuma à une phrase mystérieuse murmurée au ras du sol et que Tchang-Lu inscrivit aussitôt sur son carnet. La phrase était celle-ci :

« Lorsque tu atteindras le sommet de la montagne blanche, pour avoir des nouvelles du pangolin, il te faudra trouver l’abdominal homme qui déneige... »

L’abdominal homme qui déneige ?...

Qu’est-ce que ça pouvait bien vouloir dire ?...

 

Chapitre 9

 

Tchang-Lu était épuisé. Freiné par le blizzard, il grimpait péniblement vers le Pic de Khilikhili réputé inatteignable. Enfoncé dans la neige gelée jusqu’aux cuisses il allait abandonner lorsqu’une énorme masse de poils blancs surgit devant lui en rugissant. Pris de panique Tchang-Lu tomba à la renverse et il aurait été englouti si la chose hirsute n’avait brandi une pelle et ne l’avait extirpé de sa prison de glace. Il s’évanouit… La grotte dans laquelle il se réveilla quelques heures plus tard, couché sous un édredon, lui parut plutôt douillette pour une grotte située à 8000 mètres d’altitude. Un tapis, un fauteuil, des chandeliers et même des tableaux accrochés aux murs de glace ne le surprirent pas plus que ça. Ce qui l’étonna en revanche c’est la grosse chose poilue assise dans le fauteuil en face de lui et qui l’observait avec bienveillance.

« Bonjour cher monsieur…ou chère madame ? Enfin, chère quelque chose, bredouilla-t-il, je m’appelle Tchang-Lu et je suis à la recherche d’un pangolin qui… »

La chose l’interrompit en grinçant des dents et un sourd grondement sortit du fond de son ventre. La chose parlait avec le ventre. Elle était ventriloque ! Et phénomène encore plus extraordinaire, Tchang-Lu comprenait parfaitement ce qu’elle disait.

« Booooonjouuuurrrr Tchang-Lu, dit la chose, je t’attendais. N’aie pas peurrrrrrrr, je ne suis qu’un pauvrrrrre bougrrrrre un peu poilu, avec une pelle et qui parle du ventrrrrrre…Dans le monde d’en bas, dans l’Empirrrre d’où tu viens, ils me nomment : L’abdominal homme qui déneige ! Ou encore le Yéti ! Quels idiots ! Mon vrai nom c’est Rrrraoul ! J’ai un cousin qui n’est pas trrrrès copain avec l’Empire lui non plus et qui a fait parler de lui récemment, il s’appelle Choubakka, tu vois qui c’est ? Non ? Tant pis ! Alors comme ça tu cherrrrches ce satané Pangolin... »Tchang-Lu hocha la tête.

«  Oui…Bon…Il est bien passé par ici la semaine derrrrrnièrrrre…Mais il est rrreparti…Tu sais, un pangolin, ça va ça vient...Et puis il ne comprrrrenait rrrien à mon bidon...Alorrrrrs, moi, faut pas m’énerrrrver… »

La chose, enfin Raoul, se leva et fracassa la table d’un coup sec devant Tchang-Lu qui resta pétrifié« Ah non faut pas m’énerrrrver...mais ne trrrremble pas petit homme, toi t’es mon copain ! » Il souleva Tchang-Lu dans ses bras, le berça comme une poupée  et le reposa doucement.

«  Brrref, Il est redescendu de l’autre côté de la montagne, il te faut donc rrrreparrrtirrr, tu verrrras, là-bas il y a plein de petites bêtes sympas qui te donnnerrrront sûrrrrement un bon coup de main…ou un bon coup de pattes…

«  Ah oui, lesquelles ?

« Les tigrrrrrres !... »

 

Chapitre 10

 

La banquise craquait de tous côtés.

Tulurgglurkuk et son chien sautaient de blocs de glace en blocs de glace sans hésiter, sans frémir, sans se retourner. Leur course vers le sud les entraînait toujours plus loin vers l’inconnu mais la peur ne faisait pas partie du programme. La faim en revanche, si…

Un lièvre des neiges  leur avait bien servi de dîner un soir mais cela remontait à quelques lunes. Les lichens qui apparaissaient çà et là n’étaient juste bons qu’à être mâchouillés et n’apportaient aucun réconfort au husky qui tirait de plus en plus la langue. Un matin, Tulurgglurkuk ralentit le rythme. Il s’arrêta et d’une voix solennelle, à son chien Kaallakrkkalklaklaklakklaklakklakklak.

(qui veut dire maintenant en langue Inuit : «  Chien-qui-tire-la-langue-parce-que-le-lichen-ça-le fait-péter »), il s’adressa en ces termes :

«  Chien-qui-pète (c’était un diminutif affectueux) l’heure est grave, il faut trouver de quoi nous nourrir sinon jamais nous ne retrouverons le pingouin lent boréal qui, bien que lent, est déjà loin… »

«  C’est sûr, répondit Chien-qui-pète en baillant, mais je me demande si tu ne deviens pas un peu bigleux à force de ne plus cligner des yeux deux fois ?…Et inutile de me frapper !…Donc, si tu regardes vers l’ouest ne vois-tu pas un campement sympathique avec un feu de camp chaleureux et une troupe de rennes qui m’a l’air tout ce qu’il y a de plus accueillante ? »

« Bien sûr que je l’ai vu, répondit Tulurgglurkuk vexé, c’était pour voir si tu étais attentif. Allons-y brave Chien-qui-pète-et-qui-va-en-prendre-une-s’il-continue-à-me-casser-les-pieds ! »

Ils arrivèrent donc soulagés près du campement en question où un énorme feu répandait sur la glace une lumière féerique. Huit rennes bien gras mangeaient placidement dans des seaux remplis de grains. Un gros bonhomme aux joues aussi rouges que son habit de laine était assis à califourchon sur un étrange traîneau rempli de paquets. Il  leur tendit des assiettes remplies non pas de bonne soupe mais de bonbons et de chocolats qu’ils engloutirent malgré tout.

« How how how ! fit le gros bonhomme, eh bien dites-donc vous aviez faim mes petits amis ! On dirait que ça creuse de courir après les pingouins !...

«  Comment savez-vous ça ? demanda Tulurgglurkuk, la bouche dégoulinante de chocolat, et qui êtes-vous ?

«  Mais je le sais parce que je sais tout voyons !...Je suis le Père Noknok ! »

mallArbresOKArbres remarquables ou arbres centenaires, arbres décoratifs ou arbres utilitaires, arbres solitaires ou vergers exubérants, arbres botaniques ou arbres symboliques... les arbres nous invitent dans un univers prodigieusement riche.
Une malle thématique pour satisfaire toutes les curiosités et pour découvrir les différentes espèces qui peuplent les forêts des hémisphères.

(actualisée en 2012)

Du 18 au 21 novembre, les élèves de 6 collèges du département sont invités à une projection du documentaire "Ligne de vie".

Et la lune là-haut Et la lune, là-haut - Muriel Zürcher - Thierry Magnier jeunesse, 2019

Thèmes : humour – autisme – rêve

 

Résumé:

Alistair est un génie. Derrière son écran, il a appris les mathématiques, la planétologie et même à décrypter les émotions des gens. Mais à 21 ans, il n'est jamais sorti de l'appartement où il vit seul avec sa mère. Trop dangereux pour quelqu’un de différent comme toi dit-elle.  Pourtant, il a un rêve : aller sur la Lune et il est bien décidé à le réaliser. Et sa mère l'a promis : le jour où elle mourra, il pourra faire ce qu'il voudra…

Un roman sidérant, imprévisible, généreux, cocasse, profondément humain et optimiste. L’histoire est racontée par Alistair, un jeune homme, décalé, touchant et désarmant d’entrain et d’ingénuité, ce qui donne le ton. Les personnages qui petit à petit l’entoureront, Yaro, Sidonie..., vont gravir avec lui la voie de l’amitié, du dépassement de soi, des rêves les plus fous et même si la réalité peut rattraper de manière brutale, le grain de folie et la bonne humeur persistent et signent !

 

Muriel ZurcherBiographie:

Muriel Zürcher est née en 1971. Elle a suivi de très sérieuses études avant d’exercer de passionnants métiers, comme psychomotricienne ou DRH dans des centres hospitaliers. 

Pendant ce temps, des histoires s’invitaient dans sa tête, y prospéraient, s’y bousculaient. Un jour, elles provoquèrent une telle pagaille que Muriel n’eut d’autre choix que de les sortir de là ! Depuis, elle écrit des histoires pour tous les âges. Lorsque ses neurones la chatouillent, elle s’attelle à des documentaires. Même ses doigts ne sont pas épargnés ! Alors, elle concocte des livres d’activité pour les plus jeunes. Le tout sans scrupule ! Et avec brio !

 

 

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L’eau est au cœur du développement durable. Les ressources en eau, ainsi que la gamme de services qu’elles peuvent rendre, contribuent à la réduction de la pauvreté, à la croissance économique et à la sauvegarde de l’environnement. De la nourriture et la sécurité énergétique à la santé humaine et environnementale, l’eau contribue à l’amélioration du bien-être social et à une croissance équitable, affectant les moyens de subsistance de milliards d’individus (ONU).

 

La Journée Mondiale de l’Eau, qui a lieu le 22 mars chaque année, a pour objectif de faire prendre conscience au plus grand nombre de la nécessité de préserver cette ressource.

La Médiathèque, Harmonie Eau, le service culturel, le Cinéma, le Parc National des Pyrénées, les guides culturels, les Bains du Rocher et les thermes de Cauterets vous ont concocté un programme en lien avec la thématique sur cette deuxième quinzaine du mois de mars.

 

 

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La Médiathèque accueille l'exposition de photographies "Mémoire de l'eau", de Myriam Duquenne, photographe audoise, à découvrir jusqu'au 30 mars.

 

 

 

- Mardi 19 mars à 14h30 (Départ Office de Tourisme) : « L’eau, un riche vecteur de développement de la cité autour de la santé, la nature et les loisirs ». Visite de ville proposée par les guides culturels pyrénéens. 5€ (gratuit moins de 15 ans). Inscriptions à l’Office de Tourisme.

 

- Jeudi 21 mars à 14h (Maison du Curiste) : Conférence sur l’eau thermale proposée par Bernard Lavedan. L’eau de Cauterets n’aura bientôt plus de secret pour vous ! Gratuit.

 

- Vendredi 22 mars :

           o A 10h15 (Médiathèque) : Séance de bébés lecteurs à destination des 0-3 ans. Des canards envahissent la médiathèque de Cauterets ! Pour apprendre à toucher, regarder, entendre, écouter, chanter... avec des livres, Sabine attend les bébés-lecteurs autour de son tapis à histoires et comptines "Dans ma mare". Venez-vous installer confortablement et voyager avec votre enfant au fil des pages. Manifestation organisée dans le cadre de l’opération nationale « Premières Pages ». Gratuit.

           o De 14h à 16h (Bains du Rocher) : Ateliers « A la rencontre de l’eau ». Sessions de détente aquatique de 20 minutes, proposées par Harmonie Eau et les Bains du Rocher. Inclus dans le pass d’accès aux Bains du Rocher.

 

- Samedi 23 mars à 16h30 (Médiathèque) : Conférence vernissage de Myriam Duquenne : "Mémoire de l'eau : comment l'art rejoint la science". Echange avec la photographe autour d'un moment de convivialité. Gratuit.

 

- Mardi 26 mars à 9h (Maison du Parc National des Pyrénées) : Sortie terrain à la rencontre des amphibiens organisée par le Parc National des Pyrénées. Cette manifestation s’inscrit dans le cadre de l’opération nationale Fréquence Grenouille. Gratuit, sur inscription à l’Office de Tourisme.

 

- Mercredi 27 mars à 14h (Médiathèque) : « Les éclaboussures avec Hokusaï ». Atelier d’arts plastiques Adulte proposé par Béatrice de Barros. Gratuit, sur inscription à la Médiathèque.

 

- Samedi 30 mars :

         o A 12h (Place de la Mairie) : Jeux d’eau – Performance dansée. Par la Cie Oiseau Tonnerre. Flûte et danse contemporaine. Gratuit.

         o A 17h30 (Esplanade des Œufs) : Jeux d’eau – Performance dansée. Par la Cie Oiseau Tonnerre. Flûte et danse contemporaine. Gratuit.

         o A 20h30 (Cinéma) : Projection du film documentaire « Les chants de l’eau » de Guillaume et Perrine Broust.

La perception de l’eau change selon la culture, l’histoire, les croyances et les enjeux de chacun. Dans un voyage à la rencontre des populations locales, nous partons à la découverte de la relation à l’eau à travers le monde. La perception de l’eau, son utilisation, sa richesse ou ses souffrances, les légendes, son histoire, ses risques et ses espoirs... Ces thèmes sont abordés lors d’interviews avec les populations locales, à l’aide de traducteurs indépendants.

Tarif unique : 6€. La projection sera suivie d’une discussion.

 

 

MalleCantemOKLa malle « Cantem e parlem » réunit une variété d'ouvrages adulte et enfant qui permet de découvrir la langue occitane.

Un grand nombre de livres (album, BD, roman, théâtre) écrits en occitan, sont accompagnés de documentaires sur l'histoire de l'Occitanie et sur la langue.

A cela, se rajoutent des contes pour grands et petits, des ouvrages sur les chansons occitanes, des CD, et pour ceux qui souhaitent s'initier à cette langue, des méthodes d'apprentissage ainsi qu'une boîte de jeux offrant des activités pour une initiation.

CogitoCogito - Victor Dixen - Robert Laffont, 2019

Thèmes : anticipation - thriller - intelligence artificielle

 

Résumé:

Roxanne a 18 ans, un pied dans la délinquance et peu de chance de décrocher le Brevet d’Accès aux Corporations. Il faut dire que sa vie est compliquée entre une mère décédée et un père alcoolique et sans emploi depuis que les robots développées par Noosynth remplacent les humains dans de multiples fonctions.

Et puis coup de chance, elle obtient une bourse pour participer au stage de cyber bachotage «Science -Infuse ». Une semaine aux îles Fortunées, archipel dédié à la technologie et aux intelligences artificielles, au cours de laquelle son cerveau comme celui des 20 autres étudiants sélectionnés, sera programmé pour recevoir tout le programme de terminale. Mais cette méthode reste expérimentale… Alors, aubaine ou pacte avec le diable ?

Un sujet classique mais que Victor Dixen réussit à façonner de manière habile et raffinée, alternant les points de vue, ouvrant la conscience sur la place et le rôle que l'on doit donner à toutes ces innovations technologiques. L’intrigue est prenante : on sait qu’il va forcément se passer quelque chose mais quoi, mais quand, on retient son souffle et quand ça bascule c’est haletant. Ce roman, émaillé de références cinématographiques, est extrêmement bien documenté, vulgarisant avec clarté des concepts philosophiques et des connaissances scientifiques poussés.

 

Victor DixenBiographie:

Victor Dixen est né en 1979, d’un père danois et d’une mère française, avec lesquels il a parcouru l’Europe durant sa jeunesse. Enfant, il connaît une expérience extrême au Tivoli, le parc d'attractions de Copenhague : s’embarquant subrepticement sur les montagnes russes, il effectue le tour complet à quatorze reprises. Sujet à d’étranges insomnies depuis, ses nuits sont désormais le temps de l’imaginaire et de l’écriture. Depuis 2009, il écrit des livres destinés aux adolescents et aux adultes et rencontre à chaque fois le succès.

Globe-trotter, il a vécu plusieurs années dans le Colorado, puis à Dublin, et à Singapour dans une vieille maison chinoise. Il habite à présent à New York.

 

 

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mallearchi

L'opéra de Sydney,le MuCEM de Marseille, les métros parisiens,... tant d'œuvres dont nous savons si peu.

Partez à la découverte d'œuvres architecturales de grande renommée, puis découvrez son concepteur ou comment l'œuvre s'est inscrite dans son parcours professionnel.

 

Pour vous amusez et vous baladez d'œuvres en œuvres, un jeu de Memory accompagne la sélection de documents : "Saurez-vous rendre ces œuvres à leurs auteurs légitimes ?"

 

(Créée en 2015)

L'année des pierresL'année des pierres - Rachel Corenblit - Casterman, 2019

Thèmes : juif - conflit israélo-palestinien - famille

 

Résumé:

Dix jeunes Français, catalogués difficiles ou paumés, sont volontaires ou envoyés de force par leurs parents au lycée français de Jérusalem. Plus ou moins d’origine ou de religion juive, ils ignorent tout de ce pays, jusqu’à sa langue. Lors d’un voyage de découverte à Jéricho, leur bus est pris d’attaque par de jeunes Palestiniens qui leur lancent des pierres. Pris au piège entre l’armée israélienne et les Palestiniens, ces adolescents vont assister à des événements qui vont les marquer à jamais. Nous sommes en 1987 en Israël et c’est le début de la première intifada.

C’est un texte superbe qui, sans faire un cours d’histoire sur le conflit israélo-palestinien ni prendre parti, met en  lumière toute l’absurdité et l’horreur de la guerre et de la violence. Avec l’attaque en élément central, la narration, exigeante, alterne présent et passé, pour mieux cerner la complexité et la richesse des vies de ces ados, magnifiquement brossés. Ce roman prend le temps pour faire sens, et chamboule définitivement.

 

Rachel CorenblitBiographie:

Rachel Corenblit est née à Chicoutimi, au Québec. Elle a vécu à Jérusalem, Nice, Paris, Albi, Marseille, Toulouse… Enfant, elle voulait être maîtresse-écrivain-chanteuse. Sa tendance à chanter (avec du cœur cependant) relativement faux ne l’a pas menée sur scène… Mais c’est bien face à des élèves qu’elle trouve sa voie, après des études de philosophie.

Son premier roman, "Shalom Salam maintenant", est paru aux Editions du Rouergue en 2007. Dans ses romans, albums, pièces de théâtre, elle aborde notamment la question de l'acceptation de soi, de la différence, de la résilience…  De son enfance nomade, elle garde le goût de la surprise et l’envie de surprendre.

 

 

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Nouveaux horaires Rabastens

Nouveaux horaires à la médiathèque de Rabastens-de-Bigorre !

 

A partir du lundi 6 mai, la Médiathèque de Rabastens-de-Bigorre vous accueille sur un nouveau créneau horaire: le lundi de 10 H à 12 H.

Profitez-en pour faire le plein de lectures dès le début de la semaine !

 

Médiathèque de Rabastens-de-Bigorre 16 place centrale 65140 Rabastens-de-Bigorre. Tél: 05 62 96 65 67

expodesertfddesyeuxRéalisation : Pages et images; 2002

Descriptif : 16 panneaux; 59 x 80 cm.; affiche pelliculée souple avec oeillets. 

 

Trente quatre ans de parcours en tout sens dans les plus grands déserts du monde ont convaincu Alain Sèbe de la force et de la pérennité de l'appel des sables. Il nous offre des photographies superbes.

 

 

mallecoleOKL'école d'autrefois : son histoire, les jeux de cour de récréation,  les objets d'écriture, les cartes de géographie, les images d'enfance... Il ne vous reste plus qu'à dénicher dans vos greniers vieux cahiers, photos de classe, plumes, encriers, buvards, tabliers d'écoliers, pupitres... pour faire vivre cette malle qui sent bon la cire et la craie.

Sans foi ni loi - Marion Brunet - Pocket Jeunesse, 2019Sans foi ni loi - Marion Brunet - Pocket Jeunesse, 2019

Thèmes : western - Etats-Unis – liberté - situation des femmes

 

Résumé:

Ouest américain, années 1920. Lorsqu'une hors-la-loi débarque chez lui et le kidnappe à l’issue d’une fusillade, Garett, fils d’un pasteur rigide et violent, est terrifié. Avec un joli butin de billets de banque, ils cavalent direction le Wyoming. Sa ravisseuse, Ab Stenson est une femme indomptable, dérangeante, et très vite, elle le fascine. Dans son sillage, il rencontrera les plaisirs et contraintes du monde adulte, l’amitié, les premiers amours, la vengeance, la liberté…  et les secrets qu’elle dissimule sous sa carapace.

Saloons, colts, chevauchées, duels, tout y est. Sauf que le cow-boy est une lonesome girl. Sans que le récit ne vire au féminisme exacerbé, Marion Brunet met en avant la situation des femmes à cette époque et donne ainsi toute la force à son héroïne magnifique qui a fait le choix de la liberté, quel qu’en soit le prix. Le ton est juste, âpre, sensible, le style nerveux et percutant, la tension permanente. Magistral !

 

Marion BrunetBiographie:

Née en 1976, Marion Brunet grandit dans le Vaucluse. Très rapidement accro aux bouquins et aux BD, elle se met à écrire. Après des études de Lettres et quelques envies d’ailleurs (Madagascar, Budapest) elle décide d’être éducatrice spécialisée et a travaillé en psychiatrie, dans un hôpital de jour pour adolescents. Elle anime en parallèle des ateliers d’écriture au sein d’une compagnie théâtrale, pour les comédiens et divers groupes d’écoliers et de collégiens. En 2013, elle publie son premier roman, "Frangine" et depuis ose tout, essaie tous les styles, avec talent.

 

 

 

 

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Engrenages et sortilèges - Adrien TomasEngrenages et sortilèges - Adrien Tomas - Rageot Editeur, 2019

Thèmes : steampunk - magie – technologie - manipulation

 

Résumé:

Grise et Cyrus sont deux élèves brillants de la prestigieuse Académie des Sciences Occultes et Mécaniques de Celumbre. Et au-delà de leurs orientations divergentes, ils se détestent farouchement. Une nuit, l’apprentie mécanicienne et le jeune mage échappent de justesse à un enlèvement. Ils se retrouvent à devoir s’enfuir ensemble et chercher refuge dans les Rets, un sinistre quartier aux mains des voleurs et des assassins. S’ils veulent survivre, les deux adolescents n’ont pas d’autre choix que de collaborer et mettre de côté leurs différences … ou du moins, essayer.

Un monde où deux puissances se côtoient avec inimitié, d’un côté une magie prestigieuse mais désuète et de l’autre une technologie avancée. Un roman efficace, drôle, plein d’enthousiasme, sombre aussi, doté d’une intrigue qui surprend et de personnages qu’on aime voir évoluer. Et comme souvent dans les récits de l’imaginaire, une réflexion nécessaire et opportune sur les pouvoirs politiques, les oppressions, les manipulations, les extrémismes…

 

Biographie:

Tomas AdrienAdrien Tomas est né en 1986 à Soissons. A sa grande déception, quand il est devenu grand, les Dragons avaient disparu et les donjons lugubres étaient remplis d’écriteaux déprimants, du genre « ne pas toucher ».

Faute de vivre l’aventure en vrai, il se plonge dans la fantasy, dévorant Tolkien, Gemmell, Scott Card ou Eddings, et une chose en entraînant une autre, il sombre définitivement dans le geekisme (qui à l’époque n’était pas encore une qualité).

Il exerce ensuite des activités aussi diverses que libraire, éleveur d’anémones ou cuisinier dans un restaurant de flammekueche. Un soir, en plein hiver, pour lutter contre l’ennui il s’attelle à  son premier roman : "La Geste du sixième royaume", récompensé du Prix Imaginales en 2012.

 

 

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Nos mains en l'air - Coline PiérréNos mains en l'air - Coline Pierré - Le Rouergue, 2019

Thèmes : surdité - fugue - conflits familiaux - amitié

 

Résumé:

Victor et Yazel n’auraient jamais dû se rencontrer… Car il n’y a rien en commun entre un apprenti braqueur malhabile, irrémédiablement honnête, et une orpheline sourde recueillie par une richissime et glaciale tante. Sauf que l’un comme l’autre refusent de coller à un destin tracé pour eux. Lors d’un cambriolage raté de Victor chez Yazel, l’étincelle fuse, la futée fraternise avec le gentil et les voilà s’embarquant dans une cavalcade rocambolesque pour échapper à leurs familles déglinguées.

Un roman empreint de grâce, aussi aérien que la couverture le suggère. Victor et Yazel se sont choisis, s’inventent une langue commune (on apprend beaucoup sur la langue des signes), se découvrent et s’affirment à travers le regard et l’écoute profonde de l’autre.

Ce road trip initiatique est touchant, juste, drôle, les dialogues sont ciselés tout autant que l’intrigue qui va crescendo. Juste grisant !

 

Biographie:

Coline PierréColine Pierré est née en 1987. Elle passe son enfance en Alsace, où, adolescente, elle commence à écrire des histoires et des chansons. En 2013, elle publie son premier roman pour la jeunesse, Apprendre à ronronner.

Comme elle aime faire tout un tas de choses différentes, elle écrit des histoires pour les enfants et pour les adultes, elle créée des lectures musicales ou dessinées avec d’autres artistes, elle apprend à danser les claquettes, elle joue des instruments de musique bizarres : du theremin, du qchord, de la lame sonore, du stylophone…  Avec son complice Martin Page, elle a créé Monstrograph, une maison de microédition qui publie des livres dessinés à la main, de petits essais iconoclastes, etc... 

 

 

 

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Une nouvelle table thématique à la médiathèque de Luz

La nouvelle table de lecture du mois est arrivée avec quelques jours de pluie pour ce mois de plantations.


La table de lecture sur le thème du potager est à consulter sur place ou pour les plus chanceux à emporter chez eux grâce à leur adhésion.

 

Si ce thème vous intéresse, la médiathèque de la Maison du Parc national et de la vallée est ouverte tous les jours du lundi au dimache de 14 h à 19 h.
Nous proposons également plusieurs forfaits d'adhésion à la médiathèque.

A bientôt sous un beau soleil pour vos fruits et légumes !

 

La reine sous la neige - François PlaceLa reine sous la neige - François Place - Gallimard Jeunesse, 2019

Thèmes : Grande-Bretagne – enquête – deuil – surnaturel - amour

 

Résumé:

Samantha, dite « Sam », doit rejoindre son père à Amsterdam depuis l'Afrique du Sud où vit sa mère, afin de fêter l'anniversaire de son demi-frère. Pris dans une tempête de neige, son avion est détourné vers Londres. La timide jeune fille se retrouve coincée dans la capitale anglaise.  Sam veut en profiter pour rencontrer Maddie, une vieille dame avec qui elle correspond par lettres. Mais elle se fait voler son téléphone portable et est défendue par deux Londoniens, Eliot et Fergus. Au même moment, Elisabeth II décède et le pays est en proie à l’affliction. Ce jour-là également un tigre s’échappe d’un zoo…

Ce roman est un tourbillon, tant au niveau de la palette de personnages, tous très soignés, que dans l’enchaînement virevoltant des évènements. Sam et sa psychologie fragile et délicate est ce qui rassemble tout cela, ainsi que la Reine, omniprésente. Un roman envoûtant et fou, avec des flocons d’humour british, des cristaux d’anticipation et du surnaturel en poudreuse. A secouer pour mieux savourer.

 

Biographie:

François PlaceFrançois Place est né en 1957 dans le Val-d’Oise. Il fait des études de communication visuelle à l’école Estienne et travaille pendant quelques années comme illustrateur indépendant pour des studios de graphisme et de publicité.

En 1985, il est remarqué par Pierre Marchand, éditeur de Gallimard Jeunesse. Il écrit et illustre alors une série de livres documentaires et de guides sur le thème des voyages et de la découverte du monde. Il illustre également des albums et des romans, notamment ceux de Michael Morpurgo et de Timothée de Fombelle et est couronné de prestigieux prix.

Et puis il se lance avec tout autant de talent dans cet autre voyage qu’est l’écriture et publie en 2010, son premier roman jeunesse La Douane volante.

 

 

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Du 4 au 11 mai, exposition à la Médiathèque de Batsurguère

Du 4 au 11 mai la Médiathèque de Batsurguère présente l'exposition "Batsurguère dans la guerre 1939-1945"

 

L'exposition "Batsurguère dans la guerre 1939-1945" est présente du 4 au 11 mai à la médiathèque de 14 h à 17 h.

Présentation officielle a lieu le 8 mai à 17 h.

 

Entrée libre

Les secrets de Tharanis, tome 1 : L'île sans nom - David Moitet - Didier Jeunesse, 2019 Les secrets de Tharanis, tome 1 : L'île sans nom - David Moitet - Didier Jeunesse, 2019

Thèmes : fantasy - aventure

 

Résumé:

Ambre est la fille du général Armand de Volontas. Lorsqu’il est arrêté par les gardes de l’Empereur, la jeune femme voit sa vie basculer et doit prendre la fuite. Le danger est partout, d'autant qu'une épidémie de folie meurtrière sévit dans le royaume de Tharanis. Le fidèle sire Rodrigue et son écuyer Selim la guident alors vers un lieu aussi mystérieux que menaçant : l’île Sans Nom. Ambre, au caractère déjà bien trempé, va devoir acérer son tempérament, apprivoiser ses différences et mettre au jour des secrets enfouis pour aller à la rencontre d’un destin prophétisé, pour le moins singulier.

Tous les ingrédients d’un bon récit de fantasy sont réunis. L’écriture est fluide et vive, l’alternance de la narration renforce encore le rythme de l’action. On évolue avec les personnages, on se laisse prendre par les rebondissements, avec un éclat d’aventure au coin de l’œil et on voudrait ne pas quitter cet univers qui révèle bien des surprises… et wouah, certains souhaits sont exaucés : il y a un second tome !

 

Biographie:

David MoitetDavid Moitet est né en 1977 au Mans. Professeur d’EPS, il découvre sa vocation d’écrivain en 1999, encore étudiant, à l’occasion d’un exercice de création demandé par un professeur de français. Après ce déclic, l’écriture apporte dans son quotidien un vent de liberté et de magie.

Son aventure littéraire débute par la parution de quatre romans policiers récompensés à plusieurs reprises. Très vite, il se trouve à l’étroit sur Terre et décide de publier ses premiers romans jeunesse afin  d’explorer d’autres mondes…

 

 

 

 

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Le Gang des vieux schnocks - Florence ThinardLe gang des vieux schnocks - Florence Thinard - Gallimard Jeunesse (collection Scripto), 2019

Thèmes : relations intergénérationnelles - humour

 

Résumé:

Alors que Rose-Aimée marchait dans la rue, un « jeune à capuche » lui arrache son sac à main. Papi Ferraille a tout vu ! Gisèle, une ex-coiffeuse au look improbable, et Victor, le vieux contestataire qui détourne les affiches publicitaires également. Ce fait divers leur permet de faire connaissance, de partager leurs idées bien arrêtées  et d’unir leurs solitudes pour montrer à ce gamin qui devrait être en cours, et à tout le quartier tant qu’à y être, de quel bois ils se chauffent ! Et ça va sévir car à leur âge, ils n’ont plus rien à perdre !

Florence Thinard est dans l’esprit de la série BD « Les vieux fourneaux » et nous livre une comédie ravageuse, entre humour et cynisme, dénonciation et révolte. Un récit intergénérationnel tant par les personnages que dans l’écriture. Une lecture tendre, anticonformiste, grinçante, décalée, ensoleillée, à consommer sans modération.

 

Biographie:

Florence ThinardFlorence Thinard, née en 1962 à Royan, obtient avec enthousiasme des diplômes d’histoire, de sciences politiques et de relations internationales. Après quelques années passées à découvrir le monde à travers des livres, elle accompagne des groupes de vacanciers, des États-Unis à la Turquie, de l’Égypte à la Thaïlande. De retour, elle devient journaliste de presse écrite, se spécialise en presse jeunesse et dans le décryptage de sujets d’actualité.

Depuis une dizaine d’années, elle assouvit sa curiosité intense pour la marche du monde en écrivant des documentaires sur l’histoire et sur la botanique, ainsi que des romans pour la jeunesse.

 

 

 

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malleeauThème souvent abordé à l'école, cette malle sera appréciée pour faire découvrir le cycle de l'eau et bien plus.

Violette Hurlevent et le jardin sauvage - Paul MartinViolette Hurlevent et le Jardin Sauvage - Paul Martin et Jean-Baptiste Bourgois - Sarbacane, 2019

Thèmes : aventure - fantastique - conte merveilleux

 

Résumé:

Violette, son frère et sa mère ont déménagé dans l'ancienne demeure de son grand père, Stanislas. La maison est sinistre, le jardin à l’abandon et la vie semble s’être figée. Un jour où Violette fuit une dispute, elle enfourche Pavel, son chien transformé en fidèle destrier pour l’occasion. Et il se met à parler, la vie bruisse, les plantes marmonnent et le Jardin Sauvage s’éveille. Violette découvre alors la magie d’un monde parallèle, des êtres aux coutumes étranges, une fillette au masque de lapin, des pierres trolls, un temps suspendu… Mais derrière la beauté se cache l’angoisse et la menace. Violette a un rôle à jouer, un défi majeur à relever.

Il y a du Tobie Lolness, du Alice au pays des merveilles, du Max et les maximonstres et nombre de références et doubles sens dans ce récit fascinant et intensément créatif, délicieusement décalé et tout aussi délicieusement inquiétant. Un conte initiatique que l’on explore avec une âme d’enfant, dont la cohérence se construit au fil des explorations, qui parle de peurs à surmonter, de préjugés à combattre et d’équilibre à trouver.

Et des illustrations aériennes et ondulantes, à la plume, qui sont à l’origine de l’œuvre et lui donnent toute sa splendeur.

 

Biographies:

Paul MartinPaul Martin est né en 1968. Après des études de commerce et de communication, il a travaillé comme rédacteur pour le journal « Astrapi » pendant plus de vingt ans et écrit des "Livres dont vous êtes le héros".

Il vit aujourd’hui à Lille. Il continue à collaborer avec Bayard Presse, notamment comme scénariste de BD, concepteur de jeux et d’énigmes. Il a écrit de très nombreuses histoires pour J’aime Lire et publié plus de 70 albums, romans, séries (comme la très connue « Maudit manoir »), avec une prédilection pour le genre fantastique.

 

 

 

 

jean baptiste bourgoisJean-Baptiste Bourgois est né à Calais en 1987. Il a la particularité d’être auteur et dessinateur. Diplômé des Beaux-Arts de Cambrai, où il est élève de Gilles Bachelet, il démarre une brillante carrière d’illustrateur en 2013 avec "Le chien à plumes", paru chez Hélium.

Non content d’avoir créé les magnifiques illustrations de "Violette Hurlevent et le Jardin Sauvage", il est l’initiateur de ce projet que Paul Martin a ensuite écrit.

Il vit près de Lille avec son cacatoès Georgie.

 

 

 

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FEMMES DU SAHELRéalisation : Sépia ed.; 2007

Descriptif : 15 panneaux; 50 x 70 cm.; panneau perforé avec oeillets.

 

Exposition photographique présentant le travail de Marie-José Tubiana, ethnologue qui a fixé sur la pellicule des visages et des gestes de femmes.

malleZenOKComme une invitation au bien-être, au soin du corps et de l’esprit, au bonheur simple et à la paresse, vous trouverez dans la sélection d’ouvrages de cette malle de quoi rester zen en toutes circonstances.

Les mots d'Hélio - Nancy Guilbert et Yaël HassanLes mots d’Hélio - Nancy Guilbert et Yaël Hassan - Magnard jeunesse, 2019

Thèmes : accident - handicap - secret

 

Résumé:

Suite à une chute en montagne, Hélio, 15 ans, orphelin de père, se retrouve incapable de marcher et ne réussit presque plus à communiquer. Sa capacité de réflexion demeure intacte, mais les mots butent et se mélangent. Sa mère étant elle-même en état de choc depuis l’accident, Hélio est confié après sa rééducation à une famille d’accueil, les Dainville, qu’elle avait désignée en cas de problème. Hélio reste enfermé dans sa pudeur et n’accepte pas cet environnement imposé. Stéphane et Marion, les parents, rivalisent de maladresse, Mila et Ruben, les enfants, l’accueillent chacun à leur manière, hostile ou curieuse, et pour Bianca, l’employée de maison, l’arrivée de ce garçon fait ressurgir de douloureux souvenirs.

Chaque personnage, à tour de rôle, se livre peu à peu jusqu’à libérer les vérités enfouies…

Une histoire touchante et soignée, où les âmes s’entrelacent et se révèlent tout autant que les secrets. Si les fils conducteurs sont la résilience et la famille, plusieurs thématiques sous-tendent le récit comme les Folles de mai en Argentine, la botanique, le harcèlement etc. La narration alternée offre une dimension très forte et les illustrations  sont un vrai régal.

Un roman positif, qui réchauffe et fait grandir à tout âge.

 

Biographies:

Nancy GuilbertNancy Guilbert a enseigné dix ans en maternelle et en primaire, dans des quartiers ZEP, avant de se consacrer à plein temps à l'écriture jeunesse.

Depuis 2011, elle a publié plus d’une cinquantaine de livres chez différents éditeurs : albums, BD et romans… poétiques, tendres, loufoques ou malicieux, pour parler de la vie, tout simplement.
Elle anime également des ateliers d’écriture avec les enfants (création de carnets de voyage, de cartes, de poèmes, d’histoires…) et aime aller à la rencontre des petits et grands lecteurs lors de salons du livre.

 

 

 

Yaël HassanYaël Hassan naît à Paris en 1952, passe son enfance en Belgique puis part s'installer en Israël. En 1984, elle retourne en France avec sa famille. Elle poursuit une carrière dans le tourisme jusqu'à ce qu’un grave accident de voiture la contraigne à arrêter toute activité ; elle profite alors de ces mois d’immobilisation pour réaliser un de ses rêves : l'écriture.

Un grand-père tombé du ciel, publié en 1997, est son premier roman : il obtiendra de nombreuses récompenses. Depuis, elle écrit avec ardeur des romans jeunesse qui abordent des thèmes forts et chers à son cœur comme le racisme, la Seconde Guerre Mondiale et ses conséquences, le conflit israélo-palestinien, les relations grands-parents/enfant, l’intégration…

 

 

 

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Au nom de l'ours - Catherine Dabadie

Au nom de l'ours - Catherine Dabadie - Actes Sud Junior, 2019

Thèmes : Pyrénées - ours - écologie

 

Résumé :

Lucrèce, 13 ans, vit dans une gare désaffectée avec ses parents bohèmes et militants écolos et n'est jamais allée à l'école. Souffrant de cette marginalité, Lucrèce désire, tout autant qu’elle redoute, une « normalité ». Affublée d’un sarouel orange et d’un sac en laine de mouton, elle fait sa première rentrée au collège sous les quolibets. Heureusement, elle trouve du réconfort auprès d’un autre nouveau, Simon, Parisien déraciné et pense enfin pouvoir avancer selon ses propres choix.

