Le Pangolin et le Pingouin lent - Chapitres 56 à 60 - Catalogue en ligne de votre médiathèque

Chapitre 56

« …Grassouillet ! ô grand Nanuuk…Gras de ma graisse, esprit de mon sang, sang de mes tripes, tripes de mon lard !…Mais qu’est-ce que je raconte ? Ce n’est pas ça du tout !... Ahhh misère, je suis trop perturbé par ce que je viens de voir, je ne me souviens plus de la formule pour invoquer mon totem, gémissait Tulurgglurkuk, et je ne sais plus non plus quelles herbes je dois mettre dans ma pipe, et d’ailleurs où est ma pipe, nom d’un…Chien-qui-Pète, hurla-t-il, tu as encore volé ma pipe ?!.... »

Assis dans la petite hutte de Tanarak, les lamentations de Tulurgglurkuk auraient tiré des larmes à n’importe qui. A n’importe qui mais pas à Tanarak dont les yeux plissés et rieurs jetaient sur le malheureux chasseur un regard sans aucune compassion. Ils avaient passé la nuit, accroupis autour du feu, à se demander quel maléfice s’était abattu sur la faune de la région et comment interpréter tout cela. Pour Tulurgglurkuk, invoquer son animal-totem semblait être la dernière option. Seulement voilà, il ne se rappelait plus comment faire. De plus il avait perdu sa pipe sacrée…

Tanarak siffla dans ses doigts. Chienne-qui-ne-pète-jamais pénétra dans la hutte. Tanarak lui glissa quelques mots à l’oreille et la louve repartit en trombe.

On entendit comme un brusque bruit de lutte dans la neige, des grognements rapides, une mâchoire qui claque, un gémissement, puis plus rien. Chienne-qui-ne-pète-jamais revint aussi vite qu’elle était partie et déposa la pipe de Tulurgglurkuk devant lui.

« Bon ça c’est fait, ricana Tanarak, maintenant les esprits….

« Quoi, les esprits ? fit Tulurgglurkuk, je n’ai jamais parlé de plusieurs esprits et…

«  Toujours aussi obtus hein, soupira Tanarak, bon alors premièrement si monsieur avait récupéré toutes ses facultés on n’en serait pas là…Ensuite, c’est comme pour tout, souvent les choses marchent par deux mais en opposition. Blanc et noir, jour et nuit, grand et petit, un et une…C’est pareil pour les esprits. Tu ne comprends toujours pas ? Ce n’est pas grave, donne ta pipe !... »

Elle prit la pipe des mains de Tulurgglurkuk totalement interloqué, y enfourna une poignée d’herbes qu’elle venait de sortir de sa poche et commença aussitôt à en tirer des bouffées.

Du fond de sa gorge un son rauque avait pris naissance. Il enfla jusqu’à pénétrer le cerveau de Tulurgglurkuk. La fumée emplit ses narines.

Tulurgglurkuk tituba, vacilla sur le côté, posa sa tête par terre et sourit béatement.

« Je vole, dit-il…

« Mais non idiot, tu ne voles pas, enfin pas tout de suite… ».

Deux ours blancs, énormes et vaporeux, venaient d’apparaître dans un coin de la hutte, occupant quasiment tout l’espace…

Tanarak posa la pipe sur ses genoux, serra ses mains en signe de prière et salua les deux ours.

« Bonjour Fille-de-la-toundra, tu as bien fait de prendre les choses en mains, fit le plus gros des ours, celles de Tulurgglurkuk sont parfois un peu maladroites…

« Bonjour Nanuukq-le-Grassouillet, il ne faut pas lui en vouloir, répondit Tanarak en regardant le chasseur endormi avec une tendresse amusée, mais merci de ta confiance…

« Bonjour ma fille, fit l’autre ours, alors comme ça tu nous as convoqués tous les deux. Pourquoi pas après tout, ce n’est pas si fréquent et ça doit en valoir la peine ! Et puis ça nous rappellera le bon vieux temps, pas vrai vieille fripouille !...

