Le sergent Dida vit dans la poussière, respire de la poussière, mange de la poussière, transpire de la poussière.
Homme d’une armée qui ne prend plus soin de ses soldats, il zone tous les jours dans son treillis élimé et ses vieux godillots. Un matin il se réveille au son du muezzin et le ventre vide va se poster comme chaque jour en face de la station essence Total.
Là, le général Zoumana, un des gradés les plus puissants de l’armée en déroute est en train de faire le plein de sa voiture. Dida n’osera pas l’approcher.
Pourtant le deuxième jour sa bonne étoile lui fera de nouveau croiser la route de ce terrible colonel qui, de fil en aiguille, va faire de lui son bras droit à l’intendance du camp militaire et lui apprendre les ficelles du métier, qui consiste à se remplir les poches, le plus possible, et sans se faire prendre.
Au même moment, le « Président » de ce pays d’Afrique de l’Ouest meurt et, d’alliances en coups fourrés, Dida le simple sergent va alors se retrouver au pouvoir.
Excellent orateur, il a tout le soutien de son peuple pour qui il ne veut que le meilleur, quitte à bousculer les vieux éléphants du parti et les diplomates de tous les États ayant de gros intérêts économiques dans le pays.
Un roman truculent, à la limite de la fable, dont la morale est vraiment inattendue.