Mais le projet de construction d'un tunnel vient bouleverser l'équilibre de la vallée et menacer l’habitat du dernier ours de la montagne. La guerre est ouverte entre élus, promoteurs et opposants et la discorde s’étend même au sein des familles.

Un roman qui marque un attachement profond à la montagne, qui parle avec simplicité et habileté de déchirement, de conflit de loyauté, de choix à faire et d’erreurs à commettre pour s’émanciper et s’affirmer.

 

Biographie:

Catherine DabadieCatherine Dabadie a grandi à Capbreton mais avec des attaches familiales à Oloron-Sainte-Marie.
Elle a exercé le métier de journaliste pendant une vingtaine d’années, entre l’Argentine, l’Italie et la France et a collaboré quelque temps à la série télévisée “Plus belle la vie” en qualité de scénariste.
Au nom de l’ours” est son premier roman. Et comme les premiers romans puisent souvent dans la biographie de leurs auteurs, Catherine Dabadie n’échappe pas totalement à la règle, toute inspirée de ses séjours en Vallée d’Aspe…

 

 

 

 

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Hautes-Pyrénées tout en auteur 2020 2021 13ème édition

Découvrez la 13e édition du Prix littéraire ados "Hautes-Pyrénées Tout en auteurs".

Série 1

Au nom de l'ours - Catherine DabadieLes mots d'Hélio - Nancy Guilbert et Yaël Hassan Violette Hurlevent et le jardin sauvage - Paul MartinLe Gang des vieux schnocks - Florence Thinard

Série 2

Secrets de Tharanis - David Moitet Nos mains en l'air - Coline PiérréLa reine sous la neige - François PlaceEngrenages et sortilèges - Adrien Tomas

Série 3

Sans foi ni loi - Marion BrunetL'année des pierres - Rachel CorenblitCogito - Victor DixenEt la lune là haut - Muriel Zürcher 

mallePiratesOKLes pirates fascinent les plus petits comme les plus grands. Hissez pour un temps le pavillon noir et replongez dans leur univers.

A l'abordage, moussaillons ! Pas de quartier !

Lauréats 2023-2024

affiche16eEdition

Série 1

36 heures dans la brume - Nathalie Somers

Série 2

Homère in the city - Cécile Alix

Série 3

Les Royaumes immobiles, La princesse sans visage - Ariel Holzl

 

 

Lauréats 2022-2023

PrixAdo 15eEdition

Série 1

Neuf ans après - E.Brissou-Pellen, Scrinéo

Série 2

Les mots fantômes - David Moitet, Didier jeunesse

Série 3

Plein gris - Marion Brunet, Pocket jeunesse

 

 

Lauréats 2021-2022

DDL Prix Ados 2020 2021 200x300

Série 1

Le drakkar éternel - Estelle Faye, Scrinéo 

Série 2

L'enfant Pan - Arnaud Druelle, Gulf stream éditeur

Série 3

Le syndrome du spaghetti - Marie Vareille, Pocket jeunesse

 

 

Lauréats 2020-2021

DDL Prix Ados 2020 2021 200x300

Série 1

Les mots d'Hélio - Nancy Guilbert et Yaël Hassan, Magnard jeunesse

Série 2

Engrenages et sortilèges - Adrien Tomas, Rageot Editeur

Série 3

Sans foi ni loi - Marion Brunet, Pocket Jeunesse

 

 

Lauréats 2019-2020

PrixAdo 12eEdition

Série 1

Mentir aux étoiles - Alexandre Chardin, Ed. Castermann

Série 2

Celle qui marche la nuit - Delphine Bertholon, Ed. Albin Michel

Série 3

Ceux des limbes - Camille Brissot, Ed. Syros

 

 

Lauréats 2018-2019

PrixAdo 11eEdition

Série 1

Miss Daschwood nurse certifiée : de si charmants bambins ! - Gwenaëlle Barussaud Ed. Fleurus

Série 2

1749 Miles - Fabienne Blanchut Ed. de Plaines en Vallée

Série 3

Stabat Murder - Sylvie Allouche Ed. Syros

  

Lauréats 2017-2018

PrixAdo 10eEdition

Catégorie 11-13 ans

14-14 - Paul Beorn et Silène Edgar Ed. Castelmore

Catégorie 13-15 ans

Les pluies - Vincent Villeminot Ed. Fleurus

 

 

 

  

Lauréats 2016-2017

PrixAdo 9eEdition

Catégorie 11-13 ans

La croix du sud - Claude Carré Ed. Auzou ( Virage)

Catégorie 13-15 ans

Nous sommes ceux du refuge - Delphine Laurent Ed. Oskar jeunesse

 

 

 

  

Lauréats 2015-2016

PrixAdo 8eEdition

Catégorie 11-13 ans

Dix minutes à perdre - Jean-Christophe Tixier Ed. Syros Jeunesse

Catégorie 13-15 ans

Le noir est ma couleur : le pari (tome1) - Olivier Gay Ed. Rageot

 

 

 

 

 

Lauréats 2014-2015

PrixAdo 7eEdition

Catégorie 11-13 ans

L’homme à la voiture bleue - Sébastien Gendron Ed. Syros ( Rat noir)

Catégorie 13-15 ans

Le suivant sur la liste - Manon Fargetton Ed. Rageot éditeur

 

 

 

 

 

Lauréats 2013-2014

PrixAdo 6eEdition

Catégorie 11-13 ans

Le cœur en braille - Pascal Ruter Ed. Didier Jeunesse

Catégorie 13-15 ans

La prophétie de Venise - Moka Ed. Play Bac

 

 

 

 

 

Lauréats 2012-2013

PrixAdo 5eEdition

Catégorie 11-13 ans

Premier chagrin - Eva Kavian Ed. Mijade

Catégorie 13-15 ans

Instinct 1. - Vincent Villeminot Ed. Nathan

 

 

 

 

 

Lauréats 2011-2012

PrixAdo 4eEdition

Catégorie 11-13 ans

Le crime de la pierre levée - Catherine Cuenca Ed. Flammarion

Catégorie 13-15 ans

La ballade de Trash - Jeanne A. Desbats Ed. Syros

 

 

 

 

 

Lauréats 2010-2011

PrixAdo 3eEditionCatégorie 11-13 ans

Pour tout l’or du monde - Jean-Marie Defossez Ed. Bayard

 

Catégorie 13-15 ans

16 ans et des poussières - Mireille Disdero Ed. Seuil

 

 

 

 

Lauréats 2009-2010

PrixAdo 2eEditionCatégorie 11-13 ans

Noé - Claire Clément Ed. Bayard

 

Catégorie 13-15 ans

L’âge d’ange - Anne Percin Ed. Ecole des Loisirs

 

 

 

 

Lauréats 2008-2009

PrixAdo 1erEditionCatégorie 11-13 ans

La soupe de poissons rouges - Jean-Philippe Arrou Vignod Ed. Gallimard

 

Catégorie 13-15 ans

Mary Tempête - Alain Surget Ed. Flammarion

Le prix ados a été comme nous, confiné. Alors que le jeudi 14 mai aurait dû se tenir la remise des prix, nous avons posé la question à des ados participants pour savoir quelle serait leur remise des prix idéale.

 

et voici l'intégralité des interviews:

 

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malle alice

"Qu'on lui coupe la tête !!!"

Découvrez ou redécouvrez "Alice" sous toutes ses formes à travers cette malle trés alléchante.

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Venez découvrir la 12e édition du Prix ados...

 

Série 1

Mentir aux étoiles - Alexandre Chardin  J'embrasse pas! - Richard CouailletLoukoum mayonnaise - Olivier Kama vie de monstre - Anne Pouget

 

 

 

 

 

 

 

Série 2

celle qui marche la nuit - Delphine BertholonDroneboy - Hervé Jubertdirect du coeur - Florence Medinahappa no ko : le peuple des feuilles - Karin Serres

 

 

 

 

 

 

 

 

Série 3

tous les bruits du monde - Sigrid BaffertSauvages - Nathalie Bernard ceux des limbes - Camille BrissotL'archipel, tome 1: Latitude - Bertrand Puard

malle RugbyOKA l'heure où le rugby se professionnalise, découvrez les petites anecdotes et les grands exploits de ce sport de "voyous", pratiqué par des gentlemen.

(actualisée en 2011)

 

 

Serres, Karin. Happa No Ko : le peuple des feuilles. Le Rouergue, 2018. Épik.

Thèmes : SF – culture japonaise – écologie

Résumé :

La planète est désormais couverte par une seule ville, aux tours immenses, d’où toute nature a disparu. Tout étant robotisé, les humains n’ont plus qu’une seule activité : jouer. Tout le monde semble s'accommoder de cette vie d'amusements, de ces bracelets connectés, sans stress ni mal-être apparent.

Un matin, Madeleine, une ado vivant dans le quartier France 45-67, découvre que ses doigts sont devenus verts... Panique! Est-elle malade? Allergique? Quand Kenjirô, un lycéen du secteur japonais survient comme par magie à ses côtés avec les mêmes mains vertes, leur rencontre marque le début de troublantes découvertes.

Une couverture très évocatrice pour ce roman futuro-fantastique, inspiré par la culture japonaise, qui rejoint intelligemment les problématiques actuelles sur l'écologie et la place des robots dans notre société. Sans être militant, ce récit poétique et philosophique donne matière à réflexion et offre également de beaux portraits avec les deux adolescents et les « enfants du feuillage » en voie de disparition.

Biographie :

Née en 1967, Karin Serres est multiple : scénographe, auteur de théâtre, de pièces radiophoniques, de chansons, illustratrice, traductrice, metteuse en scène.... Elle a écrit près de 80 textes de théâtre, dont la moitié destinée au jeune public. Elle a également publié des romans et albums pour enfants, adolescents et adultes. Le roman Happa No Ko est né à sa source, au Japon où elle a été en résidence grâce à une bourse Hors les Murs de l’Institut Français.

Pour emprunter le livre

 

 Le lancement de l'édition 2015-2016 :

 

 Le lancement de l'édition 2014-2015 :

 

 

 Les remerciements de Sébastien Gendron, lauréat de l'édition 2014-2015 :

 

 

 Le lancement de l'édition 2013-2014 :

 

 

 L'invitation à la remise des prix de l'édition 2013-2014 :

 

 

 Les remerciements de Pascal Ruter, lauréat de l'édition 2013-2014 :

 

malleScherlockOKUne pipe, une loupe et un indévissable chapeau sur la tête, partez au 221B Baker Street à la découverte du plus grand des détectives anglais.

Adaptations et pastiches : deux mots qui décrivent cette malle dans laquelle vous découvrirez, en compagnie du Dr Watson, les titres essentiels et  de nombreuses oeuvres inspirées par le héros de Conan Doyle.

planetepaillonokRéalisation : Association Pyrénées Entomologie ; 2004

Descriptif : 7 panneaux ; 100 x 150 cm ; 15 panneaux 60 x 90 cm, 13 panneaux 40 x 60 cm ; affiche plastifiée nue.

 

Exposition photographique présentant diverses espèces de papillons, qui au-delà de faire rêver suscite l'amour de la nature.

bandeauprixado

 

Le plaisir de lire !

 

Le prix « Hautes-Pyrénées, tout en auteurs » favorise, depuis sa création en 2008 par la MD65, la lecture plaisir chez les adolescents et contribue au partenariat ainsi qu’à la valorisation des acteurs du livre sur le plan départemental.

 

Une sélection de 10 romans est proposée chaque année aux jeunes de 11 à 15 ans. A l'issu de leurs lectures, ils peuvent  voter pour leur coup de coeur et laisser libre cours à leur créativité en joignant texte, poésie, illustration, photo, maquette et autre... 

Lire un roman c'est déjà approcher son auteur. Mais le rencontrer vraiment, l'écouter, discuter avec lui... c'est également ce que propose la MD65 qui invite les auteurs sélectionnés à venir rencontrer leurs lecteurs dans les collèges, bibliothèques et librairies du département.

 

Couaillet, Richard. J’embrasse pas. Actes Sud, 2018.

Thèmes : amour – relation frère/sœur – escrime – humour

Résumé :

Sarah a un problème avec les bisous et frottages de joues de toutes sortes... Elle trouve même ça parfaitement “gueulasch”, comme dit son petit frère Lancelot. Seulement voilà, Harry est arrivé au collège. Harry, c'est le beau gosse américain qui a fait immédiatement craquer toutes les demoiselles, y compris Sarah, qui n’est pas sans se rendre compte qu’elle ne part pas gagnante, elle qui n’embrasse pas... Pourtant, ça ne l'empêche pas de tenter sa chance. Avec l’aide de son grand frère, elle décide d’apprendre le même sport qu'Harry, l'escrime, pour se rapprocher de lui, au moins par la pointe de l'épée...

Une rafraîchissante histoire d’amour, de sport, de dépassement de soi, de frères et sœur, de volonté, d’opiniâtreté même. Beaucoup d’humour (et des références littéraires ou cinématographiques à foison) pour une adolescente qui va se donner les moyens de ne pas être comme les autres.

Biographie :

Né dans le Nord en 1969, Richard Couaillet est professeur de français (il aimerait tant pouvoir dire : professeur de physique-chimie...) mais a toujours été passionné par l’écriture. En 2007, il publie son premier roman ado chez Actes Sud Junior : Angélique boxe, qui est un succès. Depuis il trace son chemin en écriture, en explorant autant qu’il le peut les voix, les styles et les genres.

Pour emprunter le livre

malleTDFOKUne sélection de documentaires, d'autobiographies, de biographies, de recueils photographiques, de textes de grandes plumes et d’historiens du cyclisme (Blondin, Brouchon, Ollivier, Augendre, Laborde...)  présente toutes les mythiques ascensions et lieux du Tour de France, et magnifie les efforts et exploits des forçats de la route.

Minville, Benoît. Les belles vies. Editions Sarbacane : 2016prix ado 2740 6

 

Thèmes : adolescence

 

Résumé :   

Turbulents, pas vraiment délinquants, ils font les 400 coups ensemble. Vasco est en CFA BTP, Djib en première S. Leur dernière bagarre est
pourtant celle de trop et ils finissent au poste de police... Afin de leur mettre du plomb dans le crâne, leurs parents décident d’envoyer les
deux ados au vert chez un couple qui s’occupe d’enfants de la DDASS et qui accepte de les recevoir en échange de leur aide à la réparation d’une grange. C’est dans cette campagne éloignée de tout, si différente de leur milieu urbain, qu’ils vont se confronter à une autre vision de la vie : la communauté et le partage des tâches, la confection du pain tous les matins, l’élevage des poules... La cohabitation sur place n’est pas simple. Vasco et Djib se cherchent, se testent, et se heurtent ... pour un été de tous les possibles.

Benoît Minville a une plume alerte et drôle, au service de ses héros dont les personnalités sont fouillées, vraies et dont on sait dès le début qu’ils vont nous manquer dès le livre refermé. Les belles vies c’est un roman très fort en émotions : premières amours intenses, amitiés en devenir, violence contenue, douce quiétude ... Dont on ressort adouci et ensoleillé. La vie est belle !

 

Biographie de l'auteur : 

Benoît Minville est né en 1978 à Paris et vit à Sartrouville (Yvelines). Il doit à sa mère libraire de lui avoir inoculé le doux virus : il est entré en librairie pour un été et y est toujours. En 2013, il publie son premier roman Jeunesse, Je suis sa fille aux Éditions Sarbacane. Après deux autres romans Jeunesse, la Série noire lui ouvre les portes du roman noir adultes. Son amour de la culture est sans limite et « encré » jusqu’au bout des bras.

 

Pour emprunter le livre

 

 

 

 

EXPOlutinsRéalisation : Bodoni; 2003

Descriptif : 14 panneaux; 54 x 80 cm.; panneau cartonné perforé sans oeillets.

 

Fées, lutins, elfes, sylphes, gnomes, farfadets, korrigans, trolls, ondines, vouivres..., le monde est peuplé d'êtres étranges et de créatures enchantées vivant dans un univers fantastique qui intrigue autant qu'il fascine.

Ka, Olivier. Loukoum mayonnaise. Le Rouergue, 2018. Doado.

Thèmes : famille – double identité – racisme

Résumé :

Victor est le fils d’une mère belge dont il est sans nouvelles depuis longtemps et d’un père égyptien. En attendant de pouvoir emmener Victor à Alexandrie où il vient de trouver un travail, son père l’a confié à ses grands-parents maternels. Plutôt conservateurs, ces derniers mènent une petite vie tranquille avec leur chien Monsieur. Les grands-parents égyptiens viennent régulièrement rendre visite à leur petit-fils. Très rapidement les choses dégénèrent entre les grands-mères dont les cultures différentes ont bien du mal à cohabiter...

Olivier Ka s’est inspiré de sa propre histoire pour livrer ce roman extrêmement vif, raconté par un Victor balloté, manipulé et de plus en plus confus face à ce conflit qu’il peine à comprendre ! Il décortique, entre grotesque et émotion, la montée en puissance de la haine, provoquée par les différences culturelles, la jalousie et le racisme ordinaire tout en amenant une réflexion sur la prise en otage affective d’un enfant.

Biographie :

Olivier Ka est né en 1967 au Liban d’un père égyptien et d’une mère belge. Après avoir été animateur radio, photograveur, crêpier, claviste ou encore journaliste, il décide en 2000, de suivre les traces de son illustre mère, Gudule, et d'écrire lui aussi des livres pour enfants. Il se lance également dans les scénarios de bande dessinée et les romans adultes et se produit sur scène où il conte ses histoires.

Pour emprunter le livre

Pouget, Anne. Ma vie de monstre. Scrinéo, 2018.

Thèmes : différence – XVIe siècle

Résumé :

Aux origines du conte de La Belle et la Bête. Catherine (la Belle) et Pierre (la Bête) vivent à la Cour de France, sous le règne de Catherine de Médicis. L’une de leurs filles, Tognina, a hérité de son père un corps couvert de poils qui en fait, aux yeux de ses contemporains, un objet de curiosité, un monstre de foire exhibé à chaque occasion. Elle n'aspire pourtant qu'à vivre ses rêves d’amour et d’aventure, comme une jeune fille normale. Son statut lui permettant de recevoir une excellente éducation, Tognina sait réfléchir et interroger sa différence. Mais comment échapper à sa malédiction ?

Une biographie romancée de qualité, inspirée du peu que l'on sait de la vie de Tognina Gonsalvus. Le contexte historique est riche et d’une grande clarté. Nous croisons Montaigne, Ambroise Paré, Lavinia Fontana... Tognina est extrêmement attachante, d’une intelligence fine et de ce fait, en grande souffrance. Une amère mais salutaire réflexion sur la tolérance.

Biographie :

D'origine sarde, Anne Pouget a passé son enfance en Lorraine avant de faire des études en puériculture et de se mettre à l’écriture. En 1994 elle remporte le prix du roman jeunesse avec "Le Fabuleux voyage de Benjamin". Parallèlement, elle reprend des études en histoire médiévale et en histoire de l'art.

Anne vit aujourd'hui de sa plume et anime également des ateliers de recherche, d'écriture, de théâtre, et se régale à proposer des visites commentées de musées ou de monuments parisiens...

Pour emprunter le livre

2670

 

 

 

Venez découvrir la sélection de la 11e édition du Prix ados ...

 

Série 1

 prix ado 2740 3           prix ado 2740 2             prix ado 2740 1           prix ado 2740 4

      

Série 2

 prix ado 2740 1            prix ado 2740 3             prix ado 2740 2            prix ado 2740 4                       

 

 Série 3

   Prix ado 2740 5           prix ado 2740 6              prix ado 2740 7         prix ado 2740 8    

  

                                          

Allouche, Sylvie. Stabat Murder. Syros : 2017prix ado 2740 8

 

Thèmes : polar - musique classique

 

Résumé :   

Valentin, Matthis, Mia et Sacha sont étudiants au Conservatoire national supérieur de musique. Trois années de perfectionnisme et d'acharnement entièrement tournées vers un concours qui pourrait leur ouvrir les portes d’une carrière internationale. Ils se comprennent mieux que personne, mais ils sont aussi en compétition et n'ont rien d'adolescents « classiques ». Lorsque un jour Valentin, Matthis, Mia et Sacha sont portés disparus, la commissaire, Clara Di Lazio a l’intuition terrible que dans cette enquête, chaque minute compte...

Stabat Murder fait bien sûr référence au Stabat Mater, séquence qui a inspiré de nombreux compositeurs mais surtout aux mères des personnages, qui ont toutes un rôle clé dans ce récit. Dans ce polar/thriller, les relations interpersonnelles ont une importance centrale : celles qui lient les élèves et leur charismatique professeur, mais aussi les relations amoureuses ou amicales des quatre pianistes et celles entre parents et ados. Le récit alterne donc les points de vue, avec des phrases courtes, une écriture efficace et rythmée. L’intrigue est serrée, les indices disséminés au goutte à goutte jusqu’au dénouement...inattendu.

 

Biographie de l'auteur : 

Né en France en 1960, Sylvie Allouche a suivi des études de théâtre et a été actrice pendant dix ans.

Elle a commencé par publier de la poésie puis a rédigé 26 volumes de la collection Il était une fois l’homme, et a participé à plusieurs ouvrages documentaires consacrés à l’histoire des civilisations. Depuis une dizaine d’années, elle se partage entre la photographie (expositions, publications) et l’écriture de fiction jeunesse.

 

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Jubert, Hervé. Droneboy. Syros, 2019.

Thèmes : ZAD – polar – nouvelles technologies

Résumé :

Jusqu'ici, Paul ne pensait qu'à piloter son drone pour remporter des compétitions. Mais depuis deux mois, sa vie a changé. Au collège, une fille vient de débarquer, cheveux courts teints en violet, kilt écossais sur collants roses, détonante quoi ! Et puis, quand le car le dépose, il doit montrer patte blanche à un CRS pour rejoindre la maison forestière où il vit avec son père. Que se passe-t-il donc à Blagnac-sur-Vère, désormais sur le pied de guerre ? Dans cette forêt du sud-ouest, des zadistes luttent contre un projet de barrage qui doit ravager une zone protégée. Grâce à son drone, Paul ne perd rien de leur affrontement avec les forces de l’ordre. Mais ce contexte de guérilla est propice aux pires dérapages...

Un roman où les héros sont confrontés à une situation qui les dépasse, où ils ne sont pas acteurs mais pourtant aux premières loges, où leur envie de rébellion les amène à prendre des risques majeurs.

Sans prendre parti ni être moralisateur, l'auteur décrypte un sujet d’actualité complexe, éclaire les enjeux, pointe les entêtements et les utopies, en s’inspirant de faits réels s’étant déroulés à Sivens. Un polar explosif, sensible, jamais caricatural et riche de personnages aux caractères bien campés.

Biographie :

Hervé Jubert est né à Reims en 1970. Après une formation en lettres modernes puis en histoire de l'art, il débarque dans le Sud-Ouest de la France et se consacre à l'écriture de romans, plutôt marqués fantastique ou polar, destinés à la jeunesse, aux adolescents, et aux adultes qui le sont restés. Il aime Sherlock Holmes, Harry Potter, le steampunk, Doctor Who... Entre autres. Il anime également des ateliers d’écriture.

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Bertholon, Delphine. Celle qui marche la nuit. Albin Michel, 2019. Wizz.

Thèmes : surnaturel – enquête

Résumé :

Malo, 15 ans, est parisien, fan de jeux-vidéo et de skate. Alors quitter cette vie « normale » pour La Maison des Pins au sud de la France, bonjour l’angoisse ! Alors que son père et sa belle-mère pensent avoir déniché « La petite maison dans la prairie en encore mieux parce qu'on va en refaire la déco », il va vite se rendre compte que des choses ne tournent pas rond dans cette vieille demeure, à commencer par sa petite sœur, Jeanne, qui hurle dans la nuit et parle aux murs...

Du suspense, du surnaturel, une atmosphère inquiétante, mais pas à hurler de terreur tout de même ! Une efficacité du récit qui séduit et accroche sans faiblir, loin des facilités du genre. Malo est immédiatement attachant, oscillant entre candeur et maturité, retenue et action. Et c’est tout autant sa psychologie sensible qu’une aventure fantastico-policière que nous suivons en frissonnant.

Biographie :

Delphine Bertholon naît à Lyon et écrit depuis l'âge de six ans, âge auquel elle remporte un concours de poésie. Trop fière ! Après des études de lettres, elle renonce au professorat pour se consacrer à l'écriture. Après des années « kamikaze » (acharnement et précarité) elle parvient à publier ses premiers romans adultes dans une grande maison d’édition avec un succès jamais démenti depuis. Elle écrit également des scénarios pour la télévision, comme Yes We Can et, depuis peu, des romans pour la jeunesse.

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Pavlenko, Marie. Je suis ton soleil. Flammarion jeunesse : 2017Prix ado 2740 5

 

Thèmes : adolescence

 

Résumé :   

Déborah pourrait être une ado comme les autres mais ce serait sans compter sur le « théorème de la scoumoune ». Elle entame donc son année de terminale avec des notes en chute libre, sa meilleure amie qui l’abandonne et sans une paire de chaussures, rapport à son labrador nauséabond qui s'acharne à les dévorer. Mais ce n'est pas le pire. Car sa mère se met à découper frénétiquement des magazines tandis que son père est au bras d’une inconnue. Heureusement, Déborah se lie avec Jamal et le beau Victor qui parviendront peut-être à illuminer les nuages...

Un récit de vie adolescente coloré d’humour et d’une belle intensité émotionnelle. Le thème est rebattu mais ici il est authentique, désopilant, intuitif. Déborah n’est pas la plus jolie, pas la plus intelligente, sacrément maladroite et elle grandit entre peine, drame et sentiment. Une jeune fille normale quoi ! Mais tellement attachante, oscillant entre ironie blasée et généreuse vitalité, pleine de verve et d’optimisme.

 

Biographie de l'auteur : 

Marie Pavlenko est née le 30 septembre 1974 à Lille. Elle obtient son D.E.A. de lettres modernes à Paris III avant de passer par l'Ecole Supérieure de Journalisme de Lille. Installée à Paris après avoir vécu un an en Jordanie, elle est journaliste pendant 15 ans, puis se lance dans la fiction (scénarios télé, cinéma, BD).

En 2011, les éditions Scrineo publient le "Livre de Saskia", une trilogie fantasy, son genre de prédilection, à destination des adolescents. Depuis, Marie Pavlenko se consacre entièrement à l'écriture de romans jeunesse.

 

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formation de base 2013

Elles étaient 6 stagiaires cette année à suivre la formation de base. Peu nombreuses mais assidues et studieuses...

 

Elles représentaient les bibliothèques d'Arrens, de Layrisse, de Marseillan, de Pierrefitte et de Rabastens de Bigorre.

Merci à elles pour leur intérêt pour la profession et pour leur participation active !

 

Rendez-vous est donné le 18 juin prochain pour une journée bilan, après quelques mois de mise en pratique dans leurs bibliothèques respectives.

Calendrier de l'Après, énigme 20

Dans la rubrique "matériel d'animation", on nous retrouve dans le petit conte du tapis "La fine mouche", résolues nous donnon accès à un poulain!

 

Leroy, Jérôme. Macha ou l'évasion. Syros : 2016prix ado 2740 7

 

Thèmes : utopie - société idéale - fin d’un monde

 

Résumé :   

Le monde de la Douceur vient d’entrer dans sa quatrième génération. Dans la Douceur, il n’y a plus de téléphones portables, plus de pollution, la course au profit a disparu. Macha-des-Oyats, qui a 107 ans, est née au tout début du 21e siècle. Elle est l’une des dernières personnes à avoir connu le monde de la Fin. Alors, quand les jeunes cueilleurs d'histoire, les nouveaux historiens de la Douceur, la sollicitent afin de recueillir son précieux témoignage, elle accepte de raconter : sa jeunesse, cette époque ultraviolente, sa fuite vers un idéal, la transition...

Ce roman renouvelle le genre en proposant pour changer une utopie : une société harmonieuse, détachée du matériel, fondée sur le respect de soi, des autres, de la nature. Pétillante, entre humour et émotion, Macha nous livre un récit glaçant et intense, qui cueille le lecteur pour
l’amener à réfléchir aux dysfonctionnements de l'ancien monde, notre monde donc. En lisant, on fait des pauses, on aspire à cette Douceur, on a envie d’agir. Une fiction salutaire et porteuse d’espérance !

 

Biographie de l'auteur : 

Jérôme Leroy, né à Rouen le 29 août 1964 a été professeur de français en zone d’éducation prioritaire dans un collège du Nord, avant de se consacrer à l’écriture. Il est l'auteur de romans, de romans noirs, de nouvelles et de poèmes, tant en littérature adulte que jeunesse. Son thème de prédilection est le monde futur,
gangrené par le consumérisme et la technologie. La société y apparaît comme envahie par la technique, qui détruit la poésie du monde et de l'homme. 

 

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Calendrier de l'Après, énigme 17

Pour trouver ce 17e mot il faudra observer les onglets des menus qui constituent le portail. Prendre la dernière lettre du titre du 1er onglet, la 5e du 2e onglet, la dernière du 3e onglet et la 2nd du 4e onglet...

 

...

Panafieu, Jean-Baptiste de. L'éveil. Stade 1. Gulf Stream éditeur : 2016prix ado 2740 2

 

Thèmes : évolution - domination - animaux

 

Résumé :  

Biologiste douée, Laura met au point un virus capable d'augmenter les facultés intellectuelles. Elle effectue ses tests sur une souris et... très vite, le rongeur prend conscience de lui-même et s'échappe. Il se fait dévorer par un chat, qui se fait mordre par un rat et une immense réaction en chaîne s'ensuit : bientôt de multiples oiseaux et mammifères « s’éveillent ». Chaque espèce, humains compris, va réagir et inter-agir de manière différente : une communication rêvée ou une nouvelle domination dans un univers inversé ? L'industrie agro-alimentaire s'affole et cherche à capturer Laura afin qu'elle conçoive un contre-virus. Accompagnée de son frère, de ses amis, ainsi que du chat Chou-K, de la chienne Cabosse et du perroquet Montaigne, elle va tenter de leur échapper.

Roman d’anticipation, L’éveil se déroule pourtant à notre époque et sert la réflexion écologique, politique et philosophique
autour de la cause animale, de la suprématie de l’homme, de l’environnement... Face à une situation aussi complexe, l'auteur opte pour un narrateur externe, à l'exception des « éveils » des animaux, racontés adroitement à la première personne. L’action est musclée, inquiétante parfois. Les personnages, humains comme animaux, sont typés et attachants. L’ensemble est solide, fluide, pose des éléments de compréhension mais laisse le lecteur trancher. Un premier tome passionnant où science, conscience et argent s'affrontent, toujours !

 

Biographie de l'auteur : 

Jean-Baptiste de Panafieu est professeur agrégé de Sciences naturelles et docteur en Océanologie biologique. Après avoir enseigné quelques années au collège, il se consacre aujourd'hui à l'écriture d'ouvrages scientifiques pour les jeunes et à la réalisation de films documentaires et de reportages.

Il a écrit une trentaine de livres, seul ou avec d’autres auteurs avec pour thèmes principaux l’écologie, la vie des océans, la préhistoire et l’évolution de l’homme et des animaux.

 

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Billie est blessé... tout le monde vient lui rendre visite avec des cadeaux plein les poches. Mais Billie...

 

à partir de 3 ans

Baffert, Sigrid. Tous les bruits du monde. Milan, 2018.

Thèmes : aventures – histoire – amour– vengeance

Résumé :

" Tu le tues ou je te tue, avait dit le vieux Fernando Mancini à sa fille..." Graziella, 16 ans, est enceinte d'un garçon qui l'a séduite puis abandonnée et s'apprête à en épouser une autre. Nous sommes en 1905 en Calabre. Ici on ne sait pas impunément l'honneur d'une famille. Graziella n’a guère le choix, elle doit se venger.

Un grand roman d’aventure au souffle épique, qui traverse les années et les pays. Des personnages forts, admirables, plein de possibles, épris d’espoir et de liberté malgré les chaînes du passé et du présent. Portée par une plume sensible et exigeante, leur aventure est captivante du début à la fin et permet d'aborder des sujets inattendus tels que l'amour maternel, la surdité, l'exil, l'indépendance.

Biographie :

Sigrid Baffert est née en 1972 à Lyon. A 20 ans, elle compose ses premières chansons. Après une maîtrise de cinéma, elle suit des cours d'art dramatique et de chant. Elle devient tour à tour animatrice dans une cinémathèque, assistante de mise en scène dans un théâtre de marionnettes, adjointe administrative dans une compagnie de danse, elle travaille également dans des musées... Elle ne cesse d'écrire pendant tout ce temps et c'est en 1999 que son premier roman est publié. La même année, Serge Reggiani interprète une de ses chansons, Ballade pour une gardienne de musée. Depuis, Sigrid Baffert ne se consacre qu'à l'écriture.

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Calendrier de l'Après, énigme 15

"Les optimiste" est un film documentaire programmé dans le Mois du film documentaire en 2016, dans le synosis pourquoi l'équipe se lève-t-elle au petit matin?

 

Medina, Florence. Direct du cœur. Magnard, 2018.

Thèmes : surdité – LSF – amour

Résumé :

Pour gagner quelques points au Bac et face à l’insistance angoissée de sa mère, Tim accepte de prendre la langue des signes comme option. Il démarre les cours en traînant des pieds... Mais après des débuts chaotiques et qui le laissent perplexe, c’est finalement une découverte fracassante ! Grâce à sa prof sourde et avec les cinq autres élèves du cours, il découvre un monde insoupçonné, s’étonne, enchaîne les rencontres, drague, se fait rembarrer mais ne se décourage jamais.

Une aventure captivante et pleine d'humour, portée par la dynamique, les sautes d’humeurs, la fraîcheur de Tom, ses relations familiales confuses et ses coups de cœur. Un récit instructif aussi sur le fonctionnement de cette langue et qui interpelle sur ce qui est la réalité profonde des sourds. Et notre horizon s’élargit...

Biographie :

Florence Médina est née en 1968. Après avoir été comédienne, serveuse (comme toutes les comédiennes, ou presque...), hôtesse d’accueil, adjointe aux relations publiques, adjointe à tout dans une compagnie théâtrale, poseuse d’enduit mural..., elle s’est décidée à mettre sa manie de bouger les mains au service d’une noble profession : interprète français/LSF. À part ça, dès qu’elle le peut, elle écrit. Pour adultes comme pour moins adultes.

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Calendrier de l'Après, énigme 18

Pour retrouver le mot manquant se diriger vers les coups de coeur, cliquer sur "My absolute darling", l’héroïne du roman vit seule avec *** père

 

Puard, Bertrand. L’archipel, tome 1: Latitude. Casterman, 2018.

Thèmes : échange d’identités – vengeance – thriller

Résumé :

Yann Rodin, lycéen, est la victime d’un business très lucratif : l’échange d’identités. Son malheur : être le sosie de Sacha Pavlovitch, le fils d’un puissant trafiquant d’armes franco-russe qui, moyennant quelques millions de dollars, use de ce procédé pour lui éviter l’arrestation. Tandis que Yann, clamant son innocence, est condamné à la pire prison du monde, l’Archipel, Sacha endosse son identité et se refait une virginité au soleil du sud de la France. Une affaire parfaitement rodée. Mais deux grains de sable vont enrayer cette infernale machination : le journaliste Jean-Louis Dory, et la séduisante Nouria.

Une tension grandissante, des rebondissements en série, des manipulations, mensonges, trahisons, où chacun peut-être un pion, où chaque personnage est trouble. Grâce à une narration alternée, nous suivons l'adaptation des deux personnages principaux dans leur nouveau quotidien tandis que se dévoilent les liens étroits de leurs passés et par conséquents de leurs futurs. Un roman qui nous fait (presque) oublier de respirer. Restons en apnée, deux tomes suivent !

Biographie :

Né à Paris en 1977, Bertrand Puard est un romancier et scénariste français aux multiples pseudonymes : Ewan Blackshore, Brad Winter et Benjamine Bates. Il entre comme lecteur aux Éditions du Masque, après avoir exercé la profession de trader à Londres. Il fait ses débuts d'écrivain en publiant une nouvelle saluée par la critique, puis il fait paraître son premier roman, "Musique de nuit", qui obtient le Prix du roman policier du festival de Cognac 2001. Depuis, il a écrit plus de quarante romans. Cinéphage, il imagine aussi des pièces radiophoniques, séries télé, jeux vidéo et bandes dessinées.

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le jeu en bibliotheque

Ce jeudi, la Médiathèque départementale propose à vos bibliothécaires, une formation sur la place du jeu en bibliothèque.

 

Vous l’avez constaté en surfant sur le site, les événements autour du jeu de société se sont multipliés ces derniers mois. En effet la Médiathèque départementale a récemment créé un fonds jeux de société.

 

Afin de mettre en avant ce fonds et pour proposer de nouveaux types d’animations, une formation est proposée à l’ensemble des bibliothécaires du territoire via le programme de formation de la Médiathèque départementale. Jean-Louis Sbardella formateur d’Illudie y abordera l’univers du jeu mais aussi des pistes de valorisation. 

 

N’hésitez pas à consulter les actualités du portail ou les programmes d’animations de vos bibliothèques, des événements autour du jeu y seront peut-être proposés.

 

Fait encore méconnu par certains lecteurs, les bibliothèques accueillent de plus en plus de jeux dans leurs collections se calquant ainsi à un phénomène social.

Dans les Hautes-Pyrénées, les bibliothécaires du réseau aussi, proposent des événements jeux, comme c'est le cas à Esparros, à Saint-Laurent ou Séron.