Le gros ours hocha la tête.

« Et bonjour à toi, esprit de ma mère et de la mère de ma mère, dit Tanarak au deuxième ours, bonjour à toi chère Nanuukquette-la-Grassouillette, et soyez tous les deux mille fois bénis de venir vous manifester dans ma modeste hutte.

« Tout le plaisir est pour nous, répondirent en chœur les deux esprits, mais ne perdons pas de temps, alors, ils sont où ces phénomènes de foire ?... »

Chapitre 57

« …En effet, c’est étrange… »

Nanuukquette-la-Grassouillette se grattait la tête.

Ils étaient tous, esprits, chasseurs et chiens, devant les cages et regardaient les animaux qui auraient dû être blancs mais qui ne l’étaient plus.

« Ca ne te rappelle rien, mon Grassouillet ?...dit-elle perplexe,  on dirait bien…

« Oui, fit Nanuukq, on dirait bien…

« On dirait bien quoi ? demanda Tanarak

«Eh bien…L’affaire est compliquée…fit l’animal totem de Tulurgglurkuk, très compliquée…Elle implique plusieurs personnes plus ou moins louches. Plusieurs animaux de bonne et de moins bonne compagnie. Plusieurs mondes…Plusieurs niveaux…Plusieurs esprits…Je ne sais même pas si j’ai le droit de vous en parler…

« Essaie toujours, fit Tanarak, Tulurgglurkuk peut sûrement faire un effort…

Tulurgglurkuk haussa les épaules…

« Tulurgglurkuk, dit Nanuukq-le-Grassouillet en se tournant vers le chasseur, tu es bien à la recherche d’un pingouin ?

« En effet, admis Tulurgglurkuk, un pingouin nacré fugueur, qui s’est enfui d’une gravure que j’avais réalisée pour notre chef de clan, là-haut dans le nord. Je dois le retrouver coûte que coûte, même si je dois y passer ma vie !…»

Il y eut un long silence.

Puis Nanuukquette reprit la parole.

« C’est bien ce que je craignais…Si je te dis maintenant que tu n’es pas le seul chasseur à t’être mis en route…

« Il y a un autre chasseur ? s’écria Tulurgglurkuk ? 

« Non, fit lentement Nanuukquette, il n’y a pas un autre chasseur…Il y en a six !

«  Six !...Et tous veulent retrouver mon pingouin ?

« Non…Ils ne veulent pas retrouver «ton» pingouin. A vrai dire ils s’en fichent de ton pingouin…Mais ils sont tous partis en même temps que toi…

« Mais qu’est-ce qu’ils ont à voir avec moi alors ? Et qui sont-ils ? Et que  cherchent-ils ?

«  Qui sont-ils ? Tu le découvriras plus tard…Où sont-ils ? Tu le sauras bien assez tôt…Et que cherchent-Ils ? C’est là que ça devient intéressant…

Ils cherchent… Voyons, par qui commencer ? Ah oui…Le premier cherche un kangourou…

« Un kangou quoi ? Qu’est-ce que c’est que ça ?

« Je t’avais dit que ça devenait intéressant…Donc je reprends…Un autre chasseur cherche un kangourou. Tu ne connais pas cet animal, c’est normal, lui non plus ne te connaît pas…

Un troisième chasseur, ce qu’il cherche c’est tout un tas d’animaux dont tu n’as jamais entendu parler non plus. Un autre encore, c’est un serpent à plumes. Une autre, oui une autre, est partie à la poursuite d’un sphinx, et enfin le dernier chasseur, mais en fait c’est le premier, est un vieux peintre tout à fait extraordinaire. Lui, il est parti à l’autre bout du monde il y a maintenant fort longtemps à la poursuite d’un pangolin…

« Un pangolin ? firent d’une même voix les deux inuits.

