Simirniakov, grand propriétaire terrien, dirige, si l’on peut dire comme ça, un immense domaine agricole. Il a sous sa responsabilité un nombre important d’âmes c’est-à-dire de moujiks qui travaillent sur la propriété. A l’abri du besoin, comblé familialement, Simir n’aspire qu’à une seule chose : être en paix, se reposer.
Mais sa position de maître l’oblige à gérer les récriminations des paysans, les demandes de travaux des voisins ainsi que les méfaits de son fils.
Heureusement il peut compter sur l’aide d’Oboïevski, son intendant, qui administre le mieux possible le domaine. Mais les prises de décisions relèvent de Simir qui, dans la mesure du possible, tente de les différer.
Nous sommes au XIXème siècle, dans la Russie tsariste, avec son système social très hiérarchisé et codé. Mais les temps changent, des idées d’égalité apparaissent, des mouvements de syndicat de paysans se forment et s’organisent.
Le temps de la Révolution se fait sentir. S’appuyant sur des faits historiques, Vanoli traite avec beaucoup de finesse et d’humour l’abolition du servage en Russie qui conduira à la Révolution de 1917.
A la fois conte et satyre politique, Vanoli nous livre ici un album délicieux.
Le niais du village est en lévitation, le cheval « Vladimir » parle et donne des conseils à son maître, quelques anachronismes sont présents et hilarants.
Proche d’un tableau de Bruegel, « Simirniakov » est un très bel hommage à la littérature russe.