 

Senabre Eric. Le dernier songe de Lors Scriven. Didier jeunesse : 2016prix ado 2740 4

 

Thèmes : enquête - Londres du XIXème - rêves

 

Résumé :  

« Gentleman cherche secrétaire particulier pour surveiller son sommeil». Ex-journaliste à succès récemment mis sur la liste noire de toutes les rédactions londoniennes pour avoir révélé les agissements contestables d'un homme intouchable, Christopher Carandini va répondre à cette annonce et devenir l'assistant d’Arjuna Banerjee, un détective privé aux méthodes insolites. Banerjee a une particularité étrange, c'est en rêvant qu'il parvient à résoudre les enquêtes qui lui sont confiées. Les deux hommes vont être confrontés à une affaire épineuse, le décès de Lord Scriven, retrouvé vraisemblablement assassiné dans un espace clos.

L'enquête, complexe, est brillamment menée par ce duo d’enquêteurs dont la complicité se noue au fur et à mesure. Toute ressemblance avec Sherlock Holmes et Watson...étant totalement assumée par l’auteur. L'ambiance londonienne du XIXème siècle avec ses vieux manoirs, ses bibliothèques aux ouvrages reliés de cuir, ses majordomes, tout y est. Ajoutez à cela une bonne dose de surnaturel pour pimenter et vous obtenez une lecture sacrément attrayante.

 

Biographie de l'auteur : 

Né en 1973 en région parisienne, Eric Senabre est journaliste dans la presse loisirs (hi-tech et cinéma). Lorsqu’il n’écrit pas, il joue du rock, se passionne pour les arts martiaux, dévore les films de série B et aime la littérature fantastique et policière du XIXème siècle. Car ce qu’il apprécie par-dessus tout, ce sont les histoires pleines d’imagination, les mystères à résoudre et ce que l’on peut découvrir derrière la surface des choses connues.

 

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formation de base Chaque année les nouveaux bibliothécaires du réseau de lecture publique du département suivent "La formation de base  : gérer un service de lecture publique, tout un métier !" organisée par la Médiathèque départementale.

 

Cette formation permet à ces nouveaux interlocuteurs d’acquérir les connaissances de base nécessaires à la gestion d’une bibliothèque.

 

Jeudi 26 janvier débute la session 2017 où seront représntées les bibliothèques d’Esquièze Sère, Luz-Saint-Sauveur, Ossun, Rabastens de Bigorre et Tournay.

Durant 6 jours les stagiaires aborderont des sujets essentiels comme les publics, les services en bibliothèque mais également le logiciel professionnel et le portail de lecture publique Hapyblio.

 

 

Toute l’année, professionnels et bénévoles peuvent profiter gratuitement de formations élaborées par la Médiathèque départementale qui s'efforce de proposer un programme renouvelé en adéquation avec l'actualité professionnelle et les besoins de son réseau.

Pour les plus curieux d'entre vous le programme de formation est consultable dans l'espace profesionnel du portail,  où vous  trouverez également différents articles sur les formations passés.

Du 4 au 29 juin 2024, la Médiathèque Simone Veil à Bagnères-de-Bigorre accueille l'exposition "Alcool - images et mots" d'après un projet de l'artiste-plasticien Loïc Ploteau, en partenariat avec l'association bagnéraise Vie Libre. 

Mazard Claire. Tous les oiseaux savent. Oskar : 2017prix ado 2740 3

 

Thèmes : Afrique - colonialisme - secret

 

Résumé :

Années 1950. Emmy vit en Afrique, au fil des mutations de son père, intendant de l'armée. Sous le joug de sa mère, elle tâche d'échapper au maximum à la toxicité de sa famille.

Elle se lie d'amitié avec Baltasar, jeune garçon chargé de l'accompagner à l'école et de répondre à ses besoins de petite fille blanche, donc supérieure à lui. Emmy est heureusement étrangère à tout sentiment raciste.

Paris, années 2000. Emmy est une vieille dame excentrique. Elle est la bonne fée de tous les sans-abris du quartier. Un jour, elle rencontre un vieil homme qui se fait appeler « le Guadeloupéen ». Son existence va s'en trouver bouleversée.

Tous les oiseaux savent est un roman troublant, sensible, qui laisse un goût mélancolique et lumineux à la fois quand se tourne la dernière page. On y découvre la durabilité du souvenir et la force de la résilience. L’écriture est fine, simple mais exigeante, offrant de des multiples branches de lecture qui maintiennent un voile sombre. L’héroïne est généreuse et riche de ses déchirures. Les oiseaux savent mais ne cessent pas de chanter ...

 

Biographie de l'auteur : 

Claire Mazard est née le 6 novembre 1957 à Montpellier et vit maintenant à Paris. L’écriture est sa passion. Elle a publié une cinquantaine de récits, pour enfants et pour adolescents, aux éditions Syros, Casterman, Nathan, Bayard, Le Seuil, Flammarion, de La Martinière, Oskar... Dans beaucoup de ses livres, elle aborde des thèmes qui lui sont chers comme les droits des enfants, l’absence, la condition de la femme.... Elle écrit également des récits d’aventures et des policiers.

 

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Blanchut Fabienne. 1749 miles. Editions de Plaines en vallées : 2016prix ado 2740 1

 

Thèmes : conquête spatiale - singe - amitié

 

Résumé :

 Janvier 2013, Joshua Shapiro est un primatologue de presque 70 ans. Lorsque le Président Obama lui demande de faire part de son expérience à des adolescents du Nouveau-Mexique, Josh se lance dans un road-trip de 1749 miles sur les traces de son passé.

Juin 1957, base du Holloman Aerospace Medical Center. Josh est alors un ado solitaire et bègue. Il se prend d’affection pour un bébé chimpanzé maladif. À force de patience et d’amour, Ham puisque c’est le nom que Josh lui a donné, révèle une intelligence hors-norme et des qualités extraordinaires. Repéré par les ingénieurs de la NASA, il est choisi pour intégrer le programme des singes astronautes.

 

Biographie de l'auteur : 

Fabienne Blanchut est née en 1974 à Grenoble. Après de diverses études, elle est embauché par le CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel), TF1, puis remplit des missions de conseil dans les medias et pour différentes sociétés de productions télévisuelles. Elle conçoit également des émissions pour la télévision (téléfilms, séries, programmes courts, magazines, documentaires). Parallèlement, la littérature jeunesse lui tend les bras. Elle est notamment connue pour la collection à succès Zoé, Princesse parfaite. 1749 miles est son 1er roman.

 

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La ligne c'est un livre interactif où le héros, c'est toi ! Laisse toi guider, et ainsi
tu apprendras tout en riant... Bon voyage !

Kamishibaï autour du chiffre et de l'alphabet.

 

3 niveaux de lecture:

- le niveau 1 si vous vous adressez à de très jeunes enfants

- le niveau 2 pour des enfants de MS ou GS de maternelle

- le niveau 3 pour les plus grands.

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Connaissez-vous toute la richesse du matériel d'animation de la Médiathèque départementale mis à votre disposition ?

Voulez-vous des pistes pour pouvoir les exploiter ?

 

Voici les deux questions auxquelles les agents de la Médiathèque ont souhaité répondre en organisant une formation "Animer sa bibliothèque avec le matériel d'animation de la Médiathèque".

 

Lors de cette journée, 12 stagiaires ont pu assister à la présentation des différents supports mais aussi s'amuser à pratiquer en lisant des kamishibaïs, en utilisant des tapis lecture, en inventant un projet autour d'une exposition...

 

Une journée riche d'échanges et de convivialité qui a permis à chacune de repartir avec des idées et des envies plein la tête.

 

Retrouvez le matériel d'animation de la Médiathèque et les modalités de prêt en cliquant sur ce lien.

 

 

Brissot, Camille. Ceux des limbes. Syros, 2019.

Thèmes : monde post apocalyptique – morts-vivants – quête

Résumé :

Dans un futur apocalyptique, le monde a été décimé par une épidémie due à un champignon qui transforme les hommes en morts-vivants, nommés « limbes ». Enfant, Oto a survécu à une attaque de limbe, ce qui lui a valu le droit de grandir dans les cercles sociaux les plus élevés du Mont-Survie. Il est également exempté du rite de passage à l’âge adulte qui implique de sortir hors de la protection de la cité. Mais amoureux de Naha, il va suivre le groupe d’adolescents dont fait partie la jeune fille dans cet « extérieur » prédateur.

Rythme, écriture fluide, rebondissements, univers cohérent : un ouvrage habile qui se démarque des romans du genre. Des personnages vrais, avec une relation entre Naha et Oto très intense et mature. Une forêt foisonnante et quasiment personnifiée. Et une profondeur de réflexion très appréciable sur les notions d’interaction sociale, de pouvoir, de choix...

Biographie :

Née le 5 octobre 1988 à Romans (ça prédestine !), dans la Drôme, Camille Brissot a commencé à écrire sitôt qu’elle a été capable de tenir un crayon. Son premier roman, « Les héritiers de Mantefaule » a été publié en 2005 aux éditions Rageot, alors qu’elle préparait son bac de français. Elle vit à présent à Paris, où elle travaille dans la communication. Et elle continue, encore et toujours, à écrire, dans tous les genres et pour tous les publics.

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 Teulade Pascal. Le Petit Prince de Calais. La Joie de Lire : 2017prix ado 2740 2

 

Thèmes : migrants - Calais

 

Résumé :

 Jonas a 15 ans et vit en Érythrée. Ce qu’il aime par-dessus tout, c’est pêcher avec son père. Il connaît tous les poissons et peut les reconnaître au bruit qu’ils font avec leurs nageoires. Par contre l’école l’ennuie profondément. Un jour, le directeur lui annonce qu’il a obtenu une dérogation et que Jonas va pouvoir, malgré son jeune âge, intégrer l’armée. Mais l’armée, en Érythrée, est pire que tout et nombreux sont ceux qui n’y survivent pas. Ses parents décident alors, pour le sauver, de l’envoyer chez un cousin éloigné en Angleterre. Commence pour le jeune garçon, isolé, apeuré et ne parlant que le tigrigna, un voyage extrêmement périlleux.

Pascal Teulade a imaginé son jeune héros après avoir effectué un séjour dans la « jungle » de Calais pour Médecins du monde.
Un vécu qui l’a profondément marqué. Et un livre qui nous marque de façon indélébile. Un livre qui met le doigt là où ça fait mal et nous place devant nos responsabilités. Un livre pour secouer les consciences...

 

Biographie de l'auteur: 

Pascal Teulade a tout d’abord publié quelques contes dans Pomme d’Api, avant d’intégrer le groupe Fleurus presse où il a été rédacteur en chef du magazine abricot.

Il a également créé plusieurs magazines comme Papoum, Mille et une histoires, Pirouette, Tout comprendre. En parallèle de ces
activités, il a écrit de très nombreux albums pour les enfants essentiellement à l’Ecole des loisirs où il a aussi dirigé la collection «Matou ».

Le petit prince de Calais est son premier texte pour adolescents.

 

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prix ado 2740 1Montmoulineix Michelle. Baleine rouge. Hélium : 2017

 

Thèmes : baleine - conte - amour - océan

 

Résumé :

Depuis toute petite et comme sa mère avant elle, Delphine est attirée par la mer. En vacances dans un village de pêcheurs,elle est intriguée par une étrange vieille femme qui, chaque soir, s’en vanager au loin et semble en osmose avec l’océan. Désireuse d’en savoir plus, l’adolescente va découvrir l’existence d’Eliaz, jeune garçon du début du 20ème siècle. Pour subvenir aux besoins de sa famille, il embarque comme mousse à bord d’un terre-neuvier parti pêcher la morue en haute mer. Se pourrait-il qu’ils soient liés tous les deux? Et cette femme qui bouleverse Delphine, qui est-elle ?

Une histoire élégante, lyrique, que l’on verrait bien contée lors d’une veillée telle une légende. Hymne à un animal majestueux et à la préservation de la nature, ce beau texte apporte un vrai souffle d’aventure, avec des sensations pleines, des émotions douces et une universalité toute océane.

 

Biographie de l'auteur : 

Parisienne d’origine, Michelle Montmoulineix vit en Brenne, une région du centre de la France. Elle écrit depuis toujours, en particulier pour la jeunesse mais également pour adultes. Lauréate du concours de nouvelles Chapitre-Nature-Terre Sauvage en 2009, elle affectionne les textes courts.

Elle a eu le privilège, en 2013, d’observer les grands cétacés au cours d’une longue sortie en mer au Québec. Elle est, depuis, marraine d’un rorqual commun
surnommé Popeye.

 

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prix ado 2743Barussaud, Gwenaële. Miss Dashwood, nurse certifiée. Tome 1 : de si charmants bambins. Fleurus : 2016

 

Thèmes : humour - bourgeoisie du XIXème siècle

 

Résumé :

Daisy Dashwood est la plus talentueuse des élèves de la Perfect Children Academy et c’est pour cette raison qu’elle est choisie comme gouvernante auprès d'une famille française désespérée. A l’annonce de cette nouvelle, la panique la submerge. Mais après tout, n'est-elle pas élève de la plus prestigieuse école du monde dirigée par la meilleure nurse au monde ? C'est donc dotée de courage, de ses connaissances toutes théoriques, de son flegme britannique et de l'indispensable guide de Mrs Stenford qu'elle se rend en Normandie auprès des Grandville et de leurs deux enfants, Godefroy, 10 ans, et Charlotte, 7 ans.

Mais il ne faut jamais sous-estimer l'incroyable résistance des enfants français, ni leur extrême inventivité....

Une agréable surprise que ce roman léger, ode à l’enfance ! Une héroïne candide mais volontaire et optimiste, des personnages débridés, des situations cocasses et une belle plume pour une lecture amusante, élégamment surannée, ingénieuse et fraîche.

 

Biographie de l'auteur:

Originaire de la région parisienne, Gwenaële Barussaud est née en 1976. En CM2, son professeur lui donne une rédaction dont le sujet est :"Imaginez votre vie quand vous serez adulte". Elle écrit :"Quand je serai adulte, je vivrai au bord de la mer, j'aurai beaucoup d'enfants et j'inventerai des histoires". Aujourd'hui, Gwenaële Barussaud vit à Saint-Malo. Elle a quatre filles. Entre deux bains de mer et après avoir été professeur de lettres en lycée, elle écrit des séries historiques (dont l’une "Les Demoiselles de l'Empire" est directement inspiré de son parcours d’élève à la Maison d'éducation de la Légion d'honneur, établissement fondé par Napoléon 1er).

 

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Marcastel, Jean-Luc. L’auberge entre les mondes. Tome 1 : Péril en cuisine. Flammarion jeunesse : 2017

 

Thèmes : fantastique - gastronomie - aventure

 

Résumé :

Orphelin et élève d'une école hôtelière, Nathan se voit proposer un stage à l’Auberge des Montagnes dont monsieur Raymond, son professeur de cuisine, est le propriétaire. Son meilleur ami Felix l'accompagne. Dès leur arrivée, des accidents étranges se produisent. Les murs se déplacent, des créatures inquiétantes semblent tapies dans l’ombre et il y a cette intensité qu’il ressent au plus profond de lui... Malgré tout, Nathan se plonge dans le travail sous la houlette de mademoiselle Fan. Et puis, la vérité lui est avouée : l'auberge est une porte entre les mondes, dont la Terre n'est qu'un parmi d'autres. Et l’équilibre de ces mondes est menacé....

Jean-Luc Marcastel nous offre un univers exceptionnellement créatif et fertile, le tout porté par sa plume truculente. Gourmands de fantastique, d'aventure, d'humour, d'amitié, de suspense ou encore de cuisine, vous serez tous comblés ! Comme le répète monsieur Raymond, « la cuisine est quelque chose de magique »., la lecture de ce roman aussi, et ces quelques entremets (illustrations et recettes) sont fort goûtus...

 

Biographie de l'auteur: 

C’est en l’an 1969 que Jean-Luc Marcastel voit le jour dans le sauvage département du Cantal. Les hivers y sont longs et vifs et la lecture devient une passion. À lire les mots des autres, il commence dès 10 ans, à consigner sur papier ses propres histoires. Cette passion, depuis, ne l’a plus lâchée, et comme les hivers sont toujours rudes à Aurillac, il s’y consacre à plein temps avec un imaginaire débordant. 

 

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chapeau

Quelle est la période de l'âge d'or du western littéraire ?

 

Quelles sont les raisons qui ont entraîné le déclin de ce genre très populaire aux Etats-Unis ?

Avec les derniers films des frères Coen ou de Tarantino assiste-t-on à un renouvellement du genre ?

 

 

 

La formation "Le western, pas de répit pour les cow-boys !" qui aura lieu à la Médiathèque départementale les 9 et 10 octobre prochains tentera de répondre à ces questions en proposant un parallèle entre les différents média culturels : littérature, cinéma, séries télévisées, musique, jeux de société et jeux vidéos.

 

Il reste des places : inscrivez-vous !

Contact : 05 62 56 75 41

 

 

Chaque printemps, le Prix littéraire ados « Hautes -Pyrénées tout en auteurs », organisé par la Médiathèque départementale, permet aux jeunes lecteurs d’échanger avec un ou plusieurs auteurs.

Bernard, Nathalie. Sauvages. Thierry Magnier, 2018.

Thèmes : génocide culturel – Québec

Résumé :

Comme tant d'autres jeunes amérindiens du Québec, Jonas a été arraché à sa famille alors qu'il était enfant, pour être envoyé dans un pensionnat. C'est ainsi que les colons tentaient d'imposer leur culture à ces « sauvages » dans les années 1950. Il ne s'agissait pas seulement de leur apprendre la langue française mais aussi de les évangéliser. Dans soixante jours, Jonas aura seize ans et pourra quitter le pensionnat. Pour survivre, il a dû apprendre à ne pas manifester sa révolte, à courber l'échine, à ne pas s’attacher, à paraître insensible devant les humiliations et mauvais traitements exercés contre les plus faibles. Dans soixante jours, Jonas devrait à nouveau être libre. Devrait...

Après Sept jours pour survivre, Nathalie Bernard continue à brasser l’histoire et la place des jeunes Indiens au Québec. Rédigé en courts chapitres, le suspense, dense, est entrecoupé par les souvenirs heureux de Jonas, pour de courts moments de grâce dans ce roman sans fard, d’un réalisme frappant, poignant. Une prise de conscience nécessaire, qui nous laisse le souffle coupé et la rage à la gorge.

Biographie :

Nathalie Bernard est née à Bègles en 1970. Passionnée par toutes les formes de création artistique, elle entreprend des études d’histoire de l’art. Lors d’un cours de littérature, elle étudie ’’Voyage au bout de la nuit’’ de Céline. Fascinée, elle se lance dans l’écriture et rédige un premier roman fantastique : Né d’entre les morts, qui sera publié en 1998 chez Denoël. La naissance de sa fille l’a amenée avec bonheur à la littérature jeunesse. Après avoir exercé une foule de métiers (guide, animatrice radio, chanteuse...) elle se consacre principalement à la littérature.

Pour emprunter le livre

Chardin, Alexandre. Mentir aux étoiles. Casterman, 2018.

Thèmes : différence – harcèlement – confiance en soi

 

Résumé :

Cette année c’est décidé, Léon se passera de Véronique, son auxiliaire de vie. Il entre au collège, il a onze ans, il a besoin d’affronter les choses seul. Même s’il appréhende, il sait qu’il est temps de grandir, de s’éloigner de sa mère angoissée. Car il a toujours été différent, Léon, distrait, rêveur, absent...

Très vite, il est confronté aux moqueries, aux rires, aux insultes, sûrement parce qu’il préfère la compagnie des insectes et des oiseaux plutôt que celle de ses camarades. Il encaisse, il se replie, jusqu’à ce qu’une « grande » apparaisse pour le protéger : Salomé, avec son rouge à lèvre vif et ses formes généreuses, qui n’a peur de rien et dont la simple évocation perturbe les adultes...

Un récit subtilement fantastique, à la fois naïf et complexe, sur la différence, le harcèlement, le désir d'émancipation, la peur, la confiance en soi...

La narration poétique et légère adoucit les émotions trop fortes et la souffrance. Léon nous fait grandir en même temps que lui, avec tendresse et bienveillance.

 

Biographie :

Alexandre Chardin aurait voulu être Rahan ou Davy Crocket, devenir éleveur de colibris ou surfeur de vagues géantes. Mais il est né à Strasbourg, ce qui n'est déjà pas si mal. Après des études de lettres, il déménage dans un immeuble plein de yorkshires et de sorciers et devient professeur de français. Aujourd’hui, la gloire est proche car il écrit des albums et des romans pour la jeunesse (et surtout pour ses 2 enfants). Pour les 243 prochaines années, il compte apprendre à jouer de la batterie, pulvériser le record d’Usain Bolt, construire 14 cabanes dans les arbres et assister à la disparition de la bêtise arrogante.

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plage portail

Le programme de formation 2013 est déjà bien entamé mais cette fin d'année s'annonce prometteuse avec encore cinq stages.

 

Visite de médiathèques, jeudi 19 septembre de 7h à 18h

Nous irons visiter deux médiathèques innovantes. le Pavillon Blanc à Colomiers qui a ouvert ses portes en juin 2011, il associe centre d'art contemporain et bibliothèque municipale. Notre visite se terminera par la petite dernière de Toulouse: la médiathèque du Grand M qui accueille son public depuis mars 2012, elle est aujourd'hui la bibliothèque de quartier la plus importante du réseau.

La littérature japonaise, mardi 24 septembre de 9h à 16h30

Nous vous accueillerons à la médiathèque pour un voyage littéraire au pays du soleil levant. L'envol se fera avec Corinne Atlan, traductrice et écrivain. Lors de cette journée vous découvrirez les caractéristiques de cette littérature et reviendrez avec des repères historiques, bibliograpiques et éditoriaux.

Les mondes de l'imaginaire, jeudi 17 octobre de 9h à 16h30

Après un premier voyage initiatique, Véronique Montagnol de la MDP65 nous inculquera aux littératures dites de l'imaginaire: ses différents genres, ses caractéristiques autant dans l'édition ado que dans l'édition adulte. N'oubliez pas, vous pouvez présenter vos coups de coeurs 2012-2013 à cette occasion.

Internet, bibliothèques et ressources numériques, jeudi 05 et vendredi 06 décembre de 9h à 16h30

Attention, changement de date nous avons décalé la formation à la première semaine de décembre. Julie Boitton-Bardot, formatrice et animatrice conduira ces 2 jours consacrés aux nouveaux outils de la toile. Web, numérique, médiation, les enjeux d'Internet et les nouvelles ressources en bibliothèque n'auront plus de secret pour vous.

Le plan de classement de la MD65, jeudi 12 décembre de 9h à 16h30

Petite piqûre de rappel pour notre dernière formation consacrée à la nomenclature qui, pour le moment, ne connaît q'un timide intérêt de la part des stagiaires. Les secrets du catalogage, de l'indexation et de la cotation vous seront transmis par Cécile Conan-Lafourcade de la MDP65. Vous avez jusqu'au jeudi 28 novembre pour vous inscrire.

expo2

Le 8 avril dernier, la médiathèque recevait Gilles Moreau pour une formation dédiée à l'accueil, l'animation et la promotion d'une exposition...

Parce qu'il n'est pas toujours facile de dynamiser une exposition pour des publics, des attentes, des lieux précis, les stagiaires ont été nombreux à s'inscrire à cette nouvelle journée de formation.

Le ton est donné: "l'exposition ne doit pas être que décorative, pensons à elle et au public qui, en la regardant, doit avoir une participation active!"

Les 17 personnes présentes au stage, ont travaillées en amont le projet de valorisation d'une exposition commune à tous. Le jour J, elles ont pu échanger sur leurs réalisations respectives et retenir durant les nombreux travaux pratiques les milles conseils du formateur.

Allant de la plus simple des expositions aux projets les plus complexes, nos bibliothécaires sont sorties de cette journée comblées avec un nouveau regard sur l'exposition et des projets plein la tête.

formation la nouvelle

Les formations de la Médiathèque départementale se délocalisent.

 

Le 28 février dernier la formation consacrée à la nouvelle a été délocalisée à la bibliothèque de Layrisse. Une initiative de notre part, pour mettre en valeur notre réseau et présenter cette bibliothèque qui a rouvert récemment ses portes.

 

Pour l’occasion, un groupe d’une dizaine de stagiaires s’est réunit autour d’Alain Kewes formateur. Bénévoles et salariés étaient au rendez-vous pour cette journée dédiée à un genre littéraire parfois oublié. Pour conclure cette rencontre, la bibliothèque a accueilli un public plus large autour d’une lecture gratuite de nouvelles, animée par le formateur.

 

Bilan de cette formation : une journée agréable, enrichissante, qui a su associer professionnalisme et convivialité.

BD EXPO2 

Parce que vous avez bien compris que sur les rayonnages BD de la Médiathèque départementale, il y a des petites (et des grandes !) perles à découvrir...

la formation "Bande dessinée et questions de société" affiche complet !!!!!

Rendre compte de la société, des conflits, du quotidien, témoigner de son temps... les auteurs BD ont investi ce genre, et c'est ce dont nous parlera Boris Henry le 22 février prochain.

 

 

 

VISITE MEDIATHEQUE 

Le 20 septembre dernier, c'est en bus qu'une douzaine de stagiaires de la Médiathèque départementale est partie visiter...

la bibliothèque Louis curtis à Orthez et la bibliothèque d'Oloron Sainte Marie.

 

 

La médiathèque Jean-Louis-Curtis :


Un grand projet culturel au service de toute la population d’Orthez et de son territoire.

La médiathèque propose des collections actualisées et attractives : plus de 40 000 livres et revues, mangas, disques compacts, accès internet....
La médiathèque est un lieu de convivialité et d’échanges autour de la connaissance et de la découverte culturelle : nombreuses places pour la lecture, l’écoute ou le travail sur place, salle pour l’action culturelle, jardin de lecture…

 

site de la bibliothèque

 

 

La bibliothèque du Piémont Oloronnais :

Pendant 20 ans, la Médiathèque (d’abord communale, puis intercommunale) était installée à l’Hôtel de Ville. Depuis juin 2010, elle a pris ses quartiers dans un bâtiment flambant neuf créé sur le site de la Confluence.

Vous y trouverez 40 000 livres, 9 000 CD, 2 000 DVD et 130 abonnements à des revues. L’entrée par le parvis mène au niveau tout public et actualités. En bas, les sections jeunesse, patrimoine et multimédia. A découvrir également : une salle d’exposition et d’animations, l’espace multimédia équipé d’une quinzaine de postes informatiques avec accès Internet et un espace dédié à la lecture de contes pour les enfants.

 

site de la bibliothèque

 

halloween

Brrrrrrh, on frissonne encore à Castelnau-Magnoac.

 

RV ce mercredi 5 novembre à 16h30 à la Médiathèque pour écouter de

 
GRANDES HISTOIRES POUR PETITES (et grandes) OREILLES  " Special halloween ".

Tout public - Gratuit - Dans la limite des places disponibles

 

On vous attend !




Avec l’arrivée du printemps, ils sont de retour dans nos jardins et nos parcs… Les oiseaux sont à l’honneur à la médiathèque, avec une série de manifestations, une sélection d’ouvrages et une exposition.

La médiathèque d'Argelès vous accueille vendredi 10 février à 14 h 30 pour une lecture vivante "Mise en bouche" de la Compagnie la diagonale.

La Médiathèque départementale des Hautes-Pyrénées vous souhaite une excellente année 2023.

Samedi 26 novembre à 19h à la médiathèque de Vic-en-Bigorre, l'association Solidarité Adour Pyrénées Ukraine Kirovograd vous convie à une soirée de solidarité avec l'Ukraine

Depuis 6 ans, l'opération Premières Pages offre aux touts petits et à leur famille la possibilité de nouer du lien autour du livre et de la culture. 

Projection du film "En transhumance vers le bonheur" à la bibliothèque de Montgaillard, l'équipe de la bibliothèque vous explique ce choix.

Projection du film "Akeji, le souffle de la Montagne" à la Médiathèque Simone Veil de Bagnères-de-Bigorre. L'équipe de la médiathèque vous explique ce choix.

Du 05 octobre au 05 novembre à la Médiathèque de Vic-en-Bigorre, exposition de l'illustrateur Louis Rodriguez.

Du 14 au 23 septembre, à la Médiathèque de Vic, exposition de cartes postales anciennes.

La bibliothèque d'Arrens-Marsous, le cinéma du Val d'Azun et Le Parvis ont la joie de proposer un nouveau ciné-conte-goûter ce mercredi 22 juin, autour du personnage de Gruffalo.

La Médiathèque de Castelnau-Magnoac est ravie de vous présenter la première édition d'un Ciné-Conte organisée par le Parvis au cinéma de Cizos.

« Ce prix, c’est le plaisir de lire avant tout ! », a déclaré  Geneviève Isson, Présidente de la Commission Jeunesse, Vie associative et cadre de vie, dans son discours face aux collégiens enthousiastes qui ont voté pour élire les lauréats du 14° prix «Hautes-Pyrénées tout en auteurs ».

Depuis peu la ressource vous propose de nouveaux cours de soutien scolaire pour le niveau CP.

Samedi 23 avril, de 9 H à 12 H, Jean-Paul Abadie sera à la médiathèque de Vic-en-Bigorre pour présenter et dédicacer son dernier livre en auto-édition : "Jean le dernier paysan face aux Pyrénées"

Quoi de mieux au cœur de l'hiver qu'un festival du conte, pour se retrouver et se réchauffer autour d'histoires singulières et de pays ( parfois ! ) imaginaires. 

C’est lors d’une journée ensoleillée que les agents de la Médiathèque départementale sont allés aider l’équipe de bénévoles d’Arrens-Marsous à finaliser la réouverture de la bibliothèque.

Toute l'équipe de la Médiathèque départementale vous présente ses meilleurs voeux pour l'année 2022.

La Médiathèque départementale des Hautes-Pyrénées cherche son futur référent catalogue. 

Quatre pattes, livre  publié aux Éditions du Rouergue, a été choisi par le Département des Hautes-Pyrénées pour être offert à chaque famille accueillant un enfant en 2021.

Du vagabondage au pèlerinage, de l’errance au dépassement de soi, de la flânerie à la contrebande, de la nature à la civilisation... En cet été 2021, la Médiathèque et le Service Culturel vous invitent à la promenade.

  • Saint-Laurent-de-Neste  
    • 7 juillet à partir de 14 h, devant la médiathèque et la maison du savoir
      • Coin lecture
      • Tapis lecture et lectures à voix haute
      • Atelier "Une carte postale à la mer" : qu’est-ce que le voyage ? Faut-il partir dans une contrée lointaine pour voyager ? Peut-on jouer les aventuriers dans notre jardin ?
        • création du visuel: des personnages de la littérature jeunesse se sont invités à notre table ! Amuse-toi à partir à l’aventure en observant ce qui t’entoure et créée une mise en scène pour prendre en photo le personnage que tu auras choisi dans un décor inhabituel. Tu pourras ensuite imprimer la photo qui sera le visuel de ta carte postale. (Chaque participant repartira  aussi avec une impression de sa photo.)
        • Rédiger une belle carte postale: il est révolu le temps de la matinée passée à rédiger les cartes postales aux grands-parents et copains d’école… mais pourtant il est toujours aussi agréable de recevoir un gentil petit mot sur une carte choisie avec attention ! Viens t’amuser à rédiger un petit mot à un copain du département, tu pourras lui expliquer les beaux paysages qui t’entourent, le temps qu’il fait, si tu es en train de faire de belles choses…Tu pourras déposer ta carte dans la boite aux lettres secrète des bibliothécaires et tu recevras peut-être…, si le facteur n’est pas parti en vacances, une carte à ton tour !

[sur inscription auprès de la médiathèque 05 62 39 75 59/Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.]

 

  • Arreau
    • Jeudi 8, 15 et 22 juillet de 14 h à 16 h, à la fontaine (devant la mairie)
      • "Pêche aux histoires"
    • Mardis 13, 20 et 27 juillet de 14 h à 16 h, sous la halle
      • "Jeux de lectures"
    • Du 19 au 25 juillet, tous les après-midi, sous la halle
      • "Jeux en bois"
    • Jeudi 15 juillet à partir de 10 h à 17 h, dans le jardin de Château des Nestes 
      • Tente sensorielle « Les jardins de Jules » : dans une véritable tente inuit de 30 m², deux animateurs proposent un parcours sensoriel pour les 0-3 ans.
        Labyrinthe de textiles et de bois, espace d’éveil musical, coin chuchoterie, vos tout-petits s’émerveilleront de cette expérience artistique inédite, idéale pour éveiller leur imagination et satisfaire leur curiosité.
    • Mercredi 21 juillet 
      • Atelier « Une carte postale à la mer » : qu’est-ce que le voyage ? Faut-il partir dans une contrée lointaine pour voyager ? Peut-on jouer les aventuriers dans notre jardin ?
        • création du visuel: des personnages de la littérature jeunesse se sont invités à notre table ! Amuse-toi à partir à l’aventure en observant ce qui t’entoure et créée une mise en scène pour prendre en photo le personnage que tu auras choisi dans un décor inhabituel. Tu pourras ensuite imprimer la photo qui sera le visuel de ta carte postale. (Chaque participant repartira  aussi avec une impression de sa photo.)
        • Rédiger une belle carte postale: il est révolu le temps de la matinée passée à rédiger les cartes postales aux grands-parents et copains d’école… mais pourtant il est toujours aussi agréable de recevoir un gentil petit mot sur une carte choisie avec attention ! Viens t’amuser à rédiger un petit mot à un copain du département, tu pourras lui expliquer les beaux paysages qui t’entourent, le temps qu’il fait, si tu es en train de faire de belles choses…Tu pourras déposer ta carte dans la boite aux lettres secrète des bibliothécaires et tu recevras peut-être…, si le facteur n’est pas parti en vacances, une carte à ton tour !
    • Mercredis 21 et 28 juillet de 14 h à 18 h, dans tout le village et à la Médiathèque
      • « Trouve ton histoire ! », des indices te permettront de retrouver des albums dans tout le village

[l'atelier "Une carte postale à la mer" (matin pour les 3-5ans et après-midi pour les 6-11ans) est sous inscriptions auprès de la médiathèque 

05 62 98 66 94/Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.]

 

  • Saint-Lary
    • Mercredi 30 juin de 14 h à 15 h 30
      • "Panique en bibliothèque" [à partir de 12 ans], pour les amateurs d'escape game et les passionnés de livres.
    • Mercredis 7, 14 et 21 juillet
      • 11 h à 12 h
        • "Lecture de kamishibaï" [à partir de 3 ans]
      • 16 h à 18 h
        • "Les thés en lecture" [à partir de 3 ans], venez prendre un thé gratuitement. Une sélection de livre est mise à disposition! Moment de détente dans le jardin, pour petits et grands!
    • Vendredi 9 juillet
      • de 10 h à 11h 30
        • "Panique en bibliothèque" [à partir de 12 ans], pour les amateurs d'escape game et les passionnés de livres.
      • à partir de 15 h
        • "Lecture performance", à l’occasion de leur dernier livre “Bobards de montagnards” , venez rencontrer Justine Burban et Tristan Gion à travers une lecture performance avec la réalisation d’une œuvre originale en direct.
    • Jeudi 8 juillet
      • 10 h 30 à 11 h 30
        • Le livre mystère [à partir de 8 ans], à partir d'indices divulgués au fur et à mesure, les participants doivent identifier un livre mystère caché parmi d'autres livres ...
      • de 16 h à 17 h
        • Spectacle Boustrophédon [à partir de 5 ans], un voyage poético musical sur les routes de la Tadjiguinie, au pays d'une oralité sans dessus-dessous. Emmenez par les deux Motsquetaires, partez à la rencontre du grand Boustrophédon, de la tribu des Gros-Mots ou de la redoutable tribu des Motstiques. Le langage est ici soumis à rude épreuve, les mots deviennent des clowns rigolos, car oui on peut s'amuser avec notre belle langue ! En Tadjiguinie on soigne aussi les mots grâce à la musique. Accordéon, orgue de barbarie, tambourin ... accompagnent ce voyage.
    • Samedi 10 et mardis 13 et 20 juillet de 14 h à 18 h
      • "Fresque géante", un grand tissu mis a disposition avec toute sorte de matériel de dessin et de création.
    • Mardi 13 de 11 h à 11 h 45
      • Promenade et contes [à partir de 6 ans]
    • Jeudi 15 juillet
      • 10 h à 11 h 30
        • "Création d’animaux marins" [à partir de 6 ans]
      • 15 h à 18 h
        • "Bar à histoires" , dans notre jardin, se trouve un bar éphémère où l’on commande des histoires. Installez-vous confortablement à une table en attendant de pouvoir vous abreuver de toutes sortes de récits. Les livreurs de mots vous invitent à découvrir cette animation exceptionnelle.
    • Vendredi 16 juillet
      • de 10 h 30 à 15 h
        • Atelier "Une carte postale à la mer" : qu’est-ce que le voyage ? Faut-il partir dans une contrée lointaine pour voyager ? Peut-on jouer les aventuriers dans notre jardin ?
          • création du visuel: des personnages de la littérature jeunesse se sont invités à notre table ! Amuse-toi à partir à l’aventure en observant ce qui t’entoure et créée une mise en scène pour prendre en photo le personnage que tu auras choisi dans un décor inhabituel. Tu pourras ensuite imprimer la photo qui sera le visuel de ta carte postale. (Chaque participant repartira  aussi avec une impression de sa photo.)
          • Rédiger une belle carte postale: il est révolu le temps de la matinée passée à rédiger les cartes postales aux grands-parents et copains d’école… mais pourtant il est toujours aussi agréable de recevoir un gentil petit mot sur une carte choisie avec attention ! Viens t’amuser à rédiger un petit mot à un copain du département, tu pourras lui expliquer les beaux paysages qui t’entourent, le temps qu’il fait, si tu es en train de faire de belles choses…Tu pourras déposer ta carte dans la boite aux lettres secrète des bibliothécaires et tu recevras peut-être…, si le facteur n’est pas parti en vacances, une carte à ton tour !
           [animation réservée au centre de loisirs Marmotte]
      • à partir de 15 h 30
        • "Conférence" avec Jean-Baptiste de Panafieu, depuis l’Antiquité, la mer a toujours été un réservoir de monstres fabuleux, dont la description était destinée à émerveiller autant qu’à faire frémir : les krakens, les serpents de mer, les sirènes et autres tritons ont été décrits par sous d'innombrables formes par les marins, les pêcheurs et les conteurs. Même s’ils ont pu enjoliver leurs observations sous la pression d’un public acquis d’avance, même s’ils ont parfois été bernés par de plus hâbleurs qu’eux, les récits des navigateurs et des naturalistes sont toujours passionnants. Touchant à la fois à la psychologie, à la théologie, à la cryptozoologie et bien souvent, à la biologie marine, les créatures fantastiques des océans nous font plonger avec elles dans la très ancienne histoire des relations entre l’homme et la nature. 
    • Dimanche 18 juillet
      • Bourse aux livres
    • Jeudi 22 juillet de 16 h à 17 h
      • Spectacle Bal’a conte [à partir de 3 ans], une conteuse, des instruments de musique (kalimba, percussions…), des objets de jonglerie (bâtons, balles, boîtes de conserves, drapeaux, …) et de nombreuses histoires farfelues et variées, voici la recette magique de Bal’aconte. Le marchand d’ailes Zékéyé et le marchand d’ailes Yves suent de petites histoires, plongent les spectateurs dans différents univers visuels et sonores. La variété des histoires et des thèmes fait de Bal’a conte.
    • Vendredi 23 juillet de 10 h à 11 h 30
      • Atelier d’écriture [à partir de 6 ans]

[la majorité des animations se feront dans les jardins de la maison du Patrimoine, elles sont également sur inscription auprès de la médiathèque

05 62 40 87 86/Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.]