« Oui, un pangolin…Oh c’est un bien étrange animal que ce pangolin…C’est un animal joueur, très joueur. Depuis qu’il a fui du tableau d’où il n’aurait jamais dû sortir…Eh oui un peu comme ton pingouin Tullurgglurkuk… Il ne fait que ça, jouer. Et aussi parier, et tricher, et gagner bien sûr…Car ce qu’il aime par-dessus tout, ce pangolin, c’est collectionner les taches qu’il dérobe sur le dos de ses adversaires malchanceux…Et sais-tu ce qu’il laisse derrière lui, ce pangolin ? Eh bien il laisse des animaux sans tache…Sans aucune tache…

«  C’est un peu le contraire d’ici alors, fit Tanarak, songeuse.

« Tu commences à comprendre Fille-de-la-toundra, tu commences à comprendre…

C’est même exactement ça…C’est tout le contraire d’ici… »

Chapitre 58

« …Poséidon possède un don,

      Est-ce possible ou espadon ?

      Poséidon possède un don,

      Est-ce possible ou esturgeon ?... »

 

Mélo Dick fredonnait une ancienne comptine.

La grande baleine, qui avait rarement été de si bonne humeur, aidait Lulu à ranger les vaguelettes. Le concert aquatique fini, les spectateurs ravis étaient tous repartis, les uns sous leurs barrières de coraux, les autres dans leurs abysses habituels.

L’émotion et l’écume étaient retombées d’un cran mais Billiwong Billidong flottait toujours sur son petit nuage.

Une très légère brise s’était levée. Sur l’immensité de l’azur qui se perdait aux confins d’une mer d’huile, très loin à l’horizon, une toute petite ligne couleur de plomb séparait le ciel de l’océan. Lulu tourna la tête et fronça les sourcils. Mélo Dick aussi…

« …Poséidon possède un don…Et toi aussi tu possèdes un don, et quel don, lança la baleine à Biliwong Bilidong, en le bousculant affectueusement.

Mais parfois, il est utile d’avoir un autre don. Par exemple celui d’ouvrir grand ses naseaux, ses ouïes, ou ses narines si tu préfères. Humer l’air, sentir les évènements arriver, c’est précieux parfois…

« Je comprends ce que tu veux dire, répondit Billiwong Billidong, j’étais doué pour ces choses-là dans mon désert de terre rouge…Mais ici, dans cette grande bassine d’eau calme, je ne sens presque rien…Sauf avec mon didgeeridoo !

« Dommage…dit la baleine, soudain inquiète, dommage, mais peut-être que ton bâton à souffler aura encore son mot à dire... Et puis, eau calme, c’est vite dit…En tout cas je crains de n’avoir guère de temps pour t’expliquer certaines choses…Lulu il va falloir faire vite… »

Au loin, la fine ligne grise s’était transformée en barre sombre et noircissait et grossissait à vue d’œil. La mer ondulait maintenant de façon continue.

« Ca, ça s’appelle la houle, dit Lulu, ensuite ça porte un autre nom…

« …et les vents, soupira la baleine, les vents…que sais-tu des vents du Pacifique, Bongbongbong mon ami, toi qui viens des mers de sable ?

« Je connais le Willy-Willy, et le Williwang aussi, dit difficilement Billiwong Billidong, ces deux sacrés démons qui descendent des montagnes en roulant des mécaniques… » Il essuya son visage qu’une méchante vague venait d’inonder. Il avait de plus en plus de mal à se tenir debout sur le dos de la tortue.

« Rigolade que ces petits vauriens !... hurlait maintenant Mélo Dick, Lulu tu  es là ?...Bon, tu sais ce qu’il te reste à faire…La tempête arrive trop vite…C’est toi qui lui enseigneras tout ce qu’il y a à savoir sur les vents...Bien au chaud…Tu n’as pas le droit à l’erreur ma Lulu…Tu es prête ?... »

« Fais-moi confian…, cria Lulu. Sa voix se perdit dans le tumulte et avant qu’elle n’ait fini sa phrase une vague, grande comme une montagne, s’écrasait sur elle et sur Billiwong Billidong.

Puis tout alla très vite.

