Sauveur Saint-Yves, c’est un psy avec un prénom qui sonne comme une mission.
Mais c’est tout, sauf une caricature du psy : Antillais au cœur gros comme ça, taillé comme un rugbyman et qui élève seul son fils Lazare de 8 ans. Le roman se tisse au fil des consultations, multiples histoires pour n’en former qu’une : celles des patients mais aussi celle complexe et touchante de Sauveur et son fils.
Les protagonistes de cette histoire nous apparaissent proches, représentatifs de notre société et si ordinaires finalement. Pourtant, ils se coltinent des problèmes plutôt corsés (autodestruction, quête d'identité, filiation, racisme, suicide, homosexualité…), mais ceux-ci sont exposés avec une telle humanité et un humour si ravageur qu'ils en deviennent acceptables.
Du grand Marie-Aude Murail : une sensibilité hors du commun pour mieux briser les tabous, parler de tout sans jugement, flirter avec les stéréotypes sans jamais basculer, pour une performance à la fois réjouissante, grinçante et douce-amère.
Un roman non générique, sans tiers payant, qui devrait être pris en charge par la sécurité sociale.
Et cerise sur l'antidépresseur, il y a un tome 2 !