  • Tarbes (Jardin Massey)
    • Du 9 au 11 juillet de 10 h à 19 h
      • Atelier « Une carte postale à la mer » : qu’est-ce que le voyage ? Faut-il partir dans une contrée lointaine pour voyager ? Peut-on jouer les aventuriers dans notre jardin ?
        • création du visuel: des personnages de la littérature jeunesse se sont invités à notre table ! Amuse-toi à partir à l’aventure en observant ce qui t’entoure et créée une mise en scène pour prendre en photo le personnage que tu auras choisi dans un décor inhabituel. Tu pourras ensuite imprimer la photo qui sera le visuel de ta carte postale. (Chaque participant repartira  aussi avec une impression de sa photo.)
        • Rédiger une belle carte postale: il est révolu le temps de la matinée passée à rédiger les cartes postales aux grands-parents et copains d’école… mais pourtant il est toujours aussi agréable de recevoir un gentil petit mot sur une carte choisie avec attention ! Viens t’amuser à rédiger un petit mot à un copain du département, tu pourras lui expliquer les beaux paysages qui t’entourent, le temps qu’il fait, si tu es en train de faire de belles choses…Tu pourras déposer ta carte dans la boite aux lettres secrète des bibliothécaires et tu recevras peut-être…, si le facteur n’est pas parti en vacances, une carte à ton tour !

[à partir de 3 ans – inscription sur place]

      • Tente sensorielle « Les jardins de Jules » : dans une véritable tente inuit de 30 m², deux animateurs proposent un parcours sensoriel pour les 0-3 ans.
        Labyrinthe de textiles et de bois, espace d’éveil musical, coin chuchoterie, vos tout-petits s’émerveilleront de cette expérience artistique inédite, idéale pour éveiller leur imagination et satisfaire leur curiosité.

[à partir de 6 mois – inscription auprès de médiathèque pour la journée du vendredi 05 62 44 38 98/ Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ] 

  • Andrest
    • Vendredi 23 juillet à 20 h 30
      • Balade contée au fil de l'eau et retraite aux flambeaux

[renseignements auprès de la médiathèque 09 64 15 17 58/Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.]

 

  • Maubourguet
    • Mercredis 30 juin et 7 juillet de 10 h à 12 h
      • Atelier « L’univers d’Ôkeanos » : jeux, découpages et collages "Mosaïque au dieu océan"
      • Lectures d’albums en plein air : pour les petits et les grands sur le thème "Mer et merveilles"
      • Jeux autour du thème de la mer : au bord ou sous la mer avec ses mots fléchés, mots mêlées, mots croisés, cherche et trouve, puzzle ...
      • Projection d'aquarium virtuel, documentaire pour enfant 

[de 7 à 77 ans – inscription auprès de la médiathèque 05 62 96 49 08/Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.]

 

  • Rabastens-en-Bigorre
    • Mercredi 7 juillet de 15 h à 18 h
      • Lectures d’albums
      • Peinture sur galet

[inscription auprès de la médiathèque 05 62 96 54 51/Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.]

 

  • Vic-en-Bigorre
    • Du mercredi 30 juin au samedi 24 juillet aux horaires ouverture de la bibliothèque
      • « Une histoire à la mer » : seuls ou en famille, amusez-vous à lancer les dés et à faire parler les images obtenues, dans l'ordre que vous souhaitez. Un des symboles ne vous inspire pas? Autorisez-vous à relancer 1 dé.  Une seule contrainte : toute histoire doit avoir un début, un milieu et une fin. Ecrivez-votre histoire, insérez-là dans une des bouteilles mises à votre disposition et postez-là auprès des bibliothécaires. Un roudoudou sera offert aux participants. Retrouvez votre histoire publiée sur la page Facebook: @reseaudemediathequesadourmadiran

[tous publics – jeu en libre accès]

    • Jeudi 8 juillet de 10 h 15 à 11 h 30
      • Atelier « Une carte postale à la mer » : qu’est-ce que le voyage ? Faut-il partir dans une contrée lointaine pour voyager ? Peut-on jouer les aventuriers dans notre jardin ?
        • création du visuel: des personnages de la littérature jeunesse se sont invités à notre table ! Amuse-toi à partir à l’aventure en observant ce qui t’entoure et créée une mise en scène pour prendre en photo le personnage que tu auras choisi dans un décor inhabituel. Tu pourras ensuite imprimer la photo qui sera le visuel de ta carte postale. (Chaque participant repartira  aussi avec une impression de sa photo.)
        • Rédiger une belle carte postale: il est révolu le temps de la matinée passée à rédiger les cartes postales aux grands-parents et copains d’école… mais pourtant il est toujours aussi agréable de recevoir un gentil petit mot sur une carte choisie avec attention ! Viens t’amuser à rédiger un petit mot à un copain du département, tu pourras lui expliquer les beaux paysages qui t’entourent, le temps qu’il fait, si tu es en train de faire de belles choses…Tu pourras déposer ta carte dans la boite aux lettres secrète des bibliothécaires et tu recevras peut-être…, si le facteur n’est pas parti en vacances, une carte à ton tour !

[animation réservée au centre de loisirs Vicquois]

Les bibliothèques comme services essentiels, c’est une notion bien retenue par  quelques habitant(e)s de la commune d’Aragnouet, à l’initiative du projet, avec le soutien de la mairie.

La nouvelle plateforme qui recense la scène musicale d'Occitanie vue par les bibliothécaires musicaux

Une grande référence de la presse sportive, accessible aujourd’hui en ligne, pour nos lecteurs

L'année 2020 n'aura pas été simple, c'est le moins que l'on puisse dire, mais ce n'est pas pour autant qu'il faut manquer d'optimisme !

Whitechapel

 

Chapitre 61

« Mais qu’est-ce qu’elle raconte cette vieille folle ? Qu’est-ce que c’est que ce bazar ? O’Henry il faut prévenir le Foreign Office !…Les ramifications sont immenses…je crois qu’on vient de débusquer un complot d’Ecossais !…

Sur l’échelle branlante que son sergent avait réussi à dégoter, le superintendant, oreilles collées  sur la vitre, piaffait comme un cheval sous les ordres à Ascot.

« Du calme patron, du calme…

Mais calme, le pur-sang Mops avait oublié le sens de ce mot, quant à sa grosse carcasse de percheron estropié, elle tanguait dangereusement.

« Good Lord…qu’est-ce que c’est que ça ?...murmura-t-il soudain, ohhhh mon vieux O’Henry…si tu voyais ce que je vois ?…

Les lèvres de Martha venaient à peine de se fermer qu’au milieu du pesant silence où nous avait plongés son émouvant discours un sourd feulement s’était fait entendre. Provenant du foulard cachant toujours le visage du jeune Lord, ce chuintement, saccadé, oppressant, lancinant comme le sifflement d’un cobra, prit bientôt de l’ampleur.

Mais un serpent siffle, il ne souffle pas. Un serpent siffle, mais ne rugit pas…

Orange Pekoe venait brusquement de se lever. Jenny avait lâché sa main. Main n’était pas le terme exact, griffe aurait mieux convenu. Et ce n’était plus Orange Pekoe non plus. Mais qui était-ce alors ? Qui était cet être improbable, dont le cou monstrueux s’ornait d’un collier de crânes sanglants, dont le corps et les membres ne cessaient de grandir et de se transformer, dont le mufle, tantôt métallique tantôt squameux, hésitait entre le bec d’une monstrueuse théière et la trompe d’un invraisemblable éléphant, et qui déversait en hurlant des flots bouillonnants aux quatre coins de mon bureau ?

Et était-ce encore un bureau ? Comment décrire la lumière verdâtre, intense et aveuglante qui venait de nous envahir ? Comment expliquer les lianes tortueuses qui, sortant du plafond en cascade, s’enroulaient autour de nos chevilles ? Que dire des dunes de sables qui s’amoncelèrent en un clin d’œil au centre de la pièce, des marais qui faillirent engloutir Martha, des noirs scorpions qui grimpaient sur les jambes de Jenny, des singes hurleurs qui me tiraient par les cheveux ? Et que dire de la voix d’Orange Pekoe qui, dans cet enfer soudain déchaîné sur nos têtes, s’éleva en grondant, comme si cent éléphants s’étaient mis à barrir…

Nous étions passés dans un autre monde. Le sol mouvant sur lequel mes pieds s’enfonçaient n’avait jamais été un tapis. Le ciel turquoise qui nous surplombait n’avait jamais été celui de Londres. Les ruines de ce temple envahies de mousses et de lichens n’avaient jamais été les murs d’un hôpital.

Et cette jungle grouillante m’était inconnue. Tout comme m’était inconnue la musique assourdissante qui sortait des corolles de fleurs vénéneuses, gramophones carnivores, qui grimpaient le long des murs. Inconnus les sentiments qui m’envahissaient, inconnue la langue rugueuse dans laquelle s’exprima l’avatar d’Orange Pekoe.

Le plus extraordinaire était que je comprenais cette langue.

Le plus extraordinaire était que je n’en fus pas surpris.

« Patron, vous êtes toujours là ?

« Plus bas, O’Henry, pleurnicha Mops, plus bas... si tu savais…

« Ganesh…fut le premier mot qui sortit de la trompe du monstre…

 

Chapitre 62

« Ganesh….Fils de Parvati, prête-moi ta force pour qu’enfin sous tes piliers de chair périssent les impies. Et toi Hanuman, mon cousin sautillant, arrache ces yeux pitoyables et donne-les moi que je jongle avec. Khali ô ma mère adorée, broie ces os, ils seront encore tendres sous tes dents de tigresse. Shiva, viens avec moi et pose ton trident, nous déchirerons ensemble la poitrine de cette vermine, nous les écorcherons et après que nous ayons bu notre thé mélangé à leur sang nous enfilerons leurs peaux et danserons dans cet habit de lumière jusqu'au jour du pardon…mais ce jour n’est pas encore venu…

L’aura incandescente qui entourait le monstre redoubla d’intensité m’obligeant à baisser les yeux. Je n’osai regarder les autres…

« Car je ne pardonne pas encore. Je ne pardonne pas aux vers de terre d’avoir aux Dieux volé le nectar sacré. Je ne leur pardonne pas d’avoir plongé dans le froid et la faim et la peur l’enfant du voleur et de la panthère noire…la panthère noire…sa peau était si douce. Son ventre était mon nid et son sang mon fleuve. Elle me léchait, me caressait. Sa voix était pareille au son d’une fontaine…et sa voix s’est éteinte…et je ne pardonne rien….car je suis le messager…je suis…je suis le septième bras du Bhodidhârma !...

Nous étions à genoux, propulsés par une force irrépressible, dans la posture implorante et soumise des esclaves que nous étions devenus, la voix grinçante du monstre continuait à tonner au-dessus de nos têtes.

«  Malheur aux inconscients, ils n’ont pas su couvrir de pétales de roses le sentier où j’avançais! Malheur aux ignorants, un torrent de lave les a engloutis. La première s‘appelait Marie Jane. Pauvre petit moineau égaré dans la fange, son enveloppe misérable fut offerte à Khâli…

« Mary Jane…bredouilla Lipstick.

« Silence ! gronda la voix.

« Savez-vous ce que veut dire équilibre précaire, chef ?…

« Non je ne sais pas et je m’en fous imbécile, s’étouffa Mops, il se passe des choses terribles là-haut ! Damned, qu’est-ce que j’ai fait de mon Webley ?...

 

« Silence…le second n’avait pas de nom. Quelle importance, sa vie était une coquille vide, sa mort fut un geyser de joie ! Il brille maintenant au firmament des suppliciés…

Prenant soudain une voix enfantine, le monstre se mit à chantonner :

 

Un Chinois est sorti de l’ombre…

Un Chinois a regardé Londres…

Sa casquette était de marine…

Orné d’une ancre cornaline…

Dardant son mufle sur nous, il continua en ricanant.

« …Ahhhh je vois que vous aimez la poésie. En voici une autre :

 

La troisième était de porcelaine, lisse et blanche comme le lin,

Peut-être s‘appelait-elle…

Kaolin ?

J’ai mis un peu de chaleur dans son corps glacé,

Elle n’a pas eu l’air d’apprécier !

Elle aurait préféré être bercée,

Dans sa petite oreille, j’ai tout versé,

Elle était jaune, elle n’a pas ri,

Il était jeune, ce thé a trop bouilli !… 

Il éclata d’un rire démentiel.

« Quant au quatrième, il adorait les idoles…ce quatrième c’était…

Cette énumération macabre semblait ne pas avoir de fin…

Mais alors que, l’esprit en miettes, je pensai ma dernière heure venue, alors que la terreur avait vidé ma rationnelle cervelle de médecin pour la transformer en misérable coque vide, il se passa quelque chose…

Aussi incompréhensiblement et rapidement qu’elles étaient apparues, les inextricables ronces et lianes qui nous enserraient avaient commencé à se rétracter. Les fleurs carnivores refermèrent leurs mâchoires et le sable des dunes s’écoula dans les interstices du plancher pour bientôt disparaître entièrement. La voix du monstre avait elle aussi changé de ton.  Toujours aussi menaçante mais de plus en plus chevrotante. Comme une mécanique qui se grippe…

 «…Le quatrième…s’appelait…il n’avait pas…le droit de…je l’ai aussi…je l’ai peut-être…

Lentement, je relevai la tête. Jenny avait, elle aussi, levé les yeux.

Le monstre la dévisageait depuis un moment…

Agenouillés dans les restes d’un cauchemar qui peu à peu s’évaporait, nous laissant hagards parmi des débris de feuilles et de branches, Lipstick, Martha et moi assistions à un miracle…Le démon quittait peu à peu sa proie.

Le collier de têtes de morts était reparti sertir le cou de quelqu’un d’autre.

Le pachyderme avait ravalé sa trompe. Les griffes, une à une, avaient disparu…

La voix se cassa puis, encore grinçante, s’éleva une dernière fois.

« La cinquième…courait…je crois… après un lièvre…et ce fut…ma dernière… offrande …adieu chère marionnette ! Ce fut un plaisir…

Et l’hôte, qui habitait depuis si longtemps le corps d’Orange Pekoe, cet hôte qui, né bien avant que naissent la terre, les océans, le ciel et les ténèbres, cet hôte à six bras qui, par une sombre nuit aux Indes, avait élu domicile dans l’esprit du garçon, jeta un dernier regard sur lui, et s’éclipsa…

Dans le ciel de Londres aux couleurs retrouvées, les cloches de Whitechapel carillonnaient à tout rompre.

Orange Pekoe s’effondra…

 

Chapitre 63

« Que s’est-il passé ? Souffla Orange Pekoe en se relevant péniblement. Il se passa la main sur le front, nous dévisagea l’un après l’autre, et vacilla…

« Quel horrible cauchemar, murmura-t-il...je me souviens de toutes ces terribles choses…Mais ce n’était pas un cauchemar, n’est-ce pas ?...Est-ce vraiment moi qui.?...Comment ai-je pu ?...

Deux paires de bras s’ouvrirent comme un double refuge. Ceux de sa rousse amie pour lui, ceux de la grise Martha pour le pauvre Lipstick.  Cela n’avait pas duré plus de quelques minutes mais nous avions tous vieilli de plusieurs siècles.

Je m’avançai vers eux.

 

« Ce qui s’est passé ?...Pour être franc, mon garçon, je n’en sais rien !...Je ne saurais expliquer quelles sont les forces qui vous ont tenu enchaîné si longtemps…

J’échangeai un bref regard avec Jenny.

« Je crois avoir une petite idée sur celles qui viennent de briser ces chaînes…

Martha me donna un coup de coude  dans les côtes.

« Ben vrai, vous z’êtes pas un rapide, dites-donc !...Par Sainte-Guenièvre-la-grosse-Coquine, faut pas avoir fait Cambridge pour comprendre ce genre de chose…y’a des mystères, c’est pas dans les livres qu’on les apprend…

Elle me fit un clin d’œil en désignant Jenny dont les doigts caressaient la nuque posée sur son épaule.

«  Cette force-là peut vaincre n’importe quel foutu démon, me murmura Martha, vous croyez pas, doc’ ?...

«  Vous avez mille fois raison, soupirai-je…en tous cas mes amis, réjouissez-vous car il est certain que tous les cadenas ont cédé…vous êtes libre Orange Pekoe, vous êtes libre…

 

Un carreau de la fenêtre explosa en éclats.

Une main bandée et un revolver venaient de traverser la vitre.

« Libre, mon œil ! hurla Mops. Haut les mains! Au nom de la Reine, vous êtes tous en état d’arrestaahhhhhhhhhhh…

L’échelle, sous lui, venait elle aussi de céder…

 

 « Le flic !…

Jenny et Lipstick avaient crié d’une même voix. Ils avaient reconnu sa trogne congestionnée avant qu’elle ne disparaisse dans un fracas de verre brisé.

« La poisse, grogna l’ex-sergent se tournant vers Orange Pekoe, ce type mon gars, c’est une brigade de hyènes à lui tout seul ! Les hyènes sont lâchées et c’est après toi qu’elles en ont !…

« Oui, fis-je sombrement, s’il n’a entendu que vos dernières paroles, les choses se présentent mal…j’ai peur que vous ne veniez d’avouer de biens terribles crimes…

« Mais docteur, fit Jenny, il n’était pas responsable de ses actes…vous en avez été témoin ! Nous en avons tous été témoins…

« Allez faire gober ça à Mops, ma jolie, ajouta Lipstick, il a trouvé une tête à envoyer sous la hache du bourreau et il ne lâchera pas sa proie !

« Mais ce n’était pas lui, continuait Jenny en se tordant les mains.

« Ce n’est pas à moi qu’il faut dire ça, Miss ! Et entre nous, vous avez vu comme moi ce « Monsieur-j’ai-six-bras » ? Je le vois mal aller s’asseoir sagement sur les bancs d’Old Bailey, prêter serment sur la bible, la main sur le cœur…d’ailleurs quelle main ? Et puis quel cœur ? Croyez-moi, ce n’est pas demain la veille que Mops coffrera le Bhodidhârma !...

Il regarda Orange et poussa un soupir.

« Mais toi, mon pauvre petit Lord, tu es un client parfait pour la potence…si j’ai un dernier conseil à te donner mon gars, c’est de déguerpir sans demander ton reste !...

 

J’aurais dû me réjouir du dénouement, aussi rapide qu’inattendu, du drame dans lequel nous nous étions débattus. Mais bien que j’eus quelques raisons d’en être fier, je me trouvai soudain perdu et me demandai, en regardant Orange Pekoe et Jenny nous faire fébrilement leurs adieux, si tout cela avait un sens…

Affronter son ennemi. Donner un nom à la maladie. Lutter contre l’ignorance. Vaincre la haine. Toute ma vie je m’étais battu pour un jour accomplir ce que justement je venais de réaliser avec succès.  Pourquoi me sentis-je si vide ?

Dégâts ou bénéfices ?  Dans la balance, je reçus un baiser…

« Frederick, me dit Jenny…je ne vous remercierai jamais assez pour tout ce que vous avez fait…ma cheville…sourit-elle, grâce à vous, elle est tout à fait guérie…

« J’aurai toujours un peu de pommade au fond de ma poche…vous le savez n’est-ce pas ?....

 

Un baiser. Peut-être en avais-je attendu d’autres…Maudite balance.

Je les poussai dehors…

Dans le ciel de Londres, ding et dong, poix et vase, souffre et charbon, sonnaient les cloches du jugement dernier…

 

De l’autre côté de la fenêtre cassée, des voix étouffées grognaient des injures.

 

 « C’est notre tueur, bafouillait le Superintendant en crachant quelques dents, puis, extirpant O’Henry des débris de l’échelle, il le secoua avec véhémence, du seul bras valide qui lui restait, l’autre s’était démis dans la chute.

« Debout constable ! Cette fois on a touché le gros lot ! Quel coup de filet ça va être ! Tout le gang du thé au complet!...Allez, au pas de charge O’Henry, fonce chercher des renforts pendant que je prends la bande à revers…

« Mais Chef…à revers ?...dans votre état ?…

« Quoi mon état ? fit Mops en claudiquant vers la sortie de l’hôpital, qu’est-ce qu’il a mon état ? Il va très bien mon état…

 

Chapitre 64

Ding-dong.

78 % de cuivre ! 22 % d’étain…

Le nombre d’or. L’hypoténuse de la Grande Pyramide. La circonférence du dôme de Saint-Paul. Les douze apôtres. La multiplication des petits pains. Le grand Tout et le petit Plus. Tout est affaire de chiffres. Pas un atome de plus. Pas une once de moins. Une erreur et c’est l’Armaggedon. L’art campanaire est de l’algèbre pur. Al-jabr : contrainte réduction. Béni sois-tu Al-Khawarizmi. Grand créateur de cloches. Hérésie. Calcul et cloche.

Amen…

 

Ding-dong.

78 % de cuivre ! 22 % d’étain…

Le rythme pur. Treize pieds. Alexandrin plus un. Prosodie parfaite. Cantique de tous les cantiques. Ô Fleur de Canaan. Le Roi Arthur sonne l’Epître aux apôtres. Ulysse retire Excalibur des clochers d’Elseneur. Ding-Dong. Nous sommes l’étoffe dont sont faits les tocsins. Will Willy William. Mes sonnailles pour ses sonnets…

 

Ding-dong.

78 % de cuivre ! 22 % d’étain…

De l’airain pur jus. De l’airain pur sucre. Coule coule mon petit bourdon. Vibrez mes veines ô mes tuyaux. Aiguille du cadran de pression qui monte qui monte. Les chiffres sont pleins. Les chiffres sont vides. Zéro. Un million. Un million de gallons de barils de pintes de chopines de bronze en fusion. Dans les écheneaux volent les oiseaux. Dans les évents, les engoulevents. Glou glou. Elle coule elle souffle elle sonde. Elle est baleine elle est dragon. Comment va cette chape monsieur Saint-Georges ? Le corset est-il assez serré pour vous ? Belle croûte n’est-ce pas ? Glou-glou glou-glou. Mille trente. Pas assez. Mille quarante. C’est mieux. Retenez vos tripes mon bel ange, vos clochettes arrivent. Dreling dreling. Encore un effort. Mille soixante…soixante-dix. C’est encore mieux. Glou-glou ? Quel igloo ? Il glace ici, il gèle, il frise. Les grelots grelottent. Mille quatre-vingt-seize. Préfèrent la fournaise. La vapeur ne te fait pas peur. Ma beauté ma gazelle ma toute belle. Tu arrives. Tu gazouilles. Pour toi ma promise un cadeau un présent. Dans ton gosier dans ton creuset. Mon gage d’amour. A jamais liés. Trois guinées d’or et une d’argent. Dans tes tripes voici mon sang…Mille et cent ! Mille cent cinquante…Mille deux cents….Vive la mariée…

 

Ding-dong.

78 % de cuivre…22 % d’étain…

Hourrah pour Lawson le chanceux !…

Sous le ciel de Londres,

Poix et vase et souffre et charbon,

Arthur Lawson, le fondeur de cloches, dansait autour de ses fours en fusion.

 

Chapitre 65

La ville avait disparu.

Le ciel ? Ni noir, ni blanc. Un morceau de charbon sur lequel on aurait passé un coup de gomme. Pas une étoile, pas de clair de lune. Le brouillard bien sûr, si lourd, si dense. L’haleine d’une grosse bête mouvante, prête à vous gober tout cru. Les réverbères, des petits phares vacillants qui n’éclairaient que les museaux des rats qui leur grimpaient dessus. Gris sur gris. La nuit tous les rats sont gris. Le froid régnait en maître. Les ombres elles-mêmes avaient déserté les rues. Pas ce soir, disaient-elles, de l’avis général, pas un temps à mettre une ombre dehors…

 

Pas une ombre, vraiment ?

Quelle était donc cette silhouette qui se traînait lamentablement ? Et ces deux autres, un peu plus loin, courant le long d’un mur ? La première forme, très mal en point, mais très décidée, se figea soudain comme un chien d’arrêt, mais sur une seule patte.

 

« Halte-là…ou je tire !

« Tire-donc imbécile !  lui répondirent les autres.

« Vous n’avez aucune chance ! Vous êtes cernés !…

« Cernés par le fog ! Mais pas par toi !...

« Ahhhh les salopards !...maugréait Shamrock Mops en boitant, qu’est-ce qu’il fout, ce O’Henry de malheur ?…bougez pas, racailles ! Lança-t-il encore vers la nuit où Jenny et Orange Pekoe venaient de s’enfoncer, bougez pas, crapules…Il tira deux coups de feu au hasard…mais où sont-ils passés ?…

 

Le coup de gomme n’avait effacé ni le temps, ni les sons. Le temps s’était accéléré, les sons aussi.  Les cloches avaient pris possession de la nuit.

 

Ding…

Jenny tenait fermement son petit Lord par le bras. Rester soudés. Ne pas se perdre dans  cette purée de pois. C’était une chance après tout. Ils couraient en tâtonnant. A l’aveuglette. Leur vie désormais, ce serait ça : courir droit devant soi, les yeux fermés, sans se retourner, sans savoir ce qu’il y avait au bout. Un précipice ? Tant mieux, va pour le précipice ! Une montagne ? Elle avait toujours rêvé de voir les cimes enneigées ! Un ours ? Quel beau manteau de fourrure ça ferait ! Un trésor, une île déserte, la mer ?…Elle ne connaissait pas la mer. Courir sur une plage, courir sur le sable et plonger et nager à s’en faire exploser les poumons, comme si c’était la dernière course…S’enfoncer dans les vagues et ensemble, s’y noyer…Elle souriait à Orange qui ne la voyait pas.

 

Dong…

Courir, pensait-il, il était fatigué de courir…à quoi bon vouloir échapper à son destin puisqu' il n’était qu’un monstre…Pourquoi Jenny s’accrochait-elle à lui ? N’avait-elle pas compris qu’il ne pouvait y avoir d’issue, qu’au bout de cette fuite il n’y aurait rien d’autre qu’une autre fuite sans espoir ? Lui non plus ne connaissait rien de la mer, du bruit des vagues, du ressac, ou du chant des mouettes mais il savait que si un jour, ils arrivaient sur une plage, ce n’est pas du sable blanc qu’ils fouleraient, mais rien d’autre que des sables mouvants.

Et dans ce sable, il savait qu’ils s’y enfonçaient déjà...

 

Ding…

Seuls dans la nuit, ils couraient. Comment avais-je pu les abandonner aussi lâchement ? Tu as encore un rôle à jouer dans cette histoire, me souffla une voix. Dégâts et bénéfices. Tu en as déjà assez fait, me dit une autre voix.

Comment avais-je pu la laisser partir ? J’enfilai une pelisse et me précipitai dehors.

 

Dong…

Des cris étouffés dans la nuit, venant de plusieurs côtés à la fois, qui se rapprochaient,  qui claquaient comme des détonations, comme des morsures, comme la mâchoire d’un molosse qui se referme.

« Ohé commissaire, vous êtes là ?….

« C’est toi O’Henry ?…Pas trop tôt !

« Montez là-dedans patron, vous allez voir, c’est douillet !

« Qu’est-ce que tu fabriques déguisé en bonne d’enfant ?...et qu’est-ce que c’est que ça, triple buse ?

Ça, c’était un grand landau bleu, un peu démantibulé certes, mais en parfait état de rouler que le constable, soucieux de la mobilité de son supérieur, venait d’emprunter avec son tablier et son bonnet, à une nurse matinale, lui laissant son braillant fardeau sur les bras après lui avoir asséné un péremptoire :

Réquisition !

Après un bref instant d’hésitation, le fin limier y grimpa tant bien que mal et brandit son revolver comme un corsaire passant à l’abordage.

« A la guerre comme à la guerre…bravo mon gars ! Bel esprit d’initiative…en avant toutes !...

 

Ding…

Orange Pekoe et Jenny bifurquèrent à droite, le long d’un interminable mur de briques blanches, une haute porte en bois vert surmontée d’un grand palan avec une poulie. Une fabrique. La porte était entr’ouverte…

 

Dong…

Ca travaillait dur là-dedans…A cette heure tardive, c’était étonnant !

Les voix n’étaient plus très loin. Une escouade arrivait par Bethnal Green.

« Commissaire ?…

« Par ici les gars…

Ils étaient tout près.

 

Ding…Dong…

Les cloches…

Elles venaient de là…

« Commissaire !...

Ils n’avaient plus à hésiter.

Ils entrèrent …

 

Chapitre 66

Le feu.

Le feu comme dans le ventre de la terre.

« Où sommes-nous ? se demandèrent les fuyards.

Devant eux, des hommes, fontaines de muscles ruisselants, ahanaient et s’activaient  autour d’un volcan. Des hommes ? Plutôt des démons. 

De leurs énormes mains gantées ils agitaient de longues barres de fer et faisaient voltiger autour de leurs têtes échevelées des myriades de paillettes de feu.

En équilibre sur des poutrelles au-dessus de la lave, leurs ombres géantes dansaient sous un enchevêtrement de chaînes.

Comme une gravure de Piranèse retouchée par Satan en personne, un bouillonnement assourdissant jaillissait d’un creuset de la taille d’un paquebot et emplissait cette chambre des tortures.

Etait-ce déjà l’antre du diable ? Les spectres faisaient cercle autour du brasier. Quels ordres attendaient-ils ? Et de qui ? De Lucifer…de Belzébuth ?

 

De la jaquette du personnage à la face écarlate qui trépignait, courait de l’un à l’autre et les bousculait sans ménagement, ne sortait cependant aucune queue fourchue.

« C’est l’heure mes agneaux…hurlait Alfred Lawson, c’est l’heure de la délivrance…

Il leva le bras…Son geste s’arrêta net !

« Mais qu’est-ce qu’ils font ici ces deux-là ?… »

 

Jenny et Orange Pekoe venaient de s’approcher de la fournaise.

 

« Si c’est pour les visites, c’est trop tôt, la messe n’est pas encore dite, aboya Lawson, et si c’est pour travailler, c’est trop tard, la galère est au complet ! Pas de place pour les passagers ! Hors d’ici malheureux ! Je n’ai pas encore ouvert le royaume des cieux aux simples d’esprit !…Mais en voilà deux autres ! Qu’est ce que c’est que ce cirque ? Vous vous croyez où ?...Dans une nurserie !…

 

Shamrock Mops, dans son extravagant sulky poussé par un O’Henry au bord de l’apoplexie, venait lui aussi, plus vindicatif que jamais, de pénétrer dans l’atelier.

Le pauvre constable n’en pouvait plus de cette poursuite infernale. La sueur lui obstruait les yeux. Pas facile la vie de nourrice quand on est en charge d’un aussi trépignant bébé…mais où étaient-ils encore tombés ? Quels monstres allaient sortir de cette  fournaise ?...Si un dragon devait jaillir de ce volcan en fusion, il serait peut-être utile d’invoquer Saint-Georges…

Mops s’essuya le front et aperçut les fugitifs qui se découpaient en ombres chinoises devant le brasier.

Il saisit son biberon et le pointa vers eux !

« Au nom de la loi je vous arrête !

« Patron…ça ne va pas marcher avec ce calibre-là…

« Je sais bien, imbécile ! C’est pour mieux tromper l’adversaire…Il prit une rasade de lait, balança le biberon, chercha son revolver dans ses langes et le brandit.

Il distinguait maintenant une foule d’ombres chinoises. Ah les petits malins…Ils avaient rejoint le reste de la bande !

« Lâchez vos tétines, je vous arrête tous !…

 

« Patron, qu’est-ce qu’on fait ? demanda le contremaître de la fonderie, interloqué lui aussi par cette double intrusion…Patron ?...

Lawson, muet de stupeur, avait toujours le bras en l’air.

 

Personne n’écoutait plus personne.

« On ne bouge plus ou je tire ! hurla Mops

« Patron, qu’est-ce que vous faites ? demanda O’Henry de plus en plus inquiet, lui aussi distinguait maintenant les fuyards, faites attention à la fille tout de même…

« La fille, quelle fille ? grogna Mops qui se débattait, la tête emmêlée dans ses couches.

Jenny poussa doucement Orange.

«  Fuis! C’est toi qu’ils veulent…fuis !...

Ils étaient à deux pas de la fosse.

 

Le feu…

 

« Ma cloche…ma toute belle…gémit Lawson.

« Bougez pas je vous dis, glapit Mops.

 

Le feu…

 

Orange fit un pas de côté.

« Je vais tirer !…Je tire…

 

Chapitre 67

Le feu…

Les lueurs du feu m’avaient guidé moi aussi. Et en un instant je vis tout.

Le brasier. La fonte en fusion. Les ouvriers en arrêt. Les policiers. Les fugitifs. Les démons et les anges. L’enfer et le paradis. Saint-Georges et le dragon.

Le pistolet au bout du bras.

La balance. Le choix. Orange Pekoe et Jenny.

Sans hésitation je me jetai sur Mops.

Mops, qui pointait son arme vers la cime de la fabrique.

Pour tirer en l’air en somme. Un tir de semonce. Un sursaut d’humanité…

Dégâts et bénéfices.

 

Et c’est moi, qui en plongeant sur lui…

C’est moi qui rabattis son bras…

Le roulement du feu de la forge, comme un immense éclat de rire, couvrit le claquement sec. Bhodidhârma, ce soir-là, avait le sourire de Vulcain.

 

O’Henry regarda Mops.

« Patron…qu’est-ce que vous avez fait ?...

Shamrock Mops regarda, hébété, la bouche fumante de son arme.

« Mais rien…je ne sais pas…je n’ai rien fait…le coup est parti tout seul…c’est pas moi c’est lui…ce crétin de médecin, là…moi, O’Henry, tu me connais, je ne ferais pas de mal à une mouche…

Dis-donc, mon garçon, tu crois qu’il reste encore un peu de lait ?....

 

Le feu …

Orange Pekoe était à genoux.

« Regarde-moi Jenny, regarde-moi mon ange…

Comme tes yeux sont verts…est-ce qu’on a jamais vu des yeux aussi verts ?...

Et tes cheveux…a-t-on jamais vu des cheveux aussi rouges ?…c’est drôle, il fait si chaud et ta peau est si froide…je n’avais jamais remarqué comme ta peau était douce…tes lèvres aussi sont douces…puis-je poser mes lèvres sur les tiennes ?...je n’ai jamais eu le temps de le faire…quel idiot !...il n’est peut-être pas trop tard…tu m’apprendras ?..que dis-tu ?...tu ne dis rien, mon amour…ta bouche s’ouvre mais tu ne dis rien…ça n’est pas grave, je parlerai pour deux… j’ai tant de choses à te raconter… mais tes yeux se ferment…je sais, je parle trop…j’ai toujours trop parlé...je te fatigue…je vais te laisser dormir…dommage…j’aurais bien dansé encore un peu…mademoiselle…m’accorderez-vous cette dernière valse ?...

 

Le feu…

Orange Pekoe se releva lentement. Il portait Jenny dans ses bras. Il riait.

De l’étain et du cuivre. 78 % de chair 22% d’âme.

Rouge et vert. Mais quelles jolies couleurs.

De l’étain, du cuivre, un zest d’argent, deux touches d’émeraude, une pincée de rubis et quelques larmes…

Nous ferons un beau service pensa-t-il, et il avança vers la fosse.

Deux anges et quelques gouttes de thé dans une mer de feu.

Il se jeta dans le creuset.

 

Lawson, comme un somnambule, abaissa son bras.

Le chaudron bascula. Les écheneaux s’ouvrirent.  La rivière d’airain en fusion s’engouffra dans la fosse de coulée.  Les gaz emplirent l’atelier. 

 

Le feu…

Dans l’enfer de Whitechapel, une nouvelle cloche venait de naître.

 

« O’Henry ! Mon biberooooooooon !...

 

Chapitre 68

27 novembre 1888

Le « Daily Stinker »

On vous prend pour des cloches !...

Quel triste imbroglio hier soir dans les sombres ruelles de Whitechapel !

Il aura fallu pas moins de cinq brigades de poulets hautement triés sur le plumet pour calmer la pire émeute que Londres ait connue depuis l’affaire de la bouilloire en folie !

Affaire d’ailleurs non encore résolue, mais dont les ramifications souterraines pourraient bien nous mener jusqu’aux inavouables opérations de notre si peu policée police, opérations qui seront, n’en doutez pas chers lecteurs, en temps et en heures, dévoilées !

Donc, hier soir, on a voulu vous faire croire que nos forces (si peu) de l’ordre auraient été mobilisées pour sécuriser les bâtiments de la Fonderie Royale de Whitechapel pendant la phase finale de l’élaboration de la nouvelle cloche de la cathédrale de Saint-Botolph’s Aldgate !

A d’autres !...