Lulu agrippa par le col Billiwong Billidong qui commençait à sombrer et fonça comme une fusée dans la bouche béante que venait d’ouvrir Mélo Dick.

Et tous deux disparurent dans les entrailles de la grande baleine…

 

« …Poséidon possède un don,

      Mais qu’est-ce donc, mais qu’est-ce donc ?

      Poséidon possède un don,

      Celui d’changer les hommes en poissons !...».

Chapitre 59

A quatre pattes, dégoulinant de vase, Billiwong Billidong toussait et vomissait tant et plus.

Eau, plancton, algues, crevettes, tout finit par ressortir, jusqu’à un petit poulpe qui, entre deux hoquets, s’échappa de sa bouche et se carapata sans demander son reste. Il lui fallut un peu de temps pour recracher les litres avalés dans sa furieuse descente dans le gigantesque gosier de la baleine, et encore plus pour  reprendre son souffle.

Il leva la tête. La caverne, enfin l’estomac, était immense. Pataugeant dans une espèce de bouillon indéfinissable il grimpa en rampant sur un îlot qui avait la consistance d’une éponge.

Lulu la tortue l’attendait au sommet. Une lumière tamisée renvoyait d’étranges ombres sur les parois de la caverne. Billiwong Billidong cracha encore pour faire sortir de sa gorge quelques dernières crevettes.

Quelqu’un lui tapa dans le dos.

«  Ah merci Lulu…réussit-il à souffler.

« Y’a pas de quoi, répondit Lulu en souriant, à deux mètres face à lui…

« Je ne m’appelle pas du tout Lulu.. » dit une voix moqueuse derrière son dos.

Billiwong Billidong se retourna.

Ils étaient trois…

Le premier, celui qui ne s’appelait pas Lulu, avait l’air plutôt bienveillant. Son visage était couvert de rides si profondes qu’il était bien difficile de lui donner un âge. Ses hardes étaient en loques. Sa longue barbe blanche traînait jusqu’au sol. Une lanterne aussi vieille que lui se balançait au bout d’un bras squelettique.

« Bonjour jeune homme, bonjour jeune dame, fit-il d’une voix chevrotante, ça fait plaisir de voir de nouvelles têtes, c’est assez rare par les temps humides qui courent…Soyez les bienvenus, faites comme chez vous, prenez un coussin…un oursin je veux dire et asseyez-vous ! Plus on est de noyés plus on rit !...

Au fait, vous pouvez m’appeler Johnny…Il y a très longtemps on m’appelait Jonas, mais Johnny c’est plus moderne…Oui, appelez-moi Johnny… »

Le second était plus taciturne, vêtu d’une vareuse noire élimée et coiffé d’un chapeau haut-de-forme. Son visage, taillé à coups de serpe, était cerné d’une courte barbe noire qu’il dardait méchamment sur les nouveaux arrivants. Il se tenait droit, raide comme un piquet, appuyé sur une vilaine canne et n’avait qu’une seule jambe.

« Bienvenus, bienvenus, c’est vite dit, grinça-t-il. Malvenus serait plus juste à mon goût ! Il n’y avait déjà pas grande place dans cette maudite cambuse…deux bouches de plus à nourrir, ça ne me dit rien qui vaille, surtout quand une de ces deux bouches est un bec ! De plus, il ne semble pas que vous ayez des harpons, vous ne me serez donc d’aucune utilité…

Quant à mon nom…Vous m’appellerez Cap’tain, tout simplement …»

Le troisième était plus bizarre encore. Plutôt petit, il portait une culotte rouge trop grande pour lui et avait sur la tête un ridicule chapeau jaune surmonté d’une petite plume. Deux yeux ronds dans une face toute lisse, un sourire benêt qui fendait son visage, on aurait dit un enfant dont les mouvements désordonnés semblaient obéir à quelqu’un d’autre. Il avait aussi un nez incroyablement long…

« Ciao amici ! s’écria-t-il, que ça fait plaisir de vous voir… »

Etrangement Billiwong Billidong crut voir le nez du bambin s’allonger.

