De la Sibérie à New-York, le passé ressurgit, comme ça, sans prévenir, nous embarquant dans nos parties les plus sombres…
New-York en 1990, dans une salle de sport on retrouve ou on découvre Azami devenue agent de police. Celle-ci présente une épaisse morphologie qui trahit la prise excessive de stéroïdes.
Pas moins femme, avec un instinct maternel se faisant de plus en plus oppressant mais physiquement impossible à assouvir, c'est sans hésitation qu'elle décide de garder un nourrisson trouvé dans un container niché dans une étroite ruelle.
Cela va la mener à croiser une triste histoire de trafic de bébés et sur les pas d'une bien plus sombre affaire...
Avec l'aide de son père d'adoption, Pavel, ces deux-là nous embarquent dans un scénario aux pointes fantastiques où la nostalgie et les épreuves du passé remontent plus ou moins violemment à la surface.
Pour les connaisseurs, nous avions laissé Pavel et Azami 20 ans auparavant dans Little tulip. Ce nouvel opus semblerait être une suite, mais rien n'entrave à sa lecture et son appréciation.
On retrouve ici le graphisme brut et sévère de Boucq et l'ambiance toujours très glauque de Charyn. Oui, c'est violent, c'est sombre, parfois même sordide, mais c'est tout autant poignant et attachant. Ce duo d'auteurs sait doser juste comme il faut la part fantasque, sans jamais aller trop loin, nous laissant toujours un pied dans la réalité pour ne pas brider la crédibilité de l'intrigue.
On adore ce New-York tombé dans les ténèbres, les plans sur les bas-fonds mais aussi l'importance que l'on donne à tous les autres personnages. Ils ont chacun leurs places, toutes aussi considérables que celles de Pavel et Azami.
Une lecture qui surprend agréablement et qui bouscule, voilà quelque chose qui fait du bien.
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