L’ancien bourdon ayant été, comme vous vous en souvenez sûrement indignés lecteurs, outrageusement fendu lors d’une chute de gargouille dans des circonstances encore non élucidées ! Mais ceci est une autre histoire…

Depuis quand la vie des cloches importe-t-elle au point de dépêcher dans un quartier déjà sous haute surveillance les plus fins limiers de la Couronne ?

Quand je dis « fins », je ne parle évidemment pas de la finesse du tour de taille de notre limier en chef, notre ami le Superintendant Mops, qui aurait été, vous n’allez pas en revenir, retrouvé, en plein milieu de la nuit, déguisé en nourrisson, tétine au bec et braillant des inepties sans queue ni tête, dans un landau volé à une honorable nurse qui ne s’en est pas encore remise. L’internement de l’ex-Superintendant, à l’asile de Bedlam devant rester « secret défense » nous ne nous étendrons pas sur ce cas douloureux qui, entre nous, ne nous étonne guère.

Mais que dire en revanche des événements inexpliqués, survenus cette même nuit, et qui posent aux esprits éclairés que vous êtes, des questions qui attendent des réponses claires, nettes et précises.

En premier lieu : où est passée la troupe du Freak’s Show Theater de Stepney, volatilisée dans son ensemble après l’esclandre de la nuit dernière où, devant un public effaré, est-il nécessaire de le rappeler, une certaine tête de dompteur fut gobée par un certain gros chat tigré ?

Deuxièmement : qu’est-il advenu de l’infâme épicier, le cruel Lipstick ? Aurait-il fui vers la Chine par quelque tunnel souterrain, aidé en cela par son complice, l’ignoble docteur Severt, lui aussi étrangement évaporé ?

Et que dire de l’incendie qui ravagea le sinistre « Nine Bell’s », cet infect pub, repaire de brigands et de gourgandines bien connu du secteur, consumé en moins de temps qu’il n’en aurait fallu à son tenancier pour écluser une pinte de stout et dont il ne reste plus, ce matin, que des cendres encore fumantes.

Je veux parler des cendres du pub, évidemment, pas de celles de la pinte de stout, ni de celles du tenancier !

Mais le plus extraordinaire, dans toute cette terrible nuit, reste bien entendu la disparition, que dis-je ? L’évaporation, du suspect « number one » de la terrible affaire de la bouilloire qui tue !...

L’homme à tête de théière !

Car oui, ils l’ont laissé filé !...

On l’aurait entrevu s'enfuir sur les docks puis se jeter dans la tamise.

Témoignage non avéré. On croit l’avoir vu près de Westminster Abbey. Rien n’est moins sûr.  On l’aurait avisé près de Buckingham Palace. Foutaises !

On l’aurait remarqué se moquant de la statue de Nelson à Trafalgar Square. Billevesées !...

Au Kensal Green Cemetery enfin, un fossoyeur aurait même surpris un individu servant une tasse de thé à un lapin ! Après vérification, ce fossoyeur était ivre…et aveugle ! Et il n’y a jamais eu de lapin à Kensal Green…

Enfin, last but not least, on l’aurait aperçu, une belle rousse accrochée à ses basques, à l’entrée de la Fonderie Royale de Whitechapel…

Ces mêmes témoins jurent l’avoir vu, toujours avec la rousse,

DANS la Fonderie Royale de Whitechapel…

Et là…Pfffuittt…disparu !...

Personne ne l’en aurait vu ressortir…

Lecteurs chéris et adorés,

On vous prend pour des cloches !...

A l’heure où nous mettons sous presse, nul ne sait où est passé l’homme à tête de théière, ni aucun de ses complices. Quand nous en saurons plus, lecteurs adorés  et chéris, soyez bien sûrs que vous en serez les premiers informés !

Le mystère reste donc pour l’instant, tel le christmas pudding de votre belle-mère le soir du réveillon, impénétrable et désespérément entier !...

Votre fidèle, Johnny Laphroïg

 

Chapitre 69

« …Allons, dépêchez-vous, me dit le docteur Severt, vous ne voulez tout de même pas être en retard vous aussi ?…

Trébuchant sur les pavés glissants, nous courions à petites foulées le long d’un petit muret de briques blanches.

« Ahhh…nous y voilà !…Severt poussa une grille branlante et me fit entrer dans un vaste parc arboré au gazon parfaitement tondu et qui semblait s’étendre jusqu’à l’horizon. Ce parc était rempli d’une multitude de pierres tombales sans âge et de toutes tailles, plantées de guingois et disséminées dans l’herbe comme de vilains chicots dans la mâchoire édentée d’un pirate.

« Mais…dis-je en sortant un guide de ma poche, c’est bizarre, il n’est indiqué aucun cimetière à Whitechapel ?...

« Si vous croyez tout ce qu’on écrit dans les livres ! Allez, on s’active, ils sont déjà tous là-bas savez-vous ?…Nous sommes les derniers à avoir quitté le «Eleven Bell’s …

« Le « Eleven Bell’s » ?...

Le docteur gloussa devant mon air ahuri.

« Eleven…Ten…Nine…une cloche de plus ou une cloche de moins, qu’est-ce que ça change, je vous le demande !...Le temps mon ami, le temps…mais ne vous inquiétez pas, vous ne pouviez pas mieux tomber ! Car aujourd’hui, mon cher, est un grand jour…aujourd’hui c’est l’anniversaire !…C’est même le centenaire ! Vous vous rendez compte !...Cent ans déjà…allons, hâtons-nous depuis le temps que vous attendiez ça…un thé en votre honneur…tenez, vous entendez la fameuse cloche ?…Sacré Lawson ! Quel magnifique tocsin, ne trouvez-vous pas ?…

Dong…Dong…

Un thé en mon honneur ? Pourquoi pas après tout ! Mon estomac criait toujours famine et le docteur avait l’air si ravi que je ne voulais pas le décevoir. Le brave homme ! Après tout ce qu’il venait de me raconter…

Dong…

 

Ils étaient tous là, alignés comme à la parade, entre les tombes fleuries, sous la grande ombre du clocher d’où provenait le son majestueux d’un carillon.

Dong …

« Beau travail, Maître Lawson dit le docteur à l'honorable fondeur qui, tout sourire au milieu de sa brigade d’ouvriers au garde-à-vous en tablier d’apparat, souleva à notre arrivée son haut-de-forme de gala.

« On a failli attendre ! N’est-ce pas, révérend Ishabod ?…

La couronne de mèches argentées du petit bonhomme à qui il s’adressait approuva vivement.

« En effet, en effet, il était plus que temps ! dit celui-ci en sortant de son gilet élimé une énorme montre gousset, il était plus que temps…

« Les Français sont toujours en retard, combien de fois faudra-t-il vous le répéter, s’esclaffa Lipstick dont le teint était plus cireux que jamais.

« Tout juste l’épicier, fit Jack the Knife en le gratifiant d’une bourrade, mérit’rait pas de l’avoir son breakfast !

« Et toi toujours aussi délicat, ajouta la vieille Molly, arrivant de derrière un bouquet de pierres tombales aux bras d’une Polly qui n’en finissait pas de se poudrer le nez et qui me fit une très jolie révérence.

Une petite femme tout habillée de gris trottinait derrière elles.

« Martha, me souffla Severt à l’oreille, elle n’aurait raté ça pour rien au monde, vous pensez bien…

Dong…Dong…

Deux policiers en uniforme encadraient le tenancier. L’un des deux, l’air bourru, se maintenait difficilement en équilibre sur ses béquilles.

« Mops ?…chuchotai-je en me penchant à l’oreille du docteur.

« Constable Mops, me reprit-il sur le même ton, et à côté, tout nouvellement promu, le superintendant O’Henry nous honore de sa présence…

Dong…

«  Ah voilà les plus beaux!…Mais où étiez-vous passés, fit Severt en accueillant Esmeraldo, Esmeralda, Goliath, et Mister Turncoat qui se faufilait entre les jambes de Pulpinella

La gitane portait un plateau d’argent sur lequel trônait une théière de bronze.

« Mais nous sommes allés les chercher, docteur ! On ne pouvait pas commencer sans eux tout de même…

Ils regardaient tous la théière de bronze avec tendresse.

Severt éternua. Esmeralda lui tendit un foulard dans lequel il se moucha bruyamment.

« Ahhhh docteur, après tout ce temps, soupira la naine, quel sentimental vous êtes…

Dong…Dong…

« La cérémonie, la cérémonie, glapit le sautillant révérend, nous n’avons pas toute la vie devant nous…

Pulpinella s’avança, donna le plateau au docteur, souleva sa mantille, saisit le pasteur par la taille et l’entraîna dans un tango langoureux.

« Quel fameux danseur vous faites mon révérend…

Esmeraldo battait des mains, Esmeralda faisait des galipettes, Turncoat se passait la langue sur les babines et me fit un clin d’œil.

Adossé à une tombe moussue, Goliath chantait :

 

Tout là-haut sur le monde vous volez

Comme un plateau à thé dans le ciel

Tourbillonnez, tourbillonnez…

 

Avec une douceur infinie, le docteur Severt prit la théière de bronze.

Une merveilleuse odeur de Darjeeling s’en dégageait. Il sortit une tasse de porcelaine chinoise de sa poche, me la tendit, et me servit enfin.

 

« Un ou deux sucres ? me demanda-t-il en souriant.

 

Le thé n’est rien d’autre que ceci :

Faire chauffer de l’eau,

Préparer le thé,

Et le boire convenablement.

C’est tout ce qu’il faut savoir.

Sen Rikyu (1522-1591)

 

 

                

 

 

 

 

Whitechapel

 

Chapitre 51

Comme je l’ai déjà dit, je n’ai jamais voyagé qu’à travers les encyclopédies et les dictionnaires. Je n’ai affronté de tempêtes, ni au Cap-Horn, ni dans le désert, et je n’ai jamais été englouti sous des avalanches de neige ou sous les vagues d’un tsunami ailleurs que dans des livres.

Ce 26 novembre 1888, à vingt-quatre heures du jour fatidique, je n’eus besoin d’aucun recours à ma bibliothèque pour savoir que  j’étais dans l’œil du cyclone. L’ouragan était passé, il allait revenir. La séance d’hier avait été éprouvante et n’avait apporté aucun des fruits attendus. Il ne me restait plus à espérer que l’évasion programmée ne tourne pas au fiasco et que l’ultime confrontation entre Lipstick et Orange Pekoe ne se termine pas en apocalypse.

Mais le sort en était jeté et nous étions tous à nos postes. J’imaginai les nains en train d’affiner leurs pirouettes, Goliath en train de vérifier ses marteaux, Jenny se passant rageusement du rouge sur ses lèvres.

J’imaginai le malheureux dans sa cage…

C’est alors, qu’en cette veille de bataille où j’étais à la limite du désespoir, une petite lueur s’alluma. Un nouveau courrier venait d’arriver.

Une bouteille à la mer que j’avais envoyée sans grand espoir avait, contre vents et marées, trouvé destinataire, et si le télégramme sibyllin ne mentait pas, nous serions demain un de plus.

Une de plus,  pour être exact.

Hospice général du comté de Northumberland.

 

Sir,

Comme j’ai pas d’éducation comme vous les beaux docteurs de Londres avec tout votre savoir c’est le père Mac Kinley qui est si bon qui m’a lu votre lettre qu’est arrivée ce matin, je me demande bien comment, et c’est lui qui écrit en ce moment pour moi cette réponse ici dessous.

Je suis vieille et malade et j’ai bien droit à un repos mérité. Je souffre d’une maladie qui s’appelle catalepsie comique ou chromique ou quelque chose comme ça et qui veut dire de temps en temps et parfois je suis raide comme un cadavre, après je me réveille. C’est comme ça que celui dont vous avez pris soin de vous occuper a cru que j’étais morte c’était il y a bien longtemps en vrai j’aimerais mieux être vraiment morte.

J’ai beaucoup péché et j’ai beaucoup à me faire pardonner. J’ai honte, mais c’est comme ça, qu’y faire ? Je sais pas comment vous m’avez retrouvée. Je suis en même temps bien contente des nouvelles que vous me donnez et en même temps je suis dans une grande peine.

Ce que vous me demandez c’est pas de la petite bière.

Depuis que le manoir a brûlé avec mon pauvre époux dedans, paix à ses cendres, je parle des cendres du manoir, j’ai été recueillie dans cet hospice par les sœurs qui sont pas mes vraies sœurs mais qui sont bien charitables. Le père Mac Kinley qui n’est pas mon vrai père non plus dit qu’il faut aider son prochain et que moi aussi je dois aider mon prochain même si mon prochain est maudit. Je vais prier pour le salut de l’âme de qui nous savons, prochain ou pas, maudit ou pas, et pour la mienne aussi.

Vous autres réformés ne croyez pas aux miracles. C’est votre affaire.

Moi qui vis sous la protection des reliques de Saint-Cuthbert-le-Hareng que les Danois ont fumé  en 1126, j’y crois dur comme fer.

Bref j’ai pas encore décidé si oui ou non. 

Le 26 de ce mois c’est très bientôt.

Qui vivra verra.

                                                             M.

 

Post Scriptum : 

M. est une femme très courageuse. Elle viendra !

Signé : Ambrose Mac Kinley, vicaire.

 

Chapitre 52

« Benvenuto a tutti !

Welcome Ladies and Gentlemen! Entrez…Buongiorno Signor…Buonasera Signorina…Par ici…Belle soirée n’est-ce pas ?…Votre ticket ? Grazzie mille…Bienvenue Miss…Hello Sir…Pressez-vous s’il vous plaît…Pronto…Une place pour son excellence ?…Je vous en prie…Molto grazie Mylord…Buenasera…Buongiorno…Comment allez-vous ?…

 

A l’entrée du chapiteau, la pagaille faisait rage depuis deux heures.

La queue s’étirait jusqu’à l’ancien manège. De mémoire de chevaux de bois, on n’avait pas vu ça depuis l’inauguration de la foire.

Depuis deux heures, Cristobal Li, dans son uniforme de gala, suait sang et eau mais n’aurait laissé sa place pour rien au monde. Il papillonnait d’un spectateur à l’autre, donnait les tickets, empochait les souverains, baisait des mains, en serrait d’autres, clignait de l’œil, pinçait des fesses, houspillait les placiers, félicitait les dames pour leurs parures, félicitait leurs galants pour les mêmes raisons, et mille fois en son for intérieur se félicitait lui-même…

La salle était déjà pleine. Quelle ambiance ! Quel succès ! L’excitation le survoltait. Il était un ! Il était Dieu ! Il était dix !

Un garçon de piste interrompit sa duplication hystérique.

 

« Maestro ?! Maestroooooo…

« Ma che faché ?…Qu’est-ce qu’il y a, per la Madonna ? On m’appelle par ici, on m’appelle par là…

« C’est  la police, monsieur le directeur ….

« Ma che polizzia ! Qu’est-ce qu’ils veulent encore la polizzia ? C’est pire qu’à Palerma ! Che gourmandise ! Ils ont déjà eu leur enveloppa, no ? Et ils sont où, ces bobbizes ?…

«  Ils sont là, Monsieur…Signor…marmonna un sergent O’Henry plus à l’aise en compagnie des rats qu’avec ce type aux airs de Matamore. Ces saltimbanques avec leurs sourires de voleurs d’enfants, quels gens bizarres…Brrrr…Mais c’était un honneur d’assister le patron ce soir. Enfin il allait voir le grand policier à l’œuvre. Lequel grand policier, l’ayant laissé partir à l’assaut, en éclaireur, et jugeant que la première salve était aussi minable qu’un tir de pétard mouillé, le bouscula sans ménagement et se planta, plus bougon que jamais, devant Cristobal Li.

 

Ce fut un duel de moustaches.

Qui gagna ? Difficile à dire. Ils se toisaient, crocs poilus, hérissés, frémissants, attendant un signal pour en découdre, lorsqu’ O’Henry, pensant bien faire, lança un timide :

«  Vous avez vos papiers ?...

 

Ce qui provoqua l’hilarité de Cristobal Li, mais aussi la fureur de Mops.

« Mais ferme-la pauvre idiot ! On ne vient pas pour ça !…

Li manqua s’étouffer de rire. Des policiers comme ça, quelle aubaine…

« Et vous, éructa Mops en s’adressant à Li, vous, puisque vous trouvez ça si drôle…et bien oui, tiens, je veux voir les papiers de tout le monde et que ça saute ! Je veux voir les certificats d’hygiène des hommes, des femmes, des animaux. Je veux voir les tampons d’entrée sur le territoire britannique, les attestations de bonne conduite, de bonne moralité, de bonne haleine. Les bulletins de paie, la patente numéro 16809 A 47 qui vous autorise à  monter un chapiteau sur la commune de Stepney, le procès-verbal BFX 457 du tribunal de Guildhall donnant droit à l’exercice de vos activités sur la voie publique ainsi que tous les permis de port de faux nez et enfin je veux, j’exige que vous me communiquiez séance tenante la liste de tous les salopards qui boivent du thé dans votre poubelle ambulante ! Voilà ce que je veux !

Sinon, Hop, je ferme ta cambuse ! Ah ! Tu rigoles moins sous tes bacchantes de carnaval, hein, paillasse, dompteur de macaroni de mes deux…

 

Cristobal croisa les bras sur sa poitrine couverte de médailles et fit un violent effort pour se contrôler. Si les menaces n’avaient jamais aucun effet sur lui, insulter ses moustaches était pire que traiter sa mère de Messaline. Il plissa les yeux.

 « Mais tout ce que vous voulez, Signor Commissario, ajouta-t-il condescendant. Des papiers ? J’en ai plein le coffre, moi, des papiers…ma, après le spectacle d’accordo ? Parce que le spectacle, il va commencer, allora, vous allez vous assoir là, sagement, au premier rang …deux places de choix…et puis…

Il glissa un billet de cent livres dans la poche de Mops et un autre dans celle d’O’Henry

« Pour attendre, voilà des papiers qui en valent bien d’autres, no ?…

 Il laissa les deux policiers, interloqués, affalés sur des chaises, s’essuya le front, poussa un soupir, leva les yeux au ciel, se signa et s’esquiva vers les loges.

 

Chapitre 53

Coulées dans un bloc de ciment.

Voilà à quoi ressemblaient les jambes de Jenny.

Dissimulée derrière une pancarte, elle venait d’assister à la ridicule altercation. Elle, qui avant même de pénétrer sous le chapiteau avait déjà du mal à mettre un pied devant l’autre, se sentait clouée au sol.

La présence de deux policiers allait singulièrement compliquer les choses.

Le plan…Il fallait s’en tenir au plan…Tout reposait sur ses frêles épaules…

Ne pas flancher. Pas maintenant, si près du but…

 

Le brouhaha s’amplifiait de minute en minute. On se piétinait sans vergogne pour gagner une meilleure place. Rien à voir avec le public de Covent Garden. Deux commères, emmitouflées et gonflées comme des poules d’eau, s’installèrent devant Jenny. Déposant leur popotin sur un banc qui ploya, mais ne rompit pas, elles poussèrent force soupirs et se lancèrent dans ce qui constituait pour elles le seul et unique intérêt d’une sortie au spectacle, le caquetage.

 

«  A c’qu’y paraît, il est vraiment monstrueux !

« Qui vous l’a dit, Marg’ret ?

«  C’est mon Andrew !

« Ahhh bon, et comment qui sait ça, vot’Andrew ?

« Ben figurez-vous qui l’tient d’la sœur du voisin d’la belle-mère du portier du cirque…

« Non ?

« Si ! Même qu’elle l’aurait vu de ses yeux vu, et ben c’est pas joli joli ! Avec votre petit tempérament, ma pauv’ Janet, je n’sais pas si vous allez supporter l’spectacle !  Seriez mieux chez vous avec un bon grog ! J’dis ça, c’est pour vot’ bien Janet ! Ca s’dit qu’il aurait douze yeux, quatorze bouches, pas de bras mais vingt tentacules et qu’en plus il insulte le public en français!

« Bahhh…

« Mais comme j’vous l’dis Janet, comme j’vous l’dis, pourquoi qu’j’vous mentirais ?

« Ch’ais pas Mar’gret, ch’ais pas…

« Non mais vous vous rendez-compte Janet, une théière qui parle français ? Où va –t-on, j’vous l’demande, Janet, où va-t-on ?

« J’vais nulle part Marg’ret, pourquoi ?... vous allez où, vous ? …

 

La chaleur, le frou-frou des plumes, le caquètement des gallinacés, la tension qui lui nouait les tripes, un voile passa devant les yeux de Jenny.

Elle vacilla.

« C’est pas le moment de tomber dans les pommes ma belle ! Oh ! Réveille-toi, dit Esmeralda en lui piquant la cuisse d’un petit coup de fourchette ! Faut pas mollir princesse ! Les autres sont déjà en piste. Goliath n’attend qu’un signe ! Et mon Cutlass qu’est remonté comme un ressort…c’est très courageux ce que tu fais ma chérie…Oh Jenny ! Reste avec nous ! Faut-y que je te le plante plus profond, mon nez ?…

« Pas la peine, dit Jenny, ça va aller …

Esmaralda sortit vivement un miroir de sa poche et à l’aide d’une petite brosse lui repoudra consciencieusement les joues.

« Là, et encore une petite touche là…c’est parfait, regarde-toi ! Une vraie poupée de porcelaine…s’il ne craque pas avec ça, le rastaquouère en jaquette, je me fais mettre une louche à la place du nez !...

« OK ! C’est bon, soupira Jenny, je suis prête…Elle respira un bon coup.

« J’y vais… 

 

La partie venait de commencer.

 

Chapitre 54

L’air de la Traviata …

Dans sa loge, Cristobal Li chantait à tue-tête devant de grandes affiches, toutes à sa gloire, le représentant en pied, de face, de profil, lui, Cristobal, le plus grand dompteur du monde. Il virait, il voltait, il envoyait des baisers à ses doubles de papier. C’est vrai qu’il aurait pu être ténor, ou baryton, à l’Albert Hall, à la Scala. Il aurait fait un Don Giovanni magnifique, un Don José inoubliable, mais entre le fouet et la chansonnette, il avait choisi.

Tant pis pour Verdi, c’était plus fort que lui, il avait la fibre monstrueuse…

Le dompteur arrêta son manège pour s’admirer encore puis donna un coup de botte à travers un rideau de velours rouge qui recouvrait une cage.

« Et toi tu ne dis rien, ragazzo ?…Non tu ne dis rien ! Tu te réserves pour tout à l’heure…tu as raison…quoi ? ! Qu’est-ce qu’il y a ? ! Ma, il n’y a plus de respect pour les artisti…

Jenny venait de soulever un  pan de la tente.

 

« Oh ! Excusez-moi…je crois que je me suis perdue …je cherchais l’entrée du spectacle et…

« Mais vous avez bien fait, cara mia,  très bien fait ! Entrez, entrez  donc …

 

Grazie mille, Santa Madonna, pour ce cadeau tombé du ciel, pensa-t-il.

Courage, respire et lance-toi, pensa-t-elle.

 

 « Quel heureux hasard, bellissima…le spectacle, ma il est partout, il débute ici, pour vous, adesso, tout de suite, le spectacle, ma c’est moi le spectacle !

Il prit Jenny par la main et la fit avancer au centre de la pièce. Mais qu’elle était  ravissante cette petite égarée ! Comme une toupie, il se mit à tourbillonner autour d’elle. Elle avait pris son air le plus effarouché, le plus candide. Lui, les sourcils hérissés comme les antennes d’un vilain insecte, la dévorait des yeux, tous ses sens étaient en éveil.

Et ses sens ne le trompaient jamais. Quelque chose clochait. Cette proie était trop facilement arrivée dans sa nasse.

« C’est que…je ne veux pas vous déranger…

« Mais qui me dérange, qui ?... Le vrai spectacle…c’est vous mon enfant !

Il extirpa un bouquet de roses de sa manche et le tendit à la jeune femme.

Il la connaissait. Oui, il en était certain, il l’avait déjà vue quelque part…

« Ahhh…continua-t-il, l’air faussement attendri, vous et moi…moi z’et vous…nous avons juste le tempo de faire …comment dites-vous ?…une petite connaissance, no ?… Ahhh, je sais, vous voulez boire…Allez, pour la  piu bella, presto, vite un verre de Chianti ! Salute ! Salute…

Deux verres en cristal et une bouteille sortirent comme par enchantement de son autre manche. Jenny battit des mains,

« Bravo Maestro, on m’avait dit que vous étiez le prince des magiciens mais là, je suis sous le charme …

«Ohhhh…elle est sous le charme, charmante enfant…comme c’est charmant…mais vous n’avez rien vu encore ! Quoi ? Qu’y a-t-il encore ?…

 « Dans cinq minutes, Signore… on a du mal à contenir la foule…

« Mais c’est qui il Capo ? hurla-t-il, on commencera quand Cristobal il dira : on commence, va bene ! Allez ouste !…Alora ragazza, où en étions-nous ? Ah oui…je suis le prince des magiciens…quel honneur…mais si je suis le prince, cosi, vous êtes la reine, no ? Et puisque vous êtes la reine, venez, je vais vous montrer  quelque chose que, unicamente, les yeux d’une reine peuvent voir…

Jenny s’était bien rendu compte que l’infâme bonhomme la serrait de plus en plus près. Elle continua néanmoins à minauder. En tournoyant autour de lui pour l’éviter, ses yeux se posèrent sur la cage recouverte de drap rouge. Son cœur se pinça…

Li ne l’avait pas quittée du regard. Il savait maintenant où il l’avait vue.

Derrière le comptoir, chez Jack the Knife.

Il savait pourquoi elle était là…

 

Il continua à papillonner un moment puis s’immobilisa dans une pose ridicule.

Tel un enfant, il serra les mains sur son cœur. Le rictus qui fendit subitement sa bouche d’un sourire carnassier n’avait, lui, plus rien d’enfantin.

« Ahhhhh les yeux d’une reine…ils ne trompent pas les yeux d’une reine…surtout quand les yeux d’une reine…cherchent les yeux…de son roi !

Le dompteur avait reculé de quelques pas et Jenny vit avec effroi qu’il s’était saisi d’un fouet.

« Mais que vous êtes triste soudain…pourquoi bambina, pourquoi ? Allons, il ne faut pas…sinon c’est mon petit cœur à moi qui va saigner…ahhhhh je sais, c’est ce roi et cette reine…oui, vous avez raison…il faut vite les réunir sinon…c’est comme un Roméo sans sa Giulietta !...

Il hurlait maintenant, ponctuant ses phrases de violents coups de fouet sur les barreaux de la cage.

« Non, cria Jenny en entendant un gémissement sous le drap.

« Non ? Pourquoi non ? ricana Li…mais si au contraire… c’est comme…Iseult sans Tristan !...

Il fouetta encore la cage.

« Pitié…

« C’est comme Héloïse sans Abélard…c’est comme Béatrice sans Dante…c’est comme…

Avant qu’elle n’ait pu esquisser le moindre geste il avait saisi Jenny par les cheveux et la jetait au sol. Il la traîna jusqu’au rideau, ouvrit la cage et l’y précipita.

« C’est comme ma petite théière…sans sa puta de rouquine ! Va carogna, va rejoindre ton monstre ! Et tout à l’heure…povera pazza…le spectacle, ce sera toi !...

 

Chapitre 55

Le public était au bord de l’émeute.

On leur avait promis du monstrueux, du sanglant, du jamais vu, et tout ce qu’ils avaient à se mettre sous la dent c’était ce ridicule numéro de trapèze avec ces stupides nains aux nez bizarres ! Où étaient les vampires, les goules, les morts vivants ? On était venu pour frémir, pour hurler de terreur, pour boire des litres de sang et on leur servait de la marmelade !

 « Remboursez !  Commençait-t-on à entendre gronder.

 

Pulpinella fronçait les sourcils.

C’était trop long. Jenny aurait déjà dû envoyer le signal. Du coin de l’œil elle interrogea Goliath qui tenait les trapèzes des nains mais le bon géant avait déjà oublié et regardait ailleurs.

Lorsque Li arriva, l’air plus furieux que jamais, elle comprit que les choses ne s’étaient pas passées comme prévu. Alors que le dompteur grimpait sur scène, et que tous les regards se posaient sur lui, elle fonça vers sa loge.

 

A peine entrée sous la tente la gitane eut un haut le cœur en découvrant les deux malheureux blottis l’un contre l’autre. Le tyran n’avait même pas pris la peine de recouvrir la cage ! On aurait dit un couple d’inséparables, ces oiseaux dont l’un meurt si l’autre s’échappe. Lorsqu’ils la virent, ils s’agrippèrent aux barreaux.

 « La clef …La clef, gémit Jenny, le démon l’a gardée sur lui !…

 

Dans la salle, la tempête soufflait force douze.

Les travées ondulaient comme la houle d’une mer déchaînée.

Cristobal Li, les mains sur les hanches au centre de la scène, fixait méchamment le public. Son public ! Goliath n’eut pas le temps de réagir lorsqu’il vit le dompteur trancher d’un bref coup de sabre la corde du trapèze. Esmeralda tomba comme une feuille dans les bras du géant qu’une bourrade de Li fit basculer sur le premier rang du public.

L’ouragan reprit de plus belle. Li brandit son fouet et le fit claquer au dessus de la foule en poussant des jurons. La salle bruissait de murmures haineux. Il jubilait…

« C’est comme ça que je vous aime mes agnello ! Prêts à mordre comme des fauves ! Alora…vous voulez du spectacle ?

« Ouiiii !

« Vous voulez du sangre ?

«  Ouiiiiiii !

« Vous voulez...l’horrible monstre à tête de théière ?

« Ouiiiiiiiiiiiii ! Hurlait la salle hystérique.

« Ma…comme je vous comprends…Sa voix s’était radoucie tout à coup...moi aussi je veux le voir…mama mià…mais pas tout de suite…

« Ohhhhh….

« Patienza, patienza…c’est que j’ai ouna piccola surprise pour vous, carissimo public…ouna surprise, qu’elle vient des Amériques !...ouna surprise, qu’elle est terrrrrribilé…

Il jouait de la foule comme un chat avec une souris. Le plaisir, son plaisir, il voulait le faire durer encore un peu. Le fouet s’éleva à nouveau dans les airs.

« Alore voici….pour la joie des petits idiots et des grands imbéciles…voici…Mister Turncoat ! L’homme-tigre !

 

Turncoat n’y comprenait rien. Ce n’était pas du tout ce qui était prévu ! Et Pulpinella qui avait disparu derrière les coulisses…

Les sbires du dompteur le poussèrent sur scène. Il fallait improviser, et vite. Un violent coup de lanière sur le bout du museau lui tira un cri de douleur. Li recula en feignant d’avoir l’air terrifié. La salle gloussait. Turncoat se sentait peu à peu gagné par l’excitation du public. Il se mit à tourner autour de Li, à pas de velours, en faisant rouler ses muscles, ça faisait toujours son effet. Mais manifestement pas sur Cristobal Li. De fausses larmes coulaient sur ses joues. Il implorait la Madone. Pitié monsieur le Félin, bredouillait-il sous les éclats de rire des spectateurs que ce  numéro de dresseur poltron ravissait. Turncoat commençait à s’énerver. Faire le guignol avec cet olibrius ça allait bien cinq minutes. Mais pas plus…

Soudain il aperçut Pulpinella à l’autre bout de la salle. Pas trop tôt ! Mais pourquoi lui faisait-elle des signes bizarres ? Que voulait-elle dire ? Elle lui montrait Li, et se passa d’un coup sec l’ongle de son pouce sur la gorge.

La cervelle humaine de Turncoat ne comprit pas tout de suite le message.

Mais sa langue de tigre se léchait déjà les babines…

 

Cristobal Li tournait maintenant autour du fauve et faisant semblant d’esquiver les coups de griffes. Il était temps de passer aux choses sérieuses se dit-il.

Turncoat pensa exactement la même chose.

Avec un air de bravache Li s’arrêta enfin devant le tigre, posa sa main sur sa gueule, se tourna vers la foule, laissa passer une minute, et dit :

« Et maintenant questa sera pour la première fois…un exercice qu’il est molto peligrosso…je demande le piu grand silencio…prego…voici signore i signorine…il bacio de la morte…le baiser de la mort !

« Ahhhhhhhhhhhh…

 

Bien campé sur ses jambes, il fit face au tigre et, lentement, écarta les mâchoires de l’animal de ses deux mains. Puis il se baissa et plongea entièrement sa tête dans la gueule du fauve…

La salle retenait son souffle. La salle n’avait plus de souffle. Aucune mouche ne volait, elles étaient toutes mortes. O’Henry s’était accroché au revers de la veste de Mops qui n’en menait pas large non plus.

Sur scène, les deux protagonistes ne bougeaient plus.

Cristobal Li se délecta du silence. Qu’ils sont naïfs  ces inglese…

Turncoat  lança un coup d’œil vers la gitane.

 

Les spectateurs du premier rang gardèrent longtemps en mémoire ce bruit qui sur le moment évoqua à certains celui d’une coquille d’œuf qu’on écrase.

Crac !

Le corps de Cristobal Li s’écroula, déversant sur scène des flots de sang.

Quant à sa tête…

Miam miam…fit Mister Turncoat…j’adore la cuisine italienne…

 

Chapitre 56

La stupeur fut totale.

Dans la salle paralysée d’effroi, plus un bruit, à part le goutte à goutte du sang qui s’écoulait de la scène dans un clapotis répugnant.

Tout en haut du chapiteau, flottant mollement au milieu des cintres, l’ectoplasme  de Cristobal Li n’en croyait pas ses moustaches.

« Ma ché vergogna…On leur donne questo et ils veulent questa ! Pas un seul applaudissement pour ma dernière sortie ! Quelle ingratitude…Il pleurnicha un moment, puis disparut dans les sous-sols de la foire où on l’attendait de pied ferme, et fourchu.

Arrivederci…

 

Blotti sur les genoux de Shamrock Mops, O’Henry ouvrit un œil.

« C’est fini Chef ? Chuchota-t-il à l’oreille de son supérieur.

Ce simple murmure fit office de détonateur. La léthargie dans laquelle le public était plongé éclata comme une bulle de savon et, en un instant, ce fut la panique.

Mops fut le premier à se ressaisir. Rien de tel que la vue du sang pour galvaniser un superintendant. Enfin il était dans le vif du sujet. Ou dans le mort du sujet, ce qui revenait au même. N’importe, plus question de tergiverser. Procéder avec rapidité, méthode et discipline, telles étaient les trois mamelles de l’action.

Repoussant son sergent sans ménagement il monta sur son siège et mit ses mains en porte-voix. C’était la phase un.

« Police ! Les mains en l’air ! Par ordre de la reine, que personne ne sorte !

Le vacarme était tel que ses vociférations furent aussi inefficaces qu’un emplâtre sur une jambe de bois. Passer à la phase deux s’avérait impératif !

Il dégaina son Webley 455 et déchargea toute son arme vers la voûte du chapiteau. Six coups en vain…Bigre ! 

 

Il allait recharger lorsqu’il se sentit tiré par le bas de ses pantalons. S‘apprêtant à engueuler O’Henry, quelle ne fut sa stupéfaction de voir un  couple de nains au visage étrange agrippé à ses jambes.

 « Bravo général ! Très joli tir de barrage, dit le premier.

« Formidable leçon d’artillerie, dit le second.

« Vraiment, ça mérite une récompense n’est-ce pas mon chéri ? dit le premier.

« Tout à fait ma chérie, tout à fait ! répondit le second.

Avant que Mops n’ait eu le temps de réagir une fourchette s’était plantée dans son pied droit et un couteau avait traversé son pied gauche. Il s’effondra en hurlant pendant qu’Esmeraldo et Esmeralda se faufilaient entre ses jambes et disparaissaient dans la cohue.

O’Henry n’eut guère le loisir de demander de l’aide au brave géant qui s’était approché, car celui-ci le gratifia de deux solides coups de marteau qui l’envoyèrent rejoindre son chef au pays des songes des policemen.

La phase trois probablement…

 

Sur scène, tout s’était joué en un clin d’œil.

La gitane s’y était précipitée, laissant Turncoat avaler une dernière bouchée de ragoût napolitain, et avait extirpé avec dégoût une clef gluante de sang de la  poche du cadavre encore secoué de spasmes nerveux.  Puis elle fonça vers les coulisses.

Jenny et Orange Pekoe avaient entendu les clameurs, mais n’osaient pas bouger. Qui allaient-ils voir apparaître ? Leur tyran ou leurs sauveurs ? La gitane pénétra dans la loge suivie par toute la troupe des conspirateurs.

« Vous êtes libres ! S’écria-t-elle, nous sommes tous libres ! Pour vous, fin de la première manche ! Il faut filer en vitesse, c’est plein de flics dans la salle et ça chauffe…ma belle, tu sais ce qui te reste à faire ! 

Jenny, qui avait déjà saisi un Orange Pekoe, plus mort que vif, par le bras, était déjà à la porte de la tente. Avant de disparaître, elle se retourna vers eux.

Goliath le doux géant, Esmeralda si facétieuse, Esmeraldo si gentil…Turncoat…Pulpinella…

« Mes amis…mes amis, comment vous remercier ?…je…

« Allez file petite renarde, dit Esmeraldo en reniflant, file avant que les chasseurs ne t’attrapent et avant qu’on ne sombre dans un mélo qui ne serait pas digne de nous…en plus j’ai perdu mon mouchoir…

« Pour nos retrouvailles, c’est promis, on fera une grande fête, ajouta Esmeralda en essayant de cacher son émotion,

« Oui, une grande fête, fit Jenny en leur envoyant un baiser.

Puis elle disparut.

 

La fête, ils avaient raison sur ce point, serait grande.

Ce ne serait pas exactement celle à laquelle ils s’attendaient.

 

Chapitre 57

La stupeur fut totale.

Dans la salle paralysée d’effroi, plus un bruit, à part le goutte à goutte du sang qui s’écoulait de la scène dans un clapotis répugnant.

Tout en haut du chapiteau, flottant mollement au milieu des cintres, l’ectoplasme  de Cristobal Li n’en croyait pas ses moustaches.

« Ma ché vergogna…On leur donne questo et ils veulent questa ! Pas un seul applaudissement pour ma dernière sortie ! Quelle ingratitude…Il pleurnicha un moment, puis disparut dans les sous-sols de la foire où on l’attendait de pied ferme, et fourchu.