 « Surtout n’écoutez pas ces vieux barbons. Ils disent n’importe quoi ! Pfffff…qu’ils sont ennuyeux ! Si vous voulez tout savoir ici, c’est à moi qu’il faut s’adresser ! »

Le nez s’allongea un peu plus.

« Et surtout n’ayez pas peur ! Est-ce que j’ai peur moi ? Jamais de la vie ! »

Le nez continua à s’allonger…

« Vous voulez savoir mon nom ? Ah c’’est bête, je crois que je l’ai oublié !»

Et le nez s’allongea encore…

chapitre 60

Après les présentations mondaines les trois curieux personnages firent faire le tour du propriétaire aux « nouveaux avalés », tour qui fut assez court, il n’y avait pas grand-chose à voir.

«Donc ici, c’est l’estomac, dit le vieux Johnny, enfin le salon si vous préférez, mais c’est aussi la salle à manger, la cuisine, le dortoir, le tout en un, c’est spacieux, convivial, un peu austère certes, les murs restent à décorer, si vous avez des idées elles sont les bienvenues, mais nous avons toutes les commodités à portée de main, à manger, à boire, et pour le sport il y a la pêche, c’est assez humide il est vrai, mais on s’y fait et là-bas tout au fond, le tunnel nauséabond, ce sont les toilettes, ensuite c’est la sortie, enfin je crois car à vrai dire personne ne s’y est encore risqué…Et donc, vous comptez rester longtemps ? … »

« J’espère bien que non, maugréa le Cap’tain…Au fait matelots, vous n’auriez pas trouvé une jambe en os de baleine accrochée sur le flanc de ce maudit cachalot qui vous a gobés ?...

« Et un menuisier? fit le petit garçon, vous n’auriez pas croisé un menuisier ? J’aurais bien besoin d’un petit coup de rabot, là et là…... »

Billiwong Billidong haussa les épaules, il ne comprenait rien à ce charabia.

Lulu la tortue poussa un grand soupir et s’avança vers la troupe d’hurluberlus.

« Non messieurs, nous n’avons rien vu de tout cela. Nous sommes désolés pour vous et nous vous remercions de votre hospitalité mais nous ne faisons que passer. Billiwong Billidong, mon honorable associé ici présent et moi-même devons repartir au plus vite. Une fois la tempête passée, nous ressortirons, je ne sais pas encore par quel orifice, et nous repartirons affronter les vents du  vieux Pacifique. C’est que…nous avons un kangourou doux à retrouver !... »

« Un kangourou doux ! gronda le Cap’tain. Voyez-vous ça !...Moi c’est ma jambe en os que j’aimerais bien retrouver…

« Moi c’est la fée bleue, pleurnicha le bambin, elle me manque tant !

« Moi c’est ma jeunesse…soupira Johnny, elle manque aussi…

« …Oui, bon, si j’ai bien compris…fit une petite voix, nous avons tous perdu quelque chose que nous aimerions tous désespérément retrouver…Une fée bleue, une jambe, une jeunesse, un kangourou doux, et pourquoi pas un pingouin lent pendant qu’on y est, ou un pangolin, va savoir…»

Tous se tournèrent vers Billiwong Billidong dont le visage venait de s’illuminer.

Il avait reconnu la voix qui continuait :

 « Un proverbe marsupial dit : « l’union du plancton, avalé par un cachalot et avant d’être définitivement digéré, fait la force ». Peut-être est-ce le moment, cher plancton, avant d’être vous aussi digéré, d’unir vos forces et qui sait, le Cap’tain récupérera peut-être sa jambe, le pantin sa fée, le vieillard ses vingt ans et Billiwong Billidong son kangourou...

Moi par exemple, si au lieu de me trouver ici dans cet infect cloaque je pouvais regagner ma forêt d’eucalyptus, dit le koala qui venait donc d’apparaître sur l’épaule de Billiwong Billidong, je serais le plus heureux des koalas… »