Arrivederci…

 

Blotti sur les genoux de Shamrock Mops, O’Henry ouvrit un œil.

« C’est fini Chef ? Chuchota-t-il à l’oreille de son supérieur.

Ce simple murmure fit office de détonateur. La léthargie dans laquelle le public était plongé éclata comme une bulle de savon et, en un instant, ce fut la panique.

Mops fut le premier à se ressaisir. Rien de tel que la vue du sang pour galvaniser un superintendant. Enfin il était dans le vif du sujet. Ou dans le mort du sujet, ce qui revenait au même. N’importe, plus question de tergiverser. Procéder avec rapidité, méthode et discipline, telles étaient les trois mamelles de l’action.

Repoussant son sergent sans ménagement il monta sur son siège et mit ses mains en porte-voix. C’était la phase un.

« Police ! Les mains en l’air ! Par ordre de la reine, que personne ne sorte !

Le vacarme était tel que ses vociférations furent aussi inefficaces qu’un emplâtre sur une jambe de bois. Passer à la phase deux s’avérait impératif !

Il dégaina son Webley 455 et déchargea toute son arme vers la voûte du chapiteau. Six coups en vain…Bigre ! 

 

Il allait recharger lorsqu’il se sentit tiré par le bas de ses pantalons. S‘apprêtant à engueuler O’Henry, quelle ne fut sa stupéfaction de voir un  couple de nains au visage étrange agrippé à ses jambes.

 « Bravo général ! Très joli tir de barrage, dit le premier.

« Formidable leçon d’artillerie, dit le second.

« Vraiment, ça mérite une récompense n’est-ce pas mon chéri ? dit le premier.

« Tout à fait ma chérie, tout à fait ! répondit le second.

Avant que Mops n’ait eu le temps de réagir une fourchette s’était plantée dans son pied droit et un couteau avait traversé son pied gauche. Il s’effondra en hurlant pendant qu’Esmeraldo et Esmeralda se faufilaient entre ses jambes et disparaissaient dans la cohue.

O’Henry n’eut guère le loisir de demander de l’aide au brave géant qui s’était approché, car celui-ci le gratifia de deux solides coups de marteau qui l’envoyèrent rejoindre son chef au pays des songes des policemen.

La phase trois probablement…

 

Sur scène, tout s’était joué en un clin d’œil.

La gitane s’y était précipitée, laissant Turncoat avaler une dernière bouchée de ragoût napolitain, et avait extirpé avec dégoût une clef gluante de sang de la  poche du cadavre encore secoué de spasmes nerveux.  Puis elle fonça vers les coulisses.

Jenny et Orange Pekoe avaient entendu les clameurs, mais n’osaient pas bouger. Qui allaient-ils voir apparaître ? Leur tyran ou leurs sauveurs ? La gitane pénétra dans la loge suivie par toute la troupe des conspirateurs.

« Vous êtes libres ! S’écria-t-elle, nous sommes tous libres ! Pour vous, fin de la première manche ! Il faut filer en vitesse, c’est plein de flics dans la salle et ça chauffe…ma belle, tu sais ce qui te reste à faire ! 

Jenny, qui avait déjà saisi un Orange Pekoe, plus mort que vif, par le bras, était déjà à la porte de la tente. Avant de disparaître, elle se retourna vers eux.

Goliath le doux géant, Esmeralda si facétieuse, Esmeraldo si gentil…Turncoat…Pulpinella…

« Mes amis…mes amis, comment vous remercier ?…je…

« Allez file petite renarde, dit Esmeraldo en reniflant, file avant que les chasseurs ne t’attrapent et avant qu’on ne sombre dans un mélo qui ne serait pas digne de nous…en plus j’ai perdu mon mouchoir…

« Pour nos retrouvailles, c’est promis, on fera une grande fête, ajouta Esmeralda en essayant de cacher son émotion,

« Oui, une grande fête, fit Jenny en leur envoyant un baiser.

Puis elle disparut.

 

La fête, ils avaient raison sur ce point, serait grande.

Ce ne serait pas exactement celle à laquelle ils s’attendaient.

 

Chapitre 58

La stupeur fut totale.

Dans la salle paralysée d’effroi, plus un bruit, à part le goutte à goutte du sang qui s’écoulait de la scène dans un clapotis répugnant.

Tout en haut du chapiteau, flottant mollement au milieu des cintres, l’ectoplasme  de Cristobal Li n’en croyait pas ses moustaches.

« Ma ché vergogna…On leur donne questo et ils veulent questa ! Pas un seul applaudissement pour ma dernière sortie ! Quelle ingratitude…Il pleurnicha un moment, puis disparut dans les sous-sols de la foire où on l’attendait de pied ferme, et fourchu.

Arrivederci…

 

Blotti sur les genoux de Shamrock Mops, O’Henry ouvrit un œil.

« C’est fini Chef ? Chuchota-t-il à l’oreille de son supérieur.

Ce simple murmure fit office de détonateur. La léthargie dans laquelle le public était plongé éclata comme une bulle de savon et, en un instant, ce fut la panique.

Mops fut le premier à se ressaisir. Rien de tel que la vue du sang pour galvaniser un superintendant. Enfin il était dans le vif du sujet. Ou dans le mort du sujet, ce qui revenait au même. N’importe, plus question de tergiverser. Procéder avec rapidité, méthode et discipline, telles étaient les trois mamelles de l’action.

Repoussant son sergent sans ménagement il monta sur son siège et mit ses mains en porte-voix. C’était la phase un.

« Police ! Les mains en l’air ! Par ordre de la reine, que personne ne sorte !

Le vacarme était tel que ses vociférations furent aussi inefficaces qu’un emplâtre sur une jambe de bois. Passer à la phase deux s’avérait impératif !

Il dégaina son Webley 455 et déchargea toute son arme vers la voûte du chapiteau. Six coups en vain…Bigre ! 

 

Il allait recharger lorsqu’il se sentit tiré par le bas de ses pantalons. S‘apprêtant à engueuler O’Henry, quelle ne fut sa stupéfaction de voir un  couple de nains au visage étrange agrippé à ses jambes.

 « Bravo général ! Très joli tir de barrage, dit le premier.

« Formidable leçon d’artillerie, dit le second.

« Vraiment, ça mérite une récompense n’est-ce pas mon chéri ? dit le premier.

« Tout à fait ma chérie, tout à fait ! répondit le second.

Avant que Mops n’ait eu le temps de réagir une fourchette s’était plantée dans son pied droit et un couteau avait traversé son pied gauche. Il s’effondra en hurlant pendant qu’Esmeraldo et Esmeralda se faufilaient entre ses jambes et disparaissaient dans la cohue.

O’Henry n’eut guère le loisir de demander de l’aide au brave géant qui s’était approché, car celui-ci le gratifia de deux solides coups de marteau qui l’envoyèrent rejoindre son chef au pays des songes des policemen.

La phase trois probablement…

 

Sur scène, tout s’était joué en un clin d’œil.

La gitane s’y était précipitée, laissant Turncoat avaler une dernière bouchée de ragoût napolitain, et avait extirpé avec dégoût une clef gluante de sang de la  poche du cadavre encore secoué de spasmes nerveux.  Puis elle fonça vers les coulisses.

Jenny et Orange Pekoe avaient entendu les clameurs, mais n’osaient pas bouger. Qui allaient-ils voir apparaître ? Leur tyran ou leurs sauveurs ? La gitane pénétra dans la loge suivie par toute la troupe des conspirateurs.

« Vous êtes libres ! S’écria-t-elle, nous sommes tous libres ! Pour vous, fin de la première manche ! Il faut filer en vitesse, c’est plein de flics dans la salle et ça chauffe…ma belle, tu sais ce qui te reste à faire ! 

Jenny, qui avait déjà saisi un Orange Pekoe, plus mort que vif, par le bras, était déjà à la porte de la tente. Avant de disparaître, elle se retourna vers eux.

Goliath le doux géant, Esmeralda si facétieuse, Esmeraldo si gentil…Turncoat…Pulpinella…

« Mes amis…mes amis, comment vous remercier ?…je…

« Allez file petite renarde, dit Esmeraldo en reniflant, file avant que les chasseurs ne t’attrapent et avant qu’on ne sombre dans un mélo qui ne serait pas digne de nous…en plus j’ai perdu mon mouchoir…

« Pour nos retrouvailles, c’est promis, on fera une grande fête, ajouta Esmeralda en essayant de cacher son émotion,

« Oui, une grande fête, fit Jenny en leur envoyant un baiser.

Puis elle disparut.

 

La fête, ils avaient raison sur ce point, serait grande.

Ce ne serait pas exactement celle à laquelle ils s’attendaient.

 

Chapitre 59

Lipstick respirait difficilement mais il était loin d’en avoir fini avec son terrible récit.

« …J’étais à terre…Bishmah Singh avait rampé jusqu’à moi et essayait de m’étrangler…avant de sombrer, je vis mes compagnons s’enfuir avec leur prise de guerre…après…on m’enferma dans une caverne glacée… le Maharadjah vint me torturer toutes les nuits…grimaçant de haine, il me maudit mille fois, mais maudit mille fois plus encore le Major…Lui, hurlait-il, lui brûlera par le feu de Shiva…sa descendance subira une malédiction à nulle autre pareille car la vengeance du Bhodidhârma le poursuivra de génération en génération…je le revois pétrir dans l’argile d’étranges figurines qu’il habillait de petits uniformes rouges…je le vois verser dans la bouche de chaque poupée un liquide bouillant alors que son rire se répercutait dans la grotte…une nuit, ils lâchèrent sur moi un éléphant furieux qui me piétina et me piétina encore…

« Ganesh, murmura la voix tremblante d’Orange Pekoe.

« Ganesh…c’est ça, Ganesh…j’appelai la mort de tous mes vœux, mais il était écrit que ces tortures prendraient d’autres chemins car une nuit, profitant du sommeil de mes geôliers, je parvins à m’échapper…

Je me fondis, plus mort que vif, dans la jungle, me nourrissant de crapauds et de serpents, je traversai des déserts brûlants, j’escaladai des pics enneigés, et finis, je ne sais par quel miracle, par arriver aux portes de Kandahar, où une patrouille de highlanders me retrouva, en loques, au pied des murailles…j’étais enfin  sauvé…c’est ce que je croyais alors… 

 

Les paupières de Lipstick venaient de s’entrouvrir…

« Je suis si fatigué…

Hébété, il nous dévisageait. Le pauvre bougre émergeait d’un long, d’un très long voyage, mais il n’en était pas encore tout à fait rentré.

Il reprit :

 

« …Je fus rapatrié à Lahore où, à ma grande consternation, je retrouvai mes amis presque aussi désemparés que moi. Le Major avait demandé à l’aumônier du régiment de consacrer son mariage avec Madhuksara, mais il n’avait obtenu pour toute réponse qu’un refus dégoûté. Pire, on affirmait en haut lieu que nos méthodes n’avaient jamais été approuvées et, c’est au terme d’un semblant de procès, qu’envahis par un total sentiment d’abandon, nous fûmes chassés de l’armée comme de vulgaires renégats…

Nous errâmes quelques semaines de ville en ville. Les  derviches assassins de Bishmah Singh étaient à nos trousses et nous n’avions pas l’intention de rester éternellement du gibier. La nuit, nous faisions les mêmes cauchemars, en proie à des accès de terreur dont nous soupçonnions, hélas,  la provenance, sans pouvoir vraiment fuir cet ennemi aussi terrible qu’invisible.

Un autre problème apparut très vite : la jeune femme était enceinte.

Elle disait ne pas vouloir mettre au monde un enfant dont les jours seraient, ici, en danger. Elle était persuadée qu’un démon à six bras la pourchassait. D’un commun accord, et avec beaucoup de naïveté, nous décidâmes de mettre plusieurs océans entre nous et les diaboliques menaces. Nous rentrâmes donc en Angleterre, où, à peine débarqué à Porsmouth, notre groupe se sépara. Barth’ et Allistair iraient tenter leur chance à Londres, quant à moi je décidai de suivre le Major dans ses terres du Northumberland. C’est là que je contactai ma sœur Martha car je savais qu’une place de gouvernante allait bientôt être nécessaire…le ciel à cet instant semblait s’être dégagé…l’éclaircie, hélas, fut de courte durée…Madhuksara donna naissance à un fils… mais à bout de force, elle mourut dans la nuit…

 

Lipstick s’était tourné vers Orange Pekoe qui, toujours dissimulé sous son foulard, restait toujours étrangement calme. Le sergent continua.

 

« …Madhuksara,  jeune Lord, cela veut dire : « Celle qui verse du miel »…elle était si belle...j’étais le seul à connaître les terribles imprécations du vieux Bishmah Singh, je savais que ce n’étaient pas des contes de bonnes femmes, je tremblai pour la suite des événements. Un soir, je voulus en parler au Major, mais en proie lui aussi à des terreurs indescriptibles, le récit que je lui fis des malédictions proférées dans la caverne lui fut fatal. Il mit fin à ses jours le lendemain …

Je ne suis pas aussi héroïque que j’aurais aimé l’être et j’ai fui une nouvelle fois.

Je me cachai dans Londres, partageant dorénavant ma vie entre la honte et le dégoût…je laissai l’enfant à la garde seule de Martha, j’espérais qu’il serait à l’abri…notre présence à tous, ici, ce soir, prouve que je me suis lourdement trompé…

Car cet enfant, jeune Lord, c’était vous !...

 

Chapitre 60

Aucun de nous ne proféra un mot. Comment aurions-nous pu ? Orange Pekoe restait impassible. Avait-t-il seulement écouté le témoignage de Lipstick ?

Le silence était lourd de menaces.

 

« Considère, mon vieux O’Henry, que ce bandage sanglant sur ma cuisse est un stigmate, une marque de la réussite de notre chasse…les trappeurs du Groenland ne font-ils pas une entaille sur la crosse de leur carabine chaque fois qu’ils font mouche sur un ours blanc ? Eh bien, mon brave O’Henry, ces héroïques blessures sont des entailles à la gloire de mon triomphe imminent car…ne bouge pas imbécile !...car mon corps est une carabine chargée à bloc et pointée, non pas sur des ours, mais sur toute cette bande de salopiots …ne bouge pas je te dis...

 

Injonction inutile, O’Henry se serait fait tuer sur place plutôt que de bouger d’un cheveu. Après lui avoir fait une attelle de fortune, il ne pouvait qu’être éperdu d’admiration devant son chef qui, perché à nouveau sur ses épaules, ressemblait plus à un pharaon qu’à un chasseur de phoques, car si de l’inuit il tenait les entailles, de la momie il portait les bandelettes.

 

« Holy smoke ! grommela l’irascible policier, je n’ai rien compris au speech de l’épicier, mais j’aimerais que tu voies ça ! V’là qu’ils se congratulent maintenant…des accolades en veux-tu en voilà…attends voir… c’est au tour de la vieille bique ! Plus on est de fous plus on rit …mon vieux O’Henry, je compte sur tes épaules ! Tiens bon !… 

 

Ecourtant les effusions de stupeur, sinon d’allégresse, entre le frère et la sœur, j’invitai Martha à prendre la parole. Après avoir refusé catégoriquement de humer mes fumerolles, elle se signa plusieurs fois et débuta ainsi son récit :

 

«M’en voulez pas docteur mais nous autres Pictes sommes gens très pieux et que Saint-Colomban de Iona me pardonne si j’oublie quelques détails car je n’ai pas coutume de causer en belle compagnie et pour dire c’que j’ai à dire je n’ai pas besoin de vos simagrées fumeuses (elle se signa à nouveau).

Lorsque tu es parti, Tommy, me laissant seule avec le nourrisson, j’avais pensé le noyer car comme on dit chez nous : « porcelet sans sa mère ne devient pas verrat » Mais c’est une chose de noyer des chatons, c’en est une autre de jeter le bébé avec l’eau savonneuse du bain. Donc, j’ai pas pu…Il n’était pour rien après tout, c’te mioche-là, si ses géniteurs avaient sauté du train en marche, alors pour moi, un petit wagon de plus ou de moins ne changerait pas grand-chose. Sauf que, quand l’notaire des Bergamotte a lu les volontés du Major, écrites juste avant qu’y n’s’accroche au candélabre, j’ai bien compris que l’affaire était mal engagée, mais on n’revient pas sur les vœux d’un pendu, (elle se signa encore), le sort du petiot était scellé, le mien aussi…

Les années qui suivirent ne furent pas des plus faciles. La tendresse n’était pas mon fort et j’n’étais spécialiste, ni dans le sevrage des bestiaux, ni dans celui des humains, mais fallait pas être bien versée dans cet art pour s’rendre compte que quelque chose ne tournait pas rond. Le bébé était différent….

Il était bizarrement triste, comme qui dirait d’une tristesse de vieillard. Je sais que tout ce que j’vais raconter maintenant risque de rester en travers du gosier de certains mais ces certains-là n’ont qu’à s’boucher les oreilles. Alors voilà, ça s’est passé vers ses deux ans…Le lait, pas celui de mes mamelles puisqu’elles étaient sèches comme des vieilles poires de Durham, mais celui des vaches en bouteille, commençait à s’faire rare, pénurie qu’ils disaient. C’était peut-être le moment d’y faire boire autre chose au marmot, deux ans de laitance ça semblait correct. Un matin j’ai donc commencé par glisser dans l’bec du gamin un soupçon d’ale bien ambrée. Il a eu l’air d’apprécier. C’était de bon augure, alors à midi j’y suis allé d’un dé à coudre de whisky. Il en a redemandé l’ bougre ! Restait le biberon de dix-sept heures. Pour moi, qui suis de la vieille école, la tradition c’est sacré, j’ai donc fait ce que n’importe quelle fille de la Rose aurait fait à ma place : j’ai mis du thé dans l’biberon...

Par les bourses de Saint-Rufus de Glendalough, bénies soient-elles, qu’est-ce que j’avais fait-là ?! Le petit s’est mis à cracher et à vomir comme si on lui avait fait ingurgiter d’la soupe d’escargots. J’ai insisté et moi quand j’insiste faut pas m’en promettre, sauf qu’après c’coup-là, ben j’ai jamais plus insisté…parce que se r’trouver face à un mioche de deux ans qu’a la tête qui se transforme en théière et qui vous crache dessus des litres de thé bouillant, ça vous chamboule gravement l’insistance!

La conscience est affaire de foi sèche, comme disait mon confesseur Mac Kinley, et c’est peu dire que ma foi s’est retrouvée en un instant aussi détrempée qu’le kilt de Saint-Rowan d’Argyll après qu’s’y soit noyé dans le Corryvrekan ! Mais faut croire que j’aime les serpillières plus que tout. Cet enfant était une foutue serpillière miraculeuse. Miraculeuse et bouillonnante, certes, mais qui étais-je pour porter un jugement ? Si mon rôle était d’être la nourrice d’une théière et bien soit, je serais la nourrice d’une théière !

Dieu en avait décidé ainsi, et la vie reprit son cours…

 

Comme j’ai aimé c’t enfant ! Je passais des heures à lui chanter des comptines en gaélique et à le bercer en l’appelant ma petite bouilloire chérie. Les jours passèrent ainsi mais l’amour est un piètre rempart et les choses se compliquèrent avec le temps. Il grandit, et sa colère d’même. Il ne s’passait pas un jour sans que sa nature éructante ne prenne possession de son joli visage. Les crises augmentaient, tout comme mon impuissance à les calmer. Pire, on commençait à jaser au village et vous savez comme sont les gens, on s’mit à nous traiter de suppositoires de Satan! Lorsque le jour d’la commémoration du martyr de Saint-Glenfiddich une foule armée de fourches nous  interdit l’entrée de l’église je compris que ma mission touchait à sa fin. Les jours heureux, trente années en vérité, s’étaient évaporés comme des anges la part sur les alambics du Speyside. Je pris alors une décision, certainement la plus cruelle de ma vie. Car dans ma grande détresse m’étaient revenues les paroles de mon frère, un soir, avant de déserter le navire. Il m’avait dit que si un jour la tempête devait s’lever sur l’enfant, lui seul en connaîtrait la cause. L’ouragan était là et nous étions en perdition. Avoir fait croire à ma mort, je sais, était impardonnable, on ne plaisante pas avec ces choses-là et j’en fus bien punie, toujours est-il qu’un triste soir je jouai cette affreuse comédie et je poussai mon cher enfant hors du nid avec pour seule bénédiction, ton adresse Thomas…

 

Voilà, vous savez tout m’sieurs’dames ! Si mon acte de lâcheté a été source de grandes misères, c’est l’ignorance d’une vieille folle qu’en est toute la cause.

N’accablez plus cet innocent de maux dont auxquels c’est pas d’sa faute car si quelqu’un doit finir au gibet de Tyburn, c’est bien moi et moi seule !…

Et croyez-moi, par Saint-Macbeth et Saint-Falstaff, j’irai, la vessie pleine, parce que tout d’même, Scotland for ever, mais l’cœur léger, pour la même raison…

Yes sir !…

 

 

 

Whitechapel

 

Chapitre 41

Hamilton Cavendish avait la réputation d’être le meilleur rétameur de couteaux de l’East Side. Et le plus discret aussi.

C’est pourquoi cette nuit, à l’heure où tous les honnêtes gens s’étaient barricadés à double tour, sortirent de son atelier des grincements étouffés que seuls les spécialistes étaient capables de reconnaître. La légendaire meuleuse, celle qui affûtait en sourdine les lames des pires malfrats du royaume, s’était en effet mise en branle.

Hamilton Cavendish était passé maître dans l’art de redorer le blason d’une rapière en rupture de duel et de redonner du brillant à un scalpel devenu terne à force de scalper. Il était capable d’effacer les rides d’une feuille à fendre vieillissante et de rendre sa jeunesse à un bistouri en fin de carrière.

Il n’était pas un poignard fendu, pas un sabre effilé, pas un hachoir émoussé  qui n’eut, sur l’établi de ce Nicolas Flamel du canif, subi une cure de jouvence.

On racontait même que les coupe-choux du tristement célèbre Sweeney Todd avaient retrouvé chez lui, à l’inverse des clients du sanglant barbier, une nouvelle vie.

Ce soir-là cependant, un promeneur, aussi inconscient que stupide passant sous ses fenêtres, aurait été fort surpris d’entendre au milieu des « Dzing » et des « Dzong » des voix guillerettes chanter une  ballade au bien curieux refrain :

 

Tourne, tourne, petit moulin,

Affûte tes doigts, remoule tes mains,

Tourne, tourne, petit moulin,

Ranime tes schlass et tes surins,

Tourne, tourne, petit moulin,

Pour le père Li, cet assassin…

 

Refrain repris en chœur par de petites voix aiguës suivi de grands éclats de rire.

Pendant que, sur d’autres machines une joyeuse assemblée affilait dans l’euphorie haches, ciseaux, marteaux et toutes sortes d’ustensiles plus contondants les uns que les autres, Hamilton Cavendish, bien qu’attentif à ce qu’aucun pouce ne disparaisse dans la bataille, restait concentré sur son labeur.

L’enjeu était de taille. De très petite taille en vérité.

Arriver à affûter des nez en forme de couteau et de fourchette sans abîmer les mignonnes trognes de ses chers amis Esméralda et  Esméralda, n’était pas une mince affaire. Mais leur confiance en lui était absolue car Hamilton Cavendish vouait une haine sans nom à tout ce qui portait un fouet !

 

Il avait également apporté un soin tout particulier aux crocs de Mister Turncoat. Polir les canines de l’irascible tigre n’avait pas été une mince affaire mais elles avaient, paraît-il, un rôle important à jouer dans le dénouement final de l’opération en cours, aussi étincelaient-elles maintenant d’un éclat particulier, aussi aveuglant que sinistre.

 

Tourne, tourne, petit moulin,

Pour le père Li,

Ça sent l’sapin …

 

Et voilà…

Voilà où nous en étions cher ami, à seulement neuf jours du dénouement de cette histoire où chacun tentait de trouver sa place, son costume, ses répliques…

Ce drame, aux allures d’opéra-bouffe, avançait donc, cahin-caha, dans une confusion qui n’était, je vous rassure, qu’apparente. N’étant pas le metteur en scène de cette pantomime, mais simplement un des acteurs, je n’étais pas censé savoir que tout s’organisait avec une précision diabolique et inéluctable....

Tenez Jack, reversez moi donc un doigt de sherry s’il vous plaît…

Merci Jack…mhhhh fameux…

…Bref, vous avez probablement constaté, entre deux sommes, qu’un certain nombre de petits rôles avaient fait de courtes mais significatives apparitions. Soyez attentifs à ces seconds couteaux, ils vont réapparaître, hélas…quant aux jeunes premiers, aux Arlequins, aux Colombines, aux Polichinelles, ils en auront profité pour se remaquiller dans les coulisses, pour rajuster une perruque rousse, fixer une moustache, répéter un texte, boire une bière ou deux, manger les restes d’un cake, astiquer le vermeil d’une théière, attiser le feu sous le bronze…

Les héros vont donc revenir sur scène, n’en doutez pas. Ils vont de nouveau beaucoup s’agiter, rire, danser, chanter, grimper aux rideaux. Certains vont même se dire qu’ils s’aiment.

Ahhhhh l’amour…

Puis ils vont se séparer, se retrouver, se séparer encore. Il va y avoir des galopades, des coups de feu, des cris, des larmes…

La tragédie, la comédie, la vie quoi…Roméo et Juliette, Antoine et Cléopâtre, vous connaissez la suite, les histoires d’amour, enfin, vous savez ce qu’on dit…

Alors, préparez vos mouchoirs, et en piste pour le dernier acte…

Rideau!

 

Chapitre 42

Plus que huit jours, rêvassait Jenny. Plus que huit jours et il sera libre…

Accoudée au bar du « Ten Bell’s », ses yeux verts noyés dans les brumes du cigare que Jack soufflait vers elle avec application, elle se repassait les détails mis au point ces derniers jours avec les autres conspirateurs.

« Qu’est-ce que t’as encore à bayer aux corneilles ? lui lança Jack, tu d’vrais pas plutôt être au turbin ? J’t’engraisse pas pour qu’tu restes assise à rien fiche, ma fille. Va vraiment falloir qu’tu t’y remettes !...Mais p’t’être que t’as l’bourdon parce que tu penses aux folles nuits d’amour qu’tu pourrais passer avec le beau Jack ? On pourrait remédier à ça, note bien, histoire de voir si t’as pas perdu la main. Il lui pinça les fesses. Qu’est-ce t’en penses ?…

Jenny cracha par terre…C’que j’en pense…Elle fit le tour du zinc pour échapper à ses énormes battoirs…Tu vas bientôt le savoir, grosse brute !....

 

C’est qu’ils n’avaient pas perdu leur temps les conspirateurs…

Tout était au point, ou presque. Une véritable opération militaire. Réglée comme du papier à musique. Hier soir, ils avaient même répété. Goliath avait eu un peu de mal à se mettre tous les détails en tête.

« Mais quoi ? J’le comprends pas votre plan, avait soudain explosé le géant, pour moi c’est simple : un, Pulpinella siffle ! Deux, on fonce ! Trois, pif, paf, j’écrase Li en bouillie. Et quatre, c’est fini…

« Mon cher, une bataille ne se gagne pas comme une partie de dominos, avait  répondu doctement Esméralda, une victoire ça se gamberge, ça se construit, en un mot, ça se travaille ! Si tu relisais les mémoires de l’admirable Nelson, tu comprendrais que pour avoir sa statue à Trafalgar Square, le vieux pirate, il a fallu qu’il la cogite sa bataille navale, qu’il se la mijote aux petits oignons, qu’il se la concocte force douze, qu’il se la soupèse façon badaboum…

« Badaboum, tu parles! Si c’est pour finir dans un baril de poudre, avec au final, un œil, un bras et deux jambes en moins, bah merci bien ! Elle est belle ta théorie !

« J’vois pas où est le problème mon grand ? Il te manque déjà les trois-quarts du cerveau, alors un morceau de plus ou de moins, personne ne verra la différence…

« Suffit les monstres ! Avait gloussé la gitane, ou des morceaux en moins dans vos anatomies respectives, c’est dans la gueule de Turncoat qu’elles vont finir …

 

Jenny en riait encore. Ce qui finit d’énerver Jack…

« Arrête d’user le comptoir avec ton menton, grogna-t-il, Allez ouste, tu m’en vas aller briquer le trottoir sur Brick Lane ! Y’a sûrement là-bas des pékins qu’aimeront plus te faire la causette qu’à moi, si tu vois c’que j’veux dire…

Jack ne comprit pas pourquoi Jenny souriait toujours en claquant la porte…

 

Piou que huit jours …

Et ce sera la fortuna, ricanait le directeur du Freak’s Show en se frottant les mains, la fortuna ! Questo picolino che phenomeno…ouna meraviglia !…Mamma Mia …London, il va être fou de cette théière-là…c’est la célébrité pour Cristobal…presto e finito la misera…presto à moi Covent Garden, Drury Lane, il Royal Albert Hall, Bouckingham, Windsorrrr…presto, la Regina , elle va faire de moi oun Cavaliere…oun Condottiere !…Ahhh si…

Presto…on va m’appeler….Sir Li…

 

Dong…Dong…Dong…

Huit jours…Seulement huit jours…

Tel Achab houspillant les rameurs sur sa baleinière, Alfred Lawson, au centre de la fournaise haranguait ses ouvriers avec fougue.

« Allons les enfants ! Du nerf ! Souquez mes galériens, enfournez mes vauriens, relevez les haubans, ouvrez les vannes, crachez la vapeur, videz les cuves, soufflez, suez, saignez, mourez s’il le faut, mais nom d’une pipe en fonte, ne me laissez pas tomber!...Nous n’en sommes encore qu’à la croûte d’argile…si vous continuez à lambiner comme ça, pas de cloche pour Christ Church ! Pas de tocsin, pas de cornes d’abondance, pas d’or, ni de myrrhe, ni d’encens…et pour vous mes agneaux, pas de primes ! Alors au travail ! Oh Hisse et Ho ! Hardi les gars ! Secouez-vous  bon sang! Regardez-moi cette cloche !…Elle coule…elle fuit…elle sonde, Tonnerre de Dieu ! Elle sonde…

Huit jours…

Six cent quatre-vingt-onze mille deux cents secondes.

Huit jours encore à tenir, dans une cage de trois pieds sur quatre.

Pour Orange Pekoe, toute une éternité…

 

Chapitre 43

Pour moi aussi le compte à rebours avait commencé.

Sept jours avant la représentation fatidique, date de l’évasion programmée, je me demandais chaque jour un peu plus si j’avais eu raison de m’associer avec une bande de saltimbanques apparemment plus doués pour les pirouettes que pour les coups de mains. Et pour une opération dont la finalité était des plus aléatoires.

Au fond de moi je connaissais la réponse. Elle tenait en cinq lettres.

Jenny…

Les nouveaux entretiens que j’avais eus avec Lipstick ces deux derniers jours, ne m’avaient guère permis d’y voir plus clair. Il restait dans une prostration totale, insensible à toute tentative d’approche. Les cachets et médications en tout genre ne lui faisaient aucun effet. Les séances d’immersion dans une baignoire d’eau glacée ne l’émurent pas plus que la pose d’électrodes. Lipstick était dans un autre monde et nul ne pouvait y pénétrer. Je n’avais aucun doute sur le fait que le jeune Lord avait lui aussi un pied, sinon les deux, dans ce même « autre monde ». Tant que je ne découvrirais pas le moyen d’y accéder leurs guérisons ne trouveraient pas d’issue.

 

Voulant néanmoins mener le combat sur divers fronts j’avais entrepris de me pencher sur les principes chimiques constitutifs de notre breuvage national.

M’étant fait livrer des échantillons de toutes les variétés de thé en provenance des quatre coins du monde j’en étudiais avec méthode et application les différents composants. Les dizaines de cornues, flacons, et autres récipients dont mon laboratoire fut envahi eurent beau fumer, bouillir, vibrer, virer au violet, ils ne me livrèrent aucune révélation notoire.

 

Je m’étais même résolu à envoyer, telles des bouteilles à la mer, un certain nombre de demandes d’information auprès de mes confrères les plus compétents ainsi qu’à divers organismes officiels et officieux. L’honnêteté me pousse à avouer que je ne reçus que très peu d’aide de la part de la faculté.

Mes pairs devaient sûrement trouver que mes requêtes relevaient plus du charlatanisme que de la science. Les regards en coin et les chuchotements qui m’accompagnaient au réfectoire de l’hôpital parlaient plus qu’un long discours. On prenait mes études pour de douces lubies et moi-même ne valais sûrement pas mieux aux yeux de mes collègues que les patients que j’étais censé avoir sous ma garde.

J’eus néanmoins quelques réponses.

Elles me convainquirent de la difficulté d’évoluer dans un monde où seul le rationalisme dictait sa loi.

La première lettre arriva d’Autriche.

 

Cher confrère,

Votre missive me laisse pantois !

Ainsi vous n’avez pas encore pris en compte les conclusions de ma dernière intervention au congrès de Vienne où j’expliquais que goût et dégoût ne faisaient qu’un !

Bien que ces métaphores linguistiques austro-slaves sur lesquelles j’ai bâti l’essentiel de mes théories aient peu de chances de trouver écho à vos oreilles infestées de pudding, je ne puis que vous conseiller la lecture de l’article que je viens de publier dans la Revue Internationale de la Libido qui s’intitule :

« Tea-time und Tabou » et qui résume assez bien ma pensée.

Parler de théière comme vous le faites m’apparaît être un discours sans queue ni tête. A ce propos je me permets de mettre le doigt sur l’embout de cet ustensile dont le phallocentrisme ne vous aura pas échappé.

Dans cet article, j’explore les tréfonds de vos sacro-saintes traditions culinaires et j’apporte quelques éclaircissements quant au fait que nos peuples sont, du fait de leurs inconscients gustatifs, dans l’impossibilité de communiquer.

Il ne peut rien sortir de bon d’une monarchie qui préfère le thé au schnaps. Mais je doute que vous soyez d’accord avec moi.

Vous ai-je dis que je n’étais pas amateur d’eau chaude ?

Pour ce qui est du cas TPL, pourquoi ne lui feriez-vous pas boire un grand bol de café viennois bien de chez nous avec de la bonne crème fouettée ?

Une bonne fessée, rien de tel pour vous  remettre les idées en place.

Moi-même je pratique cela avec succès chaque fois que faire se peut.

Le café viennois et la fessée.

Et  faire se peut. Se peut beaucoup.

Que pensez-vous de l’hypnose ? Je compte installer un canapé dans mon cabinet, quelle couleur choisiriez-vous à ma place,  bleu ou rouge ?

Mais vous n’êtes pas à ma place ! Gott sei dank !

Comment va madame votre mère ?

 

Excusez mon piètre anglais, ne sucez plus votre pouce, et armez-vous de courage mon ami,

                               Régressivement votre,

                                                                          Dr. S.F.

                                                                  

Chapitre 44

Whitechapel Albert Leman - Illustration Sylvain Granon

Une autre réponse, plus lapidaire encore que la précédente, me parvint d’un ancien condisciple, qu’en son temps j’avais fort estimé pour son esprit pratique et sa franche camaraderie :

Cher collègue,

J’ai bien reçu ce matin votre demande d’aide aussi urgente que désespérée, malheureusement, et bien que la lutte contre les criminels à  personnalités multiples m’intéresse au plus haut point, je ne vois pas en quoi je puis vous être utile.

Il y avait bien cet  écrivain de mes amis qui aurait pu vous renseigner car il a fait dans sa jeunesse, comme votre serviteur, un séjour aux Indes, mais il passe désormais le plus clair de son temps à courir après des ectoplasmes et il a, j’en ai peur, un peu perdu la raison.

Mais j’y pense, avez-vous sur votre patient essayé la solution à sept pour cent ? La morphine, à défaut de délier les langues, a au moins un pouvoir apaisant très appréciable. Je vous en parle en connaissance de cause, il me permet quant à moi de supporter ces effroyables grincements qui viennent de l’appartement voisin. Son occupant, un violoniste de médiocre talent mais qui a développé d’étonnantes facultés de raisonnement aurait certainement eu quelques suggestions pertinentes à vous fournir mais, hélas, il est parti hier chercher un teckel dans un chenil du Devonshire, du côté de Baskerville je crois…

Ceci dit, j’ai moi-même détecté une légère tache brune sur le côté droit de votre lettre, tache certainement due au fait qu’en écrivant cette lettre, vous ayez laissé tomber quelques gouttes de thé provenant d’une tasse en porcelaine de Wedgwood, datée de 1792, et dans laquelle vous avez mis trois morceaux de sucre roux à l’aide d’une cuillère en argent. Ce thé noir, que vous avez sûrement dû boire par petites gorgées, fut, de toute évidence, récolté il y a deux printemps dans le Se-Tchouan et vous l’avez acquis pour la modique somme de 15 livres l’once à un négociant javanais qui se ronge les ongles et qui doit bien rigoler aujourd’hui.

Mais je présume que je ne vous apprends rien…

Avez-vous toujours bon appétit ? Ma logeuse, Madame Hudson, vient de me préparer une délicieuse tourte aux airelles, voulez-vous que je vous en fasse livrer une part ?

Je ne puis hélas, dans cette tempête où vous vous débattez, que vous recommander de garder le cap.

Le cap, la foi et un estomac bien rempli, telles sont, cher ami, les armes du vrai marin britannique,

              Bien cordialement,

                                    Docteur John W. 

                                   221b Baker Street,  Londres.

Ce billet me laissa fort indécis mais faisait preuve, par le simple fait d’être déjà une réponse, d’une politesse des plus élémentaires.

Les jours suivants ne m’apportèrent aucun encouragement notable.

Que dire en effet de la grossière proposition d’un médecin de Hambourg nommé Mabuse qui ne me parut rien moins qu’une escroquerie, ou encore du mépris condescendant de mon ancien professeur, l’éminent sir William Gull, chirurgien de la reine, qui me conseillait d’opter pour la dissection à vif de mes patients ?

Je reçus également plusieurs conseils extravagants qui me laissèrent perplexe. Un soi-disant confrère néerlandais de retour des Balkans, le professeur Van Helsing, me vantait par exemple les mérites de l’ail en décoction ainsi que l’utilisation d’un pieu…en toute extrémité, précisait-il !

Un autre, un certain docteur Moreau, me préconisa un séjour dans les îles...

Que dire enfin de l’envoi commun du docteur Henry J. et de son ami, un certain Mr H., qui me firent parvenir, ensemble, un flacon contenant une potion dont l’absorption, selon leurs dires, confus et contradictoires, devait changer radicalement mon point de vue. 

Je rangeai toutes ces fariboles dans un tiroir et commençais à désespérer de l’aide que j’attendais d’autrui lorsque je reçus enfin un petit paquet qui fut, grâce au ciel, le premier élément positif dans cette pénible enquête.

 

Chapitre 45

De ce petit colis, je sortis une odorante brique de thé noir compactée et finement ciselée de figures évoquant salamandres et mandragores.

Un petit ouvrage, relié en leporello, ainsi qu’un billet à la calligraphie raffinée accompagnaient cette brique.

Ce document me plongea, dans un premier temps je l’avoue, dans un abîme de perplexité.

 

Consulat Impérial de Mandchourie.             19 novembre de l’ère du cochon,

Cavendish Square. Londres.

 

Honorable confrère,

C’est avec la modestie de l’hirondelle nubile au sortir du nid que mon humble personne se permet de prendre la plume pour éclairer, bien que mes compétences soient aussi faibles que celles de l’insecte bousier poussant devant lui sa fétide boulette, votre faiblissante lanterne.

Comme vous le disiez si justement dans votre frémissant courrier, nos deux peuples sont étroitement liés par bien des aspects et il ne sera pas dit, bien que nous ayons encore quelques ridicules différends sur la façon de commercialiser la fleur de pavot, que je vous laisse dans l’ignorance quant aux questions si pertinentes que vous vous posez sur le Camellia Sinensis, dont je suis un des meilleurs spécialistes.

Prenez grand soin du petit opuscule que je joins à mon courrier, il s’agit du « Cha King », ou dans votre idiome, du « Classique du Thé » écrit en 780 par le moine Lu Yu.

Je fais le vœu qu’à sa lecture une brèche s’entrebâillera dans la carapace de votre funeste matérialisme occidental pour s’ouvrir enfin aux joies du Tao.

Ce traité devrait vous mener sur la voie de la méditation et, puisque c’est de cela que nous parlons, de comprendre les méandres qui bloquent l’esprit de votre patient. Car le thé, cher confrère, est plus qu’une simple boisson.

Il permet, si certaines règles sont respectées, de se découvrir soi-même ainsi que le monde qui nous entoure. Malheur à celui qui déshonore ces règles.

Il se peut que cela soit arrivé. Prenez garde à vous.

Le traité cite notamment de terribles légendes, dont celle du bienheureux Bodhidharma, que je vous laisse découvrir, avec toutes les précautions d’usage.

Vous me parlez également de ce garçon dont la tête se transforme en théière.

Je ne connais aucun cas semblable dans toute l’histoire de l’Empire du Milieu, néanmoins, je dois vous apprendre que le mot Pekoe vient du mandarin « Pak-ho » qui désigne les cheveux d’ange du nouveau-né. Par extension, Pak-ho désigne aussi le bourgeon duveteux des rameaux de théiers. Orange, comme vous devez le savoir, provient  de vos ennemis héréditaires en commerce, les Princes Hollandais de Nassau. Curieux nom en vérité qu’Orange Pekoe pour un sujet de votre gracieuse majesté !

Je vous joins également un document très précieux sur lequel vous apprendrez que les meilleurs thés noirs sont classifiés à partir de ces initiales : O P.

Vous découvrirez qu’un alphabet tout à fait original découle de ces deux lettres. Parfois, des yeux aveuglés par l’ignorance peuvent s’ouvrir à la lecture merveilleuse de cet alphabet. Avant de terminer ma médiocre intervention puis-je vous suggérer de porter votre perçant regard sur un autre jardin ?

Tout me porte à croire que, même si la philosophie chinoise peut vous éclairer de multiples façons, c’est au Bengale, aux Indes, que  se trouve l’essentiel de la production du Darjeeling et que c’est là, à n’en pas douter, que se cache la clef des souffrances de vos malades.

Nous autres Chinois sommes souvent traités, nous le savons tous deux et soyez persuadé que je ne vous en tiens nullement rigueur, de fourbes et de cruels.

Lorsque vos yeux infiniment compatissants voudront bien se diriger vers la terre de Bouddha ils verront que la cruauté n’est, hélas, pas le seul apanage des Mandchous…

Je vous souhaite donc, mon éminent collègue, une intense et fructueuse lecture et j’espère qu’elle vous ouvrira les portes de la sagesse.

Quant à la brique de thé qu’humblement je dépose à vos pieds elle devrait vous être, lorsque le moment sera venu, d’un bénéfice à nul autre pareil.

Je forme des vœux pour votre réussite. Que les mille Dragons jamais ne pénètrent vos rêves et que votre vie soit aussi longue que la grande muraille.

Quant à moi, ainsi que le disait  Lu T’ung grand poète du VIIIème siècle :

« Je ne m’intéresse nullement à l’immortalité, mais seulement au goût du thé. »

 

                 Votre humble serviteur,

                                             Docteur Yin Zhen, Consul adjoint de Mandchourie.

 

 Chapitre 46

La convergence des informations contenues dans cette lettre, avec celles déjà en ma possession, entraînait plus de questions que de réponses. Que le salut des corps, sinon celui des âmes, résidât à des milliers de kilomètres de nos blanches falaises de craie s’imposait avec certitude. Mais quelle expédition devais-je entreprendre, moi qui n’avais jamais voyagé que dans mes livres ? Et qui allait me fournir le remède ? Si l’aide de mes confrères occidentaux en ce domaine ne m’était d’aucune utilité, qui étais-je, moi-même, pour prétendre guérir un mal qui venait de si loin ? Je regardai la brique de thé du Yunnan aux dessins ésotériques avec perplexité. Les Indes…

C’était aux Indes, sur les bords du Gange, que tout avait commencé.

C’était aux Indes, sous le toit du monde, que tout devait probablement finir…

 

Ce dont j’eus la singulière confirmation le lendemain matin lorsque le gardien-chef de mon service me fit appeler pour me montrer avec répulsion et dans le plus grand secret une inscription  gravée pendant la nuit sur le chambranle de mon vestiaire, à l’aide probablement du poignard sanguinolent planté en évidence comme une effrayante signature, juste en-dessous de ce message.

 

Sahib

Sept  sont les piliers de la plénitude divine qui nous enseignent de toujours aux égarés assistance  porter        

Tu es très égaré Severt Pacha

Ne cherche pas à comprendre comment connaissance de ta quête nous avons eue  Qui est vaine si ton souillé cœur et ta rose pâle peau ne se débarrassent  pas dans l’allégresse des oripeaux de ta suffisance royale unique et moustachue

La tunique écarlate toujours par tes acolytes portée en des occasions mauvaises au plus vite doit brûler  Comme des Quatre il demeure Un encore  Très mauvaise tu vas l’apprendre à tes dépens est la boisson de feuilles bue sans précaution         

Celui par l’eau qui bouillonne de sa bouche 

Celui-là jamais sa souffrance ne s’apaise

Toujours de leurs crimes la preuve pour des siècles et des siècles il est

Et demeure car son cycle est sans fin

Ceux dont tu souhaites la fin des maux  portent d’une infamie les signes     

Nous Derviches du Temple des Quatre-vingt-trois Jardins

Les mantras réciterons car il n’est plus d’espoir  pour lui, ni pour toi   

Les Dieux  offensés jamais ne pardonnent  

La panse de brebis farcie  Sahib 

c’est vraiment pas bon

 

L’ennemi invisible avec lequel j’avais engagé la lutte me considérait donc désormais comme un adversaire digne de ce nom et qu’il fallait intimider.

Inutile de dire que le but était atteint.

S’en prendre au haggis était vraiment un coup bas !

Avec effroi j’acceptai néanmoins ce terrible affront et, galvanisé par tant de bassesse, je me sentis soudain transporté aux temps glorieux de la chevalerie.

Jenny serait ma Dame.

Et si j’en jugeais par tous les éléments en mon pouvoir à cette heure, le Bengale était la lice sur laquelle le tournoi allait se dérouler. Le trophée avait pour nom : Darjeeling ! Quant à mon adversaire, nul doute que son armure et son pourpoint avaient le chatoiement des étoffes de Madras, les couleurs des épices des marchés de Lucknow et que son destrier avait plus l’apparence d’un pachyderme que celle d’un palefroi. Il ne me restait que peu de jours pour mettre à profit ces récents événements et établir un nouveau plan de bataille.

Je m’y jetai donc avec enthousiasme.

 

Chapitre 47

« Mort aux rats !…Mort aux rats !… » 

Saloperies de chats…

Non content de manquer de périr asphyxié par cette puanteur dont il était imprégné du matin au soir, sous des loques au moins aussi répugnantes que les dépouilles des rongeurs qui se balançaient au bout de sa perche, le sergent O’Henry beuglait sa rengaine tout en tentant, à grands coups de pieds  approximatifs, d’éloigner la nuée de félins qui l’escortaient avec avidité et reconnaissance.

Exterminateur de rats itinérant…tu parles d’un déguisement ! Encore une idée du patron. Trois jours qu’il déambulait ainsi, les charognes brinquebalant à hauteur de sa tête, les chats suspendus à ses basques, avec toujours la même consigne, filer au train du toubib. Ne pas non plus lâcher Lipstick d’un pouce, même sanguinolent.

Mais de l’épicier, aucune nouvelle. Quant au médecin, il ne faisait rien d’autre que ce qu’un médecin était censé faire. Il courait avec sa sacoche vers l’hôpital, sortait avec sa sacoche de l’hôpital,  re-rentrait avec sa sacoche…

Pas de quoi fouetter un de ces foutus greffiers !

Le manège de la rouquine en revanche commençait à intéresser O’Henry.

Primo, parce que dans son périmètre de surveillance, elle était la chose la plus agréable à regarder, ensuite parce que tout de même, pour une racoleuse, elle avait de drôles de clients !

D’abord il y eut ce géant aux gros bras qui l’avait suivie en gesticulant alors qu’elle sortait du champ de foire. Une autre fois, ce fut une bande de nains qui, en grande discussion avec elle, la tiraillait par le bas de sa robe tout en jonglant avec des couteaux. Sans parler de la nuit dernière où il s’était frotté les yeux croyant avoir la berlue en voyant l’animal qui gambadait autour d’elle.

Un peu trop gros pour être un chat, un peu trop jaune, un peu trop tigré…

Le plus étrange, c’est que tout ce petit monde n’arrêtait pas de faire des allers et retours entre la ruelle et l’hôpital. Quoiqu’O’Henry ne fut pas spécialiste de la santé des nains, des géants, ni des rousses, ils lui paraissaient pourtant tous être en pleine forme. Et  voilà que la fille montrait à nouveau le joli petit bout de son nez. Toujours aussi pressée d’aller retrouver son médecin …

Sauf qu’aujourd’hui, elle n’était pas dans son assiette. Même qu’elle était en larmes, la demoiselle. L’allait avoir du boulot pour la consoler le brave docteur. Petit veinard…

Dans sa précipitation et juste avant de s’engouffrer dans l’hôpital elle fit tomber un petit paquet d’affichettes qui voletèrent dans les airs. L’une d’elles atterrit sur les guêtres de l’exterminateur de rats.

Il la ramassa et lut :

 CRISTOBAL LI’S BENEFIT

Au profit de Cristobal Li

Le Grand Freak’s Show Theater présente

Dimanche prochain le 26  Novembre 1888

A vingt heures précises et en exclusivité mondiale

Unique et exceptionnelle représentation,

Honorée et approuvée par leurs Royales Majestés

La Reine Victoria et le Prince Albert,

De :

«  Un Thé à Whitechapel »

                                    Avec l’incroyable Tea-Pot Man

L’HOMME A TETE DE THEIERE

Dans un spectacle à vous couper le souffle

Ladies, munissez-vous de vos mouchoirs 

Gentlemen, munissez-vous de votre courage  

 Tickets vendus à l’entrée. Soyez à l’heure

Il n’y aura de place ni pour les lambins, ni pour les trouillards

                                      FREAK’S SHOW THEATER

FRENCH FAIR

259 WHITECHAPEL HIGH STREET

LONDON

O’Henry faillit en perdre ses souris.

Pris d’une soudaine frénésie, il se mit à quatre pattes pour ramasser tous les autres programmes éparpillés par terre. Nom d’un chien bredouilla-t-il, nom d’un sacré nom d’un sacré petit bonhomme de sacré chien !…

Le gars à tête de théière !…Au Freak’s Theater !…et ma rouquine…et mon toubib…le 26 novembre…dans trois jours !

Il ne comprenait pas comment tout ça avait pu se passer sous son nez sans qu’il s’en aperçoive !…Damned !...C’en était trop pour sa caboche de dératiseur. Il fallait qu’il prévienne Mops de toute urgence…

Mops, lui, comprendrait…Mops, lui, saurait quoi faire…

Dans trois  jours…Hurry up boy !...

 

« Mops aux rats !…Mops  aux rats !… »

 

Chapitre 48

Trois jours.

« C’est largement pour apprendre ton rôle, lui avait dit Pulpinella. Pour une professionnelle comme toi, je ne vois vraiment pas où est le problème. Trois jours, c’est encore deux de trop, ma belle…

Devant la station de cabs de Finsbury Circus, Jenny n’en finissait pas de ronger son frein. Pourquoi attendre plus longtemps ? Goliath avait raison, on aurait dû foncer tout de suite, mais il était bien le seul à le penser.

Les nains n’en finissaient pas d’aiguiser leur nez, et Turncoat s’appliquait consciencieusement à tourner en rond en miaulant et à prendre des mines de chatons effarouchés.  Même Severt, dans les bras de qui elle avait fondu en sanglots en lui montrant l’ignoble réclame, l’avait dissuadée de se précipiter avant d’avoir la certitude d’être tous fin prêts. Quelques jours encore lui étaient nécessaires. Je n’ai pas toutes les cartes en main, avait-il rajouté l’air vaguement penaud.

J’t’en ficherais des cartes en main ! Un joueur de poker comme ça, merci bien !

Non mais quel trouillard que ce toubib !

 

Et puis ce qu’on lui demandait était au-dessus de ses forces.

Séduire Cristobal Li ! Rien que ça ! Plutôt danser dans une fosse remplie de serpents…

« Ben quoi, avait plaisanté Esmeralda, tu n’veux tout de même pas que je m’y colle ? Pas certaine qu’il ait un faible pour les jambes de moins de quinze pouces. Par contre, avec une grande gigue comme toi, il va craquer, ça fait pas un pli ! C’est quand même pas la mort de l’embobiner et de détourner son attention lorsque le spectacle aura débuté ! C’est tout ce que t’auras à faire, après, tu passes la main. C’est dans tes cordes ça, non ?...

Dans mes cordes, tu parles Charles !...C’est enroulées autour de mon cou qu’elles seront, les cordes…

 

Rien qu’à l’idée du contact avec l’infecte moustache, ça lui donnait envie de vomir…Pouahhh ! Quant à détourner une attention, il avait déjà fallu détourner celle de c’te grande brute de Jack pour qu’il lui lâche un peu la bride. Molly et Polly, les braves copines, s’étaient dévouées en se montrant particulièrement affectueuses, mais ça n’avait pas été très concluant.

En revanche, la petite visite que Goliath et de Turncoat avaient effectuée au Ten Bells, la veille au soir, avait apparemment suffi à le convaincre.

Le géant et le tigre étaient restés très évasifs sur leur entrevue avec le truand.

« Correct, avait juste dit Goliath, il a été correct…nous aussi d’ailleurs…pas vrai l’matou ?...

« Miaowwww, avait marmonné le matou en recrachant quelques morceaux de cuir qui dépassaient de ses crocs, oui, très correct…et très goûteux aussi…

 

Un petit homme au regard fuyant dissimulé sous un chapeau melon élimé et qui semblait attendre un cab s’approcha de Jenny.

« Bonjour Miss…belle journée n’est-ce pas ?…

« Qu’est-ce qu’il a la demi-portion ? Il veut que je lui détourne son attention à lui aussi ?

« Mais Miss…

« Et si t’allais détourner les jupes de ta mère !…

 

Devant la  station de Finsbury Circus, Jenny reprit sa marche bougonne et solitaire.

Un chapeau melon élimé flottait dans le caniveau…avec les cordes…

 

Chapitre 49

Ambootia…Jungpana…Castelton…Tukdah…Makaibari…Margaret’s Hope…

Ils étaient quatre-vingt-trois jardins bénis des Dieux.

Sur l’immense carte épinglée au mur, mon index courait le long des contreforts du Népal, entre les vallées enneigées du Sikkim et les plaines bourbeuses du Bengale, dans ce périmètre sacré autour de la petite ville de Darjeeling.

Jamais je n’aurai le temps de les connaître tous me lamentai-je, et pourtant, enfoui au plus profond de cet inaccessible océan de verdure, se cachait sûrement la clef du mystère.

 

Il ne me restait que quarante-huit heures.

Jenny me pressait d’accélérer les préparatifs, sa patience était à bout, je le voyais bien, aussi avais-je pris la décision d’organiser dès aujourd’hui une séance de la dernière chance.

Fort de l’ultimatum que je m’étais moi-même imposé et dans le but de créer une « atmosphère » j’avais quelque peu chamboulé mon cabinet.

 

J’avais ainsi suspendu, à côté de la carte du Bengale, un autre panneau rempli de sigles pour le moins ésotériques que je m’efforçai d’apprendre par cœur, bien que leurs significations restassent pour moi totalement abstraites.

La classification des thés noirs issus d’une cueillette précoce, la seule à devoir concentrer mon attention, s’apparentait plus à une litanie qu’à un catalogue scientifique. Je l’énumérai comme on psalmodie un cantique : OP, FOP, GFOP, TGFOP, SFTGFOP, BOP, FBOP, GBFOP…

OP voulait bien dire Orange Pekoe.

FOP : Flowery Orange Pekoe ; GFOP : Golden Flowery… ; TGFOP : Tippy Golden Flowery…etc, etc…

J’avais également étalé au sol des strates de tapis qui n’étaient persans que de noms et des kilims possiblement afghans mais assurément mités que j’avais chinés chez les marchands ottomans du quartier. Une collection de lampes bariolées et de narguilés hors d’usage finissaient d’ajouter une note « moghole » à ce capharnaüm. J’allumai un bâtonnet d’encens, disposai négligemment quelques poufs ça et là, et ouvris la porte.

 

Ils entrèrent un par un.

Avec cette mine honteuse et contrite propre à leur ancienne dépendance et qui leur donnait à tous un air de chien qui n’a pas encore été assez battu.

Sachant combien il était difficile pour certains de venir témoigner, j’étais assez fier d’avoir pu les persuader de participer à cette réunion qui devait aboutir, je l’espérai, à la rémission totale de l’addiction dont souffrait un de leur ex-congénère. Du moins c’est ainsi que je leur avais présenté l’affaire.

Leurs cœurs généreux et quelques non moins généreuses guinées avaient fait le reste.

Généreuses guinées…et généreuses Guinness, il faut bien l’avouer.

Je les remerciai brièvement puis actionnai une sonnette.

Les cernes ourlant les yeux de Lipstick indiquaient hélas, lorsqu’il pénétra dans la pièce, que son état ne s’était guère amélioré. Les infirmiers l’eurent à peine déposé sur un coussin qu’il s’effondra provoquant des hoquets de compassion parmi l’assistance. J’escomptais bien que leurs témoignages allaient raviver la dernière parcelle d’humanité enfouie dans les tréfonds de l’esprit du malheureux.

 

Les « Théoïnomanes Anonymes » s’assirent donc silencieusement, en cercle, sur les tapis…

 

Chapitre 50

J’ouvris la séance brièvement et laissai la parole à un premier intervenant.

C’était un solide gaillard aux longues moustaches, vêtu d’un immense manteau de fourrure et coiffé d’une chapka. Il se leva gauchement, retira sa toque, se signa…

«  Bonjourrrrrr, je m ‘appelle Borrrris !

«  Bonjour Boris ! répondit l’assemblée d’une seule voix.

«  Je suis sobrrrre et je n’ai plus touché à un samovarrrrr depuis trrrrois mois, quatrrrre semaines et deux jourrrrs, commença-t-il avec un large sourire.

« Bravo Boris, applaudit en choeur le comité, quel courage, nous sommes fiers de toi, continue…

Hélas, nous n’en sûmes pas plus…

 

Car, le brave géant qui, plein d’enthousiasme, allait commencer à raconter comment il était douloureusement passé de l’emprise de la bouilloire à celle de la bouteille de vodka, fut brusquement interrompu.

Je ne m’étais pas aperçu en effet que, dès ses premiers mots, un changement s’était produit sur le visage de Lipstick. Si son expression était toujours aussi immobile, ses pupilles dilatées en revanche n’arrêtaient pas de faire des allers et retours entre la carte de l’Inde et le tableau de classification. Lipstick en vérité fixait avec terreur les lettres O, F et P du tableau. Il était bien le seul dans toute cette stupide assemblée à avoir conscience de ce qui se passait.

Les lettres s’étaient mises à bouger…

Mues par une musique lancinante, elles dansaient la gigue…

Ces imbéciles, qui buvaient les paroles du grand Russe, ne voyaient-ils donc rien ? L’orchestre, Lipstick, en était certain, se trouvait juste derrière le nom « Jodphur », une des jambes d’un joueur de cithare dépassait du R et le turban du cymbalier voletait au-dessous du J…Ils ne prenaient même plus la peine de se cacher ! Ainsi ils étaient revenus pour lui…Ah, cette musique, impossible d’y résister, il fallait qu’il danse avec eux, il fallait qu’il réponde à leur appel…

 

Lipstick bouscula violemment le moujik et grimpa sur le bureau avant que quiconque ait pu le ceinturer. Totalement indifférent au chahut qu’il venait de créer, il salua le mur avec déférence et d’une voix sourde et étrangement atone se mit à déclamer :

 

«  Bonjour, Fleurs de l’Himalaya, Perles du jardin de Puttabong, ô vous qui ensemencez le cœur des hommes de graines au goût de chagrin, vous dont les rires sont des chants de guerre oubliés, dont les larmes sont une pluie de pétales au  parfum d’éternité, et vous, la plus belle des danseuses…Flower vous vous nommez, vos pieds magiques ne touchent pas terre…Et voici votre sœur, Tippy aux rouges ongles et voici votre autre sœur, Golden est son nom …

Devant l’assistance hébétée l’ex-sergent se mit à se balancer. Je fis signe aux autres de ne surtout pas bouger. Dans les bras de Lipstick, d’invisibles partenaires l’entraînaient dans une danse endiablée.

« …Mes hommages à vous, Finest Tippy Golden ! Quelle joie de vous retrouver…Allistair mon vieux, ne reste pas planté comme un idiot ! Ne laisse pas languir cette jeune fille, prends-la dans tes bras et montre lui comment on danse le « Scottish » ! Et toi Bartholomew, qu’attends-tu pour passer à l’action,  prends exemple sur notre beau Major ! Bravo Major, vous avez choisi la plus belle ! Montrez-lui de quel bois est fait un gars des Highlands !

Ses mouvements devenaient frénétiques.

« Mais il manque quelqu’un à cette fête ! Où est-il passé ? Sans lui rien n’a de sens, sans lui votre charme est vain, sans lui vous n’existez pas, sans lui je n’existe pas… Où te caches-tu mon petit prince, mon petit duvet, mon petit bourgeon ? Où es-tu bouton d’or de mon cœur ? Où es-tu,  Fils maudit du lion blanc et de la noire panthère …

Avec une infinie douceur je posai ma main sur le bras fiévreux du possédé. Hagard, couvert de sueur, il me regardait enfin. La musique avait cessé. Les danseuses étaient parties. A la place des tapis de roses ne restait qu’un champ de désolation. 

« Qui est le fils du lion, Thomas ? Qui est la panthère noire ?...

Mais Lipstik ne m’écoutait déjà plus.

 

Un démon à six bras souriait devant le visage pétrifié du malheureux.

Un démon à six bras posa sur ses lèvres écarlates six index sanglants.

« Chut…souffla-t-il doucement, c’est l’heure de la sieste, sergent !

Ambootia…Jungpana…Castelton…Margaret’s Hope…Tukdah…

Ils étaient quatre-vingt-trois jardins…

Lipstick s’effondra comme un paquet de linge sale.

 

 

Whitechapel

 

Chapitre 31

 

Stupides les grizzlis ? Peut-être…Curieux en tout cas, c’est certain !

Bien campé sur son arrière-train et agrippé par ses deux grosses pattes de devant aux montants d’une cage-roulotte qui avançait en brinquebalant dans la boue, celui qui passait son mufle entre les barreaux en était la preuve flagrante et poilue. De sa longue langue noire il tenta de lécher le nez de l’homme effondré sur le sol de la cage et se demandait quel goût il pouvait bien avoir.

 

L’haleine et la salive de la bête sortirent Orange Pekoe de sa torpeur.

Il fit un bond en arrière. L’ours fit de même en grognant. La roulotte s’était arrêtée…

« Tonino ! Oh Tonino, glapit une voix, ton orso…il s’est encore échappé, oh ! 

Cristobali Li sauta du siège de conducteur de la roulotte et donna un grand coup de fouet sur les fesses de l’ours qui se sauva en glapissant.

« Scuzzi  Mylord, scuzzi per cette arrivée oun petit peu bestiale ! Hé hé…pas eu le temps de dérouler le tapis rosso, ma…ecco vostro palazzio !...Ahhhh, mais les voilà ! Venez mes chéris, venez mes petits mostros voir votre nouveau fratello ! Et toi, bambino de mon cœur, dis buongiorno à ta nouvelle famiglia…

 

Orange Pekoe leva lentement la tête.

Ce qu’il vit d’abord ce fut la grande roue.

Gigantesque amas de ferraille en équilibre plus qu’instable, elle grinçait, se tordait, et oscillait dangereusement dans le ciel au-dessus de sa tête. Ensuite il vit les chapiteaux. Une petite ville de chapiteaux. Ensuite il vit les baraques, ensuite il vit la boue qui menait des chapiteaux aux baraques et enfin, il les vit…

 

Dans la boue, qui arrivaient par petits groupes, silencieux, osant à peine chuchoter. Ils s’arrêtèrent devant la grille.

L’arrivée de la roulotte ravivait en chacun d’eux de tristes souvenirs. Ils avaient tous débarqué ici, de cette façon. En roulotte. Dans des cages. Enchaînés comme des animaux. Pire que des animaux. Aucun d’eux n’avait oublié le sinistre grincement des roues qui indiquait la fin du voyage. Les mêmes claquements de fouet. Les mêmes sarcasmes pour tout accueil. La panique qui se lisait sur le visage du garçon avait été la leur. Ils étaient bien de la même famille.

 

« Bonjour, dit le géant aux bras qui se terminaient en marteau et en enclume,

« Bonjour, dit la femme-spaghetti aux mains de ficelle,

« Bonjour, dit la femme au nez en forme de fourchette,

« Bonjour, dit son mari au nez en forme de couteau,

« Hello, dirent les siamoises Salt and Pepper,

« Salut, dirent les nains aux oreilles de robinet.

 

« Comme ils sont polis mes chers enfants ! Gloussait Cristobal Li en se tordant de rire. Il sautillait autour de la troupe silencieuse.

« Maqué je ne t’ai pas encore présenté, per la Madonna…Oups, j’oubliais…c’est qu’il nous faut oun piccolo accessoire…

Dans une envolée grotesque qui se voulait comique il fit apparaître une bouilloire de derrière son dos.

« Regardez un peu ce prodigio…Hourra pour l’homme à tête de théière, hurla-t-il, votre nouvel amicci ! Et bienvenu au merveilleux, au magnifico, au phénoménal Freak’s Show Theater de Cristobal Li !… 

 

Orange Pekoe avait maintenant compris pourquoi il était là. Il ne lutta pas, n’essaya pas de se cacher. Les mains fermement accrochées aux barreaux de sa cage, il fixa avec rage son bourreau qui, hilare, déversait sur lui une cascade de thé...

Aucun rire n’accompagna la transformation. Aucun pleur, aucun sanglot.

 

A Stepney, les monstres n’avaient plus de larmes à verser depuis longtemps.

 

Chapitre 32

 

Stepney...

Jenny haïssait cet endroit plus que tout au monde ! Arrivant par Whitechapel High Road, elle pestait tant et plus en enjambant les flaques de boue.

« Y’a pas plus pouilleux que Stepney ! Visez-moi cette crasse ! Faut-y être maudit pour crécher dans des taudis pareils…et moi, pauvre bécasse, je suis encore plus maudite à courir après un malheureux qui ne sait certainement même plus qui il est, ni d’où il vient…

Elle renifla.

« …et qui ne se souvient déjà sûrement plus de moi…ahhhhh misère !…

 

Lorsqu’elle avait vu la foutue carriole quitter le « Ten Bells » et se diriger vers les  faubourgs de Bethnal Green, elle s’était juré de retrouver sa trace. Elle n’avait aucun doute sur sa destination. La « French Fair » bien sûr…

 

La foire portait ce nom de «  French Fair » depuis qu’au dix-huitième siècle, le roi Georges, troisième du nom, Georges le timbré pour les intimes, avait fait venir en sa bonne ville de Londres tout un ramassis de saltimbanques et de vauriens venant des bas-fonds parisiens pour pimenter les soirées des têtes poudrées de sa lugubre cour. Le timbré avait sombré dans la folie, les têtes poudrées avaient fait connaissance avec la hache du bourreau, les Français étaient restés. 

C’était en plein cœur de Stepney, dans cette improbable zone sans foi ni loi, bordée de tous côtés par des confusions de baraquements insalubres, que s’installaient depuis lors les cirques les plus minables et que les pires forains du pays montaient des spectacles tous plus sordides les uns que les autres.

Un paradis pour cette raclure de Cristobal Li qui y avait implanté ses quartiers, nageant dans cette fange comme un requin en eau profonde.

 

Le cirque, Jenny l’avait toujours eu en horreur. Petite déjà, dans sa lointaine Irlande, alors que les autres enfants battaient des mains au spectacle de Mister Punch et de la vieille Judy, elle se terrait sous les bancs, persuadée que sous le masque de ces marionnettes se cachaient des banshees sanguinaires, des korrigans et des brownies dont le seul but était de la dévorer toute crue.

L’évocation de ses terreurs enfantines faillit bien lui faire rater le sombre boyau situé juste en face de l’inquiétant Royal London Hospital.

A vrai dire, seuls les initiés savaient que ce passage était l’unique entrée vers la Foire de Stepney. Après avoir laissé quelques shillings au patibulaire factotum qui, dans une guérite hérissée de tessons de bouteilles, faisait office de Cerbère, elle prit son courage à deux mains et pénétra enfin dans la sinistre fête foraine.

 

Elle aussi vit la grande roue grinçante et rouillée.

Elle aussi vit les rangées de baraques branlantes, les roulottes défoncées, les réclames aux trois quart effacées, les affiches de spectacles sur lesquelles un seul mot était encore lisible : annulé !

Elle vit l’antique manège à chevaux sans chevaux, le tir au pigeon abandonné, le palais des glaces d’où toutes les glaces avaient été brisées, le train fantôme sans locomotive.

Les fantômes, eux, devaient sûrement encore rôder quelque part...

 

Elle allait faire demi-tour lorsqu’elle avisa un malabar en débardeur qui, de dos, donnait de furieux coups de massue sur un pieu.

« Pardon mon brave, le bureau de Cristobal Li…c’est bien par ici ?…

Le balèze se retourna et Jenny fit un bond en arrière.

La blondinette aux yeux papillonnants qui lui fit face lui répondit d’une voix de stentor : 

«  Mais oui ma chérie,  deuxième nain à droite et quatrième géant à gauche !

« …Merci beaucoup, fit Jenny interloquée. La blondinette, le géant, la chose, fit demi-tour, se remit à frapper sur le piquet et ajouta : 

«  De rien ma poule et ne te perds pas surtout…tu pourrais faire de mauvaises rencontres…

 

Jenny suivit les conseils, croisa deux nains goguenards, quatre géants hirsutes, évita de leur demander quoi que ce soit et arriva devant l’entrée d’un misérable chapiteau dont les pans  flottaient au gré du vent.

Sur une pancarte rafistolée qui pendouillait lamentablement, ces mots aux trois quarts effacés :

Cristobal Li présente :

Monstres et Merveilles, Monts et Marées…

 

Elle allait pénétrer sous la tente lorsque quelque chose se posa sur son épaule.

« Si j’étais toi, j’hésiterais à rentrer là-dedans…

Une multitude de longs doigts, frétillants comme les tentacules d’une petite pieuvre, ondulaient vers son cou.

« Et  pourquoi cela ? demanda Jenny en sursautant.

« Parce qu’ici, ma toute belle, lui répondit une gitane au regard de braise, on sait de quelle façon on entre dans cette tente…

On ne sait jamais dans quel état on va en ressortir !...

 

Chapitre 33

 Whitechapel Albert Leman - Illustration Sylvain Granon

Hormis ses étranges mains, la gitane était d’une beauté renversante.

Elle irradiait comme un soleil, un soleil ténébreux, certes, mais dans cet univers de misère, tous les rayons étaient les bienvenus…

 

« Eh ben dites donc…merci docteur ! Une beauté renversante, rien qu’ça ! Je ne savais que je vous avais tapé dans l’œil à ce point ?...

« Shut up, Pulpy ! Laisse causer le Doc’…

 

…La gitane tourna autour de Jenny et, un sourire narquois au coin de la bouche, la détailla de la tête aux pieds.

« Toi, tu ne viens pas pour de l’embauche, n’est-ce pas ? Quoi que…il Signore Li, elle fit une horrible grimace et cracha par terre, maudit soit-il, trouverait bien à t’employer… 

« Non, fit Jenny qui n’arrivait pas à détacher ses yeux des bras de la gitane, en fait…je suis à la recherche…d’un ami !

« Un ami ! Voyez-vous ça ! Ça existe encore ça, des amis ?

« C’est qu’il a été vendu par erreur, tout à fait par erreur…comme monstre…enfin je veux dire…je ne dis pas ça pour vous…mais enfin…

La gitane éclata de rire.

« Mais ma chérie,  tu n’as pas à t’excuser ! Elle se mit à esquisser deux pas de flamenco autour de  Jenny. Ici, même Carmen est un monstre!  Ici, nous sommes tous des monstres…à part toi peut-être ?…

Elle agita doucement ses mains dont les extrémités ressemblaient plus à des spaghettis qu’à des doigts sur les joues de Jenny.

« Alors ma belle, comment s‘appelle-t-il ton…monstre ?

« Son nom…son nom est Orange Pekoe…et sa tête,...elle enfouit la sienne dans ses mains, oh my God, sa tête se transforme…en théière…

La gitane se rembrunit.

«  Par tous les démons!...En effet il est ici, souffla-t-elle, Cristobal l’a déjà mis au secret. Cet immonde scélérat veut faire de lui ce qu’il a fait avec chacun d’entre nous…il veut…il va…le dresser !

« Oh mon Dieu !

« Inutile d’implorer ton Dieu ici mon enfant ! Le seul Dieu que Li nous permette d’adorer s’appelle Fouet et pour qu’on n’oublie jamais son nom, il l’a gravé dans nos chairs !

Elle dénuda son épaule. Une triple zébrure traversait son dos de haut en bas. Jenny ravala un sanglot.

« Je crains que l’apprentissage de ton ami n’ait déjà commencé ! Il veut en faire la vedette d’un grand show, c’est ce qu’il nous a dit…et rien ne l’arrêtera…Li, ma pauvre enfant, est le diable en personne ! Allons, viens avec moi que je te présente aux autres membres de notre petite famille, tu verras, ce sont de braves bougres, ils te plairont beaucoup, enfin, passé l’effet de surprise ! Mais si j’en crois ce que mes petits doigts m’ont dit en te touchant la joue, tu fais partie de celles dont le cœur voit plus loin que les yeux…

Nous t’aiderons du mieux que nous le pourrons, tu as la promesse d’une diseuse de mauvaise aventure…et maintenant suis-moi…

 

Et pendant qu’autour d’elles les bruits et les clameurs de la foire reprenaient de plus belle, elle la prit par la main et l’entraîna à travers un dédale de roulottes où planait, omniprésente, l’ombre d’un Minotaure à la trogne de dompteur napolitain.

 

Chapitre 34

 

Alors que Jenny était entre de bonnes et très frémissantes mains, j’étais, quant à moi, bien loin de me douter que nos destins, séparés à peine par la bourbeuse largeur de Whitechapel High Road, allaient à nouveau se croiser.

 

En cette fin d’après-midi, dans mon bureau du bâtiment Renfield de l’aile nord du Royal London Hospital, je n’aurais su dire si la main que je serais était bonne ou mauvaise.

Elle était moite en tous cas, molle aussi et complètement dénuée de toute émotion, pour ne pas dire de toute vie. C’était celle du pauvre bougre qu’on venait de m’amener et qui, encadré par deux solides bobbies, se dandinait, le regard éteint, face à la fenêtre grillagée qui donnait sur la rue.

« Désolé docteur Severt, répétait l’un des deux policiers, il est comme ça depuis trois jours. On ne peut en tirer que des grognements. C’est pour ça que le superintendant Mops vous l’envoie…et maintenant, c’est votre affaire Sir…

 

Les deux policemen claquèrent des talons et me laissèrent seul avec mon nouveau « client ». Je relus sa fiche :

Thomas Patrick Lipstick. Boutiquier à Spitalfield Market. Cinquante-huit ans. Né à Tobermory. Etudes secondaires médiocres. A Servi aux Indes de 1848 à 1853 en tant que sous-officier. Retour au bercail. Ouvre un commerce d’épices. Fréquente l’Old Bengali Club. Dépendance au thé. Malgré le manque de preuves, est soupçonné de collusion, sinon de participations à cinq meurtres. Sujet dissimulateur et récalcitrant. Potentiellement dangereux. A manier avec des pincettes. Sinon avec des gants de boxe.

Venaient ensuite la liste des crimes et leurs descriptions détaillées suivies des conclusions abracadabrantes du Superintendant Mops.

 

Ce n’était pas la première fois que la justice requérait mes compétences mais je sentais à travers la prose inepte de ce dossier qu’il était aussi vide que le cerveau du chef de la Criminelle. Un détail cependant avait attiré mon attention.

Addiction au thé…

Les quelques jours qui s’étaient écoulés depuis la terrible soirée à Covent Garden n’avaient pas suffi à effacer de ma mémoire la pénible impression que j’en avais gardé. Convaincu d’avoir été le jouet d’une dramatique illusion, j’en restais néanmoins profondément troublé. Si tout cela tenait de la farce, les morts, eux, étaient bien réels. Le thé était-il un élément à prendre en compte ? Se pouvait-il qu’il y ait un lien entre ce drame et mon patient ? 

J’observai le malheureux.

Recroquevillé sur une chaise, il se balançait, genoux serrés dans ses bras, le regard empli d’une indicible terreur braqué vers l’extérieur comme s’il craignait d’y voir surgir un hypothétique visiteur. Il avait plus l’air d’une victime que d’un meurtrier.

Les interrogatoires n’avaient sûrement pas été des plus tendres. Je n’avais aucune envie de participer à une enquête policière qui me semblait aussi absurde qu’injuste mais me sentais dans l’obligation d’atténuer les souffrances de cet homme. Comment allais-je faire ?...En relisant le dossier, j’eus une idée. 

Il me fallait, pour percer les murailles derrière lesquelles ce Lipstick était enfermé, lancer un fil, même ténu. Il me suffirait ensuite de dérouler la pelote. Ce fil, je pensais l’avoir trouvé. Lipstick avait été aux Indes, j’allais jouer de cette corde sensible. Je m’assis en face de lui et pris mon air le plus décontracté.

 

«  Ahh…sergent Lipstick, vous ne pouvez pas savoir le plaisir que j’ai à me retrouver en compagnie d’un ancien camarade. (Lipstick ne semblait guère me prêter attention et continuait à se balancer). Cela faisait si longtemps que je n’avais pu échanger des souvenirs…c’est que 1853, tout de même, ça fait un bail n’est-ce pas ! (Il arrêta de se balancer). Nous étions si jeunes, si insouciants…Ahhhh Les Indes, quelle époque glorieuse ! Comme vous, j’ai été incorporé à Calcutta

(Lipstick fronça les sourcils)…j’étais affecté au troisième Lancier…je revois encore nos magnifiques parades lorsque nous défilions le long du Gange…

(Lipstick commençait véritablement à s’agiter, son regard, fuyant jusque-là, se braqua subitement sur moi) …le soleil qui se couche à travers les lianes des Banyans, face au mess… (Il bredouilla quelque chose, mais c’était encore incompréhensible)…le chant des oiseaux de paradis…l’odeur des hibiscus, le goût sucré des papayes…et ce merveilleux Darjeeling que nous servaient les serveuses en sari…

«  Darjeeling ... murmura Lipstick, cette fois  plus  intelligiblement.

«  Oui, le merveilleux Darjeeling, sergent ! …ça y est, pensai-je…

«  En effet, le merveilleux Darjeeling…je me souviens très bien…continua-t-il d’une voix étrangement monocorde. Je me souviens de…mais…qu’est-ce que c’est ?…vous entendez ces cris ? …on dirait ceux des cipayes avant le massacre de Lahore ?

« De Lahore dites-vous ? Non…je n’entends rien…

« Mais si Major…écoutez bien…ils chantent pendant qu’on pend leurs camarades…ah quel beau concert !…j’entends les sifflements des couteaux des Sikhs qui tranchent des gorges…ssssss Sssss…j’entends les hurlements des femmes alors qu’on brûle le corps de leurs époux sur les rives du fleuve….Yuuuuuuu…Yuuuuuu…

Il psalmodiait ! Une lueur s’était allumée dans ses yeux

 «  Oui Major, je me souviens très bien des clous rouillés plantés dans les fesses des fakirs. C’est moi qui les ai enfoncés…

« Calmez-vous mon ami…

« Sur vos ordres, Major, sur vos ordres !…Et la puanteur des charniers qui se consument lentement, vous les sentez Major ?…

« Vous vous trompez très cher, je ne…

« Et les piaillements des vautours qui arrachent des lambeaux de chairs putréfiées…voyez comme ils font ? Hein ? Les vautours avec leurs grandes ailes…

Avant que je ne réagisse il avait bondi avec une souplesse inattendue sur le bord du bureau. Se maintenant accroupi, en équilibre sur ses jambes repliées, il secouait frénétiquement des coudes.

« …Les charognards, Major…avec leur bec coupant comme des rasoirs…les charognards qui n’attendent qu’un signal…un signal, Major…

 

Je n’eus que le  temps de saisir une sonnette avant de m’effondrer sous les serres du forcené qui s’était jeté sur moi. Mais ce n’était plus Lipstick que les quatre infirmiers saisirent et décrochèrent difficilement de mon cou.

C’était un vautour !

 

Un vautour qui mordait, griffait et hululait d’une voix  lancinante :

« Bodhidhârma...Bodhidhârma...Bodhidhârma... »

 

Chapitre 35

Whitechapel Albert Leman - Illustration Sylvain Granon  

Ils ont osé !

Oui lecteurs chéris… Ils ont osé !

Qui ça, « ils », vous demandez-vous ?…Vous le saurez bientôt…

Sachez qu’ils s’en sont pris au bien le plus sacré de nos antiques traditions. Sachez qu’ils s’en sont pris aux fondements même de notre vertueuse nation ! En vérité, je vous le dis, plus rien n’arrêtera ces sinistres crapules ! Car il faut bien se rendre à l’évidence, et quoi qu’il nous en coûte de devoir répandre la nouvelle, vous êtes, amis fidèles, dans le plus grand des dangers !… La loi, mais qui sait encore ce que ce mot veut dire, la loi est tout bonnement bafouée dans notre vieille cité ! Cette cité, amis londoniens, qui était jusqu’à il y a encore quelques jours, le phare du monde moderne, cette cité que tous les amoureux des arts, que tous les esthètes nous enviaient, cette somptueuse Babel que tout le Gotha prenait en exemple, cette ville, mais est-ce encore une ville, est devenue une véritable cour des miracles ! Et même ce mot : miracle, n’a plus aucun sens en ce lieu. Il faudrait plutôt dire « Cour des misères » ! « Cour des ténèbres » !

Oui, malheureux concitoyens, il faut que vous sachiez que, lâchement abandonnés par ceux qui avaient jusqu’alors la tâche de vous protéger et qui vous ont piteusement abandonnés, nous sommes devenus la risée de la terre entière !

Pall Mall, Mayfair, Kensington, Chelsea, Pimlico…..Il n’est plus un quartier, plus une avenue qui ne soient à l’abri du bras sanguinaire qui, prêt à frapper, attend, au coin d’un lampadaire, que vous, innocente victime, veniez lui tendre votre petit cou d’agneau. Car au bout de ce bras, la mort rôde, riante de toutes ses dents ! Entendez-vous l’entrechoquement macabre du sinistre squelette qui vous guette en bavant et qui sait que son crime restera impuni ?…

Cinq morts ! Oui, cinq cadavres hantent désormais nos nuits ! Cinq suppliciés qui demandent  justice, mais qui les entend ?…Pas la police, trop occupée à cuver sa bière ou son gin ! Pas son chef, l’inénarrable Superintendant Mops, trop occupé à courir après tous les marchands de thé de la capitale !

Ah pardon, désolé, vous n’étiez pas au courant ?

Le Thé, d’après nos imbéciles en uniforme, est paraît-il l’arme du crime !

Méfiez-vous du thé ! clame-t-on à Scotland Yard ! Surveillez vos théières ! Gare à la cuillère qui tue ! Bull shit ! Foutaises ! Londres, mes amis, est devenue folle ! Aux dernières nouvelles, à Buckingham, on servirait du café au Five o’clock de la reine ! Honte sur nous ! Tragédie que tout cela ! Turpitudes et humiliations, telles sont notre lot désormais ! Et hélas, nous le savons de source sûre, ceci n’est qu’un début ! Attendez-vous au pire, mes chers, mes très tendres compatriotes….

Pire, dont nous vous tiendrons bien sûr informés, au péril de notre vie et de notre réputation, dussions-nous pour cela affronter toutes les bouilloires de l’enfer, car tel est notre devoir, que dis-je notre devoir, car tel est notre honneur !

                  God save the tea!

                                                     Pour le « Daily Stinker »

                                                     Votre envoyé très spécial :   Johnny Laphroig.

 

Chapitre 36

 

« Vous reprendrez bien un peu de cet excellent cake, Miss …Miss comment déjà ?…

« Jenny ! Jenny O’Maley, madame…

« Oh madame !…vous vous rendez compte ?…quelle charmante enfant ! Depuis combien de temps ne m’a-t-on plus appelée madame ? Gloussa en minaudant l’extraordinaire petite personne dont le nez se terminait par une fourchette et qui servait, grâce à cet appendice, une part de gâteau à une Jenny très impressionnée par l’étrange assemblée assise en rond autour d’elle.

« Depuis que tu es une star, belle Esméralda, dit à côté d’elle un souriant individu qui avait presque la même particularité que sa voisine, à la notable différence qu’il avait, lui, un couteau au bout du nez, et qui couvait la dite voisine d’un regard langoureux.

« …Et depuis que je ne suis moi-même un « Môssieur », moi ton fidèle Esméralda…depuis que, pour le meilleur, et pour le pire, nous sommes devenus, les magnifiques…

Il  se leva, fit une pirouette, tendit la main à Esméralda qui, lui renvoyant son œillade, entama avec lui une valse virevoltante autour de la tente. 

«…Les stupéfiants…les irrésistibles…Lady Fork et Lord Cutlass !…dont l’époustouflant numéro…les a rendus célèbres…dans les deux hémisphères…

Les deux petits danseurs se penchèrent alors vers l’assiette de Jenny. 

« Madame » planta sa fourchette dans le cake, « Môssieur » se mit à le découper puis, s’approchant cérémonieusement de la jeune femme, ils lui glissèrent avec délicatesse un petit bout de gâteau dans la bouche.

« Fin du spectacle ! Merci…vous pouvez applaudir…

 

A l’aide d’un mouchoir de dentelle ils essuyèrent des miettes de gâteau sur les lèvres de Jenny puis saluèrent leur public en envoyant des baisers à la cantonade. Jenny la bouche pleine, battait des mains à tout rompre.

 

Que cette fille est adorable se dirent-ils! Ce petit numéro aura au moins servi à faire revenir un semblant de sourire sur son triste visage.

Que ces gens sont gentils se dit-elle, en repliant vivement les jambes car un grand tigre venait de sauter à ses pieds et essayait de lui lécher les chevilles.

« N’aie pas peur, la rassura la gitane en caressant le fauve sur le museau. C’est Turncoat, le tigre-garou ! Il se transforme au gré des gens et de leurs émotions. Avec les colériques, il devient féroce ! Gare aux versatiles, il se fait tourbillon…Mais tu n’as pas à t’inquiéter, avec toi il sera tout amour. « Miaowww….miaula Turncoat en donnant de petits coups de langue sur la main de Jenny.

« Oui avec toi il sera aussi doux qu’un chartreux…ou qu’un chapon, plaisanta Esmeraldo,

« Grmffff…grogna Turncoat en lui jetant un œil noir.

« C’est une blague mon vieux, c’est une blague…

 

 

« Ainsi vous êtes la bonne amie de Mister Théière ? demanda un placide géant assis en tailleur près de Jenny. Turncoat lui donna un coup de patte sur la tête.

« Ben quoi, qu’est-ce que j’ai dit ?

« Laissez, monsieur Turncoat, fit Jenny, le vrai nom de mon ami, c’est Orange Pekoe…et je ne suis pas sa « bonne amie »…

« Ahhhhh bon ?… firent les autres.

« Enfin je veux dire que…si, bien sûr je suis son amie…une amie proche…mais je ne suis pas sa…

« C’est ça ma jolie, c’est ça, dit la femme-spaghetti avec un sourire entendu, on a bien compris…et donc toi, qui n’es juste qu’une amie, tu viens jusqu’ici braver les monstres dans cet  endroit maléfique pour….mais pourquoi au juste ma toute belle ?

 

Elle ne sut que répondre. Ils l’observaient en silence, attendant qu’elle se décide. Elle n’avait qu’un mot à dire et ils iraient lui décrocher la lune. Ils étaient comme ça, la force de leur amour, une fois donnée, était indestructible et n’avait d’égal que la constance de leur haine. Mais ça, elle ne le savait pas encore.

Esmeraldo sortit une lime de sa poche et se mit aiguiser le bout de son nez. Il s’adressa à la gitane.

« Pulpinella chérie, douce créature de la nuit, ma petite pieuvre adorée, je crois qu’il va falloir tirer au sort !

« De quel sort parles-tu, canif de mon cœur ? répondit-elle en riant.

« Mais du mauvais sort qui sera attribué à celui qui devra extirper de ces jolies lèvres, il désigna de la pointe de son couteau la bouche de Jenny, le mot magique pardi !

« Moi ! Moi ! cria le géant.

« Grhhhh ! Grhhh ! Gronda le tigre.

« Nous ! Firent les autres en trépignant.

« Perdu, fit Esméralda, pas de chance, c’est celui qui dit qui y est ! 

Il s’approcha de Jenny qui restait bouche bée et dit :

« Parfait comme ça jeune fille, ne bougez plus, avec votre permission…

Il l’embrassa avant qu’elle ne s’en soit rendu compte.

« Mais dites-donc…

Esméralda sauta en l’air.

« Je l’ai !…

« Ce que vous allez avoir, petit malin c’est une bonne paire de claques !…

« Vous me faites offense ma beauté ! Ce que je viens de vous voler, ce n’est pas un baiser, allons…si j’avais vraiment voulu vous donner un baiser, permettez-moi de vous dire que vous seriez encore dans les vapes, n’est-ce pas Esméralda ? Non ma chérie ce que je viens d’extirper de vos lèvres qui, je vous l’accorde, sont fort douces, c’est le mot magique ! Ce mot que vous n’arriviez pas à formuler et que nous attendions tous…

« Le mot magique ?…

« Qu’ils sont niais ces amoureux à la fin ! Dis-lui Pulpy ! Dites-lui tous, moi elle me fatigue…

Ils se mirent donc autour d’elle. La regardèrent droit dans les yeux et éclatèrent de rire. Il faut bien avouer que jamais, dans la « French Fair » et de mémoire de monstres, ne fut prononcé avec autant de force et de gaieté le fameux mot magique :  

EVASION…

                                                           

Chapitre 37

 

Marchant en file indienne avec des mines de conjurés, la petite troupe se faufilait entre les tentes du Freak’s Show. On se poussait du coude, on se pinçait les fesses, on gloussait à qui mieux mieux.

« J’adore les complots ! murmurait béatement Goliath.  Le géant battait l‘air de ses bras comme un enfant, oubliant que ceux-ci se terminaient par de gigantesques marteaux.

« Fais attention mon grand ! Tu nous écrases les couverts, chuchotèrent ensemble Esméralda et Esméralda.

« Z’avez qu’à avancer plus vite, grommela Goliath.

« Ça suffit derrière ! On va finir par se faire pincer…

Jenny tenait fermement Pulpinella par le bout de ses vermicelles. Elle tremblait d’émotion et de gratitude. Ils avaient devancé ses pensées. La gitane l’emmenait à travers un labyrinthe de tentes et de cordages, vers la cage où Orange Pekoe croupissait depuis son arrivée. Il ne s’agissait pas d’attirer l’attention du Tyran moustachu,  ni de ses gardes-chiourme.

La rage montait de minute en minute en chacun des conspirateurs car depuis peu ils avaient quitté la partie « humaine » de la foire. Aux gémissants glapissements qui sortaient des niches crasseuses qu’ils longeaient, ils avaient compris qu’ils étaient entrés dans le « quartier » des animaux. L’immonde ménagerie de Li.

« Je crois que c’est là, dit la gitane en désignant avec dégoût ce qui ressemblait plus à une fosse qu’à une cage.

« A toi de jouer, Esméralda ! L’homme-couteau cracha par terre puis se pencha vers un énorme cadenas qui bouclait une sorte de trappe.

Clac ! Des sanglots répondirent au bruit du verrou qui sautait.

« N’aie pas peur mon ange, dit doucement Pulpinella, tu as de la visite. Elle se retourna vers la petite troupe.

« Les enfants, nous on va faire le guet… à toi ma belle…courage….

En maugréant ils laissèrent Jenny entrer dans la minuscule cage puis prirent la position que la gitane leur avait assignée. 

 

Roulé en boule comme un chiot terrorisé, il n’était plus que l’ombre de lui-même. Lorsqu’elle posa une main tremblante sur son bras, il eut un mouvement de recul. Il avait subi tant de violences, reçu tant d’humiliations, qu’une main s’avançant vers lui n’avait qu’une seule signification : les coups allaient pleuvoir. Jenny fit un terrible effort pour cacher son désarroi. Il releva la tête.

Derrière l’écran de ses larmes, ses yeux exorbités interrogeaient le visage de la jeune femme. Il lui fallait aller chercher si loin le souvenir du sourire de Jenny qu’elle eut l’impression de l’avoir perdu à jamais.

Avec une infinie douceur elle se mit à chantonner. Comme pour bercer un enfant. Entre ses doigts crispés il triturait la photographie prise chez Ruskin. Les quatre cavaliers de l’apocalypse.  Il la brandit devant son visage ravagé et bredouilla…

« Je suis…

« Je sais qui tu es… souffla Jenny.

Elle le prit enfin dans ses bras.

 

Dehors les autres trépignaient.

«  Qu’est-ce qu’ils font ? On dirait qu’ils pleurnichent ! Drôle de rendez-vous galant…

« Tu n’es qu’un idiot Goliath ! Laisse-leur le temps, c’est à croire que tu n’as jamais été amoureux, nom d’un chien des Baskerville !

« Et comment qu’j’ai été amoureux …même qu’elle était rudement belle, ma femme-enclume! Mais j’sais pas c’qui s’est passé, un jour j’l’ai tellement martelée qu’elle s’est sauvée avec l’homme-oreiller…

« Fermez-la vous autres ! Surveillez plutôt les alentours ! Si Li se pointe, on est bon pour finir en fish and chips !

Ils firent la moue, baissèrent la voix  mais reprirent leur discussion en sourdine.

 

Dans la cage, Jenny lui avait fait un nid de ses bras. Il était urgent de lui redonner espoir, lui faire comprendre qu’il n’était plus seul. Elle essaya de lui raconter le plus simplement possible tous les événements qui l’avaient menée jusqu’à lui, depuis Covent Garden jusqu’au projet d’évasion…Un faible sourire apparut enfin sur les lèvres d’Orange Pekoe.

« Pourquoi faites-vous ça pour moi ? dit-il.

La photographie n’avait pas quitté ses mains. 

« C’était ton père ? demanda-t-elle en évitant de répondre à sa question. Il hocha la tête.

 « Oui…mon père…tous les autres sont morts…par ma faute…tous, sauf celui-là, c’est le seul des quatre encore vivant. Il pointa Lipstick du doigt. Mais il m’a jeté dehors et…

« Je le retrouverai, dit Jenny énergiquement, si c’est ta dernière chance, je le retrouverai et je lui arracherai ses secrets, je t’en fais le serment…mais d’abord il faut penser à…

Pulpinella pénétra dans la cage.

« Voilà Li …Il faut filer !…

« Grrrrrrrrrr, gronda Turncoat,

« Ne me laissez pas, gémit Orange …

« Nous reviendrons ! Je te jure que nous reviendrons …

Ils n’eurent que le temps de refermer la porte, boucler le cadenas et se cacher sous la roulotte.

Un claquement de fouet. Un sifflement sardonique.

« Allora ? … Como vaï, piccola bollitore mia ? Comment va ma petite théière ?...

Derrière les roues, enfoncées profondément dans la boue, deux pupilles jaunes pleines de haine fixaient les cuissardes de cuir…

 

Chapitre 38

 

Ayant décidé, après l’éprouvant épisode de l’après-midi, qu’une petite marche me remettrait les idées en place, je venais de sortir de l’hôpital et traversai la rue à tâtons.

A travers le brouillard givrant qui envahissait peu à peu les rues, le sourd tintement des bourdons de la Fonderie Royale toute proche emplissait peu le crépuscule glacial de Whitechapel. Bien que le halo blafard entourant chaque réverbère aurait rendu mélancolique le plus téméraire des promeneurs, les ondes positives et tintinnabulantes de ces cloches, destinées plus à élever les âmes qu’à les plomber, me réchauffait le cœur, à défaut des os…

 

Remontant le col de mon macfarlane je me fis la réflexion que ce n’était guère un temps à mettre un lancier du Bengale dehors. Pauvre lancier du Bengale ! Comme j’avais été stupide de faire croire à ce pauvre diable que j’avais servi aux Indes ! Je m’en étais tiré avec quelques égratignures et l’assurance que sa pathologie était plus complexe que je ne le pensais.

C’est alors que le choc se produisit.

 

Heurté brusquement par derrière, je me retrouvai à quatre pattes sur le pavé.

« Saleté de fog ! Des bas qui m’ont coûté deux guinées ! Pouvez pas faire attention où vous mettez les pieds, Gov’nor ?!...

Plus amusé qu’en colère je me retournai pour faire face à mon « agresseur », étalé lui aussi dans le caniveau.

Ce que je vis d’abord fut le rouge éclatant des jupons. Lesquels furent vivement retroussés par deux bras énergiques pour laisser apparaître une jambe gainée de soie grise, pour le coup déchirée de la cuisse jusqu’au mollet. Une tignasse rousse, des taches de rousseur et des yeux émeraude surmontaient le tout.

Les yeux émeraude lançaient des éclairs…

« Ne vous gênez pas, Sir…surtout n’hésitez pas à reluquer, pour l’instant c’est gratuit !...

Je connaissais ces yeux, cette tignasse et ces taches de rousseur.

La jolie pirate de Covent Garden venait de m’éperonner!

 

« C’est comme ça que vous accostez les dames, dans la « haute » ? Vous avez vraiment de drôles de manières…

« Mille excuses Miss, répondis-je, c’est plutôt le contraire, il me semble…

L’attaque venait de bâbord et c’est ma poupe, si je ne m’abuse, qui a été accostée par votre proue, enfin, si je puis me permettre, par vos deux proues,…

« Faut pas vous emballer matelot ! C’est pas parce qu’on est assis tous les deux dans la flotte qu’il faut vous prendre pour le capitaine crochet !...

Elle rabattit sa robe sur ses jambes et fit mine de se relever.

« D’ailleurs, c’est pas que je m’ennuie avec vous, mais faut que j’y aille…Aïe ! Ouille !…Ah nom d’un chien, qu’est-ce que ça fait mal !…c’est bien ma veine.

Elle retomba sur les fesses et se frotta la cheville.

« Allons calmez-vous, dis-je en tentant de reprendre un peu de sérieux, et laissez-moi constater les dégâts…

« Hola…touchez pas à la marchandise !...

Malgré ses récriminations, qui d’ailleurs n‘étaient que verbales, je lui saisis quand même la cheville.

« J’ai bien peur que vous ayez un mât démâté…mais vous avez beaucoup de chance, voyez le bâtiment là-bas dans la brume, c’est un hôpital…

« Sans blague ? J’ai gagné le gros lot, dites ? Une usine à macchabées ! Manquait plus qu’ça !

« Figurez-vous que j’en sors de cette usine, et je compte bien y retourner avec vous car…oh mais excusez-moi, je ne me suis pas encore présenté…Docteur Frederick Severt, spécialiste des collisions en haute mer…et sur ce, Miss, si vous voulez bien…

Je la soulevai délicatement et, la maintenant fermement dans mes bras avant qu’elle n’ait le temps de lâcher une nouvelle bordée de jurons, fis demi-tour et retraversai la rue avec mon chargement en dentelles.

« …Et je vous jure sur mon honneur de réparateur émérite d’entorses de chevilles de corsaires que je ne vous conduis dans mon infirmerie de fortune que pour mettre un bandage sur votre cheville…

« Mais que…

« Sur votre cheville, dis-je en fronçant les sourcils, ou sur votre bouche ! Vous choisissez !…

« Ohhh Capitaine…fit-elle sur un ton faussement effarouché. Elle battit des cils et me gratifia d’un sourire resplendissant, y’a pas à dire, vous au moins vous savez parler aux femmes ! Très bien, puisque c’est ainsi je me contenterai d’un emplâtre sur le pied…qui sait, je vais peut-être encore avoir besoin de ma bouche ?…

Au fait…moi, c’est Jenny !

 

Chapitre 39

 

« Et qu’est-ce que vous réparez dans votre « usine », docteur ?…à part les guiboles des femmes que vous fracturez dans la rue, dit-elle enfin en riant.

« Hélas, pas assez de jambes comme les vôtres, très chère, répondis-je en essayant de ne pas ahaner comme un phoque…si je vous avais dit…en bas des marches…quel genre de patients je soigne ici…vous auriez…peut-être…hésité…

Elle fronça les sourcils.

« C’est le manque d’exercice ou c’est la honte qui vous fait souffler ? Vous ne faites pas des expériences sur des animaux au moins ? Ou pire sur des pauvres bougresses dans mon genre ?

J’éclatai de rire. Nous arrivâmes enfin, deux lampes à acétylène éclairaient faiblement mon couloir. Tout était désert et silencieux.

« C’est un peu sinistre chez vous, sans rire, vous soignez quoi au juste ?

« Sans rire, chère Jenny, je soigne ce qu’hélas la bonne société désigne sous l’horrible nom de fous…mais heureusement pour vous, et pour eux, ils dorment et ne savent pas que vous êtes là…

Elle me donna un coup de coude dans les côtes…

 

Dix minutes me suffirent pour trouver un flacon d’embrocation, masser la cheville douloureuse, poser une bandelette et remettre Jenny d’aplomb. Elle n’avait d’entorse qu’à un seul pied. Dommage. Son sourire fut ma récompense.

 

En repartant elle regarda machinalement une porte sur laquelle était inscrit : Isolement total. Danger.

«  Il y en a un là-dedans ?

« Oh oui il y en a un là-dedans ….et  pas n’importe lequel croyez-moi…

Elle s’approcha, jeta un coup d’œil par la lucarne et recula comme frappée par la foudre.

« Qui y a-t-il,  Jenny ?…

« Il y a un homme assis, là…c’est incroyable…cet homme…je sais qui c’est !…

« Quoi ! Vous connaissez Lipstick ?...

« Oui, c’est bien comme ça qu’il s’appelle…Lipstick ! L’homme de la photo…c’est insensé…pourquoi est-il ici docteur ?

« Qu’entendez-vous par « l’homme de la photo » ?…Tout ce que je peux vous dire c’est que ce pauvre type a un sérieux problème avec le thé et que lorsqu’on me l’a amené…mais qu’avez-vous Jenny ? … »

Elle était bouleversée et sur le point de s’évanouir. Je la ramenai dans mon bureau et lui offris un verre de brandy.

« Vous devriez en boire un aussi docteur, dit-elle, encore extrêmement troublée, je pense que vous allez aussi en avoir besoin…je ne crois pas aux coïncidences, et je ne crois pas aux anges non plus, mais il doit bien y en avoir un qui nous a poussés l’un vers l’autre…

J’eus envie de lui dire que les anges existaient bien et que j’en avais un assis en face de moi mais elle semblait lire dans mes pensées.

« Non docteur, je ne suis pas un ange, loin de là ! Par contre, j’en connais un, d’ange…un ange qui peut se transformer en démon et qui s’appelle Orange Pekoe…

« Orange comment ? !

« C’est à vous d’ouvrir vos oreilles maintenant…taisez-vous et écoutez…

 

C’est peu dire que je fus captivé. Capturé, serait plus exact. Ses mots, déversés comme un torrent, finirent par former le conte le plus insensé qu’il m’ait jamais été permis d’entendre. Jenny la rousse avait la voix de la brune Shéhérazade et la nuit qu’il lui fallut pour me raconter l’histoire du jeune Lord en valait bien mille et une.

Je sentis la chaleur du brasero à Love Court, j’eus froid dans les couloirs de Bergamote Castle, j’errai dans Londres, je pleurai dans une cave, je tremblai sous les coups de fouet, un tigre me frôla les jambes, quatre soldats se mirent au garde-à-vous, un ange roux m’hypnotisa et je ne fus pas loin de perdre la raison à cause d’une théière…

 

Le petit matin se levait lorsque l’histoire de Jenny entra en collision avec la mienne, au milieu de Whitechapel High Road. Car j’entrepris de lui conter à mon tour les circonstances de l’internement de Lipstick, ainsi que sa dernière crise de folie.

Il ne fallait pas être grand clerc pour s’apercevoir que les mots, Indes, thé, Darjeeling étaient au cœur du mystère. La guérison du malheureux garçon et la rémission de la terrible malédiction qui planait sur lui passaient de toute évidence par le traitement des troubles de l’ancien sergent. Je ne savais pas par où commencer. Sinon prendre les mains glacées de Jenny dans les miennes…

 

« Nous allons nous battre, Jenny ! Et bien que mes compétences ne soient peut-être pas à la hauteur des forces en  présence, je vous jure de  tout mettre en œuvre pour faire sortir Orange Pekoe de sa prison, matérielle d’abord, mentale ensuite. Le combat sera rude, mais nous y  arriverons !…

«  C’est vrai, finit-elle par dire en lâchant un sourire, c’est vrai que nous ne sommes pas seuls…Pulpinella, Esmeralda, Esméralda, Goliath, ils sont si courageux…mais il nous reste peu de temps ! Cristibol Li a programmé une grande représentation le 26 novembre…j’en tremble déjà ! Il a même trouvé un titre pour son infâme spectacle : Un thé à Whitechapel ! Quelle horreur !...

« Il nous reste donc dix jours ! M’exclamai-je, c’est plus qu’il n’en faut pour préparer son évasion ! Je me fais fort, pendant ce temps-là, de faire revenir Lipstick parmi les vivants et de découvrir ce qui se cache au fond d’une tasse de thé ! C’est autre chose que de masser des chevilles, et moins agréable j’en conviens, mais pour le coup c’est vraiment mon domaine…

Dix jours, chère Jenny, et lorsque vous retraverserez Whitechapel High Road, cette fois au bras de votre bien-aimé, nous les confronterons tous les deux, et nous les sauverons, j’en fais le serment !...

Et maintenant…voilà mon plan….

 

Chapitre 40

Whitechapel Albert Leman - Illustration Sylvain Granon  

« Et qu’est-ce que vous réparez dans votre « usine », docteur ?…à part les guiboles des femmes que vous fracturez dans la rue, dit-elle enfin en riant.

« Hélas, pas assez de jambes comme les vôtres, très chère, répondis-je en essayant de ne pas ahaner comme un phoque…si je vous avais dit…en bas des marches…quel genre de patients je soigne ici…vous auriez…peut-être…hésité…

Elle fronça les sourcils.

« C’est le manque d’exercice ou c’est la honte qui vous fait souffler ? Vous ne faites pas des expériences sur des animaux au moins ? Ou pire sur des pauvres bougresses dans mon genre ?

J’éclatai de rire. Nous arrivâmes enfin, deux lampes à acétylène éclairaient faiblement mon couloir. Tout était désert et silencieux.

« C’est un peu sinistre chez vous, sans rire, vous soignez quoi au juste ?

« Sans rire, chère Jenny, je soigne ce qu’hélas la bonne société désigne sous l’horrible nom de fous…mais heureusement pour vous, et pour eux, ils dorment et ne savent pas que vous êtes là…

Elle me donna un coup de coude dans les côtes…

 

Dix minutes me suffirent pour trouver un flacon d’embrocation, masser la cheville douloureuse, poser une bandelette et remettre Jenny d’aplomb. Elle n’avait d’entorse qu’à un seul pied. Dommage. Son sourire fut ma récompense.

 

En repartant elle regarda machinalement une porte sur laquelle était inscrit : Isolement total. Danger.

«  Il y en a un là-dedans ?

« Oh oui il y en a un là-dedans ….et  pas n’importe lequel croyez-moi…

Elle s’approcha, jeta un coup d’œil par la lucarne et recula comme frappée par la foudre.

« Qui y a-t-il,  Jenny ?…

« Il y a un homme assis, là…c’est incroyable…cet homme…je sais qui c’est !…

« Quoi ! Vous connaissez Lipstick ?...

« Oui, c’est bien comme ça qu’il s’appelle…Lipstick ! L’homme de la photo…c’est insensé…pourquoi est-il ici docteur ?

« Qu’entendez-vous par « l’homme de la photo » ?…Tout ce que je peux vous dire c’est que ce pauvre type a un sérieux problème avec le thé et que lorsqu’on me l’a amené…mais qu’avez-vous Jenny ? … »

Elle était bouleversée et sur le point de s’évanouir. Je la ramenai dans mon bureau et lui offris un verre de brandy.

« Vous devriez en boire un aussi docteur, dit-elle, encore extrêmement troublée, je pense que vous allez aussi en avoir besoin…je ne crois pas aux coïncidences, et je ne crois pas aux anges non plus, mais il doit bien y en avoir un qui nous a poussés l’un vers l’autre…

J’eus envie de lui dire que les anges existaient bien et que j’en avais un assis en face de moi mais elle semblait lire dans mes pensées.

« Non docteur, je ne suis pas un ange, loin de là ! Par contre, j’en connais un, d’ange…un ange qui peut se transformer en démon et qui s’appelle Orange Pekoe…

« Orange comment ? !

« C’est à vous d’ouvrir vos oreilles maintenant…taisez-vous et écoutez…

 

C’est peu dire que je fus captivé. Capturé, serait plus exact. Ses mots, déversés comme un torrent, finirent par former le conte le plus insensé qu’il m’ait jamais été permis d’entendre. Jenny la rousse avait la voix de la brune Shéhérazade et la nuit qu’il lui fallut pour me raconter l’histoire du jeune Lord en valait bien mille et une.

Je sentis la chaleur du brasero à Love Court, j’eus froid dans les couloirs de Bergamote Castle, j’errai dans Londres, je pleurai dans une cave, je tremblai sous les coups de fouet, un tigre me frôla les jambes, quatre soldats se mirent au garde-à-vous, un ange roux m’hypnotisa et je ne fus pas loin de perdre la raison à cause d’une théière…

 

Le petit matin se levait lorsque l’histoire de Jenny entra en collision avec la mienne, au milieu de Whitechapel High Road. Car j’entrepris de lui conter à mon tour les circonstances de l’internement de Lipstick, ainsi que sa dernière crise de folie.

Il ne fallait pas être grand clerc pour s’apercevoir que les mots, Indes, thé, Darjeeling étaient au cœur du mystère. La guérison du malheureux garçon et la rémission de la terrible malédiction qui planait sur lui passaient de toute évidence par le traitement des troubles de l’ancien sergent. Je ne savais pas par où commencer. Sinon prendre les mains glacées de Jenny dans les miennes…

 

« Nous allons nous battre, Jenny ! Et bien que mes compétences ne soient peut-être pas à la hauteur des forces en  présence, je vous jure de  tout mettre en œuvre pour faire sortir Orange Pekoe de sa prison, matérielle d’abord, mentale ensuite. Le combat sera rude, mais nous y  arriverons !…

«  C’est vrai, finit-elle par dire en lâchant un sourire, c’est vrai que nous ne sommes pas seuls…Pulpinella, Esmeralda, Esméralda, Goliath, ils sont si courageux…mais il nous reste peu de temps ! Cristibol Li a programmé une grande représentation le 26 novembre…j’en tremble déjà ! Il a même trouvé un titre pour son infâme spectacle : Un thé à Whitechapel ! Quelle horreur !...

« Il nous reste donc dix jours ! M’exclamai-je, c’est plus qu’il n’en faut pour préparer son évasion ! Je me fais fort, pendant ce temps-là, de faire revenir Lipstick parmi les vivants et de découvrir ce qui se cache au fond d’une tasse de thé ! C’est autre chose que de masser des chevilles, et moins agréable j’en conviens, mais pour le coup c’est vraiment mon domaine…

Dix jours, chère Jenny, et lorsque vous retraverserez Whitechapel High Road, cette fois au bras de votre bien-aimé, nous les confronterons tous les deux, et nous les sauverons, j’en fais le serment !...

Et maintenant…voilà mon plan….

 

     

Un thé à Whitechapel

Chapitre 21

Le passage était désert.

Sur le damier noir et blanc du carrelage de Burlington Arcade, le bruit sec de ses pas se répercutait le long des devantures des luxueux magasins. Derrière les vitrines de cristal, les mains de cire d’impassibles mannequins aux visages poudrés lui indiquaient le chemin. Par ici, semblaient-elles dire, avance d’une case, joli petit pion ! Dans cet improbable échiquier de marbre, il se sentit comme pris au piège d’un jeu qui le dépassait. Illuminé par une armée de lanternes dorées, son reflet se multipliait à l’infini. L’écho de ses pas le fit se retourner.

Mille Orange Pekoe le dévisageaient. Mille pantins terrifiés…

 

Car il en était certain, l’innommable était revenu…

Rampant tel un serpent immonde, il remontait sournoisement le long de ses veines. Des mots, prononcés dans une langue oubliée, se bousculaient dans son crâne. Une amertume écoeurante asséchait sa bouche, annonçant le flot de salive âcre et acide qui jaillissait inexorablement du fond de ses entrailles. Puis l’envie de vomir le pliait en deux, comme toujours, comme à chaque fois…

Combien de temps allait-il encore pouvoir résister ?

Il n’avait pas tout dit à Jenny…Comment aurait-il pu ?

Mais il devait savoir. Il n’avait pas d’autre issue.

 

 Bartholomew Ruskin était satisfait.

A vrai dire, Bartholomew Ruskin était souvent satisfait. Mais cette fois il allait